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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le 8 Janvier 2020, un avion de ligne ukrainien est abattu au dessus de Téhéran. A l'intérieur, Niloufar, cousine de l'autrice . Celle ci revient sur l'accident mais aussi sur le contexte iranien et la souffrance de son peuple.

Livre très intéressant , nous plongeant dans le quotidien des Iraniens , asservis depuis des décennies par un pouvoir despotique , manipulateur, ayant fait main basse sur les richesses du pays pour mener une existence de nabab quand son peuple crève de faim et d'absence de liberté.

L'autrice a fui son pays très jeune pour la France où elle réside encore. Beaucoup de familles de ce livre sont exilées, contraintes de quitter un pays qu'elles aiment et regrettent.

Au delà de l'attentat contre le Boeing , ce livre nous éclaire sur le long passif entre l'occident , mais particulièrement les USA, et l'Iran, l'éviction de Mossadegh en 1953 marquant le tournant pour l'Iran. Cela est fait de façon très pédagogique , pas besoin d'être un expert en géopolitique , et éclaire, si besoin en était, sur le machiavélisme de nos dirigeants, tous . le profit, les intérêts, les mensonges , la trahison... Mais une seule victime , les peuples .

L'Iran a un rôle fondamental à jouer dans les conflits actuels mais son peuple , lui , n'aspire qu'à un peu plus de liberté. La révolution de 2022 , dont il est question ici, a été comme les précédentes écrasée manu militari .Mais jusqu'à quand un peuple pourra -t-il être asservi, brimé , enfermé dans une gigantesque prison ouverte dont les geôliers sont des voyous sous couvert de la foi ?
Un livre vraiment didactique sur le sujet, au delà de l'affaire du vol ukrainien , qui résume à lui seul des décennies de mensonges.
"Ils l'ont fait eux mêmes " est une phrase récurrente en Iran. On comprend pourquoi.
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Fan de Négar Djavadi, j'ai bien entendu lu avec grand intérêt son dernier livre. Ce n'est pas un roman, contrairement à ces 2 précédents écrits et c'est ce qui m'a surprise. C'est un récit de géopolitique et autobiographique relatant les événements suite au crash du vol 752 d'Ukraine international airline le 8 janvier 2020 où se trouvait sa cousine Niloufar Sadr.
J'ai eu du mal sur la 1ere partie, en effet, Négar Djavadi retrace l'histoire de l'Iran avant de rentrer sans le vif du sujet. Passé cette présentation, salutaire cependant pour comprendre les enjeux de la suite même si beaucoup d'éléments sont déjà donnés dans Desorientale si on l'a lu avant, la lecture devient plus aisée.
La dernière place ou plutôt "Crimes et mensonges", titre peut-être plus approprié. Negar Djavadi fait ainsi un état des lieux de ce qu'est devenu son pays natal aux mains de criminels, de menteurs, de tortionnaires, de la corruption sans oublier les états complices. Comment les civils sont utilisés pour satisfaire la jouissances du pouvoir de quelques hommes.
Ce récit, au moment où j'écris cette critique, ne fait que résonner avec les conflits actuels dans le monde où des milliers de civils qui veulent simplement vivre en toute liberté paient les délires de ces bourreaux.
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Merci à la FNAC et aux éditions STOCK pour la lecture de ce roman de Négar DJAVADI.

J'ai été bouleversé et séduite par cette lecture. Pour moi, elle cochait toutes les cases pour faire LE prix littéraire ! Mais ce n'est que mon humble avis, bien entendu.

Négar DJAVADI nous parle ici de la mort accidentelle (ou calculée) de sa cousine et des 175 autres passagers du vol Iran-Canada qui explosa alors qu'il allait quitter le territoire iranien.

"Devenue un traumatisme national, la chute du PS752 constitue un des événements majeurs à l'origine du mouvement révolutionnaire qui s'est emparé de l'Iran à l'automne 2023."

Cette phrase résume à elle seule ce livre et l'histoire autour de ce roman. Il faut avoir le coeur accroché et ne pas céder aux préjugés, à la colère et à l'incompréhension face à cette tragédie que rien ne va expliquer et que les deux pays concernés... vont presque occulter en se rejetant la faute l'un sur l'autre.

Je ne rajouterai rien de plus car je suis encore sous le coup de cette histoire même si je n'écris mon ressenti que maintenant.
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Negar Djavadi nous raconte, au travers d'un drame qui a secoué sa famille le 08 janvier 2020 et l'attentat du vol FS752 iranien par les autorités iraniennes elles-mêmes, dans lequel se trouvait sa cousine Niloufar, son Iran et l'Iran de l'intérieur. Ses souvenirs, ce que ce drame a ramené à la surface de sa mémoire, sa famille encore sur place, ce qu'est le régime iranien mais également les diverses provocations internationales, bref, tout ce qui a pu pousser les Gardiens de la Révolution au pouvoir et cette haine de l'autre de ce régime pour conserver son pouvoir et sa richesse.
C'est aussi pour Négar Djavadi un moment de réflexion sur sa famille, sur sa vie d'exilée, sur le pourquoi et sur le fait qu'elle soit à sa place.
Roman vibrant et qui résonne particulièrement avec l'assassinat de Masha Amini et les mensonges permanents du régime.
Une leçon d'histoire en plus d'être un écrit familial douloureux. Une réussite.
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La présentation particulièrement vivante à La Galerne au Havre par NEGAR DJAVADI, de son récent ouvrage "La dernière place" m'a tout de suite donné envie de lire ce livre. Et je n'ai pas regretté.
Tout commence par le crash le 8 janvier 2020 du vol 752 reliant Téhéran, Kiev et le Canada. Un évènement vite oublié par les médias occidentaux, l'arrivée de la pandémie monopolisant l'actualité.
L'accident d'avion a fait 176 victimes dont Niloufar la cousine de l'auteur qui rentrait au Canada son pays d'adoption après une visite à toute sa famille restée en Iran.
On apprends vite que ce crash est consécutif à l'assassinat du général Souleimani (troisième personnage de l'état Iranien) commandité par D. Trump, et est à l'origine d'un énorme mensonge d'état. Les dirigeants Iraniens voulant faire croire à un accident technique envoient des bulldozers sur le site pour "nettoyer le terrain" avant l'arrivée des enquêteurs, et refusent d'admettre que ce sont leurs propres missiles qui ont abattu l'avion.
NEGAR DJAVANI mêle astucieusement dans son livre l'histoire collective de l' Iran et celle de sa propre famille éclatée par les dictatures entre ceux restés au pays et ceux partis en Europe ou en Amérique.
C'est une véritable leçon de géopolitique et d'histoire qui nous est livrée depuis l'opération Ajax en 1953 ( coup d'état par la CIA qui renforce la dictature du Chah ) jusqu'aux révoltes de 2022.
On comprend mieux l'histoire de ce pays meurtri par une succession de dictatures dont les points communs sont l' obscurantisme et la violence des répressions et l'on est encore plus admiratif devant le courage des femmes Iraniennes qui osent aujourd'hui dénoncer leur condition au péril de leur vie.
Je profite de ce commentaire pour remercier tous les libraires qui s' investissent dans l'organisation de rencontres entre auteurs et lecteurs, et font que la littérature reste un art vivant.
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Tout démarre avec le vol 752 qui décolle de Téhéran le 8 janvier 2020 et qui se crash peu de temps après avec 176 passagers à son bord. Un vol qui devait relier Téhéran à Kiev et dans lequel Niloufar Sadr la cousine de la romancière se trouvait. le crash a lieu dans un contexte où les tensions sont exacerbées entre les États-Unis et l'Iran. L'autrice questionne tout au long de ce livre les raisons d'un tel crash en creusant au delà la communication politique de l'époque. Elle retrace le parcours de sa cousine qui devait se rendre à Toronto après son vol jusqu'à Kiev pour rentrer chez elle. A mi chemin entre le récit d'une famille qui évolue dans l'Iran d'aujourd'hui et une enquête fouillée sur le crash de cet avion, Négar Djavadi écrit avec "La dernière place" un témoignage fort qui résonne avec les évènements qui vont suivre en Iran, notamment le mouvement révolutionnaire qui s'est emparé du pays à l'automne 2022. A partir d'une tragédie impliquant sa famille, l'autrice finit par élargir sa focale en travaillant un point de vue plein de lucidité sur la situation politique dans son pays. Comme elle le dit très bien dans une interview cette histoire n'est pas uniquement celle de la chute d'un avion mais aussi celle des mensonges d'un régime.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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l'Iran comme on nous le montre peu.
Le régime des mollahs, où l'individu n'existe pas, où chacun a peur de son voisin, où la population ne compte pas, où le discours ne signifie rien
La famille restée sur place après Khomeiny, la famille exilée en France, en Amérique.
La famille qui se retrouve en Iran, en France, épisodiquement
Et le drame
Et la recherche du comment, du pourquoi et leur exposition que nous lisons addictivement, et tout se met en perspective
Et toutes ces voix. Les voix des femmes.
Merci Negar Djavadi
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Le 8 janvier 2020, à l'aéroport de Téhéran, Niloufar, la cousine de Négar Djavadi, monte dans un avion de la compagnie Ukrainienne pour rejoindre le Canada où elle vit, via Kiev. Quelques jours auparavant, elle a reculé son retour de trois jours afin de profiter un peu plus de ses proches.
Comme les autres passagers de ce vol, elle périt dans l'accident qui entraîne la chute de l'avion. Cet accident se révèle après trois jours de silence, dû à un tir de l'armée Iranienne, accidentel selon la version officielle.
Pendant ces trois jours, les tensions entre les États-Unis et l'Iran varient, tout comme les explications possibles de l'explosion qui a été observée par des témoins, les conséquences politiques et familiales de ces différentes hypothèses.
Négar Djavadi décortique, entrecroisant son expérience d'Iranienne expatriée, celle de sa famille écartelée entre l'Iran et les différents pays où vivent ses membres, et celle des Iraniens, prisonniers d'un régime qui a dressé la surveillance de chaque citoyen et le mensonge d'état en système.
Les pays dits démocratiques partie prenante de l'éternel conflit entre sunnites et chiites pour leur sécurité énergétique, n'ont que faire du devenir du peuple iranien et des peuples du proche-orient, tant que le pétrole leur est garanti.
L'on rejoint ici la réflexion de Neige Sinno et de Hannah Arendt sur le mal. Si les dirigeants iraniens commettent toutes ces exactions, c'est parce qu'ils le peuvent. Ni les États-Unis, ni l'Europe, ni la Russie, ne lèveront le petit doigt.
On pense très fort au conflit Israélo-palestinien et à l'Ukraine. Cette lecture conseillée par la librairie Pantagruel et gracieusement offerte par Stock et NetGalley France, est absolument sensible, passionnante et d'actualité. Foncez !
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Un roman qui se dévore ! Un savant mélange de l'histoire iranienne, des conflits géopolitiques larvés, d'un deuil personnel, d'un scandale national et de l'histoire d'une famille. Négar Djavadi avait déjà fait démonstration dans Désorientale de son écriture tortueuse faite de renvois, d'élans poétiques et d'une mélancolie parfois tendre parfois révoltée pour ce pays qu'elle a quitté et qui la rappelle sans cesse. Ici le récit est encore plus personnel, elle l'annonce dès le premier chapitre : c'est un combat qu'elle s'apprête à livrer contre le mensonge d'état, contre l'histoire officielle du régime des mollahs. Un combat au nom de l'injustice et de la mémoire de sa tante abattue avec les autres passagers du vol 752 Téhéran-Kiev. On lit ce 'thriller' politique, ce drame intime et national avec le sentiment de nous aussi participer à l'effritement du mensonge de la République islamique, par la simple lecture de ce contre-récit. La plume est de qualité, le récit engagé et sincère. Une histoire nécessaire de connaître et de relayer. Je recommande donc vivement !
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Livre très poignant sur l exil, la guerre, la torture, le destin.Le témoignage de l auteure nous éclaire sur le fonctionnement de pays totalitaires comme l Iran, l exil comme seule possibilité de Contestation Il nous éclaire aissi sur le jeu trouble des différents protagonistes, États-Unis, Russie, le véritable enjeu de toutes ces guerres, à savoir le pétrole. On ressent aussi l impuissance de toute une population qui subit d abord la monarchie, puis le pouvoir religieux
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