j'ai voulu enchainer avec un autre de ses romans publié récemment en poche,
Incidences, et là, j'ai senti un peu trop fortement la redite. Dans
Incidences, on suit à la trace Marc, un écrivain prof de fac, qui découvre un matin que Barbara, l'étudiante avec qui il vient de passer la nuit, est morte. Il se débarasse du corps dans un gouffre et poursuit sa vie de prof friand de jeunes élèves, et vivant avec sa soeur. Bientôt, la belle-mère de la disparue Barbara souhaite le rencontrer pour qu'il
lui parle de la Barbara. A son grand étonnement, il tombe amoureux de cette femme d'âge mûr, et s'engage dans cette relation quelque peu sordide...
Ici, malgré son talent stylistique et la persistance de ses phrases choc (Ce
lui qui n'attendait rien n'était jamais déçu.Ce
lui qui ne péchait pas par optimisme ne tombait jamais de haut) toujours bien présent, je n'ai pas mordu à l'hameçon. La faute sans doute à une histoire vraiment trop peu crédible (ce n'est vraiment que dans les romans qu'on cache un corps d'une femme morte, dans la vraie vie quiconque irait à la police, non?) et, surtout dont Djian semble s'en contrefoutre assez royalement.
Bon, au début de mon billet, je disais que Djian s'est toujours senti plus concerné par le style que l'histoire, donc, soit je me suis lassé du style Djian qui n'arrive plus à cacher la vacuité de son intrigue, soit, c'est moi qui suis plus attentif au fond d'une oeuvre, et moins à la forme, mais, quoiqu'il en soit, ses prochains romans méritent encore qu'on y jette un oeil, ne serait ce qu'un distrait...
Cela dit, modérons mes propos : je dois reconnaitre que le premier de ces deux romans,
Impardonnables, dont
André Techiné en a tiré un film sorti l'été dernier, fut quand même pour moi un très bon moment de lecture. Cette histoire d'écrivain qui a perdu sa femme et l'une de ses deux filles, tuées sous yeux dans un accident d'automobile, et dont la seconde fille disparait, reste assez intriguante, et surtout, Djian nous montre qu'il reste quand même un styliste hors pair: des phrases courtes, un ton sec et tendu, un phras
incidencesé à la fois épuré et lyrique,