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sur 341 notes
Je redécouvre Philippe Dijan que j'avais délaissé depuis 37,2 le matin et Oh. Après cette lecture je me demande bien pourquoi. Je retrouve une plume décomplexée qui a su me désarçonner.
Ici, dans Impardonnables, on se demande si la disparition de l'actrice n'est pas prétexte à nous raconter le père, écrivain renommé, veuf, remarié, chiant, prétentieux et pédant égoïste. Et c'est avec un sérieux parfois rigolo qu'on nous présente les réflexions menant aux gestes et décisions de Francis le détestable!
Donc reprenons. Francis, auteur reconnu, a perdu son épouse et une de ses filles dans un terrible accident. Il ne lui reste plus qu'Alice, son autre fille devenue actrice et en pleine ascension. Francis s'est remarié avec Judith, agent immobilier qui connait énormément de succès et s'est installé au pays basque, pays de son enfance. Puis, Alice, sa fille, disparait , laissant désemparés ses jumelles et son mari. C'est le drame! Il faut donc s'occuper des ces petites filles, de ce mari au désespoir, des journalistes, de retrouver sa fille...et Francis, l'écrivain dérangé par tout ce brouhaha autour de lui ne se gênera pas pour nous dire ce qu'il en pense.
C'est le soir d'une vie, on se questionne, on se révise et c'est ce que nous livre le personnage de Dijan en nous présentant ce qui peut être pardonner et ce qui ne l'est pas .
Et malgré la tristesse du propos, voilà qu'on a l'impression que Dijan s'amuse tout en étant sérieux avec ce Francis, et ce, pour notre plus grand plaisir. J'adore cette façon de raconter. le style abrupt qui m'a semblé désordonné mais qui au contraire est efficace, cohérent et toujours implacable.
Il y a de ces questionnements existentiels et de ces réflexions sur la capacité de pardonner, tant pour l'auteur et son personnage que pour nous qui resteront sans réponse, comme en suspension...
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Francis, la soixantaine vit au pays basque avec sa compagne Judith agent immobilier. Après avoir connu un certain succès comme écrivain sa carrière est en stand by. Il vit dans la douleur d'avoir perdu sa femme et l'une de ces filles dans un effroyable accident. Sa vie se résume à tenter de s'occuper de sa deuxième fille Alice jeune actrice en devenir et de ces deux petites filles. Mais, un jour Alice disparait.
J'ai le sentiment que pour Djian, l'intrigue est un prétexte pour brosser le portrait d'un homme à la fois attachant par certains côtés, mais aussi extrèmement puéril et irritant par d'autre. Alors bien sur, l'écriture de Djian est plutôt incisive, l'humour parfois méchant, la mélancolie présente mais je trouve que le roman perd toute sa force par sa forme narrative, comme si Djian nous permettait de rentrer dans son bureau , en nous disant regardez comment je sais bien écrire. Djian nous parle de filiation, de pardon mais s'emmêle les pinceaux en croisant ces histoires, d'autant plus que la fin est franchement déroutante. de plus, ces disgressions sur l'écriture et le statut de l'écrivain m'ont paru vaines et hors propos. Pas inintéressant mais pas n'ont plus le grand roman annoncé.
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Djian est difficile à résumer vu qu'il balance des faits qui seront exposés plus tard, comme si nous étions directement dans la tête de son personnage. On apprend les choses de façon anachronique. Prenons exemple de Francis, le héros de ce nouveau roman. Dès les premières pages, Francis évoque un accident. Celui-ci sera décrit plus tard, d'autres détails s'ajouteront au fur et à mesure des pages. C'est ce que j'appellerais un processus pervers pour me forcer à continuer à lire alors qu'il est tard et que je dois dormir, quand même.  Mais je vous gratifie quand même d'un succinct résumé : Francis, un écrivain vivant au Pays Basque, vit dans sa maison avec Judith, sa deuxième épouse. Il doit recevoir la visite de sa fille, Alice, du compagnon et des jumelles de celle-ci mais Alice n'est pas dans l'avion. Elle a disparu. Les recherches sont lancées mais ce roman n'est pas un polar, il s'intéresse beaucoup plus aux turpitudes de Francis qui navigue entre passé et présent, assemblant pour nous les pièces du puzzle.
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Encore une fois Philippe Djian nous sert dans Impardonnables une intrigue improbable, non identifiée, loin des schémas scrupuleusement préconçus d'un John Irving, on quitte le rivage, on largue les amarres on peut même oublier l'ancre, l'important est de naviguer et pour Djian d'écrire.

Chaque jour, Philippe Djian se met à la tache, délivrance du quotidien, oxygène et apnée se conjuguent pour trouver le bon souffle, avancer d'une phrase, ruminer la suivante, comme un jeu de cache-cache avec lui même, se perdre pour mieux trouver un nouveau filon et surtout ne pas reproduire le truc qui a fonctionné, et réinventer un langage. Il le dit et l'affirme écrire est épuisant c'est un travail sérieux, pour tenir la note trouver à chaque récit le ton juste et ne jamais tomber dans le facile ou le déjà vu pire le déjà écrit.

Les personnages dans ce récit sont un peu paumés, Alice la fille de Francis, le devient, paumée, mais où disparaît-elle, ailleurs, pour se révolter, pour exister et donner à réfléchir à son père.

Chaque membre de cette famille recomposée et rerecomposée, est acteur de leur drame commun puis victime, l'auteur impardonnable de ce qu'il impose aux autres. La mélancolie imprègne ces pages, au point de rendre le bonheur illusoire, Francis se réfugie dans l'écriture d'un nouveau roman, comme l'unique chemin possible. Francis s'accroche à l'écriture pour ne pas sombrer, pour ne pas prolonger indéfiniment le deuil de sa fille, meurtri douloureusement par la perte de sa femme.

A chacun de trouver son mythe de Sisyphe pour fonctionner en dérivation d'un quotidien trop lourd.

Mais chez Philippe Djian le témoin, c'est le langage, témoin de ses frasques comme de ses succès, et "Perdre un lecteur est pire que de recevoir cent coups de fouet. Perdre un lecteur est une terrible sanction."
 
Ce que l'on attend de Djian, c'est du style, de la fougue de l'énergie, surtout dans le désespoir, "Lorsque j'y réfléchissais, je devais admettre que l'on ne connaissait rien de la douleur d'autrui, qu'il n'y avait pas d'étalon, que l'on pouvait être surpris, stupéfait, abasourdi par les dégâts que l'on occasionnait chez les autres.." 

Un langage qui s'ouvre sur des clins d'oeil, ou de l'humour, "Je les retrouvai dans la cuisine.... Ils étaient penchés tous les trois au dessus de mon navarin comme s'il s'agissait d'un berceau - en dehors du fait que celui-ci fumait " .
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Il fût un temps où j'attendais un nouveau roman de Philippe Djian avec autant d'impatience que le Beaujolais Nouveau ou le dernier disque des Stones, vous voyez à quel niveau je le plaçais dans la liste des évènements qui attisaient mon impatience. J'ai lu toute sa production mais j'avais abandonné au tome 2 sa série des Doggy Bag, dernières oeuvres connues de l'écrivain. Néanmoins à chaque fois qu'un nouveau bouquin paraît je me sens irrémédiablement attiré et cette fois encore j'ai cédé à la tentation.
Francis, écrivain, a perdu sa femme et l'une de ses deux filles, tuées sous yeux dans un accident d'automobile. Depuis il s'est remarié mais sa vie va se compliquer quand sa seconde fille va disparaître. Est-elle morte ou enlevée ? Sa femme s'éloigne de lui, accaparée par son métier d'agent immobilier, d'ailleurs peut-être a-t-elle un amant ? Pour la première interrogation il engage une détective, une ex du temps de son adolescence et pour la seconde, il demande au fils de la détective, adolescent à problèmes à peine sorti de prison de la filer. Comme toujours dans les romans de Djian, les hommes et les femmes ont toujours du mal à cohabiter et le sexe semble leur seul point d'accord, les ennuis des uns retombent toujours en cascade sur les autres et principalement sur le héros de l'histoire, qu'on imagine toujours être le double de l'auteur.
Le style est épuré, sans gras, les phrases assez courtes. Il y a toujours une ou deux références musicales rock pointues ce qui n'étonne personne car on sait l'écrivain amateur du genre, d'ailleurs il a écrit des textes pour Stéphane Eicher à une époque. Un bon roman à mon avis, mais avec Djian je ne sais pas être objectif, il faut bien l'avouer.
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mpardonnables, tous, pas un des personnages n'est là pour rattraper l'autre.
Une panoplie complète d'anti-héros tous plus englués les uns que les autres dans leur souffrance :
La fille, qui fait croire qu'elle a disparue entre autres tourments qu'elle fait endurer à son père.
Le gendre, complice du mensonge ordurier, qui a brisé deux phalanges à son bébé alors qu'il était défoncé.
L'ancienne amie du narrateur qui refuse de filer sa femme.
Cette femme, soupçonnée d'adultère, qui couche avec le délinquant qui lui a été envoyé en filature.
Enfin, le narrateur, Francis, ancien écrivain à succès, terrassé par la perte de sa première épouse et d'une de ses filles, qui écrit par delà le gouffre : " Perdre un lecteur est pire que de recevoir cent coups de fouet. Perdre un lecteur est une terrible sanction. »
Il a aussi trompé sa femme avant de la perdre pour toujours, et il n'a pas eu le temps de s'en expliquer, de se faire pardonner...
Il devient impardonnable pour l'éternité...
Sa fille justifie le fait qu'elle ne l'appelle qu"espèce de salaud"en brandissant le journal de la défunte, et les passages ayant trait à la faute irréparable.
N'est-il pas impardonnable, cet écrivain en souffrance, quand il oublie sa fille qui se tue de drogues et de froid ? Quand il ne trouve qu'à lui confier ses pannes d'écrivain pour renouer le dialogue avec elle?
Le roman tourne autour du pardon et de la rancune.
De la culpabilité des uns et des autres face aux évènements douloureux qui jalonnent leurs vies.
Une pirouette semble proposée : tous impardonnables ! et hop, le tour est joué !
Tous des victimes qui se croisent et se font mal sans forcément s'en rendre compte...

Je dois dire que j'ai lu il y a très longtemps, je ne sais plus quand... "Bleu comme l'enfer" et "37°2 le matin".
Ces livres ne sont pas devenus pour moi des livres totem, comme certaines oeuvres de cet auteur le sont devenues pour bon nombre de lecteurs.
Les livres de Djian m'ont toujours été conseillés par des gens que j'aime bien. C'est déjà un bon point.
J'ai lu ces livres avec un certain plaisir. Celui là fait partie du lot.
Mais je me suis quand même accrochée pour aller jusqu'au bout : à quelle ficelle ?
-à ce que l'auteur dit de la place de l'écriture dans la vie d'un écrivain, (un entretien très bien fait publié sur médiapart en parle dans le détail )
-et aux réflexions sur le pardon dans les relations familiales et amoureuses.

Il me vient à l'esprit, en pensant à ce livre et à son narrateur, l'image des duellistes de Bilal dans "Animal'z" (j'ai lu ces livres au même moment).
Ce sont deux êtres opposés, des inverses en miroir qui se tiennent à bonne distance l'un de l'autre quand ils ne se tirent pas dessus : "Celui qui me suit est un nihiliste duelliste, comme moi. Notre art de survivre, au bout des trois premiers duels, aura consisté à ce que nos balles se neutralisent mutuellement au milieu de leur trajet... Tout ça, bien évidemment, va au-delà de la précision..."
J'ai l'impression que l'auteur Philippe Djian et le Francis écrivain de son roman sont un peu dans ce rapport, l'un et l'autre.
Une manière élégante et esthète de donner une forme au désespoir. La vie est toujours là, mais il faudrait toujours essayer de tenir la bonne distance au risque d'en finir une bonne fois pour toute...L'écriture serait un moyen...
Philippe Djian parle dans ses interview "de tenir la note", "le diapason"... C'est donc sans doute d'autre chose qu'il s'agit...
Comme je le disais, j'ai quand même un peu de mal à suivre avec cet auteur là...
des vidéos et des liens sur le blog
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Mon avis : Lectrice « de la première heure » de Philippe Djian, avec 37°2 le matin bien sûr et aussi Bleu comme l'enfer, deux livres qui m'ont forcément marquée car ils étaient plutôt originaux pour l'époque (ciel, on croirait que cela remonte à un siècle !), j'ai retrouvé aussi dans mes rayonnages Echine et Assassins, qui, eux ne m'ont laissé pratiquement aucun souvenir. Je crains que ce dernier roman, ouvert par curiosité, ne me laisse guère d'impression durable non plus.
Le narrateur est un écrivain de soixante ans, quelque peu en panne d'inspiration, dont la vie personnelle est marquée irrémédiablement par la perte de sa femme et de sa fille aînée dans un accident de voiture. Lorsque sa deuxième fille, avec laquelle il a des relations plus que compliquées, disparaît, il ne sait où ni comment la chercher : est-ce un enlèvement, une sorte de fugue, est-elle vivante ? Autour de ce noyau familial perturbé gravitent Judith, nouvelle compagne de notre écrivain, Roger, le mari de sa fille, et d'autres personnages décrits finement par la plume de Philippe Djian. C'est avec plaisir que j'ai entamé cette histoire familiale plutôt complexe, découvert les personnages, apprécié l'habileté de l'auteur à ne dévoiler les points cruciaux de ce psychodrame qu'au détour d'une phrase, après qu'on les ait deviné depuis un moment… Mais le procédé a ses limites et pourrait lasser si le livre ne se lisait pas aussi rapidement.
L'autodérision est aussi un des moteurs de ce roman, et l'écriture est sans doute plus travaillée que son apparente simplicité ne le laisse croire. Les phrases courtes font souvent mouche, que ce soit dans la dérision ou dans l'émotion. Les thèmes du mal que l'on fait aux autres sans le vouloir ou en plein conscience, et de l'irréversibilité de nos actes, ne m'ont pas laissée indifférente. Les paysages du pays Basque forment une belle toile de fond à l'intrigue. Je me suis laissé emporter et n'ai été légèrement déçue que par la fin, pas tout à fait à la hauteur du reste, à mon avis.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Francis, la soixantaine, est un écrivain à la recherche de sa fille Alice. Celle-ci a disparu et alors que Francis est au plus mal, il a des doutes sur la fidélité de sa femme Judith, il souffre toujours de la perte de sa première femme et de sa fille, l'écriture d'un nouveau roman est compliquée, il s'accroche alors à cette quête comme un naufragé.

Des personnages taillés à la serpe, écorchés vifs, dont seul Philippe Djian a le secret, une écriture urgente, torturée.
Même si ce n'est pas mon préféré de l'auteur, j'ai eu plaisir à le retrouver ici.
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Les romans de Djian, ses hommes et ses femmes, pronoms possessifs à dessein. Ils et elles lui appartiennent, totalement, absolument dans le sens d'absolu. La vie l amour le sexe qui cohabitent dans un cloaque percé parfois par le divin. L'auteur est un démiurge, il est le grand architecte et avec un brio tenté de facilités de temps en temps. Djian et son référentiel, ses fantômes ses fins sans fin parce que seule la mort sonne le glas.
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Mais lequel des personnages de ce roman est "pardonnables" au fond? Entre mensonge et trahison, le portrait de Francis se révèle au fur et à mesure de ses relations avec les autres : sa fille, sa femme, son gendre, son ex du lycée... Tout est incisif et irritant dans ce roman! Un travail d'écriture incroyable mais il m'a manqué quelque chose pour avoir un coup de coeur...
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