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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peterborough au nord de Londres, déjà trois étrangers assassinés à coups de bottes dans la figure.

Les inspecteurs Zigic et Ferreira de la section des crimes de haine soupçonnent un groupe néo-nazi.

C'est sans doute pas mon truc, ça m'a semblé compliqué, j'ai souvent décroché.
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« Toute ressemblance avec une situation existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence »… Eva Dolan nous décrit, avec une grande précision, la façon dont une société se dissout.

La ville de Peterborough a été choisie par Richard Shotton, qui dirige un parti d'extrême-droite, pour avancer ses pions. Il a fait le choix de jouer la carte de la respectabilité. Pour cela, il a dépensé beaucoup d'argent pour obtenir que les groupuscules néo-nazis se tiennent calmes : il lui faut à tout prix éviter les débordements. Voilà qui nous rappelle vaguement quelque chose… Mais avec ces deux affaires dans lesquelles des étrangers qui semblent être visés directement, il a bien du souci à maintenir sa ligne de conduite…

De leur côté, les différentes communautés sont elles-mêmes partagées par des lignes de faille. Musulmans, polonais, serbes, portugais… la question même de ce que signifie être étranger n'épargne personne, pas même nos deux enquêteurs, eux-mêmes directement concernés.

Ce qui est particulièrement intéressant dans ce roman, c'est la façon dont Eva Dolan met en scène la quasi-impossibilité qu'il y a à éviter les préjugés. le sergent Ferreira voudrait tant que les réponses soient simples et univoques ! Au fur et à mesure que les suspects potentiels se présentent, elle veut se convaincre de leur culpabilité. Mais peut-être la vraie vie est-elle un peu plus complexe que cela…

Ainsi, chacun porte son petit secret, plus ou moins lourd, plus ou moins coupable, et s'obstine à le masquer. Et c'est au travers de tous ces faux-semblants que Zigic et Ferreira vont devoir trier entre fausses pistes et vrais mensonges.

Un roman noir, très noir, qui laisse peu d'espace à l'espoir. La haine, qui est – au moins dans ses titres – au centre des préoccupations d'Eva Dolan, est ici largement présente, transpirant à chaque page. Une écriture au rasoir, qui laisse sa marque sur les chairs mises à nu…
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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« Haine pour haine » est le deuxième roman d’Eva Dolan traduit en français et mettant en scène une petite brigade de crimes de haine dans la ville anglaise de Peterborough. J’ai lu le premier tome « Les chemins de la haine » l’année dernière quand j’étais jurée pour le Grand Prix des Lectrices de Elle. Et j’avais beaucoup aimé ce roman policier plus sociologique que noir. Car, au-delà de l’enquête policière, Eva Dolan s’intéressait aux problèmes de l’immigration, de la difficile intégration pour ne pas dire acceptation de ces migrants venus d’Europe ou du monde qui peinent à trouver leur place dans une société en proie à des difficultés économiques.
On retrouve le même arrière-plan socio-économique avec une histoire tout aussi macabre que la précédente. La brigade doit mener de front deux enquêtes qui, au départ, ne semblent pas liées : une voiture renverse trois personnes devant un arrêt de bus, le chauffard s’est enfui. Particularité, ce sont des travailleurs immigrés qui ont été renversés. Est-ce un crime raciste ? La brigade peine à trouver un coupable et a d’autant mal à faire son travail qu’elle doit aussi résoudre trois meurtres d’immigrés, tabassés à mort par un individu qui s’est débrouillé pour faire un salut nazi devant une caméra de surveillance comme pour les narguer. Ces crimes racistes n’arrangent pas les affaires d’un député local d’extrême-droite qui s’inquiète, c’est un comble, des conséquences qu’ils pourraient avoir sur les prochaines élections. On voit là le cynisme d’un individu qui fait campagne contre l’immigration et tient des propos nauséabonds mais qui ne veut pas être débordé par des groupuscules néo-nazis jugés trop remuants. Zigic qui mène la brigade n’a pas beaucoup de temps pour résoudre ces meurtres qui pourraient déboucher sur des émeutes et des règlements de compte entre les différentes communautés de Peterborough.
J’ai beaucoup aimé ce roman et le climat dans lequel évoluent les deux personnages principaux, il montre le danger de tous ces replis communautaristes qui, si on ne fait rien, pourraient faire émerger les pires pouvoirs extrémistes. A lire donc !

Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Dans une ville de l'Est de l'Angleterre, victime de la désindustrialisation, des assassinats d'immigrés d'origine africaine ou pakistanaise, ont lieu.
Puis, quelques jours après, ce sont trois personnes d'Europe de l'Est qui sont volontairement fauchées par une voiture.
L'affaire est prise en main par la brigade des crimes racistes, mais avec mission de ne pas trop l'ébruiter.
On est juste avant des élections et on essaie de minimiser le racisme dans cette ville.
Même le candidat d'extrême-droite essaie de se racheter une conduite et en public il condamne ces crimes et le salut nazi de l'assassin, filmé par les caméras extérieures.


Comme dans son premier roman, « Les chemins de la haine », Eva Dolan reconstitue très bien l'atmosphère de cette petite ville minée par le chômage de masse et par l'installation massive d'immigrés.
Là où le premier livre mettait l'accent sur le racisme des anglais de souche par rapport aux immigrés, dans celui-ci ce sont les rivalités communautaires qui sont mises en avant.
Ceux qui sont arrivés un peu avant se considèrent comme maîtres du territoire et sont encore plus violents que les anglais.
Le roman est très noir, heureusement on s'attache au duo de policiers que l'avait déjà rencontrés et cela permet un peu d'humanité et même d'humour.
L'intrigue est peut-être un peu moins fluide que dans le premier roman et on sent une certaine redite dans les thèmes abordés et la construction du livre.
Mais c'est un auteur qui aborde des thèmes importants et pour cela je la suivrai encore dans ses prochains livres.
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Un homme politique nationaliste a le vent en poupe dans la ville ouvrière de Peterborough. Chômage de masse, précarité, il faut dire que la conjoncture actuelle n'est guère florissante dans cette cité rendue exsangue par toutes les crises successives de ces cinquante dernières années.

La classe moyenne a désertée les quartiers du centre-ville laissant la place à des communautés de travailleurs immigrés qui finissent leur journée au pub. Solitude, alcool, drogue, prostitution, cette pauvre humanité est aussi le bouc émissaire idéal pour l'English National League, un groupuscule d'extrême droite très actif.

Après deux abominables crimes racistes encore non élucidés, la section des Crimes de Haine doit rechercher un chauffard qui a renversé trois travailleurs étrangers. Et si les deux affaires étaient liées ? Un polar quotidien dans un obscur commissariat d'un triste quartier.

Nous sommes au plus près d'inspecteurs opiniâtres. Eva Dolan écrit vif et sans fioriture, il ne faut pas prendre de gant pour mettre à jour les racines du mal. Polar social captivant, « Haine pour haine » nous soumet un état des lieux très inquiétant pour l'Europe de demain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Première lecture Prix du meilleur Polar Points 2021

Je sais que comparaison n'est pas raison et que le compas est rarement dans notre oeil mais plus sûrement dans celui du voisin. Néanmoins, quand je regarde nos presque riverains anglais, j'ai tendance à me fourrer le compas dans l'oeil, culturellement parlant. Alors, oui, le fameux art de vivre à la française, on y mange mieux, mais pour le reste... Les Rolling Stones quand nous avions Richard Anthony, Nick Hornby quand nous lisons David Foenkinos... Evidemment, je force le trait, à peu près aussi subtilement qu'une candidature à la mandature suprême de Jean Marie Bigard.

Optons pour plus consensuel : Les séries télé. Si quelqu'un me dit que la production hexagonale surpasse celle du Royaume-Uni, je l'assomme à coup de pelle. Pour un Bureau des Légendes, cinq ou six séries britanniques viennent spontanément aux lèvres, une dizaine si on se creuse un peu.

Les série anglaises ont ce quelque chose unique, qui nous happe. Quand on lit Haine pour haine de Eva Dolan, on a la sensation tenace de lire une série anglaise. de celle qui travaille la pâte humaine, qui ne se contente pas d'une esquisse, d'avatars réduit à leur fonction, vite évacués pour laisser place à des rebondissements pétaradants. Haine pour haine possède cet amour des personnages, loin de toutes caricatures, immédiatement accessibles, sans sacrifier aucunement à la tension qui imprègne chaque ligne, chaque paragraphe.

Un polar sur les crimes de haine, c'est la fenêtre ouverte sur les raccourcis, les refrains moralisateurs ou le cynisme en bandoulière. Eva Dolan slalome entre ces écueils, pour tenir sa ligne, tenue et fragile, elle n'en dévie jamais. Sans effets de manches particuliers, un style faussement plat, bien plus travaillé qu'il ne peut sembler, au service de l'intrigue et des protagonistes. Tout pour le livre, rien que pour le livre. Nous, nous la lisons en regardant, presque, une écriture visuelle pour un foutu bon livre.

Merci aux éditions Points, je ne sais pas ce que donnera le reste de la sélection mais ça commence lourd, très lourd...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Peterborough a bien changé. Je me souviens d'une ville calme dans les années 70, lovée autour de sa splendide cathédrale et de ses touristes venus de Londres et Cambridge. Entre cream teas et pubs typiques, la vie était douce. Il faut dire que l'environnement des Fens, ces terres agricoles conquises sur la mer, n'incitait pas à la violence.
Mais le monde change, pas toujours pour le meilleur, et Peterborough, dans une Angleterre confrontée à la montée des populismes et du pré-Brexit, connait de plus en plus de tensions entre communautés. Dès le début de Haine pour haine (Tell no tales), l'inspecteur Dushan Zigic et le sergent Melinda Ferreira, l'un et l'autre enfants de l'immigration, doivent mener deux enquêtes de front, qui sont peut-être liées : une voiture a délibérément foncé sur des immigrés d'Europe de l'Est à un arrêt d'autobus, en tuant deux, et deux nouveaux venus d'origine africaine et iranienne ont été massacrés à coup de pieds par des néonazis. Et la liste s'allonge.
Deux affaires peu opportunes en cette période pré-électorale. D'une part l'English Patriot Party voudrait bien montrer une image présentable et son député Richard Shotton ne souhaite donc pas qu'un amalgame puisse être établi entre ces crimes et son parti. Quant à la police locale et à l'unité chargée des « crimes de haine » (c'est-à-dire motivés par l'intolérance fondée sur la race, la religion, l'orientation sexuelle, etc.), elle enquête avec les moyens dont elle dispose et son chef voudrait éviter de voir son efficacité mise en doute par la presse.
Du point de vue strictement du polar, Haine pour haine est un excellent roman de procédure mêlant enquête de proximité, interrogatoires et police scientifique, avec juste ce qu'il faut d'action (une arrestation qui tourne au début d'émeute, des arrestations musclées…) pour assurer la crédibilité sans tomber dans la facilité. le thème est d'actualité : comme de nombreuses villes d'Angleterre et du Royaume-Uni, Peterborough est confrontée à des changements drastiques : emplois en baisse et paupérisation d'une partie de la population, désertification du centre-ville, émergence de quartiers ou de zones de non-droit, arrivée massive d'immigrés avec la montée des partis populistes et de leurs alliés objectifs de l'extrême-droite pour conséquence, tensions intercommunautaires.
Il faut donc un grand sens de la diplomatie et une certaine nonchalance (qui lui est parfois reprochée) à l'inspecteur Zigic pour louvoyer entre sa hiérarchie et les responsables politiques locaux tout en faisant face aux différentes communautés et à leurs réflexes de défense. Pas facile quand il faut en même temps modérer les ardeurs et les coups de colère de l'impétueuse Melinda Ferreira. Mais cela fait de Haine pour haine un excellent roman plaçant la réalité sociale et politique britannique d'aujourd'hui au sein d'une intrigue complexe et tendue que les fausses pistes rendent plus prenante encore. Roman du rejet, il montre surtout que la haine de l'étranger n'est pas l'apanage des citoyens de souche (les « bons » Anglais contre les autres) mais que les émigrés fraichement arrivés peuvent aussi devenir les prédateurs d'autres étrangers. Bref, personne n'en sort vraiment grandi.
Après Les chemins de la haine en 2014 Eva Dolan, propose avec Haine pour haine un deuxième roman mettant en scène le duo Zigic/Ferreira (deux autres, non encore traduits en français, ont été publiés en Angleterre) et s'affirme déjà comme un auteur majeur de la nouvelle génération, dans la tradition d'un Ian Rankin.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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n mars 2019, j'avais découvert Eva Dolan par son premier roman, ‘Les chemins de la haine', qui présentait une Angleterre bien éloignée de celle édulcorée dans les gentils polars de France 3 !

Peterborough, ville des Midlands, tout comme Midsommer, en est pourtant très très éloignée,

L'industrie automobile y a attiré des migrants d'Europe centrale et du sud dans les années 60, mais la crise les a rattrapés et les générations suivantes oscillent entre chômage et racisme envers les émigrés plus récents,

Dans cet opus, les violences urbaines se déchînent entre les communautés polonaise et indo-pakistabaises, entre travailleurs émigrés fauchés à un arrêt de bus, meurtres à coups de pieds salués de bras tendus et jets de cocktails molotov sur association d'anciens combattants !

Le tout sur fond de campagne électorale où un des ténors du parti d'extrême droite rêve d'une victoire éclatante pour enfin quitter se trou perdu et arriver à Westminster !

Une enquête menée de main de maître par le duo d'enquêteurs repéré dans le premier opus : l'inspecteur Dushac Zigic et le sergent Ferreira de la section des Crimes de haine. Un roman lent, mais d'une lenteur nécessaire, qui met bien en évidence les difficultés rencontrées par les deux enquêteurs, entre témoins récalcitrants, victimes apeurées, et secrets qui ralentissent la collecte des preuves.

D'autres romans d'Eva Dolan m'attendent dans ma liseuse …

A suivre, donc !

Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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On retrouve l'atmosphère chargée, les tensions exacerbées, dans les communautés d'immigrés que l'auteure avait évoqué si brillamment dans le 1er roman "Les Chemins de la haine". Dans ce second opus consacré à l'unité Crimes de haine de la police de Peterborough, on retrouve nos enquêteurs eux-mêmes issus de l'immigration l'inspecteur Zigic et sa coéquipière le sergent Ferreira, ils vont faire face à une série de crimes à caractère racistes, sous la pression de la classe politique, notamment du mouvement d'extrême droite ENL. La part moins importante consacrée aux déboires personnels de notre duo si attachant, et un certain engluement de l'enquête a fait que j'ai été moins emballé que la première fois, mais cela reste une lecture très agréable, et je lorgne déjà vers le 3ème opus "Les Oubliés de Londres". 7.5 pour celui-ci.
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Un jeune Somalien et un ingénieur iranien sont sauvagement assassinés à coups de pied, dans la rue, simplement parce qu'ils sont étrangers. Leur agresseur, le visage masqué, s'est planté devant les caméras de surveillance pour signer son acte barbare d'un salut nazi. Puis trois travailleurs immigrés sont renversés à l'arrêt d'un bus par un chauffard qui prend la fuite. L'inspecteur d'origine serbe Zigic et sa partenaire dont les parents sont portugais, le sergent Ferreira, qu'on a déjà rencontrés dans Les Chemins de la haine, reçoivent alors une consigne claire: ils ne doivent surtout pas ébruiter la piste raciste auprès des médias, que les deux affaires soient liées ou non. La ville de Peterborough est déjà au bord de l'implosion. D'ailleurs la police n'est pas la seule à s'inquiéter. Pour Richard Shotton, député local d'extrême droite en pleine campagne électorale, ce serait une publicité fort malvenue et il préférerait qu'on trouve un coupable bien banal. À travers une intrigue remarquablement construite, ramassée sur une semaine, la jeune romancière anglaise évoque le contexte social de crise identitaire en Europe, sur fond de déclin économique, dans ces villes moyennes où se mêlent rancoeur et frustrations à l'égard des étrangers. Elle dresse un portrait acerbe et lucide de l'Angleterre.
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