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3,75

sur 172 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un vrai bonheur de lecture, Emmanuel Dongala nous conte l'histoire d'un jeune mulâtre virtuose du violon qui va côtoyer les plus grands du début de la révolution française puis en poursuivant son incroyable destin à Londres puis à Vienne. de cette incroyable histoire c'est bien sûr de la condition des noirs que Dongala décrit en filigrane son récit. C'est brillant (quelle écriture !), c'est passionnant, ce récit d'apprentissage, d'émancipation mérite largement de figurer dans votre bibliothèque. En tout cas, dans la mienne elle a déjà une place de choix.
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Avec ce roman très étayé sur le plan historique, Emmanuel Dongala nous dresse le portrait de George Bridgetower que nous découvrons à l'âge de neuf ans, en 1789, lorsque son père Frédérick de Augustus Bridgetower, un Noir, originaire de la Barbade quitte l'Autriche, bien décider à présenter son fils, violoniste virtuose, au tout Paris mélomane.

Très vite, la réussite est au rendez-vous, et père et fils rencontrent tous les grands noms des milieux intellectuels et politiques. George se fait de nombreux amis artistes et scientifiques, et découvre avec bonheur et émerveillement la vie à Paris.

Les grondements de la foule en ce mois de juillet 1789 précipiteront leur départ à Londres, où le jeune George, avec toujours le même succès, parviendra à s'émanciper de la tutelle de ce père ô combien encombrante.

Poursuivant sa quête de célébrité, il revient à Vienne où il côtoie les plus grands compositeurs et interprètes.

Ce livre est un régal. La musique l'habite de bout en bout à travers les rencontres du jeune George avec Mozart, Haydn, ou encore Beethoven.
Nous y croisons également quelques grandes figures tels Condorcet, Olympe de Gouges ou encore Camille Desmoulins.

La simplicité de l'écriture et le rythme de la narration maintiennent l'intérêt du lecteur malgré la complexité du récit, passant du parcours mouvementé d'un enfant célèbre à l'observation approfondie de son évolution tant psychologique que musicale.

« La sonate à Bridgetower » fait, à mon sens, partie de ces grands livres qui savent nous distraire tout en nous instruisant.

A lire absolument que l'on soit mélomane ou pas.
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À travers le portrait de George Augustus Polgreen Bridgetower, jeune violoniste métis, Emmanuel Dongala explore tout à la fois une époque, celle de la fin du XVIIIe siècle, nous entraîne vers les grandes révolutions – politiques et scientifiques – à venir et revient sur une page méconnue d'histoire de la musique. Autant dire que cette Sonate à Bridgetower est un roman d'une densité rare et d'une folle érudition tout en conservant les caractéristiques d'une belle aventure. Bref, c'est un vrai coup de coeur !
Avant d'en venir au récit proprement dit, saluons une autre performance de l'auteur qui s'est totalement investi dans son sujet. Après avoir appris incidemment en écoutant la radio que la célèbres Sonate à Kreutzer de Beethoven n'avait pas été écrite pour ce soliste mais pour un jeune mulâtre, l'écrivain congolais s'est mis à rechercher toutes les informations disponibles sur ce jeune homme mystérieux. Il a notamment déniché une partition annotée par Beethoven, dédicaçant son oeuvre au «mulâtre Brischdauer». Il a ensuite décidé de mettre ses pas dans ceux de George «pour palper la réalité des choses». Mieux encore, il a pris des cours de musique classique afin de vraiment se mettre dans la peau de son personnage. Une expression qui prend ici tout son sens.
Le roman s'ouvre sur le premier concert parisien du jeune prodige. L'élite musicale et intellectuelle ne tarit pas d'éloges sur la dextérité de George. du coup son père n'a plus guère de difficultés pour négocier des contrats et s'intégrer à cette aristocratie qui trouve fort exotique ces noirs, métisses, mulâtres, quarterons et autres octavons. Il faut dire que Frederick de Augustus Bridgetower s'arroge le titre de «Prince d'Abyssinie». En réalité, il est né à la Barbade d'un père affranchi. « La bienveillance du planteur lui avait permis d'apprendre non seulement à lire et à écrire en même temps que le fils de celui-ci, du même âge que lui, mais aussi d'assister aux leçons de français et d'allemand qu'il recevait. » Confié à un capitaine d'un cargo, il se retrouva à Londres où après de multiples péripéties, il réussit petit à petit à grimper les échelons de la société.
Alors même qu'il entrevoit la fin de ses soucis financiers, la grande Histoire va le rattraper. Nous sommes en 1789 et l'agitation devient de plus en plus palpable. Dans les cafés du Palais-Royal et dans les salons, les esprits s'échauffent. Camille Desmoulins croise Pierre de Beaumarchais, le général Lafayette fait découvrir Paris à Thomas Jefferson, on fredonne « il pleut, il pleut, bergère » de Fabre d'Églantine, on découvre Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos ou Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. L'ébauche d'une Déclaration des Droits de l'homme s'accompagne des revendications d'Olympe de Gouges et de Théroigne de Méricourt pour les femmes. L'abolition de l'esclavage enflamme les débats… et le peuple commence à empaler les têtes des aristocrates sur les piques.
Pour les Brigetower, il est temps de fuir, direction Londres.
Bien que connaissant la ville, Frederick est loin d'être introduit à la Cour, ni même dans les cercles de musique. Mais à force de persévérance et de rencontres plus ou moins fortuites, George deviendra le protégé du Prince de Galles. Une relation qui ne va pas plaire à son père jusque-là seul directeur des opérations et grand bénéficiaire du produit des concerts. le conflit sous-jacent va finir par éclater et provoquer la colère royale. « Frederick de Augustus quitta Londres le 5 janvier 1791. Personne ne sut où il était parti. Il disparut de la vie de George et on ne le revit plus. George Augustus Polgreen Bridegetower se retrouva alors sous la tutelle exclusive du prince de Galles. Il avait onze ans. »
Le garçon reprend alors contact avec sa mère qui se meurt et obtient l'autorisation d'aller la retrouver en Allemagne où il renouera aussi des liens avec son frère Friedrich, également bon musicien. Pour que ce dernier puisse jouer à la Staatskapelle, il va lui proposer de l'accompagner lors d'un concert où, outre les oeuvres des musiciens locaux, on jouerait la symphonie d'un compositeur encore jamais joué, un certain Ludwig van Beethoven.
Le récital fera coup double, assurant l'avenir de Friedrich et propulsant George vers Vienne où il se liera d'amitié avec le musicien dont il découvrait le travail.
Je vous laisse découvrir de quelle manière est née la «Sonata mulattica» en lisant ce formidable roman. Un joyau qu'il serait dommage de laisser passer.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Emmanuel Dongola est un écrivain originaire du Congo, né en 1941. Il vit actuellement aux États Unis et a reçu de nombreux prix littéraires.

Frederick de Augustus Bridgetower est un homme noir qui a travaillé dans la maison du célèbre virtuose Haydn. Son père a vécu la période d'esclavage et il en reste meurtri. le fils de Frederick se prénomme George Augustus Polgreen et est chanceux en ce sens que Haydn lui dispense l'enseignement du violon, passeport en terme de formation.
Dès l'âge de 9 ans, son père décide de parcourir le monde avec son enfant prodige afin de faire reconnaitre son talent à travers l'Europe. Arrivés à Paris en pleine Révolution de 1789, ils rencontrent néanmoins les plus grands musiciens de l'époque. Kreutzer, violoniste de grande pointure va remarquer George et lui vouer son admiration.
Les événements politiques vont les contraindre à quitter la France pour Londres où George verra à nouveau la chance lui sourire car il sera pris en charge et sous la protection du Prince de Galles.

De par son parcours initiatique, George va grandir et devenir un jeune homme et musicien à la réputation reconnue dans son époque.
Il se liera d'amitié avec Beethoven qui écrira pour lui une Sonate gravée dans l'histoire sous le nom de Sonate de Kreutzer.
L'histoire de George s'imbrique dans la grande Histoire, celle du XVIIIème siècle dans une Europe instable.

L'écriture de ce récit est de bonne qualité, agréable à lire et nous mène par la main aux côtés de ce jeune métis qui aura marqué par son talent de violoniste.
Un très beau roman.
La couverture de la version éditée chez Actes Sud est très colorée et incite à la rêverie et à l'exotisme.
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Si je connaissais déjà le Chevalier de Saint George, je ne savais rien de George Bridgetower. Je suis donc contente d'avoir découvert grâce à Emmanuel Dongala ce violoniste talentueux et précoce.
Son père, fils né libre d'un esclave affranchi débarque seul à Londres venant de la Barbade, encore enfant. Débrouillard il effectue de nombreux petits boulots jusqu'à son entrée au service d'un noble polonais. Il épouse une polonaise dont il a deux fils. Au début du roman il vient d'arriver à Paris avec Georges afin de faire fortune mais aussi d'être reconnu, comme son modèle Léopold Mozart. Puis la Révolution Française les chassera en Angleterre.
On peut peut-être reprocher à Dongala de vouloir introduire un peu de force certains éléments comme l'ambiance qui règne dans les salons et dans la rue juste avant la prise de la Bastille ou la description de la personnalité de Jefferson par exemple mais son propos est aussi de démontrer les contradictions des positions envers les Noirs, les ambivalences de la position de ceux-ci toujours obligés de justifier leur présence. le père de Georges se créé un personnage de prince d'Abyssinie parce qu'il a un peu la folie des grandeurs mais aussi pour donner un prétexte à sa présence dans un monde bien au-dessus du sien. A la cour du prince Esterhazy, bien que servant d'interprète entre autres choses, il n'est qu'un domestique (comme d'ailleurs le grand Haydn).

C'est vraiment toute une époque qui renaît sous la plume de cet auteur que j'ai découvert avec ce livre mais vers lequel je reviendrai sans doute.
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Ce livre est une merveille et un mystère. Comment un écrivain congolais de 76 ans , chimiste de formation , ne connaissant , de son propre aveu , quasiment rien à la musique classique , a pu écrire un roman aussi éblouissant. J 'imagine le travail de préparation monumental pour arriver à un résultat érudit et sans fausse note.L'histoire de George Bridgetower , violoniste métisse de neuf ans, élève de Joseph Haydn et son père "prince d'Abyssinie".Ils appartiennent à l'élite noire qui évoluait dans le monde aristocratique des grandes cours européennes. A leur arrivée à Paris, en 1789 , le succès est immédiat . Très vite , ils intègrent l'élite musicale mais aussi scientifique et littéraire de Paris. l''époque est très riche sur le plan intellectuel et va le devenir sur le plan politique. Les voila dans la tourmente de la Révolution Française. Obligés de fuir , quasiment sans le sou, les voila en Angleterre où rapidement ils seront sous l'aile protectrice du Prince de Galles , futur roi. Quelques années plus tard , c' est la rencontre avec l'ombrageux Beethoven. Une amitié de courte durée , trois mois, suffisante pour que le compositeur écrive cette fameuse sonate dite " à Kreutzer" en hommage à la virtuosité de Bridgetower. Ils jouent ensemble cette oeuvre très exigeante réservée aux violonistes virtuoses puis se fachent de façon définitive . Beethoven , rancunier, dédie alors la sonate au fameux violoniste compositeur Kreutzer et Bridgetower continuera sa carrière de violoniste à Londres
Ce livre est d'une richesse incroyable . On y parle de l' esclavage mais aussi de la traite arabe-musulmane . On y découvre des esclaves irlandais à la Barbade. En chemin , les premières féministes de la Révolution française ,les rencontres musicales Haydn bien sur , mais aussi Mozart le modèle , puis Haendel , les futurs acteurs politiques de la Révolution, les scientifiques engagés qui y laisseront leurs vies
Bravo Monsieur Dongala pour ce travail magnifique. Ce n 'est pas seulement un livre pour mélomane averti mais pour tous les esprits curieux d' Histoire et de vraie littérature
Un très beau roman, écrit dans un style classique parfait , que je conseille vivement. Vous ne serez pas déçus

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J'ai eu l'idée et l'envie de lire ce livre grâce à une critique parue dans la revue Page des libraires. Et comme la musique était le thème d'une séance de mon groupe de lecture je l'ai emprunté à la médiathèque. Quelle belle idée.
J'aime beaucoup cette manière de découvrir la vie d'un compositeur, d'une époque. J'y vois une façon plus accessible pour moi de m'instruire sans avoir l'impression de redevenir étudiante. Et là j'ai été servie tellement Emmanuel Dongala prend soin de nous décrire l'époque et ses célébrités. Au fil de 3 chapitres : Paris en 1789, Londres idem et enfin Vienne en 1803, l'auteur va nous raconter l'histoire de George Bridgetower, un violoniste de talent, de l'âge de 9 à sa rencontre avec Beethoven et sa célèbre sonate à Kreutzer ; composée non pas pour ce dernier mais pour George. Il est question de musique dans ce roman, d'histoire, d'abolition de l'esclavage... La petite histoire se mêle à la grande et ça m'a beaucoup plu. Je suis emballée par cet auteur découvert avec ce roman. Cela me donne envie de poursuivre mon chemin de lecture avec Photo de groupe au bord du fleuve. Sur le thème de la musique j'avais également beaucoup apprécié La vie de Liszt est un roman de l'auteur hongrois Zsolt Harsanyi.
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Emmanuel Dongala m'a emporté dans un voyage historique et musical très prenant et bien écrit sur fond de Révolution française.
Frederick de Augustus et son fils de neuf ans violoniste prodige George Bridgetower arrivent à Paris en 1789 après un séjour en Belgique et en Autriche. En Autriche le jeune George avait pour professeur Haydn. Il va ensuite se produire dans les salles le plus prestigieuses d'Europe et rencontrer les plus grands musiciens et compositeurs de l'époque.
George est métis d ‘une mère polonaise et Augustus son père est un noir de la Barbade (île des Caraïbes) qui se fait passer pour un prince d'Abyssinie. Après Paris ils s'installeront à Londres, c'est là que le jeune George à l'aube de l'âge adulte prendra ses distances vis à vis de son père.
Le roman magnifiquement écrit, sur fond de musique, de littérature et de philosophie nous montre la société révolutionnaire du Siècle des lumières avec ses personnages célèbres : Lafayette, Alexandre Dumas, Olympe de Gouges qui questionnent l'évolution de la condition des noirs et l'esclavage, le féminisme, la liberté et les inégalités des trois états.
Un bonheur de lecture en écoutant, bien sûr, la Sonate n° 9 op. 47 « A Kreutzer » de Beethoven !
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Un livre comme je les aime, à savoir à la fois divertissant et instructif. L'auteur se montre précis, et on sent tout au long de la lecture qu'il s'est parfaitement documenté.
C'est un récit riche, qui reste cependant facile et très agréable à lire, où l'on part à la rencontre de grands noms de ce XVIIIè siècle, via la découverte du destin étonnant de ce violoniste prodige. Une vie artistique particulièrement bien retranscrite.
C'est une véritable aventure passionnante qui, en plus de sortir de l'oubli ce musicien qu'était George Bridgetower, retrace également certains mouvements de ce siècle des lumières (je pense à la remise en cause de l'esclavage entre autres, pour ne citer qu'un exemple) et nous fait voyager à travers l'Europe.

Un roman historique dense, érudit et enrichissant, à découvrir !
Lien : http://www.faimdelire.com/20..
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L'auteur est né en Centrafrique et s'est "fait" au Congo. Il vit et enseigne aux États-Unis. Aucun lien donc avec la France. Son oeuvre précédente le laisse aucun doute sur son encrage africain et qui a lu "Jazz et vin de palme", "Johnny chien méchant" ou "Photo de groupe au bord du fleuve". Ce livre ne parle pas d'Afrique, ne met pas en lumière des auteurs africains et est un superbe voyage dans l'histoire française au travers ces grandes figures noires. Non seulement Dongala fait se rencontrer Alexandre Dumas, le chevalier de Saint-George et les Bridgetower père et fils dans le Paris de 1789, mais surtout il met en scène tout le gratin de l'histoire française dans une espèce de récit-fiction magistralement mené.
Les Bridgetower ne sont pas seulement familier des Haydn, Kreuzer ou Giornovichi, mais surtout ils papotent avec Condorcet, émulsionnent avec Lagrange ou Laplace, parlent féminisme avec Olympe de Gouges, assistent aux envolées révolutionnaires de Camille Desmoulins et aperçoivent l'éclat brillant du sabre de Théroigne de Méricourt. Ils mettent le doigt sur les contradictions des Jefferson (« C'est lui qui a écrit que "tous les hommes sont créés égaux". […] Oui, sauf les Noirs, les Indiens et les femmes. Qu'il possède des esclaves, passe encore, c'est monnaie courante en Amérique et dans nos propres colonies. Ce qui en revanche m'écoeure est qu'il s'est fait le théoricien de l'infériorité des Noirs. Je peux vous dire que lors d'une discussion très animée avec Condorcet au café Procope, je l'ai moi-même entendu affirmer que les Noirs libres étaient des parasites nuisibles à la société et que comme des enfants, ils étaient incapables de prendre soin d'eux-mêmes ; que s'ils étaient braves, c'était parce que leur cerveau peu développé était trop petit pour appréhender le danger avant qu'il ne leur tombe dessus. » – page 106) ou les incohérences de Voltaire Voltaire qui, dit-on, avait inventé la tolérance était portant bien intolérant envers les juifs et les Noirs qu'il n'aimait pas du tout et qu'il caricaturait à coeur joie. » – Page 107). Ils se font amis de Beethoven, de Monge, etc…

Ce livre est grand, très grand.

(chronique complète: http://www.loumeto.com/mes-lectures/article/la-sonate-a-bridgetower-de)
Lien : http://www.loumeto.com/mes-l..
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