AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 660 notes
5
42 avis
4
21 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
0 avis
L' un des livres-phare, indispensable, sur le vécu des combattants de la première guerre mondiale en France.
Roland Dorgelès rend un indiscutable hommages à ces poilus de 14-18 et à leur sacrifice... Ces hommes arrachés à leur vie, leurs proches, leur métier, pour les précipiter dans un quotidien de sang et de mort.
Les stigmates de cette guerre atroce et meurtrière, autant qu'absurde, sont encore présents cent ans après, même après la disparition des derniers soldats.
Commenter  J’apprécie          342
Pour la prochaine réunion de notre club littéraire, nous devons commenter le ou les livres qui nous ont bouleversés.
Pour moi, bien sûr, j'aurais pu parler de « Noces » de « La Chute », de « L'Exil et le Royaume » et bien d'autres oeuvres de Camus. Mais je l'ai déjà tant fait !
Alors je vais quand même parler de Camus en évoquant un livre qui, effectivement le bouleversa « Les croix de Bois » de Roland Dorgelès, un livre que son instituteur, Monsieur Germain, lui fit découvrir et qui permit au petit Albert de s'imprégner de l'environnement et l'atmosphère dans lesquels vécut son père qu'il ne connut pas.
Moi, j'ai aimé la verve épique de Dorgelès, écriture tour à tour poétique, lyrique, colorée, réaliste, gouailleuse, burlesque pour évoquer les paysages lunaires après les bombardements, la cruauté de la vie quotidienne dans les tranchées, les souffrances endurées, la camaraderie, les tranches de franche rigolade, les cadavres qui se décomposent, le désir de vivre, de survivre mais aussi l'héroïsme pour affronter et braver la mort …
J'ai aussi apprécié le vocabulaire militaire, aujourd'hui suranné : escouade, fourrier, clique …
C'est, à mon avis, un des meilleurs témoignages de cette guerre car il raconte le vrai, sans compromission, sans pathos exacerbé, en n'occultant rien ; mais en disant simplement, de façon poignante, ce que fut la vie et la mort de nos poilus tout au long de cette barbarie.
Commenter  J’apprécie          323
Les Croix de Bois sont celles bricolées en hâte pour les Poilus tombés au champ d'honneur. Anonymes et amovibles, elles finissent parfois en épée dans les mains des enfants. Il y en a tant...
Roland Dorgelès nous fait partager un peu du quotidien d'une escouade sur le front. de l'arrivée des jeunes recrues jusqu'au retour à la vie civile, il emprunte avec ses camarades un chemin tortueux, pavé de corps si nombreux qu'on les dirait partie du paysage. Les morts, écrit-il, guident les patrouilles, semblant se passer les vivants de main en main.

Prix Femina 1919 , battu par Proust pour le Goncourt, le livre de Roland Dorgelès n'est pas sans rappeler les quatre premiers chapitres du Voyage au Bout de la Nuit, ou les dialogues percutants du Weekend à Zuydcoote ("""A quoi que ça sert, d'abord, d'avoir deux yeux ? Tu vois aussi bien avec un... Tu vois même mieux, preuve que t'en fermes un pour mieux viser.""").

Dans une atmosphère qui sent le vécu, alliant le plus drôle au plus triste par une belle écriture au style qui ne laisse pas deviner son âge, Les Croix de Bois auraient le potentiel pour convaincre les derniers réfractaires de l'absurdité des guerres. Si seulement ils savaient lire...
Commenter  J’apprécie          314
Les guerres sont des monstruosités et celle de 14-18 une hécatombe.

A chaque fois que je lis un roman sur la première guerre mondiale, je reste sidérée par ces jeunes hommes, qui le plus souvent sortent pour la première fois de leur village et tombent par milliers dans une terre qui les engloutit .

Les hommes de ce roman sont dans la boue, sous les obus, blessés, disparus, morts ou s'ils sont encore vivants, ils essaient de tenir . Quel sens ont-ils pu donner à ce massacre et comment ont-ils pu continuer à vivre pour ceux qui ont survécu ... L'auteur suggère l'oubli, le tri des souvenirs, certainement mais il y a sans doute eu de nombreuses séquelles psychologiques, ne serait-ce que la dépendance à l'alcool et de violents cauchemars qui ont du agiter de mauvaises nuits.

On perçoit tout au long du récit, le mépris pour ceux de l'arrière, il y aura ceux qui l'ont faite et les autres, les difficultés à supporter la hiérarchie quand elle n'a pas les deux pieds dans la glaise, l'attente longue et pénible entre deux attaques et une forme de solidarité qui noue ces soldats les uns aux autres bien que venant d'horizons divers.

C'est un témoignage puissant, de ceux qui me font regarder les monuments aux morts avec compassion pour tous ces hommes qui ont quitté la vie bien trop tôt.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          262
Jacques Larcher partage la vie des soldats des tranchées, en pleine Première Guerre mondiale. Il raconte les moments de vie des poilus qui tentent à chaque occasion de conserver un peu d'humanité au coeur du massacre...

Les Croix de bois n'est pas vraiment le genre de livre à ouvrir le soir avant de s'endormir. C'est un témoignage poignant et sincère, l'hommage presque coupable d'un vivant aux camarades tombés. Roland Dorgelès rapporte à travers son avatar de narrateur Jacques Larcher le quotidien des copains, les assauts, mais surtout les relations entre poilus. Il fait avec des mots pourtant simples des descriptions émouvantes, cruelles d'atrocité et d'injustice. Il montre le visage d'hommes, et pas seulement de soldats. Roland Dorgelès écrit son récit au sortir de la guerre, il ne fait pas de ses personnages/souvenirs de compagnons des héros surhumains comme le cinéma aime parfois présenter ses soldats d'aujourd'hui. Non. Il leur donne la juste et humble image de l'homme qui se bat pour survivre et tente de rester humain dans l'horreur et le dénuement ; des héros qui ne s'appellent pas "héros" entre eux. le lecteur, grâce à Dorgelès, touche du doigt ce sacrifice si dur à appréhender.
Le patois est beaucoup utilisé et peut souvent gêner. Mais c'est le reflet de la diversité humaine au front.
Je regrette que tous les gros mots soient coupés : est-ce mon édition ? Cette décision date-t-elle de l'époque de la première publication afin de faciliter sa diffusion ? Serait-ce pour ne pas choquer les jeunes lecteurs qui l'auraient au programme d'Histoire ? Ces coupures, c'est pourtant censurer la vérité, la grivoiserie du réel...
A lire, pour ne pas oublier ceux qui ont donné leur vie pour leur patrie, la nôtre aujourd'hui.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
Commenter  J’apprécie          250
Un ouvrage qui ne nous decrit pas toutes les graves blessures de la guerre mais qui raconte la vie quotidienne des Poilus,depuis leur arrivee jusqu'à ...le retour ou l'au revoir;il nous raconte comment ces hommes tellement différents ,issus d'horizon et de régions lointaines,ont reussi a vivre et cohabiter ensemble.
Cette guerre est l'association de tous les univers avec toutes les difficultés et incompréhensions que suggèrent ces modes de vie.
Bravo a ces hommes d'avoir eu l'intelligence et la bonte de cooperer.
A lire car il date de cette terrible epoque et parce qu'il n'est en rien comparable avec les ouvrages quiracontent cette terrible guerre
Commenter  J’apprécie          231
Challenge Lectures de Guerre

L'omniprésence des croix, de la mort, de la perte. La première mort, puis la seconde, quand le copain sera oublié, plus tard, à la paix. Si l'on revient. Dorgelès livre ici sa guerre, ses tranchées, ses morts. Et ses croix, car elles sont partout, pour tous, Français et Allemands. Tous dans la même boue.
Il est lu. Cela faisait longtemps que je voulais le lire, j'ai donc profité du challenge (merci Lavoleusedelivres ! ) Il est bien écrit, sans doute fidèle (en tout cas, les faits décrits sont en tout point pareil à d'autres témoignages de première main que j'ai pu lire) Et pourtant, il m'a manqué quelque chose. La gouaille des hommes de Barbusse, son pouvoir d'évocation. Étrangement, Les Croix de Bois me semble trop travaillé, trop propre sur lui malgré toute la boue et la pourriture qui sont charriés sur ses champs de bataille. Il est moins vrai, moins vraisemblable, à mon goût, que le Feu. J'y ai moins cru. Cependant, il reste une lecture incontournable pour qui veut en savoir plus sur la période.
Commenter  J’apprécie          230
Je découvre cet ouvrage après avoir lu Proust, émeute littéraire de T. Laget dans lequel il explique pourquoi selon tous les contemporains les Croix de bois auraient dû être couronnées par le prix Goncourt au lieu des Jeunes Filles en fleurs de M. Proust. Si en 1919 les Croix de bois étaient considérées comme une oeuvre nécessaire, mémorielle, elle sont aujourd'hui plus à lire comme un témoignage historique que comme un chef-d'oeuvre littéraire - sur le plan purement esthétique et stylistique.
Ce n'est pas un texte purement engagé : pas de dénonciation pacifiste ou internationaliste de la guerre et de ses horreurs, pas d'exaltation patriotique non plus. L'auteur peint des soldats et des hommes ordinaires, au plus près, le trouffion qui peuplait les tranchées, ni un héros, ni un lâche. Ces poilus se battent parce qu'on leur demande, un "on" indéfini, des chefs sans nom. Ce sont donc des hommes de troupes qui obéissent par devoir plutôt que par conviction, auquel l'auteur veut restituer leur humanité, il veut rendre un visage à tous ces combattants anonymes sur des croix de bois, des croix de planches, des croix sans nom - en 1919, les monuments aux morts ne sont pas encore construits.
Chaque combattant de cette Grande Guerre pourrait se reconnaître, c'est un portrait universel, essentialisant ; pas de nom de bataille ou de lieu, mais une description de l'expérience commune, partagée par tous. Une expérience qui est d'abord celle de l'attente : attente nerveuse d'un ordre d'attaque, attente angoissée d'un déluge de fer et d'acier de l'artillerie ennemie, attente fiévreuse de la pluie qui rafraîchit les blessés, attente mortelle des ambulanciers dans le noir, attente affamée d'une soupe chaude et d'un quart de rouge, attente amoureuse d'une lettre de la fiancée, attente d'une reconnaissance qui ne vient pas...
Quelques images sont poignantes et évoquent davantage la littérature sur le plan du style, à l'image de cette colline calcaire aux arbres dénudés par les bombardements comparée à un calvaire avec ses stations de croix, un enfant sur son lit de mort qui fait pleurer tous ces hommes forts, le désespoir d'un père attendant le retour de son fils et adoptant ainsi par procuration tous les soldats en cantonnement, ou la désillusion d'un soldat amputé croyant revenir en héros face aux petites magouilles de l'arrière.
Commenter  J’apprécie          210
Plus accessible que le Feu de Barbusse, Les Croix de Bois fut le premier roman témoignage sur la grande guerre que je lus lorsque j'étais ado, et je ne fus pas déçu.
Des moments inoubliables, comme le caporal qui découvre que sa femme l'a trompé, le Mont Calvaire ou la mine que l'escouade entend creuser sous ses pieds, sans rien pouvoir faire d'autre qu'attendre...
Et Sulphart, ah, Sulphart ! Sa gouaille à la fois enjouée et cynique restera à jamais gravée en moi. L'un de mes personnages préférés, toutes littératures confondues.
Commenter  J’apprécie          190
Oui, ce roman est bien incontournable lorsque l'on cherche à connaître dans quelles conditions vivaient les soldats des premières lignes. Sa grande réussite tient dans son point de vue. Dorgelès a placé son lecteur au coeur des tranchées. L'horizon y est souvent bouché. Ne défilent sous ses yeux que des boyaux remplis de boue, de pisse, de merde et de cadavres. Lorsque par malchance, ils partent à l'assaut, comme eux, le lecteur ne distingue quasiment rien, mais il entend des sifflements terribles, des explosions assourdissantes et il sent la mort, toute proche, prête à lui tendre la main à tout instant.
A noter la remarquable adaptation cinématographique de ce roman par Raymond Bernard en 1932. Une version restaurée est sortie en novembre 2014.
Commenter  J’apprécie          194




Lecteurs (2253) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3224 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}