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Il y a dans la vie des hasards fabuleux qui vous font croiser des gens, des romans qu'on n'aurait jamais dû connaître.
C'est grâce à ma fille que j'ai découvert ce roman d'Hélène D'orion, stagiaire à Montréal, elle travaille sur le fleuve Saint-Laurent. C'est alors qu'elle me propose de lire ce roman qui porte ce titre tellement poétique. Pas même le bruit d'un fleuve.
Je ne connais pas encore le Saint-Laurent mais l'histoire des secrets de son lit me poursuivent déjà.
Hanna vient de perdre sa mère, et comme il arrive souvent, elle se met à trier ses papiers et découvre que celle-ci écrivait sa vie dans un cahier jaune.
Pour Hanna, cette correspondance secrète est le début d'un long voyage qui la mènera à remonter le fleuve jusqu'à Kamouraska en compagnie d'une amie.
L'écriture de ce roman est extraordinaire, douce, tendre, nostalgique, on remonte le temps et l'histoire d'Hanna et des siens pour découvrir le secret d'une vie.
L'écriture d'Hélène D'orion est fascinante, poignante comme les tragédies qu'ont connu le Saint-Laurent.
Un roman exceptionnel, à découvrir sans hésitation.
Merci Malina pour cette lecture.


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Un roman de tragédies familiales dans le décor du fleuve Saint-Laurent et avec une belle écriture poétique.

À la mort de sa mère, une femme fouille le passé et découvre comment le malheur se transmet de mère en fille, comment des familles sont brisées sur plusieurs générations. Elle cherche à comprendre sa mère, mais en revisitant ses souvenirs, elle trouvera aussi des miroirs de ses propres images.

Un roman de naufrages, un bateau coulé dans le fleuve, mais aussi les naufrages des grandes amours toujours et des couples sans amour.
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« Tu n'as jamais su que ta mère écrivait ? »

C'est une promenade toute en douceur et nostalgie, tendresse et questionnements que nous propose Hélène Dorion dans Pas même le bruit d'un fleuve. Au fil des découvertes par Hanna des écrits de sa mère défunte, sa vie s'éclaire et s'interprète d'angles nouveaux, lui donnant envie de retourner sur les traces de l'absente, au fil du Saint-Laurent.

Un cahier dans une boite ; une coupure de journal ; un pan de vie méconnu lié à un mystérieux naufrage en 1914… La parole si longtemps tue se révèle par l'écrit et donne à Hanna, une nouvelle lecture de sa propre vie.

Loin de l'image complice ou détestable des rapports mère-fille souvent véhiculée dans les romans, Hélène Dorion raconte avec sensibilité et délicatesse, la découverte posthume de deux êtres que la vie n'a pas suffi à rapprocher. « Je viens d'une étrangère dans une vie qui n'était pas la sienne ». C'est simple et douloureux, nostalgique et si beau.

Mais en explorant la souffrance de la parole absente et des relations tronquées ou tues, Hélène Dorion leur oppose la force cathartique de l'écrit - « L'écriture ne répare pas les cassures, elle ne fait qu'ouvrir les chemins nécessaires pour se réconcilier avec elles » - et de la poésie : « La poésie serait-elle notre lien secret fait de mots jamais prononcés, est-elle l'envers de l'absence, une ondée qui s'abat pour éclairer un jardin de nuit ? ».

C'est toujours difficile pour moi de m'aventurer hors de mes bases de confiance vers des textes poétiques (et encore davantage d'en faire des retours pertinents), mais je suis heureusement parfaitement guidé par Annie-Rose et Sandra, deux poissons-pilotes au goût sûr, qui ont su me pousser vers ce très beau texte vers qui je ne serais probablement pas allé seul.

Et qui me poussera probablement demain vers d'autres textes de cette auteure.
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Long poème s'écoulant comme le Saint Laurent, complicité impossible à retrouver entre Hanna et sa mère Simone qui lui a légué ses carnets.

J'ai un problème avec cette belle écriture poétique mais je suis convaincu qu'elle saura séduire ceux et celles qui arrivent à mettre du contenu par exemple dans 'Consentir au mouvement des ombres'.
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Est-ce que les poèmes sauvent de la souffrance ?
Je ne crois pas qu'il existe une question plus fondamentale en littérature. Et c'est cette question qui parcourt tout ce livre. D'une beauté irrésistible. D'une force incroyable.

C'est un roman, sur la filiation, le rapport entre une fille et sa mère, une inconnue avec qui elle a partagé sa vie, pourtant. Mutique, elle n'aura rien dit. Et c'est sa fille qui trouvera les mots pour dire au monde son amour. C''est une porte qu'elle ouvre pour elle. Sur l'amitié aussi, ses êtres qui vous accompagnent un bout de chemin, sourient, soutiennent. Et vous entrouvent la porte de leur vie pour que vous puissiez vous aussi, vous y glisser. C'est surtout un long poème narratif tant tout ce qui est dit sonne, résonne, touche, dans une économie de mots.

Pas même le bruit d'un fleuve. Un vers tiré d'un poème d'Yves Bonnefoy. Ce poète qui donne une telle place à l'eau et ses tourments. Là, où la forêt, les racines sont omniprésentes chez Hélène Dorion. Mes forêts parus au @editions.bruno.doucey en écho. Il y a aussi Louise Glück, Jim Harrison, Virginia Woolf, dont les citations en titres de chapitres forment un poème dans le poème. Souligné par une playlist parfaite composée de Max Richter, Philipp Glass ou Olafur Arnalds. Une porte vers d'autres oeuvres, quoi de plus généreux ?

J'ai voulu vous parler vite de cette lecture bouleversante. Je me retrouve sans mots. J'ai sûrement dessiné trop de coeurs, souligné trop de phrases, trop souvent soupiré un "c'est beau". le plus simple serait de faire un catalogue d'extraits choisis. Si j'ouvre mon livre au hasard, je tombe sur celui-ci : "Combien de temps dure la nuit ? Et sait-on un jour traverser ces heures où l'on ne peut plus avancer, où l'on reste immobile en attendant que revienne la clarté ?"
Ça devrait suffire à vous convaincre, bien plus que tout ce que je pourrais écrire. Ouvrez-le au hasard, peu importe, il y aura une phrase, un mot, pour vous cueillir ou vous accueillir. Comme tous ces livres que l'on peut relire à l'infini tant il parle toujours de nos vies.

"Au bout de la souffrance, il y avait une porte."
La poésie.
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« Oh non. Hélène Dorion est essayiste et poétesse… C'est par pour moi ce roman. C'est sûr ! »
** Enthousiasme débordant de @sandra_etcaetera et @hanyrhauz **

« Bon, je l'ai acheté, mais.. comment dire… je suis craintive ! Quelqu'un pour se lancer avec moi ? »
** Enthousiasme débordant de @manonlit_et_vadrouilleaussi et @moonpalaace **

« Commencez sans moi, je vais vous ralentir ! »
« Vous êtes unanimes sur le fait que c'est un beau texte, je veux prendre le temps de le lire sans pression. »

« Ça y est j'ai lu la 1ère moitié d'une traite ! »
« Je n'ai pas aimé aussi immédiatement que vous. Je suis sur ma ligne de crête poétique. Plus de métaphores et je meurs. Ce ne sont jamais ces procédés qui me véhiculent de l'émotion. »

« Heureusement ça a pris de la consistance et l'histoire et son approche me plaisent vraiment. C'est une situation classique cette femme qui découvre des carnets qui relatent un pan de l'histoire de sa mère, récemment décédée, qu'elle ne connaissait pas et qui va lui révéler des secrets engloutis. Mais c'est bien construit, c'est bien amené. L'enchevêtrement des époques marche très bien. L'auteure y a mis elle-même dans ce texte. c'est sûr. »
« C'est intéressant aussi ce que ça dit des différentes époques et manières de vivre au Québec. Et ce naufrage, histoire vraie que l'Histoire a reléguée derrière celui du Titanic ! C' est incroyable ! »

« J'ai fini 💔, le coeur brisé par cette histoire d'amour sublime. »
« Grâce à toutes les réalités très matérielles contenues dans le texte et à la tension qui s'insinue, je n'ai pas eu de mal à laisser couler les passages plus poétiques. »
** Fierté de celle qui file la métaphore de l'eau omniprésente dans le texte **

« Non mais @manonlit_et_vadrouilleaussi tu as raison.. y'a un truc qui colle pas avec les dates. Ou alors on a pas compris… »
« Allez on s'en fout, c'était beau. »
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Hélène Dorion vient de faire paraître chez Alto un roman intimiste et poétique. Dans ce dernier, elle nous présente l'histoire d'Hanna, une écrivaine. À la suite de la mort de sa mère, Hanna découvre une boîte contenant des coupures de journaux, des lettres, des cahiers, des photos. Intriguée par sa découverte, elle part en voyage en suivant le Saint-Laurent et elle se rend jusqu'à Kamouraska. Sa meilleure amie Juliette, une artiste viendra la rejoindre. Ainsi, elle est amenée à revisiter le passé de sa mère et de sa grand-mère en comprenant à quel point ces dernières ont été marquées par le deuil de l'Amour. À cet égard, la souffrance intérieure apparaît comme le fil conducteur des femmes de sa famille. Différents évènements historiques viennent modifier le parcours de ces figures féminines comme la Première Guerre mondiale ou encore le naufrage de l'Empress of Ireland. Ces dernières apprennent à survivre dans le silence, en retrait du monde. La souffrance peut-elle être transmise de génération en génération? Quels drames le fleuve Saint-Laurent abrite-t-il en son sein? L'Art peut-il assurer le salut d'Hanna?

Le fleuve Saint-Laurent

Je me suis beaucoup retrouvée dans cette histoire. J'ai grandi devant le fleuve Saint-Laurent. J'ai observé ses vagues, j'ai entendu le récit de ses drames, j'ai vu sa beauté, j'ai son odeur imbibé dans ma chair, je sens parfois son souffle sur ma peau. Ce dernier détient une place capitale dans cette histoire tout comme dans la mienne. Comme le mentionne Antoine, le grand Amour de Simone, la mère d'Hanna :

Quand je navigue sur mon voilier, poursuit Antoine, le fleuve devient un corps qui traverse les saisons – des vagues hautes pour le printemps, les vents chauds de l'été, les glaces de l'hiver qui s'entrechoquent, et déjà les secousses de l'automne ramènent les mois de dénuement où le cours s'immobilise. Tout ce temps, les poissons, les crustacés, les baleines, les cachalots, les phoques et les oursins disent une vie que la surface des choses connaît à peine. (p. 70)

C'est cela le fleuve et notre rapport au temps, à la nature, à la vie et à ses mystères. Hélène Dorion doit l'avoir beaucoup observé pour présenter autant de vérité par rapport à notre lien au fleuve. Ce dernier rythme les pages de ce récit, des personnages et des êtres humains le côtoyant. Elle a su déceler une parcelle de son mystère, de sa grandeur, de son intensité.

«Par le fleuve, on refait le trajet de l'amour et celui des conquêtes, on voit le bien et le mal au fond des mêmes eaux embrouillées du temps. (p. 68)»
Ainsi, Hanna le suivra pour tenter de refaire le trajet de l'Amour. Elle arrivera tant bien que mal à bon port.

Les racines de l'Amour

Mais encore, grâce à Hanna, j'ai repensé à ma grand-mère qui n'a pas pu épouser son grand Amour, un Juif alors qu'elle était chrétienne. Mon arrière-grand-père avait refusé la main de ma grand-mère Marianne à son amoureux. J'ai repensé à ma mère qui avait dû choisir entre deux amoureux la veille de son mariage. Ces histoires ont-elles marqué mon devenir? Comme il est mentionné dans le récit :

Nos racines courent sous le sol, invisibles, impossibles à déterrer toutes. On peut essayer d'en arracher une, espérer qu'elle nous mènera vers une autre qu'on pourra dégager, elle aussi, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on perçoive un sens à cette histoire qu'on appelle notre vie. (p. 11)

Hanna est amenée à dénouer les noeuds silencieux de ses racines pour en arriver à retrouver son identité. La nouvelle vague la frappant pourra-t-elle lui donner accès à une certaine paix émotionnelle? C'est ce que vous devez découvrir par le biais de cette histoire.

Lire Pas même le bruit d'un fleuve, c'est se lancer dans une quête profonde, celle d'Hanna, où la nature, le pouvoir des mots et l'Art dévoilent la beauté cachée de l'univers.

Je vous recommande cette belle traversée du Saint-Laurent rythmée par le silence la marée.

Je tiens à remercier les Éditions Alto pour cet envoi en service de presse.

Avez-vous déjà lu du Hélène Dorion? Que pensez-vous de mon billet?

https://madamelit.ca/2020/03/11/madame-lit-pas-meme-le-bruit-dun-fleuve/
Lien : https://madamelit.ca/2020/03..
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Le nom d'Hélène Dorion est arrivé jusqu'à moi par les ambassadrices de @editions.bruno.doucey @hanyrhauz et @sandra_etcaetera .C'est donc en tant que poétesse que les premiers retours me sont parvenus. Des retours toujours positifs, et une curiosité renforcée suite au @vleel_ avec l'autrice, Murielle Szac et Nathalie Novi. On me parle alors de son premier roman paru en France, je vais regarder de quoi il retourne, et je retiens ces mots-clés : Kamouraska, histoire familiale, poids des secrets et naufrage d'un paquebot. de quoi finir de me convaincre, d'autant qu'@hanyrhauz et @sandra_etcaetera l'ont alors déjà lu et adoré ! Et pour m'accompagner dans cette lecture @moonpalaace et @point.a.laligne dont les retours sont déjà en ligne.
 
Dans Pas même le bruit d'un fleuve, nous faisons la connaissance d'Hanna, qui suite au décès de sa mère, Simone, vide les dernières affaires de son appartement. Cette mère, qu'elle nomme tout au long du roman par son prénom, a toujours été une étrangère pour elle, perdue dans une solitude que sa fille et son mari n'ont jamais su véritablement combler « Si tu ne pleurais pas Hanna, j'oubliais de te donner à manger ». Cette mère qui survivait plus qu'elle ne vivait. Cette mère qui n'attendait qu'une chose, le bout du chemin. Alors, quand Hanna tombe sur une boite contenant carnets intimes, photos et coupures de journaux qui retracent le naufrage de l'Empress of Ireland, c'est tout un pan de son passé qu'elle va devoir reconstituer…

Ce texte, je l'ai aimé dès les premières pages. Comment ne pas être séduit(e) par la plume poétique d'Hélène Dorion. Mais je tiens à rassurer les réfractaires à la poésie et la métaphore, tout y est subtil. Hélène Dorion entremêle magnifiquement les genres dans un récit qui alterne passé et présent, un mélange qui fonctionne toujours sur moi 🙃. J'ai aimé cette relation mère-fille « posthume ». La découverte de ce qui les unissait sans le savoir, la poésie. La poésie qui a sauvé sa mère. La poésie qui fait vibrer Hanna. Et en redécouvrant sa mère, c'est elle-même qu'elle a trouvé.
Je terminai sur le versant géographique du récit. Hanna remonte le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Kamouraska. Une région qui, même si je ne la connais pas réellement, m'attire irrémédiablement à chaque fois que je la croise dans un roman…
«  Par le fleuve, on refait le trajet de l'amour et celui des conquêtes, on voit le bien et le mal au fond des mêmes eaux embrouillées du temps »
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Les vertiges douloureux de nos vies restent souvent enfouis en nous. Invisibles à la surface du fleuve, ils sont vifs et tourmentés dans les eaux profondes de nos existences et soufflent parfois discrètement dans le creux de notre cou, nous rappelant un passé révolu à jamais.

Au cours de ma lecture j'étais un peu Simone mais aussi un peu Hanna. Mon coeur a vibré avec force et les mots d'Hélène Dorion sont les seuls responsables de cette émotion si précieuse.

L'une se cache car elle s'est un jour définitivement résignée à se taire dans une distance froide pour préserver le trésor inviolable de son amour éternel pour Antoine. L'autre, Hanna, sa fille, cherche parce qu'elle a cette sensation inexplicable d'un chemin à parcourir, d'un fil à tirer, d'un passé à reconstruire pour comprendre cette vie cachée qui lui a échappé.

« Par le fleuve on refait le trajet de l'amour et celui des conquêtes, on voit le bien et le mal au fond des mêmes eaux embrouillées du temps ».

Le long du Saint Laurent Hanna se rend à la source de ces eaux qu'elle veut éclaircir. Seuls un carnet et quelques coupures de journaux la guident comme un puzzle à reconstituer et surtout à compléter à la maigre lumière d'une relation mère/fille davantage placée sous le signe du silence, de l'inconnu et de l'absence de partage des souvenirs- comme une sorte de nuit épaisse, durable et pesante. Une nuit dans laquelle s'engouffre Hanna, car elle l'appelle et l'attire et parce que le silence cache toujours une vérité hurlante et déchirante.

L'histoire est bouleversante mais les mots d'Hélène Dorion le sont tout autant. Ils ont l'expression la plus juste des émotions fondamentales de nos vies, liées à l'amour, l'amitié, l'absence et la transmission. Fort de son rapport vital aux mots, son texte est parcouru d'une poésie qu'on reçoit comme une vague à la fois douce et déferlante, pour finalement suivre et ressentir le même chemin qu'Hanna, être traversé par ses mots simples et qui disent tout, à la rencontre de nous-mêmes au bord du fleuve Saint Laurent et croiser le naufrage de nos vies et de nos secrets les plus enfouis …
Le roman d'Hélène Dorion se lit, se relit, se vit, se souligne, et s'écoute à la lumière d'une playlist pour en prolonger toute l'émotion et les vibrations qui l'accompagnent.


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La poète québécoise Hélène Dorion nous convie à une quête, une recherche de mémoire afin de trouver sa mère derrière la mer (à cette hauteur du fleuve, on peut l'appeler ainsi). Cela se fera au coeur d'un roman fait de sauts dans le temps et dans l'espace, de l'enfance à aujourd'hui, de la chambre à la mer, d'un quartier montréalais au fleuve toujours présent de Kamouraska, où le passé vient ressurgir, où les naufrages d'hier se répercutent sur les peines d'aujourd'hui. C'est en usant d'une magnifique plume poétique que l'auteure ou son alter ego Hanna nous fait voyager au travers des bribes de souvenirs, des artefacts qui ne trouvaient plus leur signification, vers un jeu de pistes qui, par la beauté des mots, la guidera vers une reconquête de sa mère Simone.

On ne peut, je crois, lire cette oeuvre sans replonger dans son propre passé et celui des nôtres, sans se questionner sur l'existence antérieure de celles et ceux qu'on a côtoyés depuis la naissance, sans tenter de revoir les liens qui nous rattachent au flux continu du temps depuis le monde d'avant. Et puis, pour ma part, je n'ai pu que me référer à un autre naufrage, une tragédie qui a eu lieu plus dans le golfe que dans l'estuaire, proche du bout du monde, des années auparavant. En 1847, un voilier arrivant de Sligo en Irlande transportait mes ascendants, les Kavanagh ou Kaveney. le Carrick s'est abimé une nuit de tempête sur un récif un peu au sud de l'actuel phare de Cap-des-Rosiers. La charge n'est pas la même, mais cette histoire a ému toutes les générations suivantes et on peut, comme Hélène Dorion, se questionner : « [...] ne devenons-nous avec le temps que les survivants d'une multitude de naufrages ? »

Lien : https://rivesderives.blogspo..
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