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Citations sur Crime et Châtiment (595)

- Frère, frère, que dis-tu ? Mais tu as versé le sang ! répondit Dounia, consternée.
- Eh bien, quoi ! Tout le monde le verse, poursuivit-il avec une véhémence croissante ; il a toujours coulé à flots sur la terre ; les gens qui le répandent comme du champagne montent ensuite au Capitole et sont proclamés bienfaiteurs de l’humanité. Examine les choses d’un peu plus près avant de les juger. Je voulais faire, moi aussi, du bien aux hommes ; des centaines, des milliers de bonnes actions eussent amplement racheté cette unique sottise, et, quand je dis sottise, je devrais dire plutôt maladresse, car l’idée n’était pas si sotte qu’elle en a l’air maintenant : après l’insuccès, les desseins les mieux concertés paraissent idiots. [...]
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J'ai donné hier tout l'argent que vous m'aviez envoyé... à sa femme... pour l'enterrement. Elle est maintenant veuve, phtisique, elle fait pitié... trois petits orphelins, sans rien à manger... une maison vide... et il y a encore une fille... Peut-être que vous-même le lui auriez donné, si vous aviez vu... Bien sûr, je n'en avais pas le droit, je l'avoue, surtout sachant combien cet argent vous avait coûté. Pour aider les autres, il faut d'abord en avoir le droit, autrement : Crevez, chiens, si vous n'êtes pas contents !

Troisième partie, Chapitre III.
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- Permettez, jeune homme, vous est-il arrivé quelquefois... hum... eh bien, mettons de demander à emprunter de l'argent sans espoir ?
- Oui... mais qu'entendez-vous par : sans espoir ?
- Je veux dire sans espoir absolument, en sachant d'avance que tout cela ne donnera rien. Tenez, vous savez par exemple, d'avance et catégoriquement, que cet homme-là, le mieux intentionné et le plus utile au pays de tous les citoyens, ne vous donnera d'argent pour rien au monde, car, je vous le demande, pourquoi vous en donnerait-il ? Il sait trop bien, n'est-ce pas, que je ne le lui rendrai pas. Par compassion ? Mais monsieur Lebeziatnikov, qui se tient au courant des idées nouvelles, expliquait ces jours derniers que la compassion, à notre époque, est même interdite par la science, et qu'il en est déjà ainsi en Angleterre, où il y a l'Économie politique. Pourquoi donc, je vous le demande, vous en donnerait-il ? [...] Et pourtant... [...] Mon cher monsieur, mon cher monsieur, il faut pourtant que tout homme ait au moins un coin où on le prenne en pitié !

Première partie, Chapitre II.
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Le mensonge est le seul privilège de l'homme face aux autres organismes. La vérité, elle vient à force de mentir ! Je mens, donc je suis un homme. Jamais on n'a trouvé aucune vérité avant d'avoir menti quatorze fois et, peut-être même cent quatorze et, ça, c'est honorable dans son genre ; bon, mais, nous, nous ne savons même pas mentir avec notre propre cervelle à nous ! Mens comme tu veux, mais mens à ta façon, et moi je t'embrasse. Un mensonge bien à soi, c'est déjà presque mieux qu'une vérité entièrement à un autre ; dans le premier cas, tu es un homme, dans l'autre, tu es juste un serin ! La vérité ne bougera pas, la vie, on peut la démolir ; il y a au des exemples.

Troisième partie
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Souffre aussi, ce sera moins pénible pour moi.
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Il appartenait à cette légion inombrable et multiforme d'individus triviaux, de ratés sans énergie et de personnages entêtés et de sots dont la demi-instruction mal digérée les pousse à s'accrocher instantanément à la dernière idée à la mode pour la ravaler aussitôt, tourner en un clin d'oeil en caricature tout ce qu'ils servent parfois même le plus sincèrement du monde.
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D’abord on voyait, et même on voyait trop, que Pierre Pétrovitch s’était empressé d’utiliser son séjour dans la capitale pour « se faire beau », en prévision de l’arrivée prochaine de sa fiancée. Cela, du reste, n’avait rien que de fort excusable. Peut-être laissait-il trop deviner la satisfaction qu’il éprouvait d’avoir réussi dans son dessein ; mais on pouvait encore pardonner à un prétendu cette petite faiblesse. Loujine était entièrement habillé de neuf, et son élégance ne donnait prise à la critique qu’en un point : elle était de trop fraîche date et accusait trop un certain but. De quels respectueux égards le visiteur n’entourait-il pas l’élégant chapeau rond qu’il venait d’acheter ? Quels soins n’avait-il pas de ses jolis gants Jouvin qu’il n’avait pas osé mettre et se contentait de tenir à la main pour la montre ? Dans son costume dominaient les tons clairs ; il portait un coquet veston havane léger, un pantalon d’été de nuance tendre et un gilet de la même couleur que le pantalon. Son linge, tout neuf, était d'une exquise finesse, et une mince cravate de batiste à raies roses ornait son cou ; Pierre Pétrovitch avait, ajoutons-le, fort bonne mine sous ces vêtements et paraissait beaucoup plus jeune que son âge.
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Cette " fierté des pauvres " en vertu de laquelle, à l'occasion de certains rites sociaux obligatoires dans notre monde pour tous et pour chacun, beaucoup de malheureux se saignent aux quatre veines et dépensent leurs dernières économies uniquement pour ne pas être " au-dessous des autres ", pour ne pas " être condamnés " par les autres.

Cinquième partie, Chapitre II.
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La souffrance et la douleur sont toujours le corollaire d’une conscience large et d’un cœur profond.
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- [...] Par exemple, si l’on me dit : « Aime tes semblables, » et que je mette ce conseil en pratique, qu’en résultera-t-il ? se hâta de répondre Loujine avec un empressement peut-être trop visible ; — je déchirerai mon manteau en deux, j’en donnerai la moitié à mon prochain, et nous resterons tous deux à demi nus. Comme dit le proverbe russe : « Chassez plusieurs lièvres à la fois, vous n’en attraperez pas un » La science, elle, m’ordonne de n’aimer que moi, attendu que tout dans le monde est fondé sur l’intérêt personnel. Si vous n’aimez que vous, vous ferez convenablement vos affaires, et votre manteau restera entier. L’économie politique ajoute que plus il s’élève de fortunes privées dans une société, en d’autres termes, plus il s’y trouve de manteaux entiers, plus aussi cette société est solidement assise et heureusement organisée. Donc, en travaillant uniquement pour moi, je travaille aussi, par le fait, pour tout le monde, et il en résulte que mon prochain reçoit un peu plus qu’une moitié de manteau, et cela, non grâce à des libéralités privées et individuelles, mais par suite du progrès général. L’idée est simple ; malheureusement elle a mis beaucoup de temps a faire son chemin, à triompher de la chimère et du rêve ; pourtant, il ne faut pas, semble-t-il, beaucoup d’esprit pour comprendre…
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