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4,27

sur 2443 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
le prince Lev Nikolaïévitch Mychkine est de retour dans sa patrie, la Russie. 

L'orphelin a passé des années en Suisse à soigner son mal, l'épilepsie, qui aux yeux de beaucoup faisait de lui un idiot.

Plutôt qu'utiliser un tel terme, il faut convenir que le prince est un homme étrange, d'une naïveté confondante et d'une infinie compassion.

Très vite, il va se trouver mêler à une famille, les Epantchine mais surtout à une jeune femme à la beauté mais à l'âme dérangée : Nastassia Filipovna. 

Ce roman de Dostoïevski est dense et très réussi, quoique clairement pas le plus accessible de ses écrits. 

Le prince est perdu, avec son amour et sa compassion, tel une figure christique au milieu des hommes et de leurs bassesses que bien souvent il n'imagine pas. Cela ne l'empêche pas d'accorder son pardon à tous. Ce décalage entre son comportement et les règles de la vie sociale semble montrer que pour l'auteur, le retour d'une telle figure ne serait pas saluée mais honnie par les hommes.

Il est aussi intéressant de noter que certains passages du livre semblent se référer directement à l'expérience de Dostoïevski : le simulacre d'exécution ou encore, les crises d'épilepsie. 

Ce roman traite aussi d'amour. Cependant pas d'un amour simple, réciproque mais de l'amour teinté de passion, allant jusqu'à la haine. de l'incompréhension, de l'amour compassion, de l'amour de l'argent, du souhait de possession. 

De viol aussi, et de la volonté d'auto-destruction de sa victime. 

Un roman à lire et à relire pour en saisir toutes les subtilités. 
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L'Idiot raconte les mésaventures du prince Michkine pas si idiot que ça. le prince souffre d'épilepsie (tout comme l'auteur), maladie qui l'a longtemps handicapé dans sa jeunesse le privant d'une vie et d'une éducation normale. Elevé par un professeur philanthrope en Suisse, il revient dans son pays d'origine, la Russie, après le décès de son bienfaiteur, en vue d'y retrouver une lointaine parente et d'obtenir un héritage auquel il a droit.
Le prince fait alors son entrée dans la société. Intelligent, plein de bonté mais naïf, il fait les frais des bassesses de son entourage.

Le récit se découpe en 4 parties, chacune découpée en plusieurs chapitres. Chaque partie est relative à une période bien précise de l'intrigue.
Après une première partie très rythmée, pleine d'action et de rebondissements où Dostoïevski ne laisse pas de répit à son lecteur, l'enthousiasme retombe comme un soufflé dès la deuxième partie. Il faut attendre la toute fin du roman pour retrouver enfin le rythme du début. Autrement dit, plus de la moitié du roman a été pour moi assez fastidieuse.
Pourquoi ? Parce que, comme je l'ai dit, il ne s'y passe plus grand chose. L'intrigue traîne en longueur. On a le droit à de longues tirades et de longs dialogues parfois sans grand intérêt. Certains personnages, que j'ai pu trouver amusants au début, ont fini par me taper sur les nerfs. Je n'ai pas compris certaines des réactions des personnages, j'ai parfois eu l'impression qu'ils étaient tous complètement fous. Dostoïevski profite aussi de ces parties pour y exposer ses idées auxquelles, je le reconnais, je n'ai pas compris grand chose. Il s'attaque tour à tour aux libéraux, aux athées, au catholicisme et se livre à une critique de la société russe de son temps. Mes connaissances en histoire sociale de la Russie avant les révolutions de 1917 étant totalement nulles, je n'ai évidemment pas pu saisir toute la portée des critiques de l'auteur. A travers le personnage d'Hippolyte condamné par la maladie, de belles pages traitent de la condamnation à mort et de ce que peut ressentir un condamné dans les moments précédents son exécution. J'ai appris après ma lecture que Dostoïevski savait d'autant plus de quoi il parlait qu'il avait lui-même été condamné à mort et gracié juste avant que les soldats ne tirent.

Néanmoins, j'ai quand même perçu que le prince Michkine faisait figure de Christ prêchant toujours la bonne parole, réagissant toujours avec bonté, pardonnant tous les excès et toutes les vilenies qu'on a pu lui faire subir. Je craignais que cela finisse par m'exaspérer mais il n'en fut rien, au contraire, Michkine est très attachant et même s'il m'est arrivé de pester contre sa crédulité, je ne pouvais qu'admirer son immense propension au pardon et à l'amour de son prochain.

L'Idiot c'est aussi l'histoire d'un triangle amoureux. Michkine et Rogojine aiment tous deux la même femme : Nastassia Philippovna.
Là où Michkine représente la douceur et la tendresse, Rogojine incarne, lui, la passion et l'amour destructeur. Nastassia hésite entre ces deux conceptions de l'amour qui répondent l'une comme l'autre aux deux facettes antagonistes de sa propre personnalité.

J'ai finalement un ressenti assez sombre sur la plupart des personnages. Très peu m'ont paru sympathique en dehors du général et de son épouse (malgré qu'elle soit assez lunatique) et de Kolia. Tous les autres m'ont vraiment donné une impression négative. Est-ce pour mieux mettre en lumière les qualités du prince ? La bonté du Christ face à la bassesse humaine ?

Dostoïevski, ce sont aussi et surtout des dialogues et des introspections, les descriptions sont quasi inexistantes. Ne vous attendez donc pas à un classique façon Zola avec de longues descriptions poétiques.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé ma lecture trop longue. J'ai aimé la force et la noirceur des portraits psychologiques des personnages de Dostoïevski mais, malgré un début trépident et une fin magistrale, il m'a manqué du rythme et de la fougue. Peut-être est-ce du à la traduction. En effet, j'ai lu L'idiot chez Folio. Or, la majorité des lecteurs de Dostoïevski s'accordent pour dire que la traduction de Markowicz aux Editions Actes Sud (collection Babel) est de loin la meilleure car elle est bien plus fidèle à l'âme et au style de l'auteur.
Peut-être me faudra-t-il une relecture dans cette collection pour mieux apprécier toute la puissance de cette oeuvre.

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La lecture de mon premier roman de Dostoïevski (après « Les Nuits blanches » qui m'avait prodigieusement ébloui, et qui siège maintenant très haut parmi mes nouvelles préférées) fut, je dois dire, particulièrement ardue.

Après un premier chapitre difficile, je me suis rapidement laissé prendre par cette intrigue assez originalement conçue : l'auteur n'a visiblement construit aucun plan et s'est laissé porter lui-même au fil des péripéties, à grand renfort de splendides commentaires sur la nature humaine, exprimés au détour de conversations par des personnages qui reflètent sans nul doute l'opinion de Dostoïevski lui-même. Cette structure m'a beaucoup plu, elle permet à mon sens de construire une oeuvre au visage de son auteur, au prix certes de quelques longueurs.

Seulement voilà : ce procédé m'a fortement rebuté pendant une très longue partie du roman, le troisième quart à peu près (ce qui correspond à 200 pages, quand même), pendant laquelle tout le déroulé de l'intrigue m'a proprement glissé entre les doigts. Je ne saisissais plus rien aux motivations des personnages et l'histoire (cette fois quasi exclusivement bâtie sur des digressions) me passait par-dessus la tête. Est-ce purement ma faute car j'avais hâte de terminer cette lecture qui traînait sur un mois ? sans doute. Voilà qui explique en tous cas la perte d'une étoile.

Je retire une demi-étoile supplémentaire pour le style qui m'a légèrement déçu. Je n'ai en effet pas trouvé de véritables fulgurances formelles dans l'écriture de Dostoïevski — cette écriture est splendide, je ne le nie pas, et particulièrement fine dans ses analyses psychologiques, mais elle ne présente pas à mon sens, ou du moins pas en traduction, de formule élégante, de mot intéressant, qui aurait su m'émouvoir.

Malgré ces deux défauts, « L'Idiot » demeure un très bon roman et présente de nombreuses qualités remarquables, notamment pour ce qui est de l'étude des personnages ; l'expérience est immersive autant qu'instructive et je ne regrette pas de l'avoir faite.

Ainsi, si je manque le coup de coeur qu'aurait pu présager celui des « Nuits blanches », je ne suis pas pour autant fâché avec M. Dostoïevski et continuerai probablement ma découverte de son oeuvre dès que j'en aurai l'occasion.
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Le roman narre la vie du prince Mychkine, être fondamentalement bon mais extrêmement naïf, ce qui lui fait grand défaut puisque cette naïveté tourne à l'idiotie. Doté cependant d'analyses psychologiques très fines, celui-ci trouve néanmoins sa place dans la grande bourgeoisie russe, après avoir passé son enfance dans un sanatorium en Suisse afin de soigner son épilepsie. La plus grande tragédie du prince aura sûrement été celle de tomber amoureux de Nastassia Filippovna et d'avoir eu le bonheur, ou le malheur plus exactement, de l'épouser. En effet, cette dernière le fera énormément souffrir en s'enfuyant avec son rival Rogojine. Se résignant à son sort, le prince va trouver refuge auprès de la famille Epantchine avec laquelle il a crée des liens. Entre amours déchus, trahisons et vengeance, ce roman est aussi très porté sur l'analyse psychologique des personnages et celui du prince est de loin mon préféré car il s'agit d'un être pur et bon mais qui subit les méchancetés, la jalousie et les incompréhensions de ses compatriotes. Roman absolument fabuleux qui reste, selon moi, l'un des incontournables de la littérature russe.
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Je ne pensais pas m'attaquer à un classique de la littérature russe aussi rapidement, et puis avec les récents évènements...Je voulais lire du Gogol, c'était plus logique...Enfin ma logique un peu simpliste, voir idiote, parce que lire un bouquin pour se sentir solidaire d'un peuple ça parait sans doute futile.
De toute façon, je n'avais sous la main que "l'idiot" de Dostoîevski. Alors je m'y suis collé pour trois semaines.
Pas évident au début de se remémorer le nom des nombreux personnages qui participent à une sorte de foule burlesque pas toujours facile à suivre.
Cette impression chaotique ne m'a jamais vraiment quitté de tout le roman, les scènes y sont très théâtrales et toujours envahies d'un troupeau d'individus, aux attitudes souvent grotesques ou extravagantes.
C'est peut-être ce qui m'a le plus frappé dans cette histoire tragique, le décors est humain, presque trop humain...Et au beau milieu de cette folle agitation, le prince Mychkine promène son regard candide d'éternel enfant, prêt à tomber amoureux sans concession. Incapable de mentir, incapable de justifier sa présence, ne sachant pas calculer ni défendre ses intérêts, il est la proie toute désignée de cette farce noire, "l'idiot". Pourtant les intrigants qui l'entourent sont souvent tournés en dérision eux-même, tant et si bien qu'on finit par se demander s'il ne vaut pas mieux être un imbécile heureux qu'un homme insignifiant malheureux parce qu'il le sait...
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Le Prince revient dans son pays natal. Il avait été envoyé en Suisse pour se faire soigner, étant épileptique. A son retour, il se rapproche des Epantchine, des parents éloignés. Un tas de personnages gravite alors autour de lui, souvent caricaturaux. Ceux-ci viennent lui raconter leurs tourments. Ce qui ne les empêche pas de le considérer en tant qu'idiot. On a ainsi des pages et des pages d'anecdotes concernant ces personnages souvent hauts en couleur. le Prince se révèle progressivement nullement idiot, il est surtout naïf. Il a fallu lui dire qu'il était amoureux pour qu'il s'en rende compte. Il est cependant partagé entre deux femmes qui pourraient en faire tourner la tête à plus d'un. Elles ont un comportement détestable avec le Prince alors que lui est la bonté même, prêt à donner sa vie, notamment pour l'une d'entre elle, et ce par pitié. Tout le long du roman, on se demande quand il va enfin ouvrir les yeux. On craint pour lui. On se doute bien que le dénouement sera tragique... Dans tous les cas, beaucoup d'intrigues et de rebondissements.
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Dostoïevski écrivit ce livre, à l'origine, pour éponger ses dettes de jeu. Il imagina un prince épileptique qui n'aurait pour seule compagne, à son arrivée en Russie, que sa grande bonté et un soupçon de naïveté. Il rencontrera toute sorte de gens hauts en couleur, des gens perfides, cupides, sournois, jaloux... Il sera confronté à tous les défauts des êtres humains.
Les personnages sont tellement bavards que l'on dirait que c'est une pièce de théâtre mise sous forme de roman et d'ailleurs, on reconnait bien là un précurseur de la phénoménologie si chère à Sartre, Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty... tant les interactions et les comportements entre les personnages sont imprévisibles. Ce livre est certainement le plus abouti au niveau de la psychologie humaine.
A lire pour tous ceux qui ont le temps et le courage.
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L'IDIOT de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski "Plon 1887 - traduit du russe 1868/69" 934,- pages

L'auteur presque ruiné par quelques publications moins prisées par le public mais surtout par ses dettes de jeu, tente de restaurer ses finances dans un grand roman avec près de quarante personnages.
L'idiot c'est l'histoire d'un homme simple et bon. Affligé de crises d'épilepsie dans son jeune âge il fut placé en institution ce qui lui valu le surnom peu flatteur d'idiot.
Lire ce long (infiniment long) roman sans s'apercevoir des terribles faiblesses de l'histoire serait utopique. le nombre effarant de personnages affublés de leurs surnoms rend la tâche du lecteur épuisante.
De longs et interminables dialogues ont sans doute enchantés les russes avides de littérature conflictuelle qui ont encensé l'oeuvre lors de sa publication mais avec du recul, il faut reconnaître que le roman a pris des rides.
Cependant force est de constater qu'il reste des adeptes du genre mais le temps rend ce style un peu désuet.
Je dois donc reconnaître que j'ai trouvé cette lecture un peu ennuyeuse, sauf la fin qui sauve un peu l'ensemble.
J'ai pour Dostoïevski un immense respect, il est au sommet de la littérature russe avec Gogol, Tolstoï et bien d'autres tant la richesse lettrée était au rendez-vous au dix neuvième siècle.
L'idiot est un incontournable certes mais armez vous de courage. Il se lit comme un dessert dont on ne peut trop abuser !
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Dostoïevski, grand maître de la littérature russe nous fait rêver et voyager dans cette Russie d'hier. La langue est splendide mais on ne peut trop s'y attarder tant la lecture est longue. Il m'aura fallu plus de trois mois en livre audio pour en venir à bout et je dois reconnaître que j'ai un peu décrocher sur la fin. Mais cela ne m'empêche pas de repartir pour un autre grand livre du maître "Les Possédés", c'est dire si j'aime !
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Lire un Dostoïevski en début d'année va finir par devenir un rituel.
L'année dernière, j'avais eu un coup de coeur pour Crime et châtiment, j'ai donc voulu tenter l'aventure avec L'Idiot.

Je ne vais pas tourner autour du pot : si j'ai plutôt aimé ce livre, je trouve qu'il est très largement perfectible et surtout qu'il pourrait se passer d'un nombre de pages considérable, rendant certaines scènes moins soporifiques.

Dans la balance des positifs, j'ai retrouvé la magnifique plume de l'auteur et son génie pour la psychologie des personnages. Bien que certains soient ce qu'on pourrait qualifier de « fiévreux » tant l'emportement de leurs sentiments les dominent (un petit vent se transforme en ouragan du siècle), il n'en est pas moins que L'Idiot est peut-être le personnage le plus censé et sans hésiter le personnage le plus correct de cette société russe où l'on aperçoit beaucoup de personnes peu scrupuleuses, manipulatrices et parfois indécentes ! J'aime assez ses personnages emportés et grandiloquents.

Ce sont certains débats semi philosophique sur la religion qui ont, je l'avoue, eu raison de ma patience ! Il était essentiel de faire apparaître de grands sujets sur la table pour comprendre cette société et cette époque mais certains débats/monologues sont une ode à la sieste…
Et que dire de la place que prend l'amour ? Enfin, l'amour. Peut-on vraiment parler d'amour ou doit-on plutôt parler de sentiment de béatitude et d'admiration qui sont compris comme des sentiments amoureux ? J'avais vraiment espéré trouver autre chose que ça dans un livre de cet auteur, ou du moins j'avais en tête que ça ne prendrait pas une si grosse part du roman.

L'Idiot est le bouc-émissaire de tous, la balle de tennis que tous se renvoient : il est naïf et humaniste, pour son plus grand malheur ! Même dans ses sursauts de lucidité, le jeune homme n'arrive pas à penser que l'être humain peut-être mauvais.
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