Faut-il qu'elle soit malade, notre humanité, pour que le fils de Jésus, le frère de
l'Idiot, le père de Camus, cette âme (é)perdue, presque morte, dont la vie entière est tel Sisyphe : souffrance sans fin. Existence arraisonnée par un travail sens dessus dessous, toute de futiles occupations, de relations superficielles, où le prochain est l'Étranger et où la seule question qui demeure, vraiment est d'être ou ne plus être.
Faut-il qu'elle soit malade, de la pire des Pestes, qu'elle soit accablée de tous
les Démons, pour ne pas avoir encore su voir, comprendre, retenir, réaliser « ce qui compte : aime ton prochain comme toi-même, voilà ce qui compte - c'est tout, et il ne faut rien d'autre : tu trouveras tout de suite comment construire. Et pourtant, tout cela, ce n'est rien qu'une vieille vérité qu'on rabâche, qu'on a lue des billions de fois, mais, voilà, elle n'a pas pris racine ! "La conscience de la vie est supérieure à la vie, la connaissance des lois du bonheur - supérieure au bonheur", voilà ce qu'il faut combattre ! »