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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
I Have A Dream. Dostoïevski signe ici une courte nouvelle fantastique et engagée sur la place de la religion dans la vie des hommes à la fin d'une ère de forte industrialisation qui a vu la science et la rationalité succéder à la foi et à l'ésotérisme.

Ce texte m'as fait penser (excusez cette petite fantaisie, mais en littérature tout est permis) au Monsieur Scrooge de Dickens qui renaît à la vie en une nuit, porté, comme notre narrateur, par une sorte de fantôme dans un songe initiatique.

Je suis toujours un peu perplexe face à la genèse d'une humanité pure et bonne. Cet historique de la naissance de la corruption du monde est quelque peu manichéen. Mais peut-être a-t-il le mérite de nous montrer que chez l'homme la bonté est instinctive et même si le monde est corrompu, les hommes gardent ce désir utopique et cette conscience de ce que le monde devrait et pourrait être, et cet instinct Dostoïevski l'explique par l'allégorie du paradis perdu.

Par la foi retrouvée, l'ancien nihiliste nous propose sans suspense (suffit hélas de lire la 4ème de couverture) d'arrêter de réfléchir, de penser, d'analyser et plutôt d'agir pour la vie, pour les autres et pour le bonheur sans se perdre dans des pérégrinations mentales sans fond sur la connaissance, le savoir et la science.

Certes le narrateur est touché par la grâce divine, mais on aurait tort de ne pas voir dans cette nouvelle une critique féroce de la religion et notamment du christianisme. En effet notre narrateur fustige le paradoxe de ces fidèles qui érigent des temples et prient pour un paradis sans être fichus de le faire advenir hinc et nunc, dans cette vie. Les peuples croient tout à fait possible un monde parfait dans l'au-delà et s'abritant derrière cette croyance renoncent à le faire éclore sur la terre. Comme s'il suffisait d'adorer un Dieu pour se dispenser de vivre selon ses préceptes.

Pour finir sur la forme, je vous parlerai des deux écoles de traduction, la française et l'allemande (Actes Sud) par André Markowicz. J'ai appris que si la tradition française est d'adapter le style de l'auteur à la langue et la culture française quitte à le dénaturer (enrichir le vocabulaire, langage soutenu, tournures de phrase alambiquées etc.) afin de le rendre plus fluide et attractif pour le public français, la tradition allemande met un point d'honneur à restituer la langue de l'auteur dans toute son originalité. J'ai désormais le souci de trouver la meilleure traduction pour éviter le maximum de perdition de l'oeuvre originale sauf que j'avais déjà acheté ce livre avant de prendre conscience de ces différentes traductions ! Au final tout va bien j'avais l'édition d'Actes Sud avec la traduction « à l'allemande » qui me parait être la meilleure philosophie (d'ailleurs : qu'en pensez-vous ?).

Le style est très vivace, saccadé, excité, empreint d'ironie et sans boursouflures. le fantastique, c'est-à-dire la part du rêve, est pittoresque. Cela permet au lecteur de vivre de manière vertigineuse le songe du personnage. En perspective : de belles réflexions sur l'onirisme et l'état psychosomatique du sommeil paradoxal. A lire les yeux fermés !
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A force de fouiller Youtube et les différents lecteurs, j'arrive à trouver des audiobook gratuits sur des auteurs inattendus, comme celui-ci. Ça sera mon premier de cet auteur, j'espère passer un bon moment en sa compagnie.

Curieuse lecture que celle-ci, le ton du lecteur est plutôt monocorde. C'est peut-être voulu au vu du texte qu'il nous lit. C'est l'histoire d'un homme se sentant tellement ridicule qu'il veut mettre fin à ses jours. Mais la vie, et peut-être un être supérieur, en déciderait autrement. Alors qu'il ne dort plus depuis des années, il va s'endormir et un rêve étrange bien que très vivant vient à lui. À son réveil, c'est un homme transformé. Étrange malgré tout quand on fait le parallèle avec les informations actuelles d'autant plus que l'auteur est russe. Avait-il un pouvoir de prémonition ? Je ne saurais dire mais la corrélation est étrange. Ou le hasard dans mes choix de lecture fait bien les choses ? Peut-être plus vraisemblable d'autant plus avec l'actualité du moment…

Comme vous l'aurez compris, cette courte nouvelle a été une bonne lecture malgré tout. Je ne suis pas sûre de tenter à nouveau une lecture avec cet auteur, ces écrits sont trop étranges à mon goût. Peut-être plus tard pour combler ma connaissance de certains auteurs masculins de la littérature classique. Je vous conseille néanmoins de découvrir cet auteur si vous êtes amateurs de littérature russe.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Recueil de trois nouvelles. Dans la première, « Le rêve d'un homme ridicule », un homme qui n'éprouve plus de sentiments décide de se suicider. Sur le chemin, il rencontre une petite fille qui lui demande de l'aide. Son refus le ronge de culpabilité, à sa grande surprise. Renonçant à son projet, il rentre chez lui, s'endort, et fait un rêve mystique.

Dans « La douce », un homme épouse une jeune fille, et la tire ainsi de la misère. Croyant lui démontrer ainsi son amour et sa grandeur d'âme, il la prive de tout confort, et de toute consolation. La mort de sa femme le trouble énormément, et il tente de comprendre quelles ont été ses erreurs durant leur vie commune.

Dans la dernière nouvelle, « Bobok », un homme surprend une discussion entre les morts dans un cimetière. Les discussions vont bon train, et scandalise l'homme qui espérait un peu plus de dignité et de pudeur dans la mort.

J'ai moins accroché à ces trois nouvelles qu'aux autres romans de Dostoïevski. Je suis assez peu sensible aux rêveries mystiques ou aux voyages intérieurs, et je préfère quand l'auteur passe au scalpel les sentiments de ses protagonistes dans des situations réelles. « La douce » est donc la seule nouvelle qui m'a vraiment intéressé. Pour les deux autres, je ne faisais pas vraiment partie du public ciblé.
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J'ai toujours voulu lire Dostoïevski, question de culture littéraire, mais je n'ai jamais franchi le pas, question de peur (j'ai l'image de Russes écrivant des drames sociaux sous forme d'énormes pavés). Aussi ai-je sauté sur le Rêve d'un homme ridicule lorsque je l'ai trouvé dans une caverne d'Ali Baba (59 pages pour découvrir un auteur russe mondialement reconnu c'est ce qu'on appelle une bonne occasion).

Mais 59 pages c'est sans doute aussi trop peu pour découvrir un auteur. Je serais bien en peine d'apporter mon "jugement" sur la plume de Dostoïevski...

J'ai apprécié le récit de cet homme au bord du suicide, revenu à la vie grâce à la pitié ressentie pour une fillette et au rêve qui a suivi cette rencontre. Mais était-ce réellement un rêve ? N'était-ce pas plus tôt le chemin vers un monde parallèle au nôtre, un monde dans lequel il n'y aurait pas eu de péché originel ?

Le Rêve d'un homme ridicule, c'est l'histoire d'un dépressif, c'est un récit qui s'interroge sur le Moi et sur le Monde, sur les notions de Nature et de Culture, sur la vie après la mort, sur le bonheur, sur l'existence de Dieu... Vous allez me dire qu'en 59 pages, c'est assez vaste, et vous aurez raison. Mais Dostoïevski s'y prend à merveille et son texte est loin d'être fourre-tout. Je regrette seulement qu'il n'ait pas su m'emporter durablement et profondément aux côtés de son narrateur, la faute sans doute à un style narratif un peu décousu.

NB : le précédent "propriétaire" de ce livre a noté à plusieurs reprises qu'il lui faisait penser à L'Étranger de Camus. N'ayant pas lu celui-ci, je ne peux cependant confirmer...

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Existentialisme avant la lettre ? le personnage est sur la grosse déprime, se sent aliéné, ne réussi plus même à éprouver des sentiments. Sa vie n'a plus aucun sens. Cela m'a fait penser à ''La nausée'' de Jean-Paul Sartre. Heureusement, suite à un assoupissement aussi inattendu qu'inéspéré, notre russe dépressif va vivre une extase mystique qui va bouleverser sa conception de la vie et son comportement. Une expérience qui aurait également été des plus salutaire pour notre ami de ''La nausée''...

L'écriture de Dostoïevski pour décrire les vicissitudes intérieures de son pauvre diable est comme toujours originale. le songe est assez surprenant, surtout au début, et intense. Mais bon, on ne peut pas dire que j'ai jubilé avec ce texte. Peut-être que j'aurais dû au préalable me mettre en humeur avec quelques verres comme l'a fait Tatooa...
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Récit sous forme d'une nouvelle incluse dans « le Journal d'un écrivain », sorte de chronique publiée par Dostoïevski entre 1873 et 1881, « le rêve d'un homme ridicule » décrit à la première personne l'état d'esprit d'un homme prêt au suicide et la façon dont un rêve tout à la fois fantastique et humaniste le sauvera de l'oblitération pour le mettre sur la voie d'une mission évangélique. Lui-même admet qu'il est un homme ridicule, et les autres finiront par le considérer comme fou. Mais où se situe véritablement la folie quand le rêve ne fait que montrer la beauté possible ainsi que la déraison pathétique de l'humanité tout entière ?

Il suffira peut-être d'une rencontre marquante, celle d'une petite fille recherchant de l'aide pour sauver sa maman, et à qui l'homme ridicule refusera son aide, pour que ce dernier prenne conscience qu'il n'est pas prêt à disparaître. Si cette petite fille l'a marqué, si elle est parvenue à instiller de la pitié en lui, c'est qu'il n'en a pas fini avec ce monde. Assis à son bureau, le voilà plongé dans un rêve comme jamais il n'en a fait. le voilà emporté par-delà l'espace et le temps vers un autre monde tout à fait semblable à la Terre, mais où les habitants vivent en pure harmonie les uns avec les autres et avec la nature. C'est un rêve si plein d'amour et de lumière que l'homme s'interroge soudain sur les Hommes de son propre monde. « Pourquoi ne pouvais-je les haïr sans les aimer, pourquoi ne pouvais-je pas ne pas leur pardonner ? » Quant aux habitants de ce monde utopique, pourquoi n'arrive-t-il pas à les aimer sans les haïr ? Que laissera-t-il de lui à ce monde parfait ? Et qu'emmènera-t-il de ce monde avec lui, au-delà de l'éveil ?

Au travers de cette courte nouvelle, Dostoïevski imagine le monde tel qu'il serait sans le péché originel, mais aussi la manière dont le coeur des Hommes peut être corrompu. Un texte fantastique à la connotation philosophique.
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Un homme détaché de la vie, pour qui plus rien n'importe, est bien décidé à en terminer avec elle, et s'apprête à se suicider. Mais au dernier moment, un doute, un questionnement, et le voilà parti dans un songe. Un songe qui l'éclaire sur la Vie, sur ce qui importe vraiment, et sur ce que pourrait être notre monde si on pensait et agissait différemment, sur ce qu'il aurait pu être. le rêve d'un homme ridicule est une nouvelle qui fait réfléchir et rêver, nous aussi, à un monde meilleur.
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Courte nouvelle onirique de cet auteur russe... On y suit, pendant 50 quelques pages, le rêve d'un homme, ridicule par le titre, mais qui a fait vibrer la veine Peace and Love e moi-même... Ce rêve, celle d'une Terre de paix, d'amour, d'entraide et de fraternité, est peut-être utopique, mais qui donne envie tout de même. L'écriture de l'auteur, très fluide et belle, rajoute à l'ambiance éthérée de ce court texte... Une belle entrée en la matière pour ceux et celles dont le nom peut faire peur.
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J'ai depuis peu découvert les courtes nouvelles de Fiodor Dostoïevski publiées aux éditions Actes Sud, comme Notes d'hiver sur impressions d'été ou Dernières miniatures, qui m'avaient beaucoup plu.

C'est donc curieuse que j'ai entamé le Rêve d'un homme ridicule, où l'on retrouve dès les premières pages quelques ingrédients classiques de l'auteur : un homme à la solitude pesante, qui semble mis au ban de la société et qui se drape dans un semblant de dignité, d'indifférence envers ses semblables. A l'instar d'Hippolyte, personnage de l'Idiot, il désire mettre fin à ses jours (sans pour autant y parvenir !), trouvant dans la minutieuse préparation de son suicide la sensation d'enfin contrôler son existence.

On retrouve également le sujet de la misère enfantine, à ce point insupportable que le protagoniste principal refuse assistance à une fillette terrifiée par ce qu'on devine être la mort prochaine de sa mère. Cette rencontre, et sûrement le poids de la culpabilité liée à son inaction face à cette enfant dans le dénuement le plus total, déclenche la certitude absolue que le suicide jusque-là repoussé ne peut plus être agendé ; mais notre homme ridicule ne peut s'empêcher de sombrer dans un extraordinaire rêve mystique qui lui fait revivre la création du monde. Louant l'univers qui s'est dévoilé à lui et qui lui permet une sorte de résurrection, ce n'est qu'à la fin de son récit qu'il n'avoue son péché originel.

Je ressors de cette nouvelle d'une soixantaine de pages avec un sentiment plutôt négatif ; le personnage principal, un peu pompeux, alterne entre illusion de puissance et embardée mystique, sans cette extraordinaire humilité quasi-christique ou cette méchanceté assumée qui caractérisent d'autres personnages de l'auteur, plus attachants pour moi tant ils sont irréconciliables. le rêve d'un homme ridicule m'a donc déçue, je le considérerai donc comme un petit échauffement avant de me plonger dans Les Possédés !
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Un livre court, mais qui aborde néanmoins des sujets complexes tels que le suicide, le rejet des autres, et la solitude. On suit un homme déterminé à se suicider, et tout au long du récit, on l'accompagne vers son choix final. Un ouvrage qui, malgré sa brièveté, offre une perspective intéressante sur le rêve d'un homme jugé ridicule. Sympathique et profond.
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