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Je cherchais un roman de Conan Doyle, et je suis tombée sur celui-là : petit roman d'aventures pendant la guerre de Cent Ans, suivant notamment l'initiation à la bravoure chevaleresque du jeune Alleyne, noble qui a grandi dans un monastère. Les péripéties sont classiques, les personnages plutôt sympathiques, notamment le vieux chevalier dégarni toujours prêt à un duel glorieux.
On sent derrière quelques passages le message politique de Sir Arthur : critique du catholicisme, avec ses moines et sa hiérarchie, exaltation de la liberté des sujets anglais face au joug supporté par les serfs français, mise en avant d'un patriotisme raisonné n'empêchant pas les personnes éduquées et de bonne volonté de s'entendre, et de se charcuter quand le devoir l'exige. La conclusion est d'ailleurs un appel à la mobilisation des Britanniques pour leur nation : en fermant le livre, je le pensais plus proche de 1914 que de 1890... Mais cela n'empêche pas d'apprécier le style suranné de ce roman d'aventures.
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Tout comme Maurice Leblanc estimait que son personnage Arsène Lupin avait gravement compromis sa carrière dans le monde des lettres, le créateur du célébrissime Sherlock Holmes considérait ce dernier comme sa malédiction personnelle, ayant même -infructueusement- tenté de le tuer.

La rédaction des aventures de Sherlock Holmes était en effet, à son idée, une activité alimentaire devant lui permettre de se consacrer à sa véritable vocation : le grand roman historique dans la veine de Walter Scott, dont il était un fervent admirateur.

Si le public n'a probablement rien perdu en ce qui concerne la production littéraire de Maurice Leblanc, il a en revanche la chance de pouvoir disposer de 2 oeuvres majeures de Conan Doyle : "La Compagnie Blanche" et "Sir Nigel".

Alors qu'il rédigeait à la hâte "Une étude en rouge" (1887) et "Le signe des quatre" (1890), Conan Doyle a effectué sur la "Compagnie Blanche" (1891) un énorme travail de rédaction et lui a consacré d'incessantes recherches documentaires, tant était obsessif son souci de perfection littéraire et historique.

Les aventures de Sherlock Holmes auraient-elles été aussi haletantes si elles n'avaient pas été conçues dans la fièvre de l'urgence ? Probablement pas ... Mais de son côté, la "Compagnie Blanche" a bénéficié plus qu'aucun livre de Conan Doyle de l'attention de son auteur, qui considérait ce roman comme son chef d'oeuvre.

15 ans après, son indissoluble attachement le ramenait à la jeunesse de son personnage fétiche dans "Sir Nigel", et ce second volet est au moins aussi achevé que le premier. Bien que rédigés à un intervalle de temps considérable, l'auteur concevait ces 2 romans comme un diptyque, pouvant être lu dans un ordre indifférent.

Si le style de Walter Scott est parfois fastidieux pour un lecteur moderne, ce n'est absolument pas le cas de celui de Doyle. Ces 2 volets consacrés à la guerre de 100 ans véhiculent un souffle épique qui vampirise littéralement le lecteur et l'intrigue ne souffre d'aucun temps mort. L'écriture -d'une remarquable limpidité- et la nervosité de la plume, sont en outre servies par une excellente traduction.

L'ensemble constitue sans aucun doute une pierre de touche du roman historique.
Difficile, donc de ne pas les dévorer l'un après l'autre.
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Une épopée qui se situe dans la deuxième moitié de la guerre de Cent Ans. On y rencontre les chevaliers habituels et les plus grands noms de l'époque: le Prince Noir, Chandos, Sir Nigel Loring du côté anglais, du Guesclin pour la France, plus des Espagnols et Majorcains. En plus de quelques batailles, Doyle nous sert des dialogues qui seraient totalement irréels aujourd'hui à propos de l'honneur que doit acquérir un chevalier. Cela ressemble à Harpagon remplissant sa cassette. On y apprend aussi, mais est-ce la vérité, une différence essentielle entre les royaumes d'Angleterre et de France: le célèbre dicton français qui paraît être de cette époque «Oignez vilain, il vous poindra, poignez vilain, il vous oindra» est opposé à la compréhension et parfois à l'amitié qui d'après Doyle existe en Angleterre entre le baron et ses gens. Ce ne sera plus le cas plus tard en Angleterre, où les débuts de l'industrialisation verront l'aristocratie brimer totalement les basses classes.
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La Compagnie Blanche se situe à la frontière entre fresque médiéviste et roman de chevalerie. de l'une, on a le style très descriptif, le souci de réalisme historique, la variété des situations, des anecdotes et des personnages, qui font renaître une époque avec beaucoup de verve – dans les tavernes, les abbayes et les châteaux, dans les bois et sur les champs de bataille, à travers les ripailles, les tournois et les jacqueries. de l'autre, on a les aventures à chaque coin de page, l'idéal chevaleresque tout empanaché de blanc, les héros aux grands noms – le Prince Noir, Chandos, Robert Knolles, et même du Guesclin qui ne tient pas une place négligeable dans l'affaire.
Très littéraire, cet idéal aurait pu devenir un peu trop éthéré, un peu agaçant même, sans la truculence qui l'entoure, ponctuée de jolies touches d'humour et de dérision. Anecdotes et dialogues hauts en couleur, personnages sympathiques donnent à l'ensemble un bel entrain – la tête dans les étoiles et les deux pieds bien plantés sur terre.

Sans doute aurais-je plus complètement accroché si cette fresque s'était assortie d'un travail un peu plus poussé sur le caractère d'Alleyne et son évolution au fil des aventures qui l'éloignent de la vie monastique, mais cette longue balade à travers le Moyen-Âge n'en fut pas moins un plaisir ! Et puis la guerre de Cent Ans vue par les anglais – et surtout les archers anglais – ne peut que réjouir la médiéviste en moi.
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Conan Doyle ne s'est pas contenté d'être le père de Sherlock Holmes. La popularité de ce dernier, au contraire, a souvent masqué la part la plus importante de son oeuvre. L'écrivain du reste se piquait d'être un auteur de romans historiques, sa véritable passion. On lui doit donc cette Compagnie Blanche qui lui valut des critiques dithyrambiques à sa sortie en 1890.

Ce récit nous fait partager les aventures d'un étudiant, nommé Alleyne Edricson, devenu écuyer de Sir Nigel, et qui s'en va guerroyer en France, accompagné de joyeux drilles, à la tête de cette fameuse Compagnie Blanche, composée des plus valeureux archers d'Angleterre. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette intrigue, en apparence fort simple. Ce roman possède d'indéniables qualités, à commencer par celle de se démarquer de l'univers de Walter Scott par exemple, avec lequel on pourrait être tenté de faire la comparaison. La Compagnie Blanche est menée à un rythme effréné, sans temps morts, et avec un humour décapant, ce qui fait souvent défaut dans l'oeuvre de Scott. Autre élément intéressant, l'époque. le récit se déroule en effet durant la guerre de Cent ans (on y croise, entre autres, du Guesclin) et Conan Doyle s'applique à chanter les louanges de la France, pour n'en retenir que les bons côtés : les beaux paysages, la bonne chère, la bravoure des chevaliers français... Cela est sans doute dû aux origines écossaises de l'auteur... Et puis les principaux ingrédients d'un bon roman de chevalerie sont réunis, avis aux amateurs !

Conan Doyle rescussite les hauts faits d'armes, l'atmosphère des tournois, les duels acharnés et les combats héroïques, tout ceci pour l'honneur des dames, avec un grand souci du détail et de la rigueur historique, sans jamais pourtant alourdir le récit. Les scènes de bataille sont extrêmement bien rendues, un vrai souffle épique passe sur le roman. Puisqu'on ne sait plus aujourd'hui écrire des romans de chevalerie, tâchons de découvrir ou redécouvrir les grands classiques du genre, en commençant par cette Compagnie Blanche.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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