L'île où le roi n'existe pas

Avec "L'île où le roi n'existe pas", Raphaël Drommelschlager nous embarque dans un voyage improbable et fascinant, sur les pas de Max libraire casanier qui, la nuit où un incendie détruit sa boutique décide soudain de tout quitter pour partir vers l'île de son enfance.

Les dessins sont superbes, avec un beau travail sur les couleurs et la lumière, qui servent magnifiquement l'aspect onirique du récit (à l'image de la couverture).

C'est une lecture déconcertante tellement la frontière entre la réalité et l'inconscient est floue jusqu'aux dernières pages. Déconcertante, mais captivante...

Max est libraire spécialisé dans le voyage, mais il n'est jamais parti autrement qu'à travers ses rêves et ses pinceaux. Il a une vie tranquille, montone et sans saveur, et il ne veut pas en changer. I n'a pas de client ? Il s'en fiche, cela lui laisse pl6s de temps pour dessiner. Sa voisine le drague? Oula sauve qui peut, l'amour s'est dangereux ! Mais un jour, un événement va l'obliger à bousculer ses habitudes.

Le dessin est rond et coloré, il y a de magnifiques lumières. J'ai particulièrement aimé les aquarelles de Max qui sont magnifiques, un album entièrement traité de cette façon aurait été splendide.
De nombreuses scènes sont oniriques, imaginaires, sorties du subconscient de Max. Et le dessin rend très bien ces moments.
Après je ressort avec une impression mitigée sur le scénario. Je comprend l'ode à l'enfance, à son imaginaire. Je comprend le subconscient qui revient à l'assaut à l'âge adulte quand on va mal. Et pourtant j'ai pas trouvé cela très fluide, je n'ai pas été embarqué par les délires oniriques de Max. Je n'y ai pas trouvé les émotions et les explications sur le deuil qu'on aurait dû ressentir.

Le titre et la couverture ont à la fois quelque chose d'attirant et de singulier. Nous jouons en permanence entre l'imaginaire et le fantastique, le tout finit par créer une étrange expérience psychédélique. Nous avons même cette impression que Max ne va pas bien, est enlisé dans sa vie. le graphisme est le jeu des couleurs sont plutôt sympathiques.
Cet one-shot singulier se laisse bien lire, on se prend même au jeu, même si on en ressort dans un état second. Est-ce que cela fonctionnera avec tout le monde ? Ce n'est pas certain.
Il est proposé par les éditions Bamboo dans leur collection Grand Angle. C'est Raphaël DROMMELSCHLAGER qui en est à l'origine. Il laisse un mot à quelqu'un très touchant à la fin. Au niveau de la présentation, il y a une belle mise en avant des dessins de Max sur carnet. le fond de la couleur varie aussi, parfois il reste normal en accord avec le reste, mais d'autres fois il vire entièrement bleu, ou entièrement rose etc.
La présentation en chapitre se fait aussi avec le chapitre et son numéro, une citation, un croquis du carnet avec le pinceau.
Max se retrouve confronter à lui-même, à sa propre vie. Nous pouvons être partagés entre le fait qu'il a une imagination débordante, qu'on a introduit du fantastique ou qu'il a perdu la tête. D'ailleurs, un moment n'est absolument pas rassurant.
Max tient une librairie, et même une sur le tourisme, alors qu'il ne voyage jamais. Il n'est pas seul, il a des amis et peut être plus si affinités. Pourtant, suite à un évènement il les abandonnera. Provisoirement ou définitivement ?
Il pourrait s'évader dans des livres. Mais aussi le faire par son crayon, vu qu'il dessine.
Cela résonne au moins avec nous sur deux points : ils sont en hiver, nous avons le droit à des moments sous la neige, et c'est beau. La réflexion du passage de l'enfant à l'adulte reste quelque chose qui nous touche tous.
Quand nous commençons, la librairie a brûlé, la police est là.
Nous revenons ensuite sur l'avant, la vie de Max, ce qui s'est passé. le graphisme et l'idée de fin ainsi que quelques autres le font rester dans les bonnes lectures, mais il y a quand même trop d'éléments jamais vraiment ni expliqués ni certains. Là, bien trop, plus le côté psychédélique. Il est difficile de vraiment distinguer la réalité. Une dernière chose qui pourrait faire plaisir à certains d'entre vous, Max a un chat. Il s'appelle Pompon.
La seule question à se poser maintenant c'est si vous êtes prêt et avez envie de faire une telle expérience ? Et mieux vaut être prévenu.

&#xNaNEmbarquez pour un voyage mêlant réel et imaginaire ! &#xNaN

👉 Aujourd'hui, j'avais envie de revenir sur cette magnifique bande dessinée que j'ai découvert grâce aux éditions Grand Angle ! Pour être honnête, je ne suis pas sûre que je me serais laissée tenter en librairie et pourtant, j'ai adoré ma lecture ! Cet album onirique est d'une belle qualité : tant pour son scénario que ses illustrations. Je crois que j'attise votre curiosité, non ?

🔎 Ma critique express : j'ai aimé ❤
- Les illustrations poétiques qui appellent à la mer
- le trouble semé dans le scénario
- L'attachement de Max
- le lien avec une BD précédente sans avoir besoin de la lire !

🔎 Pour ceux qui veulent en savoir plus :

Max est libraire et mène une vie bien rangée, bien loin des voyages et des folies de la vie. Un soir, en aidant un SDF, il voit sa librairie partir en fumée. N'importe qui aurait baissé les bras face à ce désastre, mais lui décide de tout quitter pour se rendre sur une île qu'il connait déjà…

❤❤ Je me suis totalement laissée porter par cette histoire. Même, plusieurs semaines après ma lecture, le voyage de Max reste dans ma mémoire. On sent qu'il s'empêche de vivre, d'exister, mais pourquoi ?
Grâce à ce voyage, il va se laisser porter par ses souvenirs, mais sont-ils réels ? Est-ce des souvenirs fabriqués, qu'il aurait oublié en grandissant ? Je n'ai pas envie de vous dévoiler plus de choses, de peur de vous en dire beaucoup trop !

🖌 La composition et le découpage de la BD est excellent ! le travail accompli permet complètement de dérouter le lecteur ! Et d'imaginer une fin cartésienne ou onirique !

👉 Alors, tentés ?

Le titre m'a interpellé... le personnage principal est libraire... dans les livres de voyages... je cède donc à la curiosité de découvrir cette bd.
Les planches sont fines, les couleurs vives, et même si à certains moments la mélancolie était presque un personnage a part entière, presque pesante, la douceur des tons et la morale de l'histoire m'ont fais passer un joli moment de lecture. le texte final de l'auteur comme une déclaration a sa moitié est très beau... on aimerait que ces lignes nous soient dédiées.