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Citations sur Les Rois maudits, tome 1 : Le Roi de fer (217)

L’hôtel de Nesle se composait de deux monuments accolés, mais distincts ; d’une part l’Hôtel proprement dit, qui était de construction récente, et d𠆚utre part la Tour, antérieure d’un bon siècle, qui appartenait au système des remparts de Philippe Auguste. Philippe le Bel avait acquis l𠆞nsemble, six ans plus tôt, du comte Amaury de Nesle, pour le donner comme résidence au roi de Navarre, son fils aîné.
La Tour, dans le passé, n𠆚vait guère servi que de corps de garde ou de resserre. C’était Marguerite qui, récemment, avait décidé d’y faire installer des pièces de séjour, afin, prétendait-elle, de s’y retirer et d’y méditer sur ses livres d’heures. Elle affirmait avoir besoin de solitude. Comme elle était réputée de caractère fantasque, Louis de Navarre ne s𠆞n était pas étonné. En fait, elle n𠆚vait décidé de cet aménagement que pour pouvoir recevoir plus aisément le beau d𠆚unay.
Ce dernier en avait conçu une inégalable fierté. Une reine, pour lui, avait transformé une forteresse en chambre d𠆚mour.

Chapitre V. Marguerite de Bourgogne, reine de Navarre
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Au début du quatorzième siècle, Philippe IV, roi d’une beauté légendaire, régnait sur la France en maître absolu. Il avait vaincu l’orgueil guerrier des grands barons, vaincu les Flamands révoltés, vaincu l𠆚nglais en Aquitaine, vaincu même la Papauté qu’il avait installée de force en Avignon. Les Parlements étaient à ses ordres et les conciles à sa solde.
Trois fils majeurs assuraient sa descendance. Sa fille était mariée au roi Edouard II d𠆚ngleterre. Il comptait six autres rois parmi ses vassaux, et le réseau de ses alliances s’étendait jusqu’à la Russie. Aucune richesse n’échappait à sa main. Il avait tour à tour taxé les biens de l’Église, spolié les Juifs, frappé les compagnies de banquiers lombards. Pour faire face aux besoins du Trésor, il pratiquait l𠆚ltération des monnaies. Du jour au lendemain, l’or pesait moins lourd et valait plus cher. Les impôts étaient écrasants ; la police foisonnait. Les crises économiques engendraient ruines et pénuries qui, ellesmêmes, engendraient des émeutes étouffées dans le sang. Les révoltes s�hevaient aux fourches des gibets. Tout devait s’incliner, plier ou rompre devant l𠆚utorité royale.
Mais l’idée nationale logeait dans la tête de ce prince calme et cruel pour qui la raison d’État dominait toutes les autres. Sous son règne, la France était grande et les Français malheureux.
Un seul pouvoir avait osé lui tenir tête : l’Ordre souverain des chevaliers du Temple. Cette colossale organisation, à la fois militaire, religieuse et financière, devait aux croisades, dont elle était issue, sa gloire et sa richesse.
L’indépendance des Templiers inquiétait Philippe le Bel, en même temps que leurs biens immenses excitaient sa convoitise. Il monta contre eux le plus vaste procès dont l’Histoire ait gardé le souvenir, puisque ce procès pesa sur près de quinze mille inculpés. Toutes les infamies y furent perpétrées, et il dura sept ans.
C𠆞st au terme de cette septième année que commence notre récit.

Prologue
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Mon neveu Robert ? Qu'on donne un os à ce chien ! Le château de Conches, la terre de Beaumont, cela suffira bien à ce rustre.


(Avoir une tantine comme celle-là ça fait vraiment envie, n'est-ce pas, gentil damoiseau, ou douce damoiselle ?)
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- Quel malheur pour l'un de nous pourrait être un malheur pour l'autre ? dit Mahaut avec un tranquille cynisme.
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Mais les destins se forment lentement et nul ne sait, parmi tous nos actes semés au hasard, lesquels germeront pour s'épanouir, comme des arbres.
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Qu'est-ce donc que le bonheur, ma fille, sinon de convenir à notre destinée ?
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Or rien ne se perd plus vite qu'une chasse. On se croit à cent toises des chiens et des autres veneurs qu'on entend; et l'instant d'après on se trouve dans un silence total, une solitude absolue, au milieu d'une cathédrale d'arbres, sans savoir où s'est évanouie cette meute qui criait si fort, ni quelle fée, quel sortilège a effacé vos compagnons.
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A ce conseil auquel avaient participé deux rois, un ex-empereur, un vice-roi et plusieurs dignitaires, deux grands seigneurs à la fois de guerre et d’Église venaient d’être condamnés à mourir par le feu. Mais pas un instant, on n’avait eu le sentiment qu’il fut question de vies et de chairs humaines ; il ne s’était agi que de principes.
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Car, en ces siècles où la moitié des femmes mourraient en couches, et les deux tiers des enfants au berceau, où les épidémies ravageaient l’âge adulte, où l’enseignement de l’Eglise préparait surtout à quitter la vie, et où les œuvres d’art, crucifixions, martyres, mises au tombeau, jugements derniers offraient constamment la représentation du trépas, l’idée de la mort était familière aux esprits, et seule une manière exceptionnelle de mourir pouvait, un moment, les émouvoir.
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- Alors, messire mon cousin, dit Isabelle, avez-vous fait bonne traversée de la mer ?
- Exécrable, Madame, horrifique, répondit Robert d’Artois. Une tempête à rendre les tripes et l’âme. J’ai cru ma dernière heure venue, au point que je me suis mis à confesser mes péchés à Dieu : Par chance il y en avait si grand nombre que le temps d’en dire la moité, nous étions arrivés. J’en garde assez pour le retour.
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