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3,72

sur 171 notes
Somptueux et original thriller polyphonique, tortueux cheminement des âmes mortes.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/08/01/note-de-lecture-toi-zoran-drvenkar/
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J'ai commencé le livre sans avoir lu le résumé : ce qui me plaisait, c'était le concept, à savoir, une histoire entière écrite à la deuxième personne du singulier.
Du coup, hormis cet aspect, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Et je dois avouer que la surprise est plutôt bonne !

J'ai dévoré le roman en quelques jours. J'ai beaucoup aimé la tournure des événements, la façon dont l'auteur dévoile progressivement son jeu. Les points de vues sont personnels et subjectifs, on n'en sait jamais plus que ce que les personnages en savent. S'immisçant dans leur tête, on s'attache également à eux. On croit à leur récit, à leurs mensonges et on se retrouve ainsi balader dans un univers froid et impitoyable, se heurtant à l'immaturité et l'innocence des cinq amies qui ne sont en réalité, plus si innocentes que ça.

La fin, quand enfin tout se rejoint et que la vérité éclate m'a plu.
L'auteur distille bien son suspense dans un chouette thriller, mélangeant drogues, course-poursuites, amitié, mort et mensonges, pour un résultat surprenant et captivant.
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Un roman noir étrange, original, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui se démarque de l'offre pléthorique de polars qui se déversent chaque mois dans nos librairies.

En toile de fond, un homme, le "voyageur", qui, un jour, pris dans un immense embouteillage du à une tempête de neige, sort de sa voiture et tue, à mains nus, plus de 25 personnes. Il reproduira ses tueries de masse dans un train de nuit ( 50 morts) et dans un village isolé : 40 morts. Pas de scène gore, au contraire l'auteur nous raconte ces méfaits comme s'il nous parlait de la pluie ou du beau temps; ce tueur en série est quasiment invisible, si invisible qu'il apparaît seulement dans une trentaine de page sur 600. Pas de chasse contre ce tueur, il existe simplement, comme le mal, comme le destin.

L'intrigue se focalise sur deux groupes de personnes:
- un chef mafieux, son frère , son fils et quelques acolytes.
- Mais , surtout, nous suivons le destin de 5 adolescentes de 16 ans: 5 chipies inséparables, plus ou moins toutes en rupture avec l'autorité parentale et qui oscillent constamment entre " les soirées pyjamas" et une vie de jeune adultes qu'elles investissent sans aucune prudence, leur naïveté se heurtant vite aux mafieux sans scrupules.

La forme de narration est la deuxième personne du singulier, les 5 filles, les mafieux, et le tueur intervenant alternativement et racontent souvent la même scène. le langage féminin des ados, la dureté de celle des mafieux et l'impavidité du tueur déconcertent le lecteur.

Du roman jeunesse à Melville en passant par M le maudit de Lang, ce roman vous plaira ou pas mais ne vous laissera pas indifférent.
Un auteur à suivre.
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Il est difficile pour moi de résister à une couverture pareille. J'adore le rouge, j'adore les couv' épurées pour les thrillers et le titre me faisait de l'oeil. le résumé a fini de me convaincre totalement et je suis partie avec.
Zoran Drvenkar a un style d'écriture qui me rappelle un peu celui des auteurs nordiques (dont je suis très fan) et en même temps, il a une plume unique en son genre. Je suis complètement tombée amoureuse de la manière d'écrire de l'écrivain parce que, cette plume justement, est en grande partie la cause de la réussite de ce bouquin. Il y a du rythme, il y a du vocabulaire, il y a des tournures de phrases parfaites. En gros. Il y a le cocktail parfait pour un thriller qui tient en haleine du début à la fin. En plus de ça, Zoran Drvenkar utilise plusieurs points de vues et ça...Ca. C'est juste la perfection pour moi. Pourquoi ? Parce qu'on est d'autant plus immergé dans l'histoire, parce qu'on a le droit a de vrais personnages qui ont une profondeur qui existe très rarement dans les polars et surtout, parce que grâce à ce jonglage, on s'attend encore moins à la fin. Et quelle fin ! J'ai été surprise. Vraiment. Je ne m'attendais pas du tout à ce retournement de situation ni à cette dernière page que j'ai trouvée génialissime. L'auteur a réussi à me surprendre et c'est franchement un exploit.
On est aussi confronté à deux histoires complètement différentes ce qui double le suspens, qui étoffe l'intrigue et qui nous oblige à dévorer le bouquin tant on a envie de savoir si tout ça va se rejoindre à un moment donné. L'histoire du Voyageur est moins présente que la trame principale avec les adolescentes mais elle est tellement bien écrite, tellement bien ficelée, que ça ne choque pas. Quand aux 5 filles, elles font partie des meilleurs personnages de thriller que j'ai lu jusqu'à présent. Elles sont toutes tellement différentes, tellement bien décrites que ça fonctionne et ça fonctionne à merveille. Avec ces adolescentes, on est replongé nous mêmes dans l'âge ingrat. On comprend leurs réactions, on comprend leurs sentiments et, surtout, on s'attache à elles. Purement et simplement. Leur fuite nous embarque du début à la fin. On a l'impression de courir avec elles, de vivre les drames avec elles parce que leurs différents points de vue nous offrent tellement de descriptions qu'on est plus des lecteurs mais des spectateurs. Les flashbacks des personnages offrent aussi énormément de perspective à l'histoire ce qui achève de rendre ce bouquin extraordinaire. Il ne s'agit pas que de résolution d'enquête et de mystères à percer. Non. Toi est un thriller qui a une vraie profondeur et une vraie intrigue. Et ça, c'est juste ultra rare.


Alors bon, ça n'a pas été un coup de coeur. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi parce que j'ai adoré ce livre du début à la fin. Mais c'est vrai que j'aurais aimé en savoir plus sur le Voyageur et sur l'avenir des adolescentes. Cela dit, Zoran Drvenkar est un auteur que j'ai découvert avec plaisir et je pense acheter ses autres bouquins.
Lien : http://xenaddict.blogspot.fr..
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Malgré une fin décevante, un texte qui présente de nombreuses qualités. Il est conseillé de faire des fiches au début pour ne pas s'y perdre (ou de le lire une seconde fois dans la foulée).
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Drvenkar est un phénomène ! Après avoir dynamité l'amitié, il éparpille façon puzzle la paternité. le dénouement se gausse de tout code moral, de tout système de valeur... A leur manière, chacun des personnage va trouver en Norvège, au bord de ce fjord, la paix. Mais, avant cela, quel jeu de massacre ! le tutoiement met mal à l'aise le lecteur autant que les personnages et instaure la culpabilité.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Zoran Drvenkar - «Toi», traduction française publiée en août 2013 au «Livre de poche» par Sonatine (original allemand intitulé «Du» publié en 2010 chez Ullstein). Saluons la qualité de la traduction effectuée par Corinna Gepner.

A la première lecture, ce roman m'avait littéralement emporté, tant les trois intrigues principales sont bien menées, tant les personnages sont bien campés, tant les situations et dialogues sont bien amenés. A la deuxième lecture, le lecteur aguerri repèrent quelques faiblesses, dues principalement à l'invraisemblance de certaines situations (la réalité dépasse toujours la fiction, mais quand même…) sans que ceci n'empêche pour autant d'aller jusqu'au bout. C'est donc un très bon roman, d'autant plus remarquable que c'est bien la première fois qu'un roman noir écrit en langue allemande atteint un tel niveau de qualité (les genres « policier » et « thriller » ne sont pas vraiment les points forts de la littérature germanique).

Cette relecture provoque toutefois un certain malaise, pour deux raisons au moins.
La première tient au fait que cet auteur est un écrivain réputé et confirmé en littérature de jeunesse, ce qui implique une bonne connaissance de cette tranche d'âge. Dans ce roman, le groupe central est justement constitué de cinq adolescentes berlinoises fréquentant encore le lycée : l'auteur campe des personnalités attachantes, bien tranchées, vives et remuantes. Il est donc légitime d'en conclure qu'il restitue dans son récit une bonne part de vérité en ce qui concerne le mode de vie de ces jeunes filles, et c'est là que lectrices et lecteurs de la tranche d'âge parentale pourraient se poser quelques questions : nos adolescentes de milieu urbain vivent-elles vraiment de cette façon ? dans l'absence des parents, en fumant des joints, en déployant une vie sexuelle déconnectée de toute vie sentimentale ? le côté des garçons est illustré de la pire façon, quasiment tous subissant une éducation centrée sur la cruauté et la violence… Est-ce bien là la vie de la jeunesse d'aujourd'hui ?

La deuxième raison réside dans l'extrême violence qui baigne constamment ce récit, à grand renfort de scènes de cruauté autant physique que mentale longuement décrites. Pire encore, si l'un des pôles de violence (Ragnar et consorts) répond à une logique de banditisme, l'autre (le Voyageur) se situe dans la violence stricte, sans autre enjeu ni justification qu'elle-même. Contrairement au Wallander de Mankell, aucune instance extérieure (police ou autre) ne vient punir cette violence, les personnages se détruiront d'eux-mêmes. Comment en est-on arrivé à un tel degré de quasi exaltation de la cruauté dans une littérature destinée au grand public ?

Dans les années post-soixante-huitardes, même le gauchiste qui venait de beaucoup courir après avoir bombardé quelques CRS, se reposait de ses fumigènes exploits en lisant quelques Simenon-Maigret bien raisonnables, quelques Magnan-Laviolette joliment bucoliques, ou – à la limite – quelques San-Antonio à la violence toute rabelaisienne. Faut-il voir un tournant dans la sorties de films comme «Orange mécanique» (1971) ou «Massacre à la tronçonneuse» (1974) ? La complaisance envers la cruauté longuement décrite a depuis largement envahi la production culturelle, et atteint des sommets d'horreur dans certains jeux vidéo précisément destiné à ces « jeunes d'aujourd'hui » que Zoran Drvenkar met ici en scène…
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J'avais beaucoup aimé Sorry, le premier thriller de cet auteur allemand. Son deuxième est également de très haute volée. D'un côté un serial killer, le Voyageur, extermine les gens bloqués dans les embouteillages sur les autoroutes d'Allemagne, ou dans des trains tard le soir voir même dans un village isolé. de l'autre cinq adolescentes berlinoises un peu perturbées ont des soucis avec un parain mafieux locale (qui est l'oncle de l'une d'entre elles mais qui n'aime pas qu'on touche à sa drogue). Impossible de dire le lien entre tous ces personnages sans spoiler. Mais l'originalité de ce roman réside surtout dans sa construction, sous forme de puzzle. Chaque personnage est au centre de l'histoire d'un chapitre à l'autre. Et surtout, la narration se fait intégralement à la deuxième personne, souvent sur un ton assez accusatoire sans que l'on sache jamais qui s'adresse aux personnages. du coup on se met dans la peau de chaque personnage, même les pires salauds (presque tous sont un peu torturés de toute façon :D ). Au final, encore un thriller de grande qualité et original, avec un final digne d'un bon Tarantino !
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Un thriller construit comme un film où l'on suit cinq adolescentes en fuite, des dealers de drogue à leur poursuite et un tueur en série anonyme, tous reliés entre eux dans une trame habilement tissée par l'auteur. Une écriture hachée, efficace qui distille un peu d'horreur page après page.
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Toi le Voyageur, tu sèmes le chaos puis disparais pour mieux réapparaître.
Toi l'entité une et indivisible, l'hydre à cinq têtes convaincue de l'invincibilité de sa jeunesse et de la fusion de ses âmes, tu ne le sais pas encore mais tu vas souffrir comme jamais.
Toi Ragnar, tu crois en deux choses, la famille et la dope que tu fourgues. Quelqu'un t'as pris ce que tu as de plus cher. Quelqu'un doit payer.
Toi lecteur, tu te prépares à l'expérience Drvenkar ( prononcer...ben comme vous le sentez ) et tu fais bien. Tes heures de sommeil sont désormais comptées...

L'univers Drvenkar se mérite.
De par sa galerie pléthorique de personnages qui nécessitera, au tout début, une concentration de tous les instants histoire de se familiariser avec ces candidates à l'abîme encore insouciantes.
De par son procédé narratif consistant à alterner de courts chapitres en se mettant systématiquement dans la peau du personnage évoqué. Comme un sentiment persistant de schizophrénie galopante, gymnastique neuronale assurée. Proscrire toute entame du bouquin un lendemain de cuite sévère, pétage de plomb assuré.

Toi est une traque épique à la violence assumée. Une véritable course à la mort au final tendance Overlook.
Mais c'est également l'apologie de l'amitié. Celle avec un grand H, dixit Arthur. Cette harmonie que l'on pense sincère et durable. de celle qui vous fait tenir debout en pleine tempête, espérer encore et toujours alors que le monde d'hier n'existe plus et que celui d'aujourd'hui se construit dans la fureur et le sang.

Toi est un road-movie passionnant porté par une écriture sèche et des personnages hyper travaillés.
Certains susciteront l'empathie, d'autres la répulsion mais aucun ne laissera indifférent.

Toi constitue le second thriller de l'ami Drvenkar. Il semblerait que Sorry soit du même acabit. Elle est pas belle la vie...
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