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Jérôme Dubois (Autre)
EAN : 9782360811694
182 pages
Editions Cornélius (20/08/2020)
3.83/5   23 notes
Résumé :

Venez découvrir Citéville, charmante agglomération fictive aux milles activités. Grâce à son réseau de transport qui vous dépose directement en vacances ou encore son super-marché Buy More qui vous permet d'acheter des objets inqualifiables à des prix approximatifs, Citéville offre un ensemble d'infrastructures de premier choix. Pour les parents insatisfaits, le Pôle Enfant simplifiera votre quotidien en vous proposant des offres de moutards adaptées à vos b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je publie mes avis sur les deux livres Citéville et Citéruine sur chacune des deux fiches livres, car ça serait bien dommage de les dissocier.


Citéruine :


Voici une étrange expérience de lecture. Comme vous pouvez le constater, il n'y a aucun personnage sur la couverture, juste quelques éléments d'architecture froids et schématiques d'une ville qui semble déserte. Quand j'ouvre le livre, la ville est effectivement totalement déserte, comme abandonnée, la population a disparu, l'architecture commence à s'abimer, mais il n'y a pas d'invasion de faune et de flore, une ruine aseptisée, sans la moindre trace de vie, usée, mais toujours aussi artificielle. le trait est schématique, raide, en noir et blanc, fait de trames grossières mais régulières, avec quelques petites pétouilles qui sont les seules straces d'un quelconque usage, le dessin s'éternise sur ces détails, on découvre une double page sur un coin de tapisserie qui se décolle, une autre double page sur un carreau brisé, certains zoom amène des vignettes totalement abstraites, et on tourne les page inexorablement sur un paysage urbain totalement déshumanisé, glaçant. Cette déshumanisation est le sujet même du livre, une prouesse expérimentale, mais à l'image de l'Art Minimaliste, un minimum d'éléments, pas de narration, pour une impression oppressante et très forte, radicale et désincarnée.
J'ai emprunté un autre roman graphique de Jérôme Dubois que j'ouvre dans la foulée, Citéville, et là, c'est le choc…


Citéville :


J'ouvre la page de garde, et les chapitres portent exactement le même nom que dans Citéruine, même nombre de pages, et première page identique ! Qu'est-ce que c'est que ce truc ! Et quelques personnages font leur apparition… Les décors, les plans, les angles de vues sont exactement les mêmes que dans Citéruine, page par page, vignette par vignette, sauf que la ville n'est pas abîmée, tout est presque neuf, mais ce n'est plus désert. Les personnages ont des visages morbides, le noir et blanc est plus opressant encore avec ces personnages qui semblent sans âme, perdu dans leur ville. Paradoxalement, le processus de déshumanisation s'amplifie alors que les personnages sont présents. Jérôme Dubois nous décrit une société étrange, qui semble fonctionner à l'envers, on adopte les enfants comme dans des forums de Pôle Emploi ou on les achète en supermarché, et on se débarrasse des vieux sans le moindre sentiment, tout est jetable, jusqu'aux enfants, tu n'est plus rien si ton portable est déchargé, leurs dialogues sont creux, la déshumanisation devient glaçante. le trait froid et schématique renforce le malaise, c'est lisse d'un côté, et la lecture nous laisse un goût très âpre. On repense alors à la lecture précédente, Citéruine, terrible et pessimiste, et pourtant presque salvateur, façon “L'humanité disparaîtra, bon débarras !”


Citéruine & Citéville :


Les deux livres sont distincts, je ne sais pas si en lisant dans l'ordre inverse de ce que j'ai fait il aurait le même impact, mais surtout, ils nous offrent une expérience de lecture innovante, forte et troublante, mais il faut lire les deux à la suite pour en décupler l'impact. Ce diptyque est une dystopie terrible, avec presque pas d'histoire, il fait un effet rude et marquant.
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Le dessinateur Jérôme Dubois a trouvé le moyen de s'adresser à tous.tes à travers la publication de deux ouvrages miroir. Dans l'un, la ville est habitée : Citéville aux éditions Cornélius. Dans l'autre, Citéruine aux éditions Matière, aux décors rigoureusement identiques, la vie humaine a disparu. Partons à la rencontre du premier.

La ville vous manque avec ses rues et son mobilier urbain si accueillant.e.s ? Tout espace de convivialité devient si désirable – même ceux qui dissimulent un fond mercantile et aliénant. Quitte à être limité.e.s dans vos déplacements, pourquoi ne pas investir les cases des neuf courtes histoires agencées par Jérôme Dubois ?

Tout débute banalement. Un quartier résidentiel propret où rien ne semble pouvoir troubler la sérénité revendiquée dans son nom-même, « Domaine Sérénité ». On y retrouve le logo représentant cet oeil attentif des « voisins vigilants » que l'on peut croiser, dans notre réalité, à l'orée de nombreuses zones pavillonnaires en France. Autre attention qui se partage aussi très bien entre personnes soucieuses, les dispositifs anti-sdf que l'on retrouve autant dans les métros que devant les devantures de magasins. Tout ça est vu/connu mais reste à une distance appréciable des propriétés privées. Sauf quand le zèle d'architectes au service d'une société de l'hyper-activité en a également pourvu rebords en tout genre, canapé, lit, etc. Un frisson nous parcourt le corps à l'idée de cette évolution possible.
Lien : http://untitledmag.fr/dans-l..
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Bien que sensible au fond de cette BD je n'ai pas du tout accroché avec la forme. Peut être y aurais-je vu plus d'intérêt en lisant aussi Citéruine mais voilà, la lecture de Citéville ne m'a pas donné envie de poursuivre l'expérience.

Je ne pense pas que ce soit une mauvaise oeuvre car autant sur le fond que sur la forme les choix relèvent d'un véritable parti pris. Je pense que ces livres trouveront leur public.
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Cet ouvrage percutant dépeint l'absurdité de notre société. Insolent, Jérôme Dubois nous questionne sur la désespérance et la cruauté banale de notre quotidien. Avec une complémentarité unique entre scénario et graphisme, l'auteur parvient à créer une atmosphère étrangement familière qui nous ouvre les yeux avec humour sur nos propres contradictions.
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critiques presse (3)
Bedeo
18 novembre 2020
Recueil d'histoires courtes aussi drôles que cruelles.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BulledEncre
14 août 2020
Un beau projet de coédition qui propose de découvrir une ville fictive à travers deux alternatives temporelles.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BulledEncre
28 juillet 2020
Un beau projet de coédition qui propose de découvrir une ville fictive à travers deux alternatives temporelles [Cité ville et Citéruine]. [...] Dans Citéville, le lecteur découvre une dizaine de bâtiments peuplés d’habitants aussi stupides que cruels.
Lire la critique sur le site : BulledEncre

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Vidéo de Jérôme Dubois
À l’approche des fêtes de fin d'année, les coups de cœur de la librairie Point Virgule passent à la vitesse supérieure et vous proposent de larges sélections d'ouvrages. Aujourd'hui, c'est la bande dessinée qui est à l'honneur, autour de trois thèmes : la BD destinée aux adolescents, une sélection d'albums en vue de la prochaine édition du festival d'Angoulême, et enfin quelques titres tournant autour de la thématique de la révolte.
BD ado - The Wendy Project, Melissa Jane Osborne & Veronica Fish, Ankama 14,90€ - Bakamon, Tome 1 - Un jour, je serai.... Juliette Fournier & Jean-Gaël Deschard, Akileos, 11,95€ - Mécanique Céleste, Merwan, Dargaud, 25€ - Middlewest, Tome 1 - Anger, Skottie Young & Jorge Corona, Urban, 14,50€
Angoulême - Citéville, Jérôme Dubois, Cornélius, 22,50€ - Incroyable ! Zabus & Hippolyte, Dargaud, 21€ - Pucelle, Tome 1 - Débutante, Florence Dupré de la Tour, Dargaud, 19,99€ - Chinese Queer, Seven, Sarbacane, 24,50€ - Paul à Québec, Michel Rabagliati, La Pastèque, 23€ - Megg, Mogg & Owl, Long Short Story, Simon Hanselmann, Misma, 25€
La révolte - Les Vieux Fourneaux, Tome 6 - L'oreille bouchée, Wilfried Lupano & Paul Cauuet, Dargaud, 13€ - Kivu, Jean Van Hamme & Simon Christophe, Le Lombard, 14,99€ - Phoolan Devi, Reine des brigands, Claire Fauvel, Casterman, 22€
Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.
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