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3,68

sur 215 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une histoire de famille, de vengeance et de transmission.

« Il n'y a que deux dates qui comptent dans une vie. Celle de ta naissance et celle de ta mort.  »

Cette phrase donne le ton du livre, entre amertume et désespoir. Où la haine d'un père pousse un fils à tirer sur son cadavre…et à entamer, contraint par la justice, une psychothérapie. Pour enfin découvrir les racines d'une telle détestation. L'origine des larmes. Et Accepter son passé. 10 séances d'introspection pour mettre en évidence une vie sordide, de solitude, dans un pays noyé sous la pluie.
C'est très sombre. Et sans cette ironie propre à l'auteur, qui adoucit le propos et laisse entrevoir l'espoir.
C'est un livre qu'il vaut mieux lire heureux.
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Paul a eu père sadique et menteur. Son fils ressent de la haine et un immense désir de vengeance.Après être passé à l'acte, il est condamné à une obligation de soins auprès d'un psychiatre pendant un an.
Dans la ville de Toulouse en 2031 où la pluie tombe sans discontinuer, Paul raconte son histoire au docteur Guzman: son incapacité à avoir une relation autre qu'avec une application issue de l'intelligence artificielle, l'amour pour son chien Watson qui, lui, a réussi à s'opposer à cet homme destructeur.
Il est constamment question de la mort dans ce roman: la mort des proches de Paul, mais aussi de la mort qui est un commerce dans la famille de Paul. Il y des faits insoutenables comme l'installation d'une webcam dans la chambre d'hôpital d'un condamné pour suivre son agonie.
Dans "L'origine des larmes", l'écriture de Jean-Paul Dubois
est toujours aussi brillante, mais la noirceur du roman donne envie de le mettre de côté.
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L'ORIGINE DES LARMES : IL EST COMMENT LE NOUVEAU JEAN-PAUL DUBOIS ?


sombre, très sombre...

Quand j'entends le nom de Jean-Paul Dubois, je pense immédiatement à Une vie française, une saga comme les américains en écrivent, qui m'a beaucoup marqué. J'ai regardé la bibliographie de cet auteur et j'ai ensuite quasi lu tous les romans qu'il a écrits : j'ai ri avec Vous plaisantez Monsieur Tanner et ses histoires de travaux et j'ai suivi le destin tragique des Paul de ces autres titres.

D'ailleurs si on lisait les livres de Jean-Paul Dubois les uns à la suite des autres, on pourrait se dire qu'il écrit toujours un peu le même livre ou qu'il n'en a jamais fini de batailler avec cet homme, toujours appelé Paul, incapable d'être heureux à cause de son père.

Paul est le personnage principal de L'origine des larmes, il vit une nouvelle fois à Toulouse et il traîne une histoire familiale pour le moins douloureuse. C'est interrogé par des policiers que nous faisons sa connaissance, accusé d'avoir tué son père de deux balles dans la tête...alors que son père était déjà mort.

Nous sommes en 2030 et il n'en finit pas de pleuvoir sur le monde, comme si les larmes et la tristesse du personnage principal trouvait un écho dans cet eau qui envahit tout. C'est aussi un rappel de cette urgence climatique. Les larmes se sont celles de Paul quand il évoque sa mère biologique celle qui est morte en lui donnant naissance ou son frère jumeau mort aussi à la naissance, ce sont celles aussi du psychiatre à qui il va raconter comment il a grandi, vieilli avec l'héritage d'un père monstrueux.

Inutile de vous préciser que c'est très sombre même si on sent aussi l'humour affleurer ici et là et qu'il y a des pages aussi très poétiques quand il est question, entre autres, de la relation de Paul avec son chien.

Pas un coup de coeur pour moi avec un sentiment un peu trop présent de déjà lu et un portrait du père un peu trop chargé pour moi.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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J'ai tous les romans de Jean-Paul Dubois, j'ai même, en double, mon préféré, Tous les matins je me lève, prêt à être offert.

Je les relis régulièrement.

Les trois meilleurs (pour moi of course) :
- Tous les matins je me lève
- le cas Sneijder
- Kennedy et moi

Si je mets de côté les deux recueils de nouvelles (Vous aurez de mes nouvelles et Parfois je ris tout seul) et les deux non-romans : Eloge du gaucher et l'Amérique m'inquiète, les trois moins réussis (à mon très humble avis) :
- Maria est morte
- Hommes entre eux
- Une année sous silence

Tous ses livres me parlent et me charment. Même les épigraphes, dont j'ai dressé la liste sur Babelio.
Jean-Paul Dubois jongle avec la météo, les dentistes, les voitures, les chiens, les tondeuses à gazon, dans des univers contrariés mais jamais contrariants. Ses livres sont magnifiquement écrits.
Drôles, désenchantés, décalés, désarmants.


***

Je me suis jetée sur L'origine des larmes dès sa parution, j'ai lu la première partie et j'ai tellement détesté que je l'ai lâché.
Désespérée.

***

L'histoire est noire, noire c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Paul, notre narrateur, vend des housses mortuaires très haut de gamme. A la morgue, il tire deux balles dans la tête de son père, qui était déjà mort, ce que Paul savait. Quelques explications un peu pompeuses plus loin, sur la jurisprudence et la loi applicables, Paul est condamné via une procédure de CRPC (le plaider-coupable à l'Américaine) à une peine d'un an d'emprisonnement assortie d'une obligation de soins : il doit consulter un psychiatre, le Dr Guzman, pendant un an.
Ce sont ces séances – thérapie de soins et non de confort, par obligation et non par choix - que Paul nous retrace.
En soi l'idée est absurde puisque le risque de récidive est égal à zéro.

Thomas Lanski, le père, était un homme cruel et odieux (+++)
Paul n'a pas connu sa mère, morte en couche, avec son frère jumeau, mort-né.
Paul, la cinquantaine, n'a aucune vie sociale ni amoureuse, il parle avec U.No, née de l'intelligence artificielle.
Nous sommes en 2031, à Toulouse, la pluie, permanente, est « robuste et têtue ».

***

Paul a une approche de la conception, l'origine des larmes, l'origine du mal, simpliste, vulgaire, dévoyée :
« J'ai du mal à croire que j'aie pu séjourner, ne serait-ce que quelques instants, dans les testicules et le scrotum de Thomas Lanski.
« J'ai donc baissé la fermeture éclair de notre Stramentum modèle 3277 jusqu'à ce que le corps nu et vieilli de Lanski soit à nouveau dévoilé. J'ai regardé ces vieilles chairs, viandes fripées d'où saillaient quelques os. Son sexe reposait en arc de cercle sur l'une de ses cuisses. de ses couilles, déjà avalées par l'entrecuisse, plus aucune trace. Pourtant mon frère mort-né et moi venions de cet endroit-là. J'ai regardé ce bas-ventre, ce canal conjonctif qui nous avait propulsés vers la vie, cet appendice flétri qui ce jour-là s'était mis en tête de fonder ce qui allait tout détruire, une vie de famille ».


***

Paul décrit la souffrance de la garde à vue, puis de la thérapie.

« La nuit en garde à vue.
Que la nuit fut longue. Dans cette petite cellule individuelle où les heures écorchent le temps et torturent la mémoire, je me suis efforcé de conserver en moi le plus longtemps possible la douceur et la bienveillance du regard de mon frère. Il me manque depuis le premier instant, il m'a manqué toute une vie. Comme notre mère».

« Dès la première consultation, je me rends compte que, pour moi, cette année d' «obligation de soins » pourrait bien être interminable et douloureuse. Rouvrir les plaies de toute une vie, en gratter la tristesse, les souffrances, se confronter à nouveau à ces effarements d'enfants, cette stupeur éprouvée face au visage d'un père capable de tordre les os comme les âmes. »
« Ils sont mon conjonctivochalasis congénital, l'origine de mes larmes »

***

Est-ce que Paul a eu tort de tirer ? Oui, non, peu nous importe…
Ce qui est très agaçant, c'est l'absence de distance, l'auto-apitoiement permanent, la surrenchère de « mots rares et précieux », et de références éruditissimes (voir la très belle critique de @ Michel69004)

***

Décontenancée.

J'ai lu la 4ème de couverture : « Comédie noire ou drame burlesque ».
N'importe quoi. La première partie n'a aucune once d'humour. Elle ne s'y prête pas. Paul se vautre dans ses histoires tristes et nous les impose. Il est lourd le pesant passant. Aussi le sont les éléphants. Qui donc appuie les hommes sur le goudron
« Trop de choses à oublier, trop de bêtes à faire taire ; trop de housses à souder ».

***

Pause presque salvatrice. La deuxième partie n'est pas archi marrante, mais il y a un semblant d'humanité dans la relation entre le psy et Paul. Bon il faut creuser, et je l'ai fait.
« Il faut que je lui dise que je regrette mon mouvement d'hier, même si je n'en pense pas un mot. Cette friandise d'hypocrisie fait partie des codes de maintien de cette étrange valse que nous nous efforçons lui et moi de danser. »
Evoquant un marin qui abandonne son projet, Paul nous dit qu'il « parle comme un footballeur en arrêt de travail ».
Il pleut tellement que M. Kim Tschang-Yeul en a « trop de travail ».

***

Paul convoque le monologue des larmes sous la pluie (Blade Runner) et c'est bien vu. C'est sa première épigraphe.
« J'ai vu des choses que vous, humains, ne pourriez croire... Des navires de guerre en feu, surgissant de l'épaule d'Orion... J'ai regardé des rayons C briller dans l'obscurité, près de la Porte de Tannhäuser... Tous ces moments se perdront dans le temps... comme... les larmes dans la pluie... Il est temps de mourir. »

La vanité de l'existence.

Mais pas seulement.

Hélàs, Paul redevient lourdingue.
« Devenus ce que nous pouvions, étant ce que nous étions, nous nagerons avec tout ce qu'il nous restera de vie, droit vers cette particule de roche, sachant, au fond de nous, que nous ne pourrons sans doute jamais l'atteindre, mais cependant bien résolus à faire semblant jusqu'au bout. La peur nous traversera, la fatigue, sans doute, le froid, bien sûr, mais aussi le vacarme des larves et celui des rongeurs. »

Ces larves et ces rongeurs me renvoient à ma première impression.
Délicat de critiquer un auteur qu'on adore. Mais il manque à ce livre l'humour et la légèreté qui font le délice des autres.


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- COURBE DE GAUSS -

"Chacun de mes anniversaires commémore la mort de Marta et de mon frère. L'origine des larmes se trouve là, au fond du ventre de ma mère. Ce ventre dont je n'aurais jamais dû sortir. Ce ventre qui aurait dû m'ensevelir à côté de mon frère. Ce ventre qui m'a expulsé au dernier moment vers la vie sans que je demande rien ni que je sache pourquoi".

Emotions en dents de scie au cours de cette lecture qui, dans un premier temps, m'a emballée au point que j'ai cru tenir un coup de coeur entre mes mains, puis qui m'a ennuyée et que j'ai finalement terminé avec un certain soulagement.
Olivia de Lamberterie disait à son sujet qu'elle n'avait pas lu un livre aussi emballant depuis longtemps et je ne peux (malheureusement) rejoindre son enthousiasme.

La plume est vraiment belle, ce n'est pas la question. le récit mêle loufoquerie et profondeur, mélange qui fonctionne à merveille chez moi. En revanche, vers le milieu du livre jusqu'à son terme, j'ai eu la sensation de digressions interminables qui allaient nulle part et d'un "tourne en rond" sur le sujet « de base » qui ont eu raison de mon ravissement initial, ayant rendu ma lecture moins brillante, moins captivante.

Je suis heureuse, toutefois, de l'avoir lu car c'est mon premier Dubois et, malgré mon ressenti en demi-teinte, je n'hésiterai pas à relire cet auteur à l'avenir.


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Pas vraiment emballée. C'est un roman très noir. le père est toxique et on comprend le geste du fils. Quoi que ? On reste en suspension, hésitant. Est ce que l'on va prendre le parti du héros ou est-ce que l'on va garder ses distances ? Cette ambivalence est très bien rendue. Il y a aussi de très belles pages avec la chien, le vrai et celui qui apparaît mystérieusement, le beau geste de Rebecca de faire des photos des jouets.
Un livre a lire pour pouvoir se faire une opinion, il est difficile à raconter et à en faire partager l'ambiance grise et pluvieuse.
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Comme il est parfois étonnant de se dire que d'attendre et être heureux de savoir qu'un nouveau roman de cet auteur est sorti, et que tant d'espérance se dissout page après page.

Il ne faudrait jamais ne rien attendre, même d'un nouvel écrit d'un écrivain que l'on apprécie et dont l'avant dernier livre nous a accompagné pour notre plus grand plaisir bien après les jours où il a été refermé.

J'ai écouté Jean Paul Dubois à LGL, il citait Bukoski : écrire un livre c'est facile !
Je pense qu'il faut du talent et que c'est avant tout un travail. JP Dubois dit souvent qu'il écrit autant de page par jour, ce qui fait qu'un livre est terminé en moins d'un mois et puis il retourne à ses vrais occupations..

Ici, on se demande s'il n'a pas encore écourté la durée d'écriture, par déplaisir, ou par désintérêt. Je me suis demandé si je lisais un roman ou des points météo, des articles sur le dérèglement climatique, des faits historiques, l'AI…

Ce titre en devient pompeux !

Quel est l'intérêt de lire ce livre au titre très pompeux ! Car il y a peu d'émotions, de plaisir à lire malgré un sujet douloureux.

Page 181 : « …garder vos émotions à distance, ce goût pour le retrait… »
C'est peut-être ce passage qui définit bien ce roman.!
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Un livre original dans sa conception mais qui hélas ne m'a pas franchement passionné, sans toutefois non plus m'ennuyer.
J'attendais tout de même être pris davantage dans cette histoire mais l'émotion ne s'est pas manifestée. Je n'ai pas eu de réelle compassion pour le personnage principal mais j'ai aimé la relation établie entre lui et le psy.
L'écriture est belle mais exigeante et le côté futuriste apporte je trouve bien peu de choses.
Plutôt une déception pour le 1er roman de l'auteur que je lis.
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