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3,68

sur 1082 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis assez partagé sur ce roman, le premier que je lis de Jean-Paul Dubois. J'ai été dans un premier temps plutôt séduit par l'histoire de Paul, ce jeune homme baignant dans les eaux chaudes du bonheur du côté de la Floride, jusqu'à ce qu'il soit rattrapé par un passé qu'il avait fui. La mort de son père le contraint en effet à rentrer du côté de Toulouse, et à se confronter à sa douloureuse histoire familiale (les rares membres de sa famille, père inclus, ont en effet tous en commun de s'être suicidé). On sent ainsi bien que la poisse colle à sa destinée, dont l'issue semble toute tracée.

Pour autant, je suis un peu surpris de l'enthousiasme déclenché chez certains par ce roman. D'abord, un héros qui vit de sa passion aux States (la pelote basque) pour finir par reprendre en France l'activité de son père dans laquelle il ne s'accomplit pas (la médecine générale), je ne sais pas vous, mais moi, je ne trouve pas cela super crédible. Ensuite, il ne faut pas être devin pour savoir comment l'histoire va s'achever, pas vraiment de surprise de ce côté-là. Enfin, le récit a quand même sérieusement tendance à s'enliser au fil des pages, les sentiments de notre héros pour une femme d'origine norvégienne plus âgée que lui donnant notamment lieu à quelques paragraphes plutôt soporifiques...

Bref, un roman pas forcément déplaisant, mais de là à le qualifier de bouleversant comme le suggère le bandeau, faut pas exagérer !
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Dans ce petit livre dense, il est question d'une rencontre post mortem d'un fils avec son père au travers de sa succession. Succession ici célèbre à la fois la mort et la vie. Beaucoup de suicides ont existé dans la famille du personnage principal, un ancien médecin reconverti en pelotari professionnel. Etabli en Floride où il a refait sa vie, il apprend la nouvelle de la mort de son père, un autre suicide.

Il y a un côté chaud froid dans ce livre. le récit dilue l'angoisse de mort ou des idées de mort dans un humour très présent. le héros ou anti-héros est angoissé, sympathique, décalé. Je salue l'esprit humaniste de l'auteur qui nous parle ici de plusieurs choses qui rentrent dans l'air du temps, dont le chemin de vie, le rebondissement dans une vie, ou l'arrêt de vie dans notre société.
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Le début du livre est assez léger...Paul Katrakilis vit aujourd'hui en Floride où il est devenu joueur professionnel de pelote basque dans un club de parieurs. Il est, semble-t-il, le plus heureux des hommes puisqu'il a des amis, des activités, un bateau et une vieille voiture et surtout que ses fantômes sont loin de lui.
Comment en est-il arrivé là, lui qui a fait des études de médecine, comme son père avant lui, et son grand-père ?
Pourquoi n'a-t-il presque plus de contact avec son père ?
Le lecteur va apprendre peu à peu la douloureuse histoire de cette famille frappée de folie où tout le monde (ou presque) s'est suicidé.
D'abord il y a eu Spyridon, le grand-père, un médecin de Staline qui a conservé toute sa vie dans le formol, une tranche du cerveau du grand homme ; puis l'oncle et peu de temps après Anna, la mère qui entretenait avec son frère des rapports inhabituels et peut-être incestueux.
Et voilà qu'au milieu du bonheur, alors que Paul vient à peine de sauver des eaux, Watson, qui va devenir son plus fidèle compagnon, on le convoque au Consulat : Adrian, son père, vient de se donner la mort lui-aussi. Voilà Paul obligé de rentrer immédiatement à Toulouse pour les formalités...
Paul a toujours entretenu des rapports lointains avec son géniteur mais, au moment de son enterrement, il va découvrir un grand nombre d'inconnus et être surpris de son aura. Puis alors qu'il est retourné au Mexique, des événements imprévus comme une longue grève des joueurs de pelote basque, suivie par une très grande déception sentimentale, vont obliger Paul à retourner à Toulouse où il s'installe dans la maison familiale et accepte de reprendre le cabinet paternel_ce que tout le monde attendait impatiemment.
Il exercera ainsi pendant près de dix ans, retournant de temps en temps pour quelques jours de vacances, voir ses amis outre-atlantique.
C'est durant ces années qu'il va découvrir deux étranges carnets noirs, glissés dans le bureau de son père, qui lui dévoilent en détails ses activités et surtout, font montre de sa véritable personnalité.
Se met alors en place pour Paul, une suite d'événements qui l'amèneront peu à peu vers son inexorable destin.

On ne choisit pas sa famille, tout le monde le sait, et fuir n'est pas forcément une solution durable. Notre héros Paul en fait, dans ce roman, la douloureuse expérience puisque l'histoire familiale va le rattraper.
C'est un roman désespérément mélancolique que j'ai apprécié, car l'écriture de l'auteur est simple et fluide, émouvante et étayée de pointes d'humour, malgré la gravité du sujet.

Mais il y a deux bémols qui m'ont empêché d'apprécier en totalité sa lecture.
Le sens du détail, qui est un des charmes de l'écriture de l'auteur, s'est avéré être carrément ennuyeux lors de sa description, certes très réaliste de la longue grève des joueurs de pelote basque qui, du coup, m'est apparue d'autant plus longue.
La lente résignation de Paul face à ce passé familial dont il ne réussit pas à se défaire, est concevable pour le lecteur au vu de son vécu, mais incompréhensible en regard des événements heureux qu'il a pu vivre en Floride.
La fin du coup m'est apparue peu crédible car je ne suis pas arrivée à accepter qu'alors que des amis l'attendent en Floride, et qu'il se sent si seul en France, il ne retourne pas vivre là-bas, pour y couler des jours heureux.
Alors voilà...par rapport aux précédents livres de l'auteur que j'ai pu lire dans le passé, bien avant d'avoir ce blog, je suis donc plutôt déçue par le déroulement, trop pessimiste, des événements.
Moi je veux croire Monsieur Dubois, que tout être humain a le pouvoir de modifier le cours de sa vie en contrant le destin familial...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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En ce début d'année où la grisaille domine, où les agapes festives suscitent les plus vifs regrets chez celles qui courent les boutiques à la recherche de LA BONNE AFFAIRE et qui doivent renoncer à entretenir une image corporelle fantasmée de minceur, où le calendrier impitoyable indique que l'on a pris une année de plus dans le buffet, la lecture de ce roman n'est vraiment pas à conseiller si on cherche une distraction légère !
Loin de l'ironie savoureuse de "Vous plaisantez, Monsieur Tanner", de la chronique sociale tendre et amusée de "Une vie française", "la succession" est un roman d'une tristesse insondable, propre à plonger dans la détresse l'esprit le plus naturellement joyeux.
C'est l'histoire d'une famille atypique, un grand-père médecin exfiltré de la Russie stalinienne avec un paquet de fric mais surtout la précieuse relique constituée par un prélèvement cérébral du dictateur défunt, un père médecin lui aussi,indifférent à sa famille, consultant en short des patients qui l'adulent, une mère horlogère qui vit dans une symbiose incestueuse avec son propre frère, et enfin le narrateur, le petit Paul paumé dans cette famille qui a fait du suicide une spécialité.
Pour se sauver de cet univers délétère, Paul part en Floride à peine ses études de médecine terminées et devient joueur professionnel de pelote basque.
La mort de son père le contraindra à rentrer en France et à endosser un rôle qu'il est bien loin d'avoir choisi. Réintégrant la maison familiale et reprenant le cabinet de son père, avec un chien sauvé de la noyade pour seul compagnon, il découvrira un lourd secret avant d'être rattrapé par son destin.
Même l'amour ne lui sera pas permis , la femme aimée ne pouvant que le renvoyer à ses propres démons .
Le thème central du roman c'est bien la mort, seul choix possible face à l'incapacité de vivre une vie épanouissante et le déterminisme à l'oeuvre dans la destinée des hommes. Jean-Paul Dubois excelle à distiller au fil des pages la pesanteur d'une vie sans but, l'absurdité des vains efforts pour échapper à la fin ultime. On ne peut qu'évoquer la tragédie grecque où le héros est poursuivi par les Erynnies qui l 'acculent à l'inéluctable conclusion.
Heureusement pour mettre un peu (seulement un peu ) de légèreté dans l'histoire, il y a de belles plongées descriptives dans le Pays basque avec ses somptueux paysages, dans la ville de Miami et les keys. Il y a aussi des passages très didactiques sur ce sport qui m'était totalement inconnu, la pelote basque qui parait susciter outre Atlantique, un très vif engouement.
Dommage que ces passages m'aient profondément ennuyée ...
Finalement c'est un roman qui m'a déroutée peut-être en raison de ma trop grande confiance dans la nature humaine et dans la capacité de résilience des hommes.
Si je pouvais m'adresser à Paul, voilà ce que je lui dirais:
Paul, tu es un beau jeune homme, un sportif de haut niveau, un médecin compétent, alors arrête un peu de te regarder le nombril et de sombrer dans la déprime. Laisse les morts là où ils sont, regarde les filles de ton âge et trouve en une avec laquelle tu construiras ton bonheur. La vie est belle, que Diable ! et l'avenir plein de promesses....Et puis si tu es trop mal, les anti-dépresseurs ce n'est pas fait pour les chiens et cela te permettra de passer le cap difficile. Alors en avant, calme et droit !
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Etrange, le thème de ce roman : un médecin champion de pelote basque aux Etats-Unis. Mais d'autres thèmes, chers à M. Dubois, affleurent très vite : les réminiscences familiales, le poids de l'avenir et du passé, l'échec, la place de chacun.
Un roman à l'apparence légère, très américain dans le ton, le décor, etc... mais qui reste au fond très noir, très axé sur la peine intime, le suicide, la mort.
J'aime beaucoup la plume de Jean-Paul Dubois, ses thèmes, sa façon de construire les histoires, et là encore j'ai passé un bon moment, avec moins d'humour que d'habitude par contre. En revanche, un roman qui sera vite oublié...
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La succession a été sélectionné pour le Prix Goncourt. J'ai bien aimé, reconnaissant aisément le style de l'auteur avec son humour si particulier, si aiguisé. En revanche, la partie afférente au jeu de la pelote basque m'a rebuté car il y a beaucoup de pages sur ce sujet mais cela est nécessaire à la trame du livre.

C'est l'histoire d'un terne bonhomme qui se prénomme encore une fois Paul, né au sein d'une famille de fous suicidaires et d'excentriques. Depuis le grand père, Spyridon Katrakilis qui fut l'un des médecins de Staline et qui dut fuir la Russie lorsque celui-ci est mort au décours d'un AVC. C'est à Toulouse qu'il s'installa pour se suicider en 1974. Puis le père de Paul, Adrian Katrakalis, autre médecin généraliste installé à Toulouse dans la grande maison familiale qui va se suicider de la façon la plus organisée et atroce imaginable. La mère de Paul, Anna Gallieni, entretenait une étrange symbiose avec son frère cadet Jules, elle se suicidera aussi quelques mois après le suicide de son frère…

Paul Katrakalis aura peu de rapports affectueux avec les siens et après avoir fait sa médecine comme le voulait son père, se consacrera à la pelote basque en Floride où il mènera une vie esseulée et sans joie, vivant chichement et s'amourachant d'une femme de 28 années plus âgée. Au cours d'une sortie en mer il va sauver un petit chien qui deviendra son compagnon fidèle.

Malgré la forte névrose qui entoure chaque personnage du roman, l'histoire se laisse lire avec plaisir par le détachement que met Dubois à nous narrer cette histoire, par le panache des personnages autres que Paul Katrakalis et par les incessantes touches d'humour. du pur Dubois : des décès violents, les prénoms Paul et Anna à l'affiche, des névroses à gogo, Toulouse et l'Amérique et plein d'humour. Un régal.


Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Bonheur intense que d'entamer ce livre. Retrouver JP Dubois, c'est toujours un plaisir, et puis "La Succession" parle de pleins de choses que j'aime : la rencontre d'un homme avec un chien, des histoires de famille incroyables, une expatriation aux Etats-Unis...
Et puis... Et puis Dubois s'est mis à parler de pelote basque, et là, j'ai décroché. Autant je suis aux anges quand il raconte comment son grand-père, son oncle et ses parents se sont suicidés, comment sa mère et son frère entretenaient une relation probablement incestueuse, autant je me suis ennuyé à ces descriptions interminables du petit monde de la pelote basque expatrié à Miami.
L'histoire du grand-père avec Staline est limite ennuyeuse elle aussi mais elle est courte.
Quant à la tristesse de ce livre, elle est réelle. C'est un livre profondément déprimé comme la plupart du même auteur mais, étrangement, je l'apprécie, cette tristesse, je le trouve bénéfique. Elle me fait du bien.
Il faut dire que, cette fois, c'est gratiné, notamment avec les histoires d'euthanasie à la fin. le journaliste du Figaro qui a parlé d'une "histoire de famille bondissante" devait être sous Seroplex, c'est pas possible. Ou bien il n'avait pas lu le livre. A ne pas lire, donc, si vous avez le moral dans les chaussettes.
Dans tous les cas, il reste l'écriture qui, moi, m'enchante. La prose de Dubois fait un bien fou dans le paysage littéraire français. Un style inimitable, impeccable qui laisse beaucoup d'autres loin derrière. Il me fait penser à ces écrivains américains magnifiques comme Jim Harrison. Et je sais qu'à la seconde où paraîtra son prochain livre, je l'achèterai !
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Même si le début de ce livre semble léger avec ses histoires de pelote basque en Floride, ce roman est assez grave.

Paul Katrakilis est joueur professionnel de pelote basque en Floride. Bien que médecin de formation, il partage sa vie entre le jaï alaï, ses collègues, sa vieille voiture et son bateau, heureux d'une vie simple qu'il complète en recueillant un chien. Il est loin des fantômes de son enfance, un grand-père médecin de Staline, un oncle et une mère inséparables, qui se sont tous suicidés. Il a peu de contacts avec son père qui n'a pas accepté son choix professionnel.

Il doit retourner à Toulouse à la mort de son père, lui aussi suicidé. Il liquide la succession et retourne à sa passion, vite interrompue par un grève des joueurs qui revendiquent un meilleur salaire. En attendant la reprise, il trouve un boulot de serveur et tombe amoureux de sa patronne, malgré la différence d'âge. Ingvild met brutalement fin à leur relation et, paumé, Paul retourne en France où il reprend la clientèle de son père. La découverte de deux carnets va changer sa perception de son père et de son métier. Il assume mais arrête au bout de 10 ans, "épuisé physiquement et moralement détruit."

Au fil du roman, histoire prend de la gravité mais pas de la lourdeur, devient le récit d'un naufrage sans pathos, une belle réussite.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Ce livre est une réflexion pertinente sur la famille et sur les conséquences d'une vie familiale : doit-on aimer certaines personnes parce qu'elles sont de notre famille ? Pourquoi des évènements se reproduisent comme ici le suicide ? Certes, on ne choisit pas sa famille et on est touchés par la relation entre le héros et son chien, deux êtres seuls au monde et qui se retrouvent, qui se sont choisis. Relation qui est en parallèle avec les liens distendus qu'entretiennent Paul et ses parents. Jean-Paul Dubois est un de mes auteurs favoris dont j'aime l'univers, la fantaisie et le sérieux. J'apprécie aussi le fait que ses héros portent toujours le même prénom et que beaucoup d' actions se passent à Toulouse, ma ville natale. Ce livre emporte mon adhésion malgré des longueurs qui peuvent rendre la lecture lassante. Je recommande mais ce n'est pas le meilleur cru de Dubois.
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Entre 2 volumes de SF, j'ai intercalé ce roman.
Evidemment le contraste est sévère.
Quand d'un côté l'ambiance est féerique (un brin violente) et hors du temps, de l'autre....un fils d'un famille torturée, descendant d'une longue lignée de suicidés fait face au dernier suicide en date, celui de son père.
Bien- heureusement le récit est court et je rentre directement dans l'ambiance sinon j'aurai fait demi tour.
Mais finalement, ce Miami des pelotes basques est intéressant à explorer, Paul , personnage désincarné, se révèle quand même volontaire et avance vers son destin d'un pas rapide.
Ainsi, je n'ai pas lâché.
Mais au bout du bout qu'en tirer ?
Qu'est-ce que l'auteur voulait communiquer à son lecteur ?
Je dois avouer que je suis un peu passée à côté.
Beaucoup de thèmes importants survolés et une conclusion...
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