Que m'a-t-il manqué à la lecture de ce livre de Jean-Paul DUBOIS? Manifestement, les critiques sont bien plus élogieuses que la mienne, pourquoi? J'ai dû louper un angle d'attaque, une clé de lecture laissée sur le porte-clé alors que la rumeur m'invitait à ouvrir, dévorer et apprécier ce livre. Toujours est-il que, même si j'ai eu du plaisir à la lire, je ne peux me résoudre à le classer parmi les livres que je voudrais que tout le monde puisse lire.
"La succession" de Jean-Paul DUBOIS est le premier livre que je lis de cet auteur (Ceci explique peu-être cela?) Fidèle à moi-même, j'en lirai au moins un deuxième avant de me faire une idée plus arrêtée sur l'auteur, sa plume et les thèmes qu'il aborde. Néanmoins, je le reconnais volontiers, "La succession est étrange. À la fois agréable à lire, reposant sur des anecdotes qui poussent à y croire, qui touchent le coeur du lecteur et confortent l'idée que tout n'est pas écrit d'office, que chacun peut se sortir d'une suite familiale, qu'elle n'est pas nécessairement écrite sans rupture possible, sans nouvelle bifurcation à prendre, sans la possibilité pour un descendant pensant de rompre avec l'héritage, génétique ou culturel, qui semble dicté le destin sans aucune place pour un moindre doute.
Et, en même temps, un récit qui repose sur la répétition, de suicide en suicide, au sein d'une famille qui en porte le nom mais pas les codes de vie, ne favorise pas les bonheurs à partager dans des quotidiens à la hauteur des aspirations de ceux qui en écrivent l'histoire.
Alors, tour à tour héros, anti-héros et jouet des convictions familiales, le fils sera fils de Médecin fuyant le Père mais diplômé du même ordre, bien ,malgré lui, avant de fuir le carcan familial pour se réaliser dans le monde de la pelote basque à Miami... jusqu'au jour où il devra revenir en France pour régler la succession de son père, lui aussi suicidé, comme la mère, le grand-père, ... une marque de fabrique quelque peu lourde à porter.
Au bout de 170 pages, il refixera une plaque de bronze assurant sa reprise du cabinet médical tenu, d'antan, par le patriarche. Très tôt, il sera confronté à l'image d'un père qui savait 'aider' les patients quand il était temps pour eux, quand tout espoir semblait perdu. Et la question le frappe à l'esprit comme elle prend de court le lecteur: Comment peut-on gérer cela? En quoi consiste vraiment cette reprise de succession... si elle doit être 'aidante'?
Jean-François DUBOIS possède les qualités d'écritures pour accrocher son lecteur et lui faire vivre les méandres de la pensées du successeur. Son style est incisif, drôle parfois,efficace toujours.
Les quelques difficultés rencontrées pour rentrer dans ce livre relèvent de ma propre existence. Je n'ai jamais connu un déterminisme familial, social qui attendait de moi ce que je devais être. J'ai donc eu un peu de difficultés à rentrer dans des arcanes qui se voudraient fondatrices et que je perçois davantage comme destructrices. Bref, un livre où une lecture miroir ne suffit pas. Un livre à reprendre, à relire, à apprivoiser et à faire mien même si je ne peux l'accrocher à ma propre expérience de vie. Quoi qu'il en soit, un livre, plus que probablement à découvrir, puis à redécouvrir!
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Je suis fan de l'ambiance des livres de Jp Dubois: l'absurdité de la vie , des personnages souvent déprimés et coincés dans leur vie, tout cela mâtiné d'une bonne dose d'humour voire de surréalisme mais là j'avoue être déçue par ce livre:
l'univers très détaillé des joueurs de pelote basque m'a lassée, let les multiples expressions en espagnoles (non traduites) également.
JP Dubois, ne fait qu'effleurer son sujet pourtant central si on en croit le titre: les relations familiales complexes, le suicide des uns et des autres et les relations du narrateur à son père .
Heureusement, on retrouve par moment des touches d'humour duboisiennes, ainsi que des anecdotes impropables (sur Staline par exemple...), mais que c'est long et superficiel !
Dommage.
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