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3,88

sur 1985 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est temps de revoir la grande Histoire de la Vème République autant que les petites histoires de Jean-Paul Dubois. Je peux maintenant citer dans l'ordre tous les présidents de ces derniers temps, les deux intérims d'Alain Poher compris, des présidents qui marquent la vie de Paul Brick, grand photographe d'objet inanimé. De Gaulle est président, son frère est mort, et la vie de Paul, encore adolescent bascule dans un monde où sa mémoire sera toujours présente, où le cynisme de la vie prend le dessus, où je découvre une autre fonctionnalité d'un rôti en famille. La belle époque, ce De Gaulle et mai 68, une autre adolescence que je vis ici par procuration en écoutant Curtis Mayfield, le temps du Québec libre et de la chienlit. Avec Pompidou, c'était une autre paire de manche, pas la peine de s'astiquer le manche, il avait moins de couilles que le Général.

Si je traverse la vie des présidents aux travers de leurs petites magouilles présidentielles et autres travers politiciennes, me pourléchant les babines et me léchant mon majeur après des travers de porc, je découvre surtout celle de Paul Brick que je vois évoluer dans sa petite vie, du gars boutonneux méprisant Ash Ra Tempel et Jetho Thull au quinquagénaire accompli mais pas forcément plus heureux. La faute à cette vie, cette putain de vie, WTF, qui a commencé par le rôti de Mme Rochas. Il faut bien un facteur déclencheur, source d'initiation autant physique que spirituel. Un rôti peut conditionner toute une vie, je te l'assure.

Seconde expérience Jean-Paul Dubois, et j'en redemande déjà… le début d'un long roman, d'une belle histoire comme la passion de la famille Rochas pour le rôti de boeuf de la Boucherie Centrale. Je te le répète, le rôti est au centre de tout, de la table, du roman et de notre monde aussi. le plaisir est à chaque page, ou presque – je ne peux pardonner à l'auteur de citer Pink Floyd comme un groupe affligeant comme une envie de déchirer la page et de la fourrer dans le rôti pour qu'il s'étouffe avec. Parce qu'après tout, j'aime bien Curtis Mayfield, comme j'aime bien America ou Kraftwerk. J'ai une place pour tous ces groupes dans mon coeur et dans ma discothèque, classée par genre et par interprète. Beaucoup de musiques dans la première partie de sa vie, des silences de plus en plus omniprésents par la suite. Je me reconnais forcément dans la vie de Paul Brick, souvent incomprise, et j'avoue que la classification de ma discothèque a toujours également été un véritable casse-tête que je n'ai toujours pas résolu, constamment insatisfait par les choix qui m'ont été de faire.

J'entends les haricots verts qui grésillent dans la poêle, un peu de sel, un peu d'ail. J'ouvre la porte du four, une vapeur chaude embrume mes lunettes, le rôti commence à caraméliser sur ses contours. Un certain plaisir me submerge, plaisir simple et gourmand, décapsule une bière et insère mon disque de Curtis sur la platine…

Une vie désabusée. Paul Brick qui ne sourit plus à la vie, la déprime facile, la vie, putain de vie, désenchantée. Cynique et morose. Drolatique et corrosif. La sinistrose à son firmament. Mais une vie où la musique et les silences ne l'ont jamais quittés. (Dont Worry) If There's Hell Below, Were all Gonna Go...

Tu reprendras bien une tranche de rôti ?
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Un père patron d'une concession Simca, une mère traductrice, deux fils, Vincent, 10 ans et Paul, 8 ans, une belle maison...En cette année 1958 où la France entre dans la Vème république, la famille Blick mène, à Toulouse, une vie paisible et heureuse. Mais le jour de l'adoption de la nouvelle constitution est aussi le jour terrible où Vincent meurt des suites d'une banale opération. La vie de Paul est bouleversée, ses parents peinent à surmonter leur chagrin. Une chape de plomb s'abat sur la famille. Privé de l'affection d'une mère qui n'est plus capable du moindre sentiment, Paul va grandir avec le son de la télévision pour remplacer les conversations, dans la France de de Gaulle, corsetée dans les traditions et les convenances. Puis le Vème république prend son essor, les présidents se succèdent et Paul prend son envol pour devenir un homme.


De de Gaulle à Chirac
De la nouvelle constitution à la dissolution
De mai 68 au 11 septembre
Du plein emploi à la crise
De l'enfant à l'homme fait
De la mort de son frère à l'effondrement intérieur de sa fille
De l'opulence aux huissiers
De l'homme au foyer au photographe globe-trotter...
C'est toute l'histoire d'un pays et d'un homme dans la deuxième moitié du XXème siècle que déroule cette "vie française". Avec drôlerie et tendresse, DUBOIS mêle les petites histoires et la grande Histoire et le lecteur, ravi, voit défiler les grands évènements qui ont marqué la France et les petites anecdotes qui ont marqué une famille française. Et bien sûr, on se reconnait forcément, on a vécu les mêmes choses, on retrouve le passé du pays avec nostalgie, on reconnait ses parents, sa famille, des comportements, des idées.
Une vie française est un livre à lire absolument. Il a la saveur des grandes oeuvres américaines mais avec un goût "bien de chez nous"!
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Je viens à l'instant de finir cette Vie française, roman (jusqu'à quel point?) qui m'a quelque peu chamboulée...
Sur la forme, le récit déroule, la vie d'un homme, le narrateur, depuis le jour où son frère aîné est décédé, encore enfant, jusqu'à l'age de cinquante ans environ. la chronologie est basée, de manière originale, selon les gouvernements alors en place en France.
Le style est fort agréable, à la fois érudit et plein d'humour (souvent noir), de cynisme aussi. J'ai beaucoup apprécié l'écriture de jean-Paul Dubois, sa sensibilité, son sens de la description, son art de mettre les mots qu'il faut sur un ressenti douloureux, tout en pudeur, ses descriptions de personnages, très visuelles, gentiment moqueuses...
Sur le fond, c'est une jolie histoire de vie, très réaliste, qui nous parle, car beaucoup d'éléments présents (événements, époque, style de vie,...) ont été vécus, ou racontés par des proches de ses lecteurs.
le narrateur est un homme de son temps, tout en étant l'homme universel et intemporel, avec ses questionnements, ses remises en question, ses ressentis, ses blessure de l'âme, ses petits travers, sa mémoire douloureuse...
J'ai été très émue par cette vie, qui, partie sur de tristes hospices, monte crescendo (en apparence), pour redescendre, impitoyablement.
Le livre fini, on se sent tout petit, dérisoire, un petit rien plein de questions, de doutes, de souvenirs, et de sentiments.
Très beau roman plein de pudeur, de psychologie, d'instants cocasses aussi.

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La vie de Paul Blick est française certes, mais elle est surtout celle d'un homme désenchanté qui revient sur ses cinquante années d'existence. Ce roman primé par le Fémina 2004 « résume » en 400 pages, 5 présidents (De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac ) , un président par intérim (Poher) les enchaînements d'événements qui vont décider de la destinée d'un homme. C'est par la phrase « Et ma mère tomba à genoux », à partir d'un drame la mort de Vincent, son frère ainé, que Paul débute ses souvenirs. Cette disparition sera fondatrice de toutes celles, symboliques ou réelles, à venir. L'Absence ne s'effacera jamais de la vie de Paul et sa famille se fige dans la peine. Sa mère devient lointaine et son père s'investit dans sa concession de voiture simca. Les années soixantes sont là et dans leurs sillages les turbulences sexe-alcool-et-rock-and-roll, l'esprit de révolution de 68, la conquête des femmes. La vie de famille, les enfants et le succès succèdent aux années de coloc. mais le récit de Paul reste désabusé, distant. La morosité gagne du terrain car sa vie continue à charrier son flot de deuils, de tromperies, de folie, de regrets et parfois même de remords. Des familles arthritiques, des amantes de passage, une épouse occupée, des enfants distants tout concours à la dérive des sentiments. Au récit de la vie chaotique de cet homme se superpose les petitesses politiques de la France, peut-être parce qu'on a les gouvernants que l'on mérite ? S'il y a beaucoup d'humour dans ce roman, il y a peu de joie et encore moins de bonheur. Cependant l'écriture fluide de Jean-Paul Dubois nous donne quelques lueurs d'espoir, toutes réfugiées dans la nature, les enfants ou les vieux ; les adultes, eux semblent condamnés à l'enfer ! Paul conclut « La vie n'était rien d'autre que ce filament illusoire qui nous reliait aux autres et nous donnait à croire que, le temps d'une existence que nous pensions essentielle, nous étions simplement quelque chose plutôt que rien ». Par bribes ou par pans entiers cette histoire peut résonner chez chacun.
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Une vie Française – Un Livre de Jean-Paul Dubois (Français, né en 1950), 400 pages – aux éditions « Seuil » - Sorti le 9 Septembre 2005

J'ai du me tromper d'auteur, il me semblait être celui qui avait signé un préface d'une grande qualité ! Allons, des Dubois, des Oliviers il y en a des tas ;-p … (Surtout quand on pratique la Lecture Rapide).

« Personne ne nous appartient, excepté dans nos souvenirs. »
C'est vrai que cela est bien. Une fois les choses « digérées » par notre psyché on peut se refaire le film comme on veut dans la tête.

Intrigues politiques d'envergure et « la petite histoire » qui passe juste à côté de la grande. le style « piquant » prend le dessus et brrr ce qu'on peut faire avec un Rotti… Un président est-il forcément un «magouilleur » ? Quelle est cette ambition « tordue » de gouverner un pays….

C'est un peu le récit du battement d'ailes du papillon qui créé la tornade
Quelque part au loin…

« Jolie petite histoire » de Louis Bertignac (j'ai pensé à cette chanson !).

Déso ! Autant parfois je suis bavard autant là je n'ai pas grand-chose à en dire…

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Un avis très mitigé concernant ce roman,J'avais déjà lu deux romans de cet ecrivain: - le cas Sneïjder et - si ce livre pouvait me rapprocher de toi, j'avais aimé ( voir mes critiques).
Peut-être est-ce dû à mon âge ? Je suis de la génération d'après, et l'analyse de la société faite par l'auteur au travers la vie de Paul Blick ,ne m'a pas parlé. Ce roman m'a déstabilisé pourquoi? Je pense trop de clichés ,trop de scènes érotiques qui gâchent ce que l'auteur à voulu faire " passer" et est-ce que cette histoire reflète vraiment France de 1958 à 2002?
Là construction est originale ,chaque chapitre correspond à un président.
L'histoire commence le 8 janvier 1958 sous la présidence de Charles de Gaulle et se termine le 5 mai 2002 sous Jacques Chirac.
Le style est bon ,mais je n'ai pas été transportée .Pour moi,malgré tous les rebondissements : malheurs/bonheurs,c'est trop parfait ,trop lisse ,quelque peu surjoué ,quelque chose m'a mise mal à l'aise dans cette histoire ,que je n'arrive pas à expliquer! Mais tout cela pour vous dire que j'ai préféré de loin ses deux autres romans cités plus haut.⭐⭐⭐
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Chronique douce amère de l'Histoire de la Cinquième République à travers la vie d' un homme presque ordinaire.Chaque chapitre porte le nom du président de la République de l'époque
Nous nous embarquons donc pour un long récit où la vie personnelle de notre héros croise l'histoire politique, sociologique et économique aux cours de ces décennies où la France a profondément changé.Jean Paul Dubois sait écrire ,c'est une évidence. Habile dans les analyses psychologiques ou politiques, il sait aussi manier l'humour. D'un sujet a priori pas folichon , il arrive à faire un livre témoignage tout à fait passionnant.Ceux qui, comme moi, ont vécu ces années s'y retrouveront facilement.Pour les plus jeunes, c'est un livre facile à lire et bien écrit qui permet une approche quasi historique sans la lourdeur d'un livre classique d'histoire
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Une vie… française …. c'est bien de cela qu'il s'agit.
Une vie : de 1958 à 2002, de l'enfant au grand-père.
Française : la cinquième république, de De Gaulle à Chirac
Tout y est, tant pour la vie que pour la France.
Paul Blick traverse la vie entre oisiveté et solitude. Libre-penseur, anticonformiste, sensuel, il porte un regard extérieur et lucide sur son environnement. En parallèle, il retrace sa vie et celle de son pays.
L'amour, la famille, le vieillissement, la mort, les parents, les enfants, la religion, la politique, l'économie, les relations humaines. …… pas un sujet ne lui échappe.
Et on le suit avec délectation dans les méandres de sa vie.
C'est superbement bien écrit, d'une grande cohérence, avec un vocabulaire riche et précis.
Un vrai beau roman français dont le succès est amplement mérité.
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partagée entre l'avis de Nastasia et les autres critiques
du bon et du moins bon dans cette histoire
qui mélange les présidents et la vie courante
l'auteur nous rappelle tous les défauts de nos présidents
et les souvenirs reviennent
la tristesse terrible de l"histoire nous hante :
ne pas le lire avant de dormir
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Jean-Paul Dubois, on m'en a dit beaucoup de bien dernièrement alors j'ai voulu tester. J'ai glissé un de ses romans dans ma valise pour les vacances, La succession. Mais, la vie étant faite d'imprévus, lors de mon passage à la cabane à livres du Parc de l'Orangerie à Strasbourg j'ai vu cette Vie Française en train de me faire des clins d’œil sur le bord d'une étagère. Sans réfléchir, j'ai attrapé le livre et du coup voilà, j'ai voulu commencer par lui dans l'espoir de pouvoir le remettre à sa place si je je parvenais à le finir avant la fin du séjour. Cette partie du plan est un échec mais tant pis, je libérerai ce roman ailleurs, il aura voyagé ce qui fait toujours du bien paraît-il.

Donc bon, Jean-Paul Dubois, Une vie française. What is it ? Une autobiographie. Une vie tout simplement. Française en l'occurrence puisque l'auteur découpe ses périodes en fonction des mandats des différents Présidents de la 5ème République. Ceci mis à part, tout cela reste assez universel. En effet, a-t-on en France le monopole des drames familiaux ? Non. Est-ce uniquement en France que le silence et les non-dits pourrissent les relations familiales telle une perfide gangrène ? Certainement pas. La politique est-elle un sujet à éviter absolument lors des repas de famille seulement dans notre pays ? Pas vraiment non. Et nulle part non plus évidemment personne ne surmonte la mort d'un frère ou d'un fils. Universel je vous dit. Ah si, pardon j'allais oublier, il y a dans ces pages un truc vraiment bien franchouillard pour le coup : la Simca 1000 (paix à son âme) !

Alors voilà, c’est juste une vie, mais c’est vraiment la vie, ça parle à tout le monde et c’est bien écrit. J’ai apprécié ce premier contact avec Monsieur Dubois alors j’en lirai d’autres après avoir avoir - bien entendu - respecté la distance de confidentialité, de sécurité (ou de ce que vous voulez) requise simplement parce que je n’aime pas enchaîner plusieurs livres du même auteur.
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
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