Une réédition chez Mijade, le texte fut déja publié chez Duculot, dans la collection Travelling en 1993, puis chez Leto en 2003.
C'est en 2019 que cette aventure reviendra délicieusement nous hanter et nous replonger au coeur de la Révolution Française.
On ne va pas se le cacher, un roman qui est maintes fois repris ainsi devient aux yeux des éditeurs un classique et nous sommes curieux d'en savoir plus.
Nous entrons dans l'intrigue historique sans difficulté aucune.
Nous remontons le temps à l'aube de la Révolution et les insatisfactions populaires grondent déja.
Marie L héroïne est une jeune artiste qui tient un commerce, "la caverne des grands brigands", un musée de cire qui donne pignon sur rue au Boulevard du Temple à Paris.
La petite n'en était pas la propriétaire et ce n'était en fait qu'une succursale du musée plus prestigieux au Palais-Royal.
C'est son oncle Curtius qui l'avait installé là, veillant les statues des criminels et des brigands, tandis que lui s'occupait des répliques de cire de la Noblesse.
Nous sourions un peu du projet de l'oncle, de réunir les deux expositions en un seul lieu et prévoyant même d'attirer le public Boulevard du Temple avec une réplique de la famille royale déjeunant.
Quelle drôle d'idée! Presque une vraie provocation ou un geste d'opinion quand nous dit dans le texte que le peuple meurt de faim.
Ils seront donc à admirer dans la fameuse "caverne des grands brigands", nous notons ce trait d'humour de l'auteur.
Nous en viendrons rapidement à l'intrigue principale en quelques pages.
Marie se trouvera indirectement mêlée aux troubles qui agitent la quiétude de la royauté, témoin des multiples interventions sauvages d'un jeune écrivain qui souhaite se faire remarquer de la cour (et du peuple, sans nul doute).
Marie en aura fait le portrait en quelques coups de crayon.
Notre héroïne semble émoustillée par cette routine bousculée et par la démarche du pamplet qui fait déja le renom du jeune homme mystère.
Cela n'aura pas échappé aux "mouchards" de la cour qui n'auront de cesse de mettre la main sur l'agitateur public.
Le franc-parler de Marie ne la placera pas dans "les petits papiers" de la cour mais la jeune fille ne semble pas encore sans soucier.
Nous tremblons évidemment pour elle puisqu'à l'époque il n'en faut pas beaucoup pour aller à l'échafaud.
Nous souhaitons à Marie de garder la tête sur les épaules jusqu'à la fin tout en lisant le roman.
Il y aura des raccourcis sur le développement des sentiments amoureux ( il y aura de l'amour, oui, tout de même) , beaucoup plus qu'avec ceux exprimés par peuple ou ceux exprimés par Marie concernant les contemporains qui passeront entre ses mains en version de cire.
Ils feront tourner son commerce pendant un temps, elle ne s'en cachera pas.
Le feu n'attendra pas pour prendre de tous côtes et l'on se doute bien qu'il y aura par ici de l'idylle défendue.
De quoi mettre encore plus de piquants aux côtés des fourches levées.
L'aventure sera dangereuse et passionnée, on vous le dit.
Nous notons que l'auteur évoquera par le biais de son pampletaire au charme mystérieux l'idée de rassemblements pacifistes pour incliner la décision politique du roi, ce qui est assez nouveau pour l'époque, on doit bien le reconnaitre.
Nous sommes à l'aube d'un tournant et Marie, spectatrice des clameurs qui montent et cotoyant les deux catégories sociales, va craindre pour les uns et les autres, noble et prolétariat.
Et nous, lecteurs, nous demanderons quel sera le sort de Marie.