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EAN : 9781500256692
230 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (30/06/2014)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Ce livre est le récit de mon séjour au Cameroun en 1982. J'avais passé deux années en tant que coopérant en Éthiopie et ça avait été une véritable révélation : je ne voulais pas retrouver l'Europe où tout est organisé et prévisible, l'Afrique était le dernier Far West du 20ème siècle et c'est là que j'allais continuer à vivre. Je suis donc parti pour travailler dans la brousse et y vivre des sensations fortes, le moins que l'on puisse dire c'est j'ai eu mon compte. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une année au Cameroun>Pierre Duchesne III

Après deux ans passés en Ethiopie, où il s'étonne d'avoir été si heureux au milieu de la plus grande pauvreté alliée à une dictature pas spécialement cool, l'auteur est nommé comme topographe au Cameroun.
Il s'agit, ni plus ni moins de construire une route à quatre voies entre les deux grandes villes du pays, Douala et Yaoundé, jusque là reliées en partie par des chemins de terre défoncés et parfois impraticables. L'autoroute prévue fera sauter pas mal de cases, mais, bon.
Il nous présente un tableau tellement vivant, de cette partie de l'Afrique ubuesque, que l'on pense tout de suite à l'humour de Nigel Barley .

Première constatation : il ne sait plus ce qui normal ou pas.
« Après ce que j'ai vu ( à l'aéroport, que les Camerounais appellent l'aviation l'assaut donné pour entrer de force dans l'avion) je ne sais plus s'il y a une limite, en tout cas je suis maintenant certain que s'il y en a une, elle est assez élevée. »
La vie en brousse commence, l'assaut de millions de moustiques, un petit serpent vert invisible au milieu de la végétation, mais que ses compagnons voient ( est-ce un canular ou un rite d'initiation ? il préfère ne pas y penser.
L'eau boueuse qui emplit le chemin fait patiner les voitures, qui doivent être poussées moyennant finance par des riverains, lesquels, la nuit s'empressent de déverser abondamment des baquets d'eau, avec un esprit louable d'entreprise créatrice d'emploi.

Même constatation que l'anthropologue, les blancs sont jugés comme ne pouvant être que des mauviettes. le jeune Pierre comprend vite que s'il veut se faire respecter, il doit, justement, se faire respecter, refuser de se faire manipuler ( même si ce sont des Français qui l'ont le plus manipulé, exploité et pas payé. )Ceci dit, il sait qu'il subit des tests, peut être le serpent, plus encore quant au temps de travail : « si je réagis mal, je suis certain qu'ils vont m'emmerder par la suite, mais si je réagis bien je n'ai aucune garantie d'avoir la paix ».
Monde du travail où les difficultés se doublent du délit de facies en version locale.
Les élections sont un grand moment : parti unique oblige, le vote est pourtant obligatoire.
Au Gabon, dit l'auteur, où le vote est aussi obligatoire, même les Blancs sont invités à voter et plusieurs fois, de plus : ce qui fait que ce pays riche, en gonflant son nombre d'habitants, peut être considéré comme pauvre et recevoir des aides financières pas négligeables.

Mêmes détails encore concernant la douane à son arrivée, ses papiers dont finalement, dans l'impossibilité de les obtenir, il doit se passer, et le permis de chasse demandé à un chasseur en pleine campagne ( ce qui prouve que la maréchaussée a de l' humour,) dit l'auteur d' Une année au Cameroun.

Puis ils se font cambrioler, ils n'osent pas sortir et lorsqu'ils entendent : police ! « on se dit que là ils nous prennent pour des cons mais on répond quand même ».En réalité, c'est une tournante, chaque gardien d'immeuble à tour de rôle se faisant « séquestrer », pour permettre aux voleurs de travailler efficacement.

Un chef de village s'installe et déclare : « Voilà, nous allons rendre la justice », Commentaire de l'auteur : La version locale de Saint Louis sous son chêne, ça peut paraître ridicule, mais ça génère quand même le respect ».

Palabres, emphase, fatalisme, corruption des ministres, et solidarité.

Quant au sort des femmes, comme je suis contente de lire ce que j'ai moi aussi vécu :
Les femmes camerounaises qui ont des enfants avant mariage ne sont pas du tout rejetées, au contraire, puisqu'elles ne sont pas stériles. La polygamie, qui est une affaire d'argent, est parfois souhaitée par la première épouse, elle reçoit une aide et partagera les travaux, sans que le mari aille dilapider ailleurs.

Il est difficile de tout citer de cet excellent livre, qui rappellera des souvenirs à ceux qui connaissent le Cameroun et qui peut donner une idée de ce monde farfelu, rempli de maladies, où les sorciers côtoient dans les têtes la religion, remplies de sensations fortes et pourtant négatives.
Confronté à une expérience pas prévue, celle de la brousse africaine plus monotone qu'aventureuse , devant prendre seul des décisions compliquées, il analyse cette différence des cultures avec intelligence et humour-
Je le conseillerai à tous ceux qui veulent se faire une idée de l'expérience africaine de lire « Une année au Cameroun. Pierre Duchesne III, j'insiste.
@dombrow01.
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J'ai lu ce livre après une critique chaleureuse d'afriqueah pour y retrouver des souvenirs de ce pays parcouru en 1978. J'y ai de fait retrouvé quelques anecdotes dont l'évocation m'a rappelé des situations vécues. La différence de culture pointée par l'auteur est indéniable. Cependant, le fait qu'il reconnaisse et regrette n'avoir eu pratiquement aucun échange autre que hiérarchiques avec des camerounais limite la portée de son témoignage. de plus son point de vue se réfère à un pays qu'il a visité en 1982, publié 30 ans plus tard sans apparement y être retourné. le livre est certes plein d'humour qui amusera les anciens expatriés, mais trop superficiel, à mon avis, pour se faire une idée juste du pays. Côté écriture et style, c'est le récit d'une expérience vécue sans prétention, vraisemblablement des notes remises en forme avec leur lot de redites. Pour toutes ces raisons, mon avis est plus mitigé malgré l'amusement que m'a procuré sa lecture.
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Pierre Duchesne III tout est dit.

Je suis tombé par hasard sur le livre de cet ancien humanitaire et étant moi-même en train d'effectuer des recherches pour une enquête sur un sujet similaire, je me le suis procuré, heureusement pour 1 euro symbolique, dans une antenne Emmaus.

Bref, tout cela, n'augurait rien de bon, mais l'espoir faisant vivre, et étant curieux...

Je crois que je n'avais jamais lu un ouvrage aussi rempli de clichés et fleurant aussi mauvais l'aigreur d'un homme qui se serait voulu aventurier, puis écrivain, et se trouvant ni l'un ni l'autre, se retrouve à rédiger un papier pour un guide du routard, version ringarde....

Un aperçu de la 4e de couv: "Je suis donc parti pour travailler dans la brousse et y vivre des sensations fortes, le moins que l'on puisse dire c'est j'ai eu mon compte." sonne déjà comme une mauvaise plaisanterie, et le reste est l'avenant.

dieu merci ce wanabe n'a plus de velléité d'écriture, il semblerait qu'il soit tombé dans un grand trou depuis son dernier opus qui est du même calibre, à peine de la mitraille à pigeons.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Qu'il soit clair avant de commencer que ce livre n'a pas pu être écrit par Jean Patrick Manchette, bien que babelio s'entête à ne pas vouloir corriger:
"Jean-Patrick Manchette souffre, entre 1982 (date du voyage au Cameroun)et 1989, de symptômes notables d'agoraphobie, qui le laissent la plupart du temps retranché dans son appartement du XIIe arrondissement. Grand fumeur depuis l'âge de treize ans, il contracte en 1991 un cancer du pancréas. Il en meurt le 3 juin 1995 à Paris, à l'hôpital Saint-Antoine"
JP Manchette n'était pas topographe, et n'est jamais allé au Cameroun.
D'ailleurs, à partir de maintenant, je m'appelle Delphine de Vigan.
Commenter  J’apprécie          2014
Souvent les Blancs parlent « des Africains »comme si c’était un seul peuple, certes ils ont des caractéristiques communes, mais il y a énormément de différences d’un pays à l’autre, puis d’une région à l’autre.
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On passe hors piste à flanc de collines (quand la route a été dévastée et remplacée par un trou de deux mètres ) on touche là à la différence fondamentale entre l’Europe et l’Afrique ; L’Européen crie au scandale en exigeant que quelqu’un répare immédiatement, alors que l’africain se débrouille car il sait que personne ne réparera. Et les évènements lui donnent raison, pourquoi réparer puisque les voitures passent quand même ?
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Le Nigeria avait décidé d’expulser tous les étrangers de son territoire…. Et oui, c’est un pays africain qui le premier a viré tous les étrangers de chez lui…. Au passage, on peut noter que le Nigeria qui était déjà un pays bordélique, le sera encore plus après cette décision brutale, les étrangers assuraient tous les petits boulots et les expatriés occupaient eux les rôles d’encadrement.
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Je suis partagé entre une certaine fierté et une profonde gêne. Fierté d’avoir été à la hauteur et d’avoir pu faire ce que j’estimais le mieux. Ici on est dans la jungle, c’est la loi du même nom qui s’applique, et ce n’est pas facile quand on est originaire de contrées plus policées.
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