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Il s'appelle Victor Young Perez. Parfois, c'est sous le numéro 157178 qu'il doit se faire connaître.
Il a connu la gloire, les feux des projecteurs, les cris, la peur, les coups, de la douleur, les rires de ses amis.
Tunis, 1918. Des explosions de joie dans les rues pour fêter la fin de la guerre. Malheureusement, certains tunisiens s'en prennent aux youpins, leur reprochant de n'avoir rien fait. Agrippé à la main de son père, Victor fuit ces débordements et doit, avec sa famille, aller se cacher pour éviter le lynchage général dans les rues. En 1922, c'est avec son ami le cordonnier, Léon, féru de boxe, qu'il passe son temps. Ce dernier lui transmet l'amour de la boxe, ainsi que son frère aîné. Petit garçon vif et malin, il ne tardera pas à monter sur le ring.
Aujourd'hui qu'il se rappelle ces jours heureux, lui qui n'est maintenant connu que sous le numéro 157178, il connait aussi la douleur, les coups et les cris... Même si la boxe est toujours présente en lui...

Aurélien Ducoudray nous dresse le portrait d'un homme courageux, bon et serviable. À Auschwitz, qu'ils sont loin les rings, les acclamations du public et son titre de champion du monde de boxe dans la catégorie poids mouche. Alternant brillamment le passé et le présent, de sa jeunesse glorieuse à sa condition de vie misérable dans ce camp de concentration, cet album donne le frisson et le choc n'en est que plus violent. L'on souffre avec Victor Young Perez, que ce soit sur le ring et, plus encore, dans ce camp. Un scénario émouvant, bouleversant, d'une grande justesse et aux contrastes saisissants. le tout servi par un trait charbonneux élégant et expressif.
Il est mort en 1945, sous les balles d'un SS à seulement 34 ans.
Dommage toutes ces fautes d'orthographe...
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Qui se souvient de Young Perez, né pour devenir le plus jeune champion du monde de boxe de sa catégorie poids mouche. Mort, usé jusqu'à la corde dans les camps nazis puis abattu au cours des marches de la mort.
Devenir une étoile pour finir exterminé au nom d'une autre, ironie du sort.

Récit véridique d'une force peu commune, ce Young vous laisse étendu pour le compte, ko technique à la toute dernière reprise.

Alternant ascension stratosphérique du boxeur avec son quotidien au sein d'Auschwitz, son ultime combat qu'il livrera pourtant âprement, Young fascine et désole tout autant.
Ce gamin avait tout pour réussir, ce qu'il fit un court laps de temps. Il sera finalement tombé sur plus fort que lui, Auschwitz n'ayant pas la réputation de saluer le courage et l'abnégation.

Perez combattait pour lui, sa famille et ses amis. Basta.
L'argent n'entrait pas vraiment en ligne de compte, seul lui importait le noble art, origine de ses plus grandes joies.
Un mec simple, généreux, élevé dans le respect de l'autre et de la valeur travail.
Un mec qui aura tiré sa révérence à l'âge de 34 ans.
Un messie, dans son genre, qui n'aura pas laissé la même empreinte.

Son histoire bouleversante, portée par un trait charbonneux aussi à l'aise pour sublimer ses plus beaux combats que d'évoquer son cauchemar concentrationnaire mortifère, mérite d'être découverte afin de rendre un ultime hommage à ce tout jeune prodige à la destinée capricieuse.

A noter un film largement dispensable (Victor Young Perez) porté par un Brahim Asloum généreux mais compensant difficilement la maladresse pleurnicharde du propos.
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De Tunis à Auschwitz en passant par Paris, de la fin de la Première Guerre mondiale à la Nuit de Cristal, ce roman graphique retrace le parcours de Victor Perez, né juif tunisien en 1911. Dès son plus jeune âge, il apprendra bien malgré lui qu'il est juif, et que le fait d'appartenir à cette minorité religieuse - que ce soit au milieu des musulmans à Tunis ou parmi les goys en Europe - peut être potentiellement dangereux et prétexte à se faire tabasser. Heureusement, entre deux histoires du shabbat, qui l'aideront à tenir à Auschwitz, le petit Victor (d'où son surnom "Young") se nourrit aussi des récits de combat de boxe qu'il lit dans les journées. Les boxeurs deviennent ses héros, et c'est eux qu'il veut imiter.

Malgré cela, le jeune homme reste quelqu'un de sensible et généreux avec ceux qui l'entourent, et cela le conduira à sa perte.

Lire Young juste après le boxeur de Reinhard Kleist m'a permis - connaissant le contexte global - de pouvoir apprécier les magnifiques graphismes au fusain, d'une précision bouleversante lorsque le dessinateur fait des gros plans sur les visages. Bien sûr, les vues d'ensemble dans le camp ou à Berlin sont tout aussi saisissantes. le graphisme sert à merveille la tension qui existe dans ce récit fait de flash back. Une construction qui nous montre qu'en fin de compte bien peu de choses ont changé pour ce pauvre jeune homme idéaliste qui a vécu en étranger partout où il est allé.

Une très belle découverte.
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Victor Young Perez est le plus jeune boxeur à être devenu champion du monde dans la catégorie « poids mouche ». Originaire de Tunis, il se prend très tôt de passion pour ce sport et entame bientôt une carrière prometteuse qui le confrontera aux meilleurs et l'entraînera dans toutes les grandes villes d'Europe : Paris, Berlin... Seulement, Young est de confession juive. Et il ne fait pas bon d'être juif dans les années 1930-1940. L'antisémitisme finit par atteindre de telles proportions en Europe que le boxeur envisage de mettre un terme à ses activités sportives. Il n'en aura cependant pas le temps : il est arrêté en septembre 1943 et déporté à Auschwitz. Là, il reprendra une pseudo carrière de boxeur, affrontant sur le ring de « purs » combattants aryens ou d'autres détenus en aussi mauvais état que lui. Un destin tragique sur lequel ont choisi de revenir Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro qui signent chez Futuropolis une très belle biographie du jeune homme sous la forme d'une bande dessinée en noir et blanc. Tout le parcours du sportif est là, de son enfance heureuse à Tunis jusqu'à sa vie dans les camps nazis. le scénariste opte pour une narration non linéaire et entremêle habilement passé et présent, renforçant ainsi le caractère tragique du récit : d'un côté le bonheur d'une ascension fulgurante, l'amitié, l'amour, la célébrité ; de l'autre l'horreur des camps, la faim, la mort.

Le contraste entre ces deux périodes de la vie du boxeur est évidement saisissant, même si son statut de sportif vaut rapidement au jeune homme une place « privilégiée » à Auschwitz. Aurélien Ducoudray nous dévoile dans toute leur horreur les conditions de vie des déportés placés dans les camps de travail : la fatigue, la cruauté des gardiens, les coups, les sélections, les chambres à gaz, jamais montrées mais dont la menace pèse insidieusement sur tous les détenus... Au milieu de tout ce désespoir brille malgré tout une petite lueur : cette camaraderie si chère à Young et qui le poussera à courir de grands risques pour venir en aide à ses compagnons d'infortune. Les graphismes sont pour leur part très réussis et leur sobriété ne les empêche pas de faire passer quantité d'émotions au lecteur. Eddy Vaccaro montre les corps décharnés par la faim, l'angoisse sur les visages des détenus, la rage sur ceux de leurs bourreaux et on peut difficilement rester insensibles devant tant de misère et de souffrance. le choix du noir et blanc renforce encore cette impression, comme cela pouvait déjà être le cas dans « Auschwitz », autre bande-dessinée de qualité consacrée aux camps de concentration réalisée par Pascal Croci.

Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro signent avec cette bande dessinée un ouvrage poignant qui nous entraîne au coeur de l'horreur des camps de concentration et nous éclaire sur le destin tragique de Victor Young Perez, boxeur prometteur victime de la barbarie nazie. Déporté à Auschwitz en 1943, il mourra le 22 janvier 1945 sous les balles d'un SS lors des marches de la mort engendrées par le bombardement des camps de concentration par les forces alliées. Il avait 34 ans.
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Sacré champion du monde boxe le 26 octobre 1931, à l'âge de 20 ans et 8 jours, Victor Young Perez, décèdera le 22 janvier 1945 au camp de Gliwice. Il détient toujours le titre de plus jeune champion du monde dans la catégorie des poids mouches. Juif tunisien, il sera déporté au camp d'Auschwitz.
Les deux premières pages ont 8 planches et sont alternées de combat de boxe et de Auschwitz avec ce qu'il se souvient, de la lumière, de la peur, des cris, des coups, de la douleur, je me souviens de mes amis qui rient, je me souviens de mes amis qui pleurent, je me souviens de qui je suis. Je m'appelle Victor Young Perez (sur ce dernier dessin son bras numéroté). Récit en flash black sur un graphisme en noir et blanc. le boxeur apportera la solidarité et la générosité dans l'horreur. Bel ouvrage émouvant qui force le respect.
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Young est plus abouti, du moins, plus travaillé que Championzé qui déroulait assez basiquement de façon chronologique la vie de Siki. Attention, n'y voyez là aucun reproche. Ici, les auteurs profitent de détails dans la vie du camp de concentration pour faire des flash-backs dans le passé difficile puis glorieux de Victor Perez. de même, le retour à Auschwitz se fait sur un petit parallèle. C'est bien trouvé, c'est bien amené, c'est bien construit, c'est une vraie force de cet ouvrage. le scénario retranscrit l'opposition entre juifs et musulmans en Tunisie, la volonté du boxeur pour parvenir au sommet ou le désir des nazis de faire de Young une marionnette qui prouverait la supériorité de la race aryenne. Au-delà de l'histoire tragique du boxeur dont la mort est causée par une connerie, le scénario amène le lecteur à un peu de réflexion et de devoir de mémoire.

Le dessin quant à lui reste somptueux. La rencontre avec Eddy Vaccaro nous avait permis de connaître les méthodes de travail du garçon, ainsi que quelques astuces pour des détail invisibles à celui qui ne ferai pas attention. le dessinateur a donc gardé la même base d'un dessin crayonné. les personnages sont expressifs, les ambiances, en particulier dans le camp, sont particulièrement réussies. Il n'y a en fait rien à reprocher à cette excellente biographie de Victor Young Perez, boxeur méconnu dont la vie fait de lui un héros tragique.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Young, Un livre émouvant


Avez-vous déjà lu le livre intitulé "Young"?
Ce livre retrace l'histoire de Victor Perez, un jeune homme juif passionné de boxe, né en 1911 à Tunis.
Victor n'a qu'un seul rêve, devenir champion du monde de boxe!
Il s'installe à Paris en 1922 et travaille dans un magasin de chaussures.
Très vite, dès ses débuts, Victor se fait remarquer dans le monde de la boxe et devient champion du monde en 1930.
Amant de Mireille Ballin, une mannequin, danseuse et actrice, Victor mène une vie facile durant 2 ans jusqu'en 1932 où il se fait battre par Jackie Brown et perd son titre de champion du monde.

En l'an 1939, la 2ème guerre mondiale éclate et c'est le début de la déportation des Juifs. Victor est envoyé dans le camp de concentration d'Auschwitz...

Pour connaître la suite de l'histoire de Victor Perez, lisez le livre intitulé "Young" :-)

Selon moi ce livre est émouvant mais il est super!!!
Son seul défaut est qu'il est un peu difficile à lire à cause de ses allers et retours dans le temps très fréquents (On peut passer de 1911 à 1940 et de 1940 à 1926...)

Mais ce livre est à lire absolument!!!

Noa
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Cette BD retrace l'histoire vraie, courte, intense, fauchée, d'un jeune homme, talentueux, généreux et légendaire champion du monde de boxe, catégorie poids mouche, 136 combats, 91 victoires dont 27 par KO.

Et qui, à ce jour, détient toujours le titre du plus jeune champion du monde dans sa catégorie.

Victor « Young » Perez. 1911-1945

Un destin tragique qui l'a mené des rings et de l'adulation à Auschwitz où le commandant du camp, grand amateur de boxe, organisait des combats.

Une BD est poignante et superbement dessinée.
Pour lire la suite de mon article, c'est ici:
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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Alors que le neuvième art est acculé dans les cordes, quoi de plus normal de s'intéresser à la boxe. Après avoir réalisé la biographie de Battling Siki, le premier africain champion du monde de boxe, dans "Championzé", Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro remettent les gants pour s'attaquer à un autre grand boxeur d'avant guerre : Victor Young Perez, le plus jeune champion du monde des poids mouches. À noter qu'une autre biographie du personnage, "A l'Ombre de la gloire", réalisée par Denis Lapierre et Aude Samama a déjà été éditée par Futuropolis mi-2012. Et ceux qui veulent encore ajouter un petit round face au champion, peuvent aller voir le film réalisé par Jacques Ouaniche, avec Brahim Asloum dans le rôle principal.

Ce one-shot va évidemment bien au-delà d'un simple récit sportif car il dresse le portrait poignant d'un homme passionné par la boxe qui, malgré sa générosité et son courage, finit assassiné durant l'hiver 1945, alors que les Allemands fuient l'armée russe. le scénario d'Aurélien Ducoudray multiplie les allers-retours entre le déroulement chronologique de la vie du boxeur et ses dernières années à Auschwitz. Il y a donc d'un côté le parcours ascendant de cet enfant juif qui grandit dans les rues de Tunis avant de connaître la gloire et l'amour à Paris, ainsi qu'un titre de champion du monde qui fera de lui un véritable héros pour les tunisiens. Puis, de l'autre, il y a les horreurs subies dans l'enfer des camps de concentration et ses ultimes combats entre déportés triés sur le volet.

L'opposition entre ces deux époques est assez intéressante car elle permet de comprendre que le petit « youpin » de Tunis gardera cette étiquette jusqu'à Auschwitz et que la montée de l'antisémitisme finiront par transformer les railleries de l'enfance en l'horreur des camps. Si la dualité du destin de Victor Perez est parfaitement rendue, le récit est cependant parfois un peu trop elliptique et ne s'attarde par exemple pas suffisamment sur les détails de son arrestation ou sur sa relation avec l'actrice Mireille Balin.

Visuellement, le trait charbonneux d'Eddy Vaccaro restitue avec brio le passé du champion. Des ruelles de Tunis aux hivers glacials d'Auschwitz, en passant par le glamour de Paris et les affrontements sur le ring, le crayonné très expressif du dessinateur accompagne l'incroyable destin de Victor Young Perez avec grande efficacité.

Un très bon one-shot !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Ce biopic en BD d'un champion que je ne connaissais pas vaut le détour plus pour les poignantes qualités humaines qu'il met en avant que pour les qualités graphiques intrinsèques, qui ne m'ont pas trop accroché. Question de goût sans doute...
Quant au découpage du scénario en incessants flash-backs d'une époque à l'autre de sa vie, c'est une option qui peut se tenir mais qui m'en a rendu la lecture un peu laborieuse, en fait. J'aurais bien vu par exemple un traitement couleur spécifique pour les époques du passé, genre sépia par exemple puisque le parti-pris était monochrome...
Mais bon, la critique est facile et l'art difficile, il n 'en reste pas moins que le nom de Victor Young Perez gagne à être connu !

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