" En politique, il faut avoir l'appui des femmes; les hommes vous suivent tout seuls." disait Hitler. Je n'ai vraiment jamais eu l'occasion de lire sur ce personnage, ni sur les autres dictateurs évoqués dans ce livre. le plus déroutant dans ces pages, c'est de s'apercevoir que ces hommes séduisaient les foules, mais aussi les femmes. À force de les voir présentés sous l'angle de leurs actes publics, on en oublie qu'ils demeuraient malgré tout des hommes.
J'ai appris dans ce livre des détails sur les personnalités de ces êtres, comme par exemple d'Hitler, qui reçu plus de lettres d"admiratrices" que les Beatles et Mick Jagger confondus. Ou que Staline, avant devenir le personnage que l'on a découvert dans nos livres d'histoire, était un braqueur de banques, qui donnait à
Lénine ses butins afin d'aider à construire son parti.
le plus déroutant et dérangeant est néanmoins de constater que la sexualité est en effet " l' un des ressorts du pouvoir absolu" comme le dit la quatrième de couverture. Ces hommes électrisaient les êtres qui les entouraient tels des gourous, avec en plus une tension primitive, quelque chose d'animal, que je ne soupçonnait pas chez la plupart.
Souvent on retrouve dans leur entourage deux types de femmes: celles qui veulent changer le cours des choses et utilisent le pouvoir de leur mari pour satisfaire leur propre soif de pouvoir, et celles qui veulent plaire, complètement subjuguées par la personnalité obscure de leur conjoint. Certaines femmes supportent les pires humiliations, parfois pour obtenir en échange des égards, ou de l'argent, d'autres sont réellement amoureuses, enfin certaines sont hallucinées, comme Martha Goebbels, qui voit en Hitler le sauveur suprême. Je fais toujours le rapprochement avec des victimes de sectes. Comment certaines de ces femmes, dont cette dernière, par ailleurs cultivées et intelligentes, pouvaient-elles suivre et cautionner de tels actes. Je suis sidérée par l'incohérence de leur soi-disant lutte. Martha Goebbels avait des origines juives par sa mère. Comment est elle arrivée à la place qu'elle occupait? Comment peut-on oublier ce que l'on est à ce point? Soif de pouvoir? Mal être? Faiblesse? Je comprends par contre que l'on puisse être endoctrinée, car ces personnages, à leur façon abjecte et monstrueuse, fascinaient les gens, et les femmes.
Point de vue intéressant, donc, que celui choisit par
Diane Ducret. On y découvre certaines des fragilités de ces hommes que l'on ne soupçonnait plus d'être des hommes, des tragédies. Certaines des conjointes d'Hitler, par exemple, se sont données la mort, fatiguées d'être traitées avec autant de mépris. On découvre aussi que si certains de ces hommes ont acquis beaucoup de pouvoir, c'est grâce à des femmes qui les ont façonnés, qui les ont même parfois éduqués, comme Mussolini.
Certaines de ces femmes avaient de fortes personnalités, étaient même pires que leur maris dans leur mégalomanie (le passage sur
Elena Ceausescu est édifiant), d'autres subissaient les mauvais traitements de tyrans qui les meurtrissaient, enfermées qu'elles étaient dans des relations masochistes au possible.
Livre intéressant, mais pas livre d'histoire. Plus un livre sur les sentiments qui rendent insondable l'âme humaine.