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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai tardé à lire ce roman. Je m'en étais fait une idée un peu fausse, peut-être en raison des premières lignes de la quatrième de couverture : « Un cabaret dans un camp au milieu des Pyrénées, au début de la Seconde Guerre mondiale. Deux amies, l'une aryenne, l'autre juive, qui chantent l'amour et la liberté en allemand, en yiddish, en français....Et pourtant c'est un trésor que j'ai trouvé :
- Une page des heures sombres de notre Patrie que l'on ne nous enseigne pas à l'école.
- Des amitiés exceptionnelles entre des êtres, telles que celles narrées par des Charlotte Delbo, Margaret Bubber-Neumann ou encore Germaine Tillon (pour ne citer qu'elles), garantes de l'espoir dans l'humanité
- Des personnages connus, célèbres ou moins, accentuant par leurs pensées, leur personnalité, la tragédie de ce que peut être la discrimination et l’univers concentrationnaire
- Un bel hommage aux victimes du franquisme, qui ont été abandonnées à leur sort par les autres pays d'Europe. N'ayant aucune connaissance en Espagnol, je ne me suis pas particulièrement penchée sur les (longues) années de ténèbres dans lesquelles ont été plongés nos voisins et amis Espagnols. Ce livre m'a donné envie d'y remédier.

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C'était en mai 1940, les allemands n'étaient pas encore entrés dans Paris, l'état français s'est soudainement inquiété du danger que pouvaient représenter les étrangers d'origine allemande ayant fui le nazisme et trouvé en masse refuge en France. En quelques minutes, des milliers d'individus sont passés du statut de réfugié à celui d'indésirable. le 12 mai 1940, un décret du gouverneur militaire de Paris ordonne aux ressortissants concernés de se regrouper à différents endroits. Pour les femmes célibataires et sans enfant, ce sera le Vélodrome d'Hiver, première étape avant l'internement au camp de Gurs, dans les Pyrénées.

Voilà donc le point de départ de ce roman qui met en scène la belle amitié entre deux femmes, nous parle de féminité, d'entraide, de maternité, d'amour et bien sûr de stigmatisation. Lise est une jeune femme juive d'une trentaine d'années qui a fui Berlin en 1933 alors que le magasin de ses parents faisait l'objet des premières brimades de la part des nazis. Eva est un peu plus âgée, issue de la bonne société allemande et d'une famille qu'elle a fuie à cause de leurs idées acquises à Hitler. Elles se rencontrent au Veld'Hiv et vont vivre ensemble les différentes étapes, découvrir les conditions de plus en plus atroces de leur détention, traverser la France dans le même wagon à bestiau, se tasser dans le même bâtiment insalubre du camp, faire la chasse aux rongeurs et aux poux. S'aider et se réconforter.

Ces femmes, parmi lesquelles se trouvent beaucoup d'artistes et d'intellectuelles de la vie parisienne de l'époque (Hannah Arendt, mais également la maîtresse de Soutine, des chanteuses et des danseuses) vont mettre toute leur énergie à rester des femmes malgré le vide, la puanteur, le froid et la peur. Dans une autre partie du camp sont enfermés des Espagnols qui ont combattu Franco chez les républicains ou dans les brigades internationales. Entre les deux communautés, des liens se tissent à distance, des rapports de séduction viennent embellir le quotidien. Et puis certaines figures permettent d'espérer encore dans l'espèce humaine : l'ange de Gurs, Elsbeth Kasser, l'infirmière du camp membre du secours suisse et le commandant Davergne qui fait entrer un piano dans le camp et permet aux internées de monter un cabaret.

Malgré le sérieux et la gravité du sujet, ce roman se dévore avec un réel plaisir, porté par le parti-pris lumineux de l'auteure qui n'a pas hésité à inventer les textes des chansons qui ponctuent les chapitres et ancrent le récit dans un contexte criant de vérité. On est tout de suite en empathie avec ces femmes qui refusent d'abdiquer.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles il faut lire ce livre. D'abord parce qu'il rappelle un événement de notre histoire trop souvent méconnu voire ignoré (ces cinq mille femmes parquées au Vélodrome d'Hiver c'était 2 ans avant la tristement célèbre rafle...). Ensuite parce qu'il fait utilement écho à l'actualité, à la situation des millions de réfugiés à travers le monde, à la dramatique habitude de toujours stigmatiser certaines catégories de la population. On n'apprend pas assez de l'Histoire, malheureusement.

Diane Ducret a réalisé un travail remarquable de documentation qui lui a permis de s'imprégner de ses nombreuses lectures et de nourrir la trame romanesque sans jamais l'alourdir. On sort de cette lecture un peu plus instruit, avec peut-être l'envie d'être à la hauteur de celles qui ont traversé ces épreuves en refusant la mécanique de rejet et de stigmatisation que certains persistent à vouloir nous imposer. Il y a encore du travail.

Un grand merci à Babelio, Flammarion et Diane Ducret pour la rencontre passionnante organisée autour de ce texte. C'est un plaisir d'écouter l'auteur parler de la genèse de ce livre et du travail de documentation et de création inhérents. Cela donne envie de partir sur ses traces pour approfondir le sujet.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce livre avait été recommandé par Anne, ma bibliothécaire préférée, lors des " Mercredis du livre " de la bibliothèque.
J'avais hésité : oh, encore un livre sur la dernière guerre, j'en ai déjà tellement lu !
Il était sur le présentoir, je l'ai pris, plusieurs mois après.
Et je n'ai pas regretté.
Chaque jour de lecture apporte une pierre à ma culture.
Je ne connaissais pas l'existence du camp de Gurs, créé par les Français, sans aucune demande de la part des Allemands, au départ pour accueillir les réfugiés espagnols qui fuyaient Franco. A leur place, j'aurais fait pareil !
Mais quel accueil ont-ils reçu ! Merci Daladier.
C'est le gentil Général Héring, gouverneur militaire de Paris , qui, le 12 mai 1940 décrète que ( entre autres ) :
" Les femmes célibataires et mariées sans enfant doivent rejoindre le Vélodrome d'Hiver, le 15 mai 1940 dès lors qu'il s'agit de ressortissants allemands, sarrois, dantzikois et étrangers de nationalité indéterminée, mais d'origine allemande, résidant dans le département de la Seine. "
Ma question est : pourquoi ?
La leur est la même.
Ces "Indésirables " avaient fui , dans bien des cas, le totalitarisme, la barbarie.
Elles pensaient avoir trouvé refuge au sein de la Patrie des Droits de l'Homme. Quelle sinistre blague !
Les voilà donc enfermées, après maintes péripéties insupportables, sans savoir pourquoi et dans des conditions épouvantables.
C'est un camp où il n'y a pas de chambre à gaz, mais les morts naturelles sont nombreuses. Tant mieux, c'est toujours ça de moins à nourrir !
Mais malgré ces conditions, froid, soif, faim, vermine etc, il va falloir essayer de survivre et, surtout ne pas perdre espoir.
Et quoi de mieux que le rire pour défier la Mort, d'où la naissance d'un " Cabaret ".
J'ai un admiration sans borne pour ces femmes, déterminées, courageuses, solidaires.
L'auteur a bien su rendre hommage à ces êtres humains humiliés. Mais elle n'a pas oublié ceux qui les ont aidées dans la mesure de leur faibles moyens.
Ils s'agit là de personnages réels qui méritent une reconnaissance qu'a su leur rendre l'auteur :
Elsbeth Kasser, membre du Secours suisse, sur place de son plein gré, infirmière volontaire du camp et qui quémandait à manger aux alentours.
Commandant Davergne, chef du camp de Gurs qui a essayé de rendre leurs conditions de vie un peu moins dures, un peu, mais c'était déjà beaucoup, il risquait gros.
Elle rend également hommage, à travers ses poèmes, à Hannah Arendt, également internée dans ce camp avant [ de partir en déportation ] de réussir à s'enfuir. ( rectification apportée grâce à eaubanton )

Merci Anne, de m'avoir un peu " forcée " à lire ce livre. Je ne le regrette pas, même si j'en ai été bouleversée...


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Je remercie babelio et Flammarion pour l'envoi des épreuves non corrigées du dernier livre de Diane Ducret, jeune femme charmante et passionnante rencontrée lors de la soirée dédicace.
Avec ce roman, Diane Ducret rend hommage à toutes ces femmes qui furent enfermées au Vélodrome d'Hiver avant d'être internées dans le camp de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques, ( à l'origine un camp d'hommes, réfugiés Espagnols).
Des femmes jugées indésirables car soupçonnées de par leur origine allemande d'être une menace pour la France (la "cinquième colonne").
Les indésirables étaient des femmes célibataires et sans enfants.
Cet épisode de l'histoire de notre pays est méconnu, grâce à ce livre ces femmes exilées, réfugiées sortent de l'oubli.
L'auteur nous a parlé des recherches effectuées sur le camp de Gurs, la majorité des archives de 1940 ont été détruites par le commandant Alain Davergne (lisez le roman), de plus il ne reste que le cimetière du camp au milieu d'une immense forêt de pins.
Grâce aux lettres retrouvées, l'auteur a imaginé les deux personnages féminins principaux, que tout oppose: Eva, bourgeoise aryenne qui rejette les idées du national socialisme adoptées par son père et Lise, jeune femme juive, timide, qui a fui Berlin avec sa mère .
Ce livre reconstitue le quotidien de ces femmes dans le camp et leur combat, leur ardeur à rester des femmes belles et désirables malgré tout.
Je vous invite vivement à lire ce roman que j'ai vraiment aimé.
Encore un auteur à suivre !

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Que de découvertes à la lecture de ce roman !
Découverte d'une auteure dont j'ai apprécié le style précis, fouillé mais aussi l'histoire qu'elle met en scène avec le souci de la vérité historique et le respect des faits et des personnages.
Découverte d'une narration originale : l le récit est ponctué de chansons d'époque, de poèmes, de chansons composées par les prisonnières qui permettent de se "poser" car la lecture est parfois insoutenable !
Découverte d'un épisode dont j'ignorais totalement l'existence : je n'ai jamais entendu parler du camp de Gurs ! Il concerne d'abord des Espagnols qui fuient le franquisme mais surtout des femmes célibataires, mariées et sans enfants qui, par leur mariage, leur religion , leurs convictions sont considérées "indésirables" par l'Etat français. Elle sont d'abord parquées dans le tristement célèbre Vel'd Hiv avant de débarquer au camp.
Découverte de personnages réels dont j'aurais voulu entendre parler : le directeur du camp, l'infirmière, la poète qui ont marqué cette histoire par leur courage, leur loyauté, leur volonté d'aider ces prisonnières.
Découverte d'un aspect de la vie quotidienne dans ce camp : l'inactivité ! elle pèse aux prisonnières et les ronge petit à petit. Pour tromper leur angoisse, elles imaginent des activités, : elles se font belles, elles suivent des cours, elles montent même un cabaret !
Découverte de beaux portraits de femmes et d'hommes nés de l'imagination de l'auteure mais inspirés de personnages réels. Femmes courageuses, fortes, battantes. Grâce à ces qualités mais surtout à la solidarité qui les lie, elles surmontent la saleté, le froid, la faim, la maladie, le deuil et la bestialité de certains gardiens.
Découverte d'une histoire d'amitié. Très belle . Très profonde. Elle conduira Eva et Lise au bout de leur chemin. le dénouement de ce roman est exceptionnel, intense et m'a vraiment ébranlée !
A lire ! Absolument !
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J'aime découvrir les romans ayant eu lieu à cette période de l'Histoire, car en plus de participer de notre devoir de mémoire, ils nous rappellent qu'à travers l'horreur il existe également des moments de résistance, de grâce et de poésie.

Avec ce nouveau livre de Diane Ducret tout est au rendez-vous.

L'horreur : parce qu'elle nous parle des camps de concentration, mais des camps pas comme les autres. En réalité, il s'agit d'une période presque totalement inconnue de l'Histoire française et encore tabou aujourd'hui (pour preuve, il n'existe presque aucune archive y relative). Avant l'occupation allemande en France, le gouvernement avait donné l'ordre de rafler toutes les femmes célibataires sans enfant d'origine allemande ayant fui leur pays pour la France. La rafle eu lieu au Vel'd'hiv faisant un douloureux écho à l'autre tristement célèbre rafle ayant eu lieu plusieurs années plus tard. Toutes ces femmes furent alors envoyées dans un camp dans les Pyrénées à la frontière espagnole pour survivre dans des conditions de vie horribles tout en étant soumises aux accès de violence de certains de leurs geôliers.

La résistance : car Diane Ducret a basé son histoire sur des témoignages et donc sur des personnages ayant réellement existé. C'est le cas, entre autres, du directeur du camp Davergne et de l'infirmière surnommée « l'ange de Gurs ». Grâce à ces personnes profondément humaines qui ont su se rebeller contre l'horreur, il est possible d'entrevoir de la lumière parmi les ténèbres. On assiste également au fur et à mesure de l'histoire à une forme de résistance de la part de ces femmes allemandes qui parviennent à continuer d'avoir envie de vivre, de se faire belle, de rester femme, de se voir faire la cour par les prisonniers espagnols internés dans le camps voisin, de rire, de chanter, de s'aimer et d'enfanter.

Et c'est là qu'intervient la grâce : parce qu'au sein de ce camp où se croisent les personnages principaux d'Eva et de Lisa, mais également d'Hannah Arendt, les internés vont avoir l'audace de créer un cabaret où elles vont chanter, danser et jouer du théâtre comme une parenthèse enchantée. Cette poésie se retrouve par touche tout au long du livre, car les chapitres sont ponctués de paroles de chansons burlesque typiques des années 30-40. On se surprend même à sourire entre deux moments de pure émotion.

En bref : Une très belle découverte avec ce roman historique bien documenté. Toute une palette d'émotion est au rendez-vous. La fin se termine sur une note douce amère… et un sourire!
Lien : https://thecosmicsam.com
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Un peu d'histoire : Fin 1938, le gouvernement d'Édouard Daladier pour contenir l'afflux de Républicains et de membres des Brigades internationales fuyant la guerre civile en Espagne, vote une série de lois pour isoler ces étrangers «indésirables». Dans l'improvisation, sont alors érigés dans le sud de la France des camps de concentration destinés à contenir tous ces «indésirables».
Plus tard, le 15 mai 1940, est organisée dans Paris une rafle appelée celle des «femmes indésirables», toutes juives ou d'origine étrangère. Ces «femmes indésirables» ont toutes une particularité : celle de ne pas avoir d'enfant. Parmi elles se trouvent des ressortissantes allemandes qui ont fui le régime nazi.
Elles sont dès ce jour de mai 1940 plusieurs centaines à être arrêtées et retenues par les forces de police françaises dans un lieu qui deviendra tristement célèbres deux ans plus tard : le Vélodrome d'Hiver (Le Vel' d'Hiv'). Après plusieurs jours de détention, elles sont transportées par trains entiers vers le sud de la France et notamment vers le camp de Gurs, près d'Oloron Sainte-Marie, dans les Pyrénées. C'est dans ce camp qu'elles retrouveront les milliers de détenus fuyant la Guerre d'Espagne.

Parmi ces nombreuses femmes «indésirables» regroupées à Gurs, deux jeunes allemandes, Lise Malher et Eva Platz. La première est juive, la seconde est aryenne. Elles ont lié connaissance dès leur détention au Vel' d'Hiv'. Dès lors, elles ne se quittent plus et se retrouvent sous la lettre G baraque 25, les «coordonnées de leur naufrage».
Elles deviendront l'une pour l'autre bien plus que deux codétenues : deux vraies amies qui mêleront leur histoire, leurs désillusions, leurs espoirs, leurs envies.

La vie du camp, le hasard et la proximité avec les autres prisonniers, vont leur faire rencontrer des êtres à part: Suzanne la jeune française au caractère bien trempé, Sylta, l'ancienne couturière russe, la riche et sémillante Bianca Tarkow, la très dévouée infirmière suisse Elsbeth Kasser, le chef du camp Eric Davergne, les réfugiés espagnols Ernesto et Pedro jamais très loin, etc. Tous ces personnages vont chacun à leur niveau faire naître à l'intérieur du camp et entre eux comme des îlots d'espoir et d'entraide. D'amour aussi. C'est ainsi que naîtra le Cabaret bleu, le nom d'une mini-troupe (dont feront partie Lise et Eva) qui donnera des représentations de théâtre et de chansons toutes très appréciées dans le camp.

En écrivant ces lignes, je me rends compte combien j'ai été attaché à l'intrigue et aux personnages de ce roman de Diane Ducret. Conjuguer l'Histoire officielle et le genre romanesque sur un sujet aussi délicat que les camps de concentration en France durant la Seconde guerre mondiale était un pari risqué. Il a été réussi.

Grâce à une écriture élégante et généreuse, à un propos tout à fait crédible (l'auteur s'est appuyé sur d'anciens témoignages de prisonniers du camp de Gurs), Diane Ducret a fait des Indésirables un roman particulièrement attachant, une fable humaniste, un hommage saisissant à toutes les femmes qui dans leur coeur, dans leur chair et dans leurs convictions ont défendu une certaine idée de la liberté pour l'époque et pour leur pays durant la Seconde guerre mondiale.
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Diane Ducret prend comme point de départ la "rafle" du veld'hiv de mai 1940, pendant laquelle les femmes allemandes, citoyennes ressortissants d'un pays en guerre contre la France et potentielles traîtres furent arrêtées et internées de force . Les indésirables.

Elles seront des milliers à rejoindre ce camp construit pour "abriter" des républicains espagnols qui fuient la dictature franquiste. C'est parmi ces indésirables que l'auteure choisit les personnages principaux et nous fait pénétrer dans la vie de ce camp.

A travers les destins de Lise et d'Eva, nous plongeons dans un quotidien misérable et précaire, mais sans jamais tombé dans le sordide. Ces femmes n'acceptent pas la résignation, la destinée fatale. Partageant le camp avec des milliers d'hommes qui y sont depuis une année déjà, elles veulent entretenir l'espoir. Cet espoir va s'incarner autour d'un piano, de quelques chansons, d'un décor peint et de bancs pour accueillir du public. Incroyable ! Il s'agit bien d'un cabaret !

Avec l'aide compréhensive d'un commandant qui a foi en l'humain, elles vont apporter la substantifique vigueur qui permet de supporter l'insupportable, de vaincre l'isolement et la maltraitance, la faim et le froid.

Superbement écrit, émaillé de textes divers, chansons, poèmes, lettres, ce roman est beau. Il donne corps à des personnages attachants, dans des situations compliquées, et les liens qui les unissent sont profonds et sincères.

Une lecture qui non seulement met en lumière un épisode de l'histoire française de la seconde guerre mondiale peu connu mais qui se révèle être un roman qui touche le lecteur en pointant l'irréductible part d'humanité que chacun porte en soi et qu'on appelle la culture.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Avant cette lecture, je ne connaissais ni le camp de Gurs, ni le sort de celles que l'on a qualifiées d'"indésirables". Cette partie de l'Histoire de France était complètement passée à la trappe.

L'introduction de Diane Ducret, précise et documentée, a renforcé mon envie de poursuivre ma lecture. L'auteure présente les sources historiques sur lesquelles se base son récit. Les personnages s'inspirent pour la plupart de faits réels, bien que l'histoire ait été romancée.

Deux personnages principaux évoluent au fil de ce roman. Lise vient de Berlin. Juive, elle a fui l'Allemagne avec sa mère Frieda au moment de la montée de l'antisémitisme. Il y a également Eva, une pianiste munichoise, venue s'installer à Paris avant la guerre.

Les deux femmes se rencontrent au Vélodrome d'hiver au cours de ce qui sera la première rafle. En mai 1940, les femmes d'origine allemande qui résident en France et qui n'ont pas eu d'enfants sont emmenées au Vélodrome d'hiver alors situé dans le quinzième arrondissement de Paris.

L'auteure fait revivre certaines personnalités de l'histoire qui ont fait partie de cette rafle telles que Dita Parlo ou Hannah Arendt. On suit le convoi de ces femmes jusqu'au camp de Gurs où se trouvent déjà de nombreux espagnols, des membres des brigades internationales...

Malgré le quotidien difficile, des liens se créent entre les espagnols et les femmes détenues. Ces dernières parviennent à monter un petit cabaret au sein du camp où elles chantent, mettent en scène des pièces...En trame de fond, l'histoire de deux femmes qui appartient à la grande, la question de la maternité, les hommes et les femmes qui ont aidé ces femmes...

Parfois, l'écriture m'a semblée un peu trop romancée. Malgré tout j'ai été vraiment prise par ce récit. Des extraits de lettres et de poèmes viennent rythmer l'ensemble. J'ai beaucoup appris sur ces événements tragiques qui ont eu lieu bien avant la mise en place de la solution finale en 1942.
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Un bon moyen de découvrir une page de l'Histoire de France que je ne connaissais pas : l'enfermement dans des camps de prisonniers des femmes "indésirables", c'est-à-dire allemandes, autrichiennes, françaises mariées à un allemand.... Parmi elles des juives allemandes qui avaient fui la barbarie nazie (dont Hannah Arendt).
Bon roman, intéressant, à l'histoire prenante. Touchant.
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