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sur 188 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jean Dufaux, pour moi, c'est l'homme des sagas-fleuves historiques.
Il n'a pas fait que ça mais, dans mon esprit, Jean Dufaux c'est surtout Murena, les Complaintes des landes perdues et Les Voleurs d'Empire.
Bref, c'est sans surprise que j'ai trouvé son nom sur la couverture de cette saga de pirates.
Je ne sais pas par quel malice cette série est passée sous mon radar jusqu'à présent, étant particulièrement friande d'histoire et d'histoires se passant en mer.
Bref, je me retrouve, en quelques cases à l'abordage par l'équipage du Barracuda, sous les commandement de Blackdog et de son fils, d'un vaisseau espagnol. Très vite il est question de joyau maudit, de vente d'esclave, de promesses de vengeances et d'identité cachées et/ou mystérieuses.
Il est certain que ça fait beaucoup pour 56 pages...mais je comprends la volonté de placer très vites les bases d'une histoire qui, je l'espère, va se complexifier.
Le dessin de Jérémy Petiqueux est plaisant mais on sent la très nette influence de son maitre dans son art : Philippe Delaby.
Ce tome m'a mis en appétit...vite, la suite!
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Le visage qui apparaît en couverture n'est guère avenant, c'est le moins qu'on puisse dire.Tout balafré de cicatrices, de profondes rides, un bandeau couvrant l'oeil gauche. C'est un pirate, à n'en pas douter. Et cela me ramène en enfance. C'est aussi le cas de Jean Dufaux (le scénariste). Dans sa préface, il annonce : « On écrit pour saluer le gamin, l'enfant, l'adolescent qu'on laisse derrière soi. » Il rend hommage à tous ces films d'aventures qui ont bercé sa jeunesse et développé son imaginaire. Il mentionne notamment Errol Flynn auquel il réserve une place de choix puisqu'un de ses personnages porte son nom. Et moi aussi, je l'aimais beaucoup pendant ma période « cape et épées ». J'étais fascinée par « L'Île au trésor » (de Robert-Louis Stevenson) que j'ai lu et relu. Et, plus loin dans son texte, Dufaux l'évoque également. J'ai donc envie de tourner les pages de ce « Barracuda » en dépit du regard froid et bleu acier de Blackdog qui défie les téméraires.
Le Barracuda en question, c'est son navire qui éveille la panique chez ceux qui l'aperçoivent. Sa devise n'est-elle pas : « Pas de pitié. Pour personne. Jamais. » ?
Il apparaît dès les premières planches et entame un combat sanglant avec le galion espagnol qui transporte Dona Emilia Sanchez del Scuebo et sa fille. Comme ils l'ont annoncé, les pirates ne font pas de quartier, malgré la vaillance du capitaine de la Loya qui reste bientôt seul face aux assaillants assoiffés de sang. Pourtant, il ne sera pas tué, mais livré à la mer dans une barque. Cela vaut-il mieux ?
Quant aux belles dames, pour tenter de le préserver, elles déguisent Emilio, leur jeune domestique, en fille. C'est ainsi qu'il devient Emilia. Elles échappent à la mort, certes, mais leur sort en est-il plus enviable pour autant ? Elles représentent une marchandise de choix pour le marché des esclaves sur l'île de Puerto Blanco.
Le volume s'ouvre sur des dessins préparatoires de Jérémy. On comprend donc d'emblée le soin que le dessinateur a apporté à son travail. Les bateaux sont représentés jusque dans leurs moindres détails. Les scènes de batailles (on a envie de dire de carnage) sont vraiment cinématographiques. Les visages réalistes et très expressifs. Les trognes des assaillants contrastent avec les traits délicats de Dona Emilia et sa fille, ainsi que la beauté androgyne de leur serviteur. Chaque vignette constitue un petit tableau où tout est précis. Ainsi, les costumes sont magnifiques, les épisodes surprenants se succèdent : la consultation d'une sorcière aux yeux de serpent, un marché aux esclaves, la maison de Mister Flynn. Il règne une unité de couleurs alternant entre les teintes orangées chaudes et celles bleu-vert des passages de nuit.
A la fin, Blackdog part à la recherche d'un diamant fabuleux, mais maudit, et doit laisser son fils blessé sur l'île ce qui laisse présager une suite (l'histoire entière compte six volumes). Bien sûr, j'embarque vers le tome 2.
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Pas de pitié ! Pour personne ! Jamais !
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, complète en six tomes, tous réalisés par les mêmes créateurs. Il compte 52 planches, et la première parution date de 2010. La série est scénarisée par Jean Dufaux, dessinée et mise en couleurs par Jérémy Petiqueux. Cette série a fait l'objet d'une intégrale avec une introduction dans laquelle le scénariste raconte sa fascination pour les récits de piraterie, son amour des films comme L'aigle des mers, de M. Curtiz, le Cygne noir, de King, La flibustière des Antilles, de Jacques Tourneur, du Corsair rouge, de Siodmak, d'autres encore de Polanski, de Walsh, de Charles Laughton, pillard inquiétant, et d'autres. Il évoque comment la trilogie des films Pirates des Caraïbes a renouvelé le genre. Il mentionne L'île au trésor (1883) de Robert Louis Stevenson (1850-1894), l'adaptation qu'en ont fait Mathieu Lauffray & Xavier Dorison, sous le titre de Long John Silver.

À bord du navire espagnol, Emilio est allongé dans son lit, en train de rêvasser. Un rêve agréable lui occupait l'esprit. Tout allait bien. de jolies femmes lui souriaient, des coffres emplis d'or s'offraient à lui. À moins que ce ne fut le contraire. Et puis, non… Tout n'allait pas bien. Comme l'indiquait le son du canon, ils étaient attaqués. En haute mer, le navire a été surpris par le vaisseau pirate Barracuda, commandé par le capitaine Blackdog. le capitaine espagnol de la Loya l'a identifié : il comprend qu'ils sont perdus. Sur le pont du navire des pirates, Blackdog donne ses ordres. Son fils Raffy doit rester à ses côtés : pour un homme que son père tuera, le fils en tuera deux. Raffy acquiesce et ajoute qu'il aimerait que son père lui demande quelque chose de plus difficile. Blackdog s'adresse alors à son équipage : pas de quartier, excepté pour les femmes s'il y en a. Un pirate ronchonne : c'est toujours la même chose, les laiderons, les bossues, les avachies seront pour eux, et les autres… Celui à côté de lui ajoute qu'elles seront pour le marché des esclaves. Il n'y a pas de petits profits.

Dans le pont inférieur, l'ordre est donné d'ouvrir le feu : les canons tonnent et propulsent les boulets. Les pirates passent à l'abordage. Dans les cabines, Dona Emilia Sanchez del Scuebo, épouse d'un Grand d'Espagne, ordonne à Emilio, un jeune garçon serviteur, de revêtir des habits de femme pour éviter d'être tué. le frère Ogismond l'oblige à s'exécuter. Maria, la fille de Dona ajoute que ce sera un honneur pour lui de porter l'une de ses robes. Sur le pont supérieur, le combat fait rage : Blackdog manie son épée avec force faisant de nombreux morts, assistés par son fils Raffy qui massacre également allègrement. le calme finit par revenir : parmi les morts et les blessés, seul le capitaine de la Loya est encore debout, l'épée à la main. Raffy indique qu'il va s'occuper de lui en combat singulier. Dans les cabines, Dona Emilia Sanchez del Scuebo, sa fille Maria, le frère Ogismond et le jeune serviteur Emilio se demandent qui a gagné.

Dans l'introduction, le scénariste évoque lui-même la référence à laquelle tout auteur de récit de piraterie doit se mesurer : la série de films Pirates des Caraïbes. Bien sûr, en présentant les choses ainsi il se montre un peu filou. D'un côté, le lecteur ne va pas visionner un film ; de l'autre côté, il sait ainsi qu'il ne doit pas s'attendre à une surenchère sur ces oeuvres, puisque le scénariste lui indique qu'il ne joue pas dans la même cour. Il ajoute qu'il n'entretient aucune intention de concurrencer l'autre série de pirates du moment. Plutôt que de s'intéresser à ce que cette série n'est pas, le lecteur préfère découvrir ce qu'elle est. Un navire espagnol avec l'épouse d'un Grand d'Espagne, sa fille, un frère religieux, et un garçon à leur service. de l'autre côté : les méchants pirates qui pillent et qui tuent, avec à leur tête un affreux jojo au visage balafré, aux cheveux blancs et filasses, sans oublier l'obligatoire bandeau sur l'oeil et le chapeau. Il ne manque que la jambe de bois. Choisi et recommandé par Philppe Delaby (1961-2014), collaborateur du scénariste sur les séries Murena et La complainte des landes perdues, le dessinateur oeuvre dans un registre descriptif et réaliste, avec une belle capacité à représenter les conventions de genre attendues dans un récit de pirates. Blackdog est très réussi avec son long manteau noir mangé aux mites, son pantalon un peu bouffant comme des culottes, sa large ceinture, son ceinturon en bandoulière, son tricorne, son visage sévère qui ne s'anime que pendant qu'il massacre ses ennemis à l‘épée, sa peau blanche tirant vers les gris et sa barbe assortie à sa chevelure.

Le lecteur qui est venu pour un récit de pirates en a pour son argent en termes visuels. Il prend le temps d'admirer les robes de ces dames, le bel habit du capitaine de la Loya, de la gouverneure Jean Coupe-Droit, les tenues plus fatiguées et composites des pirates de l'île Puerto Blanco, sans oublier la robe d'Emilia. Il ralentit pour contempler le soin avec lequel sont représentés les deux navires, leur coque, leur voilure avec ses cordages, les mâts, le bastingage, le plancher du pont, les écoutilles et leur panneau, les sabords et leur système d'ouverture, le gouvernail, les cabines et leur aménagement, une barque, une passerelle pour descendre à terre. Il descend avec Blackdog sur le pont inférieur du navire espagnol et remarque l'ouverture béante laissée par un boulet qui a brisé la base du mât. Il termine sa lecture avec une très belle image du Barracuda qui a repris la mer alors que la pluie le cingle dans la nuit. le séjour à terre s'avère tout aussi touristique et conforme aux conventions du genre : de belles demeures (Mais qui est venu les construire dans cette île perdue ?) qui auraient bien besoin de maintenance et de rénovation, une place publique avec son estrade couverte pour la vente aux esclaves, des ruelles sales véritables coupe-gorge surtout la nuit, le grand manoir de Mister Flynn lui aussi mis à mal par les assauts du temps et l'absence d'entretien, des maisons en bois pour les simples marins, et parfois de simples abris faits de toiles tendues. Jérémy Petiqueux sait donner corps à ces éléments de genre, en leur insufflant de la personnalité.

C'est parti pour des moments de bravoure qui doivent eux aussi respecter les règles du genre et répondre à l'horizon d'attente du lecteur, tout en faisant preuve d'originalité. L'assaut sur le navire espagnol se déroule conformément au schéma classique, avec une belle case pour le combat à l'arme blanche, du sang et des grimaces du fait d'attaques sauvages, sans élégance. En scénariste aguerri, Jean Dufaux sait distiller progressivement les informations nécessaires à présenter les personnages, leur situation, et à initier son intrigue. Planche quatorze, le lecteur découvre que le gouverneur de l'île Puerto Blanco est une femme : pourquoi pas. Planches dix-neuf à vingt-trois, c'est la vente aux esclaves, le soir en place publique à la lumière des torches. La pauvre dame Dona Emilia Sanchez del Scuebo se retrouve partiellement dénudée de force. Maria choisit de reprendre l'ascendant en se dénudant elle-même, privant les badauds du sadisme de forcer une femme. Un moment d'une forte intensité troublante car le lecteur ne peut pas se réjouir de son infortune et l'admire pour sa hardiesse et sa force de caractère. Planches vingt-six à trente-quatre : ambiguïté et trouble. Pirates sadiques et sanguinaires, violences faites aux femmes, promesse d'un trésor extraordinaire (une pierre précieuse appelée Kashar), île servant de repaire à une organisation de pirates : le compte est bon.

Et puis vient le cas de Emilio. Celui-ci s'est déguisée en femme pour ne pas être passé par le fil de l'épée, et la ruse a fonctionné. Il a évité d'être découvert lors de la vente aux esclaves grâce à l'intervention fort opportune d'un acheteur fortuné providentiel. Mais le temps est venu pour lui de fuir à la faveur de la nuit et de l'orage, avant d'être démasqué. Par la force des choses, il ne peut que prendre la poudre d'escampette toujours travesti en femme, dans une belle robe bleue. Or le voilà pris en chasse par une meute de chiens affamés, puis considéré comme une jeune femme, un objet du désir à la merci de trois individus louches autour d'un braséro, l'un d'eux indiquant que Bâbord comme tribord, il faut que ça tangue, un double sens salace et sadique. Finalement Emilio/Emilia parvient à retourner dans la demeure de Mister Flynn, et se couche nu après s'être débarrassé de ses vêtements trempés. Mais Mister Flynn entre dans la pièce et s'approche du lit, alors qu'il fait semblant de dormir. Les dessins montrent un jeune adolescent, peut-être même prépubère, aux traits fins, très troublant dans cette belle robe, et en face le désir des hommes qui s'exprime sous forme pulsion bestiale, comme des prédateurs sûrs de maîtriser une proie faible. Mais voilà, ils se fourvoient sur sa nature, ce qui rend ces séquences ambigües, malsaines, ce qui par ricochet rend toute son horreur aux violences faites aux femmes.

Par la suite, les auteurs jouent également avec la silhouette quelque peu androgyne de Maria, au point qu'elle puisse se confondre avec celle de Emilio quand il porte la robe, si ce n'est pour la couleur de cheveux. Ils troublent à nouveau la question du genre, Maria ne pouvant se soustraire à la concupiscence de Ferrango, mais sans pour autant adopter un comportement de victime. le lecteur serait même tenté de reconnaître dans son attitude, un comportement plutôt de nature masculine dans la forme que prend la manifestation et l'expression de sa haine, avec une force de caractère qui fait peur. Ils donnent ainsi une personnalité propre à leur récit de pirates, qui a fait preuve de son originalité dans ce premier tome. À la dernière page, le lecteur constate qu'il s'agit de la fin du premier chapitre, une lecture qui ne se suffit pas à elle-même, tout en étant plus qu'une simple mise en place ou une introduction d'exposition.

Un récit de pirates de plus ? Il est vrai que le lecteur peut nourrir quelques a priori car les conventions du genre sont bien balisées et fort contraignantes, ne permettant pas beaucoup de s'éloigner de sentiers déjà bien balisés. Première bonne surprise : le dessinateur s'est investi dans des dessins descriptifs précis et minutieux, avec une mise en couleurs séduisante qui les nourrit bien. Deuxième surprise, le scénariste ne tarde pas à introduire de l'ambigüité en jouant avec élégance sur l'identité sexuelle d'un personnage, élément totalement inattendu. Arrivé à a dernière page, il tarde au lecteur de retrouver les trois jeunes gens restés à terre sur l'île des pirates, et de savoir si Blackdog trouvera le diamant Kashar.
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Un diamant gros comme le vice.
Raffy, désireux de briller aux yeux de son père, Blackdog, capitaine du Barracuda, bateau pirate craint des navires marchands de toutes nationalités, défie à l'épée le capitaine de la Loya, ultime survivant d'un abordage barbare. le jeune homme, fier et fougueux, ne peut rivaliser avec un homme aguerri, maître d'armes autant que de lui-même. En épargnant Raffy, il sauve sa vie et embarque seul dans une chaloupe. Raffy, mortifié d'avoir failli, voue une haine inextinguible à de la Loya. La noble Doña Emilia Sanchez del Scubo, sa fille Maria et leur jeune valet Emilio, déguisé en femme pour sauver ses abattis, évitent l'avilissement et la mort afin d'être présentés intacts au marché des esclaves sur l'île des pirates de Puerto Blanco. Leur calvaire ne fait que débuter. Blackdog se désintéresse des tractations dans l'île. Son idée fixe est d'appareiller au plus vite pour l'île de la Tête qui parle où se trouverait le plus gros diamant au monde, la pierre maudite du Kashar.
Prolifique et talentueux scénariste belge, Jean Dufaux multiplie les genres et les séries, travaillant avec des dessinateurs remarquables (Delaby, Rosiński, Marini, etc.). Pour sa série en six volumes sur la piraterie, Barracuda, il fait appel à Jérémy Petiqueux, déjà coloriste de la série Murena due à la main magistrale de Philippe Delaby. Jérémy fait ses armes et si les visages conservent encore quelques raideurs et imperfections dues à une main encore adolescente, elle prendra de l'assurance rapidement par la suite, la force expressive des visages est étonnante. La profusion des détails, la qualité des décors, les ambiances colorées associés à une histoire adulte, violente et cruelle enrichissent une aventure qui invite à être suivie.
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Barracuda essaye à la manière de Pirates des Caraïbes de renouveller le genre de la bd sur la piraterie en ancrant le récit sur la terre ferme. Je dois bien avouer que c'est presque un pari réussi. le dessinateur Jérémy a été à bonne école et le style de Philippe Delaby se ressent nettement. Comme c'est l'un de mes dessinateurs préférés, je ne vais pas me plaindre, au contraire !

Ce premier tome semble tenir ses promesses à quelques exceptions près. Par exemple, je me sens juste un peu perdu sur le fait qu'en récupérant la carte, le capitaine des pirates laisse sur l'île de Puerto Blanco les seules personnes qui auraient été capables de lui indiquer l'emplacement exact de la tombe et donc du trésor. Est-ce là une incohérence du scénario ? Seule la suite nous le révèlera.

L'histoire semble se concentrer sur trois enfants dont on va suivre leur destin tragique comme l'est le ton de ce récit. J'aime les histoires de pirates. Et là, nous avons une véritable aventure de piraterie qui utilise tous les codes du genre en allant un peu plus loin que d'ordinaire. A suivre par conséquent !
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C'est la devise des pirates du Barracuda, un navire commandé par l'impitoyable capitaine Blackdog, qui a pris en chasse un vaisseau espagnol. Après un combat aussi rapide qu'inégal, les quelques passagers qui semblent valoir plus vivants que morts, sont capturés afin d'être vendus aux enchères comme esclaves. Dans les cabines du galion arraisonné, Dona Emilia Sanchez del Scuebo, une veuve issue de la noblesse, sa fille Maria et un jeune garçon qui doit son salut à un déguisement de fille, échappent ainsi momentanément à la mort pour être vendues au plus offrant. Alors qu'un avenir bien sombre se dessine pour les trois rescapées, le capitaine reprend la mer à la recherche du plus gros diamant du monde, celui du Kashar, dont la légende dit qu'il est maudit…

Les récits de piraterie ayant le vent en poupe au sein du neuvième art, c'est à présent le premier tome d'une trilogie signée Jean Dufaux au scénario et Jérémy (Petiqueux) au dessin, qui prend d'assaut les vitrines des librairies spécialisées.

Même si le récit débute par un abordage en bonne et due forme et que les héros finissent par se lancer à la poursuite d'un fabuleux trésor, l'aventure se déroule majoritairement sur la terre ferme et invite à suivre le destin de trois adolescents, retenus sur l'île de Puerto Blanco. Les auteurs tournent donc le dos à la mer et invitent le lecteur sur une île aux paysages paradisiaques, infestée de pirates sans foi ni loi. Malgré une approche plus terrestre, les canons du genre tournent tout de même à plein régime et les amateurs de flibusterie ne ressortiront pas déçus : chasse au trésor, passes d'arme, bataille navale, beuveries, boucaniers aux faciès marqués et femmes au caractère bien trempé sont bel et bien au rendez-vous.

Porté par une narration experte et voguant à un rythme soutenu, ce premier volet peut également s'appuyer sur des personnages bien campés. Outre Blackdog, dont le visage balafré orne cette superbe couverture, l'intrigue s'intéresse surtout aux destinées de Raffy, le fils revanchard et fougueux du capitaine, Maria, dont la force de caractère n'a d'égal que sa beauté, et Emilio, dont la dualité et l'ambigüité ne manquent pas d'intérêt.

Après s'être fait un nom en tant que coloriste de Philippe Delaby sur les séries « Murena » et « Les complaintes des Landes Perdues », Jérémy cherche à se faire un prénom en tant que dessinateur. Au côté d'un scénariste déjà bien ancré dans le milieu, le jeune talent fait preuve d'une maturité surprenante lors de ce premier solo graphique. Dans un style réaliste clairement influencé par son mentor, il propose un dessin de grande qualité, des décors soignés et des personnages d'une expressivité étonnante et confirme au passage son savoir-faire au niveau de la colorisation.

Amateurs d'histoires de pirates ; « Barracuda » s'avère être une raison supplémentaire pour passer à l'abordage de votre librairie favorite !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Dès la couverture, cet unique oeil bleu qui se cache entre deux balafres vous scrute, vous jauge. Un pirate, son équipage, une prise, un butin et des prisonniers. La suite se monnaye sur une ile de forbans où les plus belles femmes sont vendues aux enchères, qui s'affolent. Mais pas vraiment de lois ici, il faut sauver sa peau avant tout...
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"Pas de pitié ! Pour personne… jamais !"

Cette devise c'est moins drôle que ♫ Hop là ho ! une bouteille de rhum ♪ ou que ♫ Yo ho sur l'heure Hissons nos couleurs. Hissez ho, l'âme des pirates Jamais ne mourra. ♪

Blackdog, commandant du Barracuda n'est pas le Jack Sparow du Black Pearl et quand il attaque un vaisseau espagnol, le combat est inégal et c'est pas de quartier, sauf pour les personnes que l'on pourrait vendre comme esclaves.

Dona Emilia Sanchez del Scuebo, une veuve issue de la noblesse, sa fille Maria (très jolie) et un jeune garçon qui ne doit son salut qu'à un travestissement féminin, échappent ainsi momentanément à la mort pour être vendues au plus offrant sur l'île de Puerto Blanco.

Ok, c'est pas marrant, parfois on se dit qu'il faudrait mieux mourir sur l'heure.

Oui mais… Qui dit que ces personnes ne vont pas tirer leur épingle du jeu ou du moins, certains d'entre elles… Même si l'une d'entre elle a des bijoux de famille entre les jambes et que c'est un jeune mec et pas une gonzesse… Suspense !

Les histoires de pirates, j'adore, c'est un peu comme les westerns, je redresse la tête et je frétille de la queue comme un chien devant un os à moelle.

Je rassure tous ceux et toutes celles qui n'auraient pas le pied marin, pas besoin de hisser la grande voile ou de monter au mât de misaine pour apprécier ce récit qui se déroule majoritairement à terre et où les jeux de pouvoirs vont s'exercer.

Le récit va se concentrer sur la belle Maria à la croupe incendiaire, sur Raffy le fils de Blackdog et sur Emolio, le jeune noble travestit. Croyez-moi, avec eux, on ne risque pas de s'ennuyer !

Ajoutons à un scénario qui balance du bon côté, des dessins réalistes, des endroits paradisiaques, des personnages bien campés, fouillés, cachant bien leur personnalité, des complots, des sales gueules, de la violence,…

Et la recherche du plus gros diamant du monde : le Youkounkoun ! Ah, pardon, on me signale dans l'oreillette que je me suis trompée et que le gros diamant qui vaut des pépètes, c'est celui du Kashar, dont la légende dit qu'il est maudit…

Des abordages, des pirates, du rhum, des femmes et de la bière nom de Dieu (♪), de la flibusterie, des trésors, un diamant à trouver, un rythme soutenu, pas de temps mort, anybref, je vous garantis que les amateurs de flibusterie, piraterie et autre ne ressortiront pas déçus.

Moi, après cet album, j'ai directement été à l'abordage du suivant parce que j'ai plus d'appétit, qu'un Barracuda, Barracuda ♫

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tout était pourtant réuni pour une belle rencontre.
L'univers de la piraterie m'intéresse depuis longtemps. le travail de Jean Dufaux est de qualité et l'une de ses séries (complaintes...) est fondamentale pour moi. Je ne connaissais pas le dessinateur mais son talent est certain. Les personnages sont intéressants et multiples.
Et malgré tout cela, la mayonnaise n'a pas complètement prise. Ni à la première lecture, ni à la suivante quelques années plus tard...
Difficile à trouver une raison évidente.
Après réflexion, je pense que c'est le dessin qui m'a gêné : trop propre, trop figé… Les attitudes des personnages sonnent un peu faux. Au fil des pages, l'histoire se concentre de plus en plus sur les rapports amoureux entre eux, au détriment du reste. C'est dommage.
La référence restera donc pour moi « long john silver ».
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Dessins magnifiques de finesse et précision, sublimes couleurs rappelant l'époque de Botticelli avec la naissance de Vénus. Une courte histoire de corsaires plaisante surtout par ses planches. Qui se complète par un beau carnet de croquis et dessins.
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