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sur 129 notes
Marseille, de nos jours. Trois lycéens ont un devoir d'histoire à rendre sur les camps de concentration. Tandis que l'un propose d'aller sur internet, Alex, lui, a une meilleure idée : rendre visite à son arrière-grand-père, Andreas, qui y a survécu. Et ce, même s'il ne connaît pas beaucoup son passé. le jeune homme prévient aussitôt ses amis : le vieil homme est froid et acariâtre. Et de ce fait, l'accueil est plutôt glacial. Mais dès que les trois lycéens commencent à lui poser des questions, le passé ressurgit...
Berlin, décembre 1932. Dessinateur publicitaire dans une grande entreprise, Andreas est un jeune homme à qui tout sourit. Son patron vante son travail et il est entouré d'une joyeuse bande d'amis, tous homosexuels, avec qui il aime échanger autour d'un bon verre. Outre les blagues et les conquêtes de chacun, il y est aussi question de politique, notamment de la montée en puissance du parti nazi d'Hitler et du sort réservé aux Juifs. Aucune crainte à avoir : aucun d'eux n'est Juif. Lorsqu'un ami communiste s'inquiète du sort qui pourrait être réservé aux homosexuels, là encore, Andreas et ses amis ne semblent pas s'en effrayer car Röhm, à la tête des SA, n'est-il pas lui aussi homo ? Une mise en garde que cette bande d'amis aurait dû prendre au sérieux...

Certes, il y a eu la Shoah, mais quid du sort des invertis, autrement dit les homosexuels, dans les livres d'histoire ? Des homosexuels considérés pendant des années comme des criminels, des malades qu'il fallait soigner, et qui se sont retrouvés eux aussi persécutés, enfermés dans des camps de concentration et exécutés, et cela même avant les Juifs. Des camps qu'ils avaient, pour certains, construits. Dans cet album, Michel Dufranne nous offre un pan de l'histoire méconnu et passionnant. L'on suit Andreas, insouciant et plein de vie, depuis ses années brunes et festives à aujourd'hui en passant par ses années noires où il fut enfermé et torturé et ses années de larmes. Aujourd'hui devenu un vieil homme aigri et amer, il porte toujours en lui les souffrances et les stigmates de ces années. Un récit poignant, révoltant et riche, traité avec une grande justesse. Graphiquement, le trait élégant et réaliste de Milorad Vicanović-Maza sied parfaitement à ces ambiances, festives au début puis beaucoup plus sombres. Les couleurs éclatantes du présent s'éclipsent pour laisser place à un lavis monochrome, seul le rose du triangle jaillissant.

À noter qu'il aura fallu attendre 1994 en Allemagne pour que l'article qui pénalisait l'homosexualité soit aboli (1982 pour la France).
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Un groupe de lycéens doit rendre un devoir sur les camps de concentration. L'un d'eux décide d'interroger son arrière-grand-père, rescapé de la Shoah. Il s'appelle Andreas Müller : c'est un vieil homme dur, maniaque et un peu agressif. Il accepte toutefois de raconter son histoire. Il ouvre son récit sur le réveillon de l'année 1932 qu'il a fêté avec ses amis. de beaux Allemands, comme lui. Heureux et insouciants, comme lui. Homosexuels, comme lui. En 1933, les élections propulsent le NSDAP à la tête du pays et un Autrichien du nom d'Adolph Hitler devient chancelier de la république de Weimar. Mais les jeunes homosexuels n'ont pas peur : Röhm, à la tête des SA, n'est-il pas un homosexuel déclaré ? Et Andreas n'a-t-il pas un jeune amant membre du NSDAP ? « Tu ne résistes vraiment pas au charme de l'uniforme ?! / Que veux-tu, on ne change pas ses fantasmes si facilement. » (p. 33) Tristement ironique, n'est-ce pas ?

Alors oui, c'est vrai que les lois se durcissent, mais ça ne concerne que les Juifs. Andreas et ses amis sont Allemands, de bons Allemands : qu'auraient-ils à craindre de leur pays ? « Personnellement, les Juifs, je ne les aime pas. Cette discrimination, c'est peut-être un bien pour la nation, peut-être pas. Mais quoi qu'il en soit, je ne me battrai pas pour eux. Trop d'Allemands, de vrais Allemands, souffrent et ces injustices-là doivent être réparées. » (p. 37) Homosexuels et Juifs dans le même panier ? Certainement pas ! Et pourtant, le Code pénal allemand n'est toujours pas amendé et le paragraphe 175 est toujours en vigueur. Cet article de loi considère l'homosexualité comme un crime. Andreas et ses amis sentent le vent tourner et certains envisagent de quitter Berlin, voire de quitter l'Allemagne. Hélas, il y a toujours des optimistes qui refusent de croire à la dérive du régime et Andreas est de ceux-là.

Romantique et souvent amoureux, Andreas ne peut concevoir qu'il est un criminel. le régime se charge de lui prouver le contraire, et ce bien avant le début de la Seconde Guerre mondiale puisqu'Andreas est arrêté et envoyé dans les premiers camps de concentration en 1937. le chapitre consacré à la période de la guerre est très court. Sur ce sujet, tout a déjà été dit et il est impossible de dire si les Juifs ont souffert davantage que les homosexuels. Ils ont tous souffert, c'est tout et c'est trop. La montée de la haine prend toute la place et on sait bien ce qui a suivi. Hélas, l'après-guerre ne met aucun terme aux souffrances des prisonniers homosexuels. « Vous comprendrez que l'indemnisation est prévue pour les vraies victimes. Pas pour les criminels relevant du droit commun !! » (p. 126)

Une fois cette lecture achevée, des questions subsistent : peut-on faire de l'emprisonnement des homosexuels le sujet d'un devoir scolaire ? Trois ou quatre générations plus tard, les jeunes sont-ils armés pour appréhender ce sujet qui semble se perdre dans la mémoire collective ? « Et qu'on ne me parle plus de souvenirs ou d'hommages. Nous sommes déjà rangés parmi les oubliés de l'histoire. » (p. 139) Enfin, faut-il souscrire sans réserve au devoir de mémoire ou respecter le droit à l'oubli des victimes ? Hélas (oui, c'est le troisième…), quand je vois que casser du pédé reste un sport en vogue en 2013, je me dis que l'on peut vraiment s'interroger sur la prétendue portée des leçons du passé ? Certains ont la mémoire courte, à moins que ce soit la haine de se souvenir qui les habite.

Outre la sublime gravité de son sujet, ce roman graphique est un bel objet, imprimé sur un papier épais et noble. Les dessins sont très fins et les pages foisonnent de détails architecturaux et corporels. Tout le récit d'Andreas est représenté en couleur sépia qui se dégrade peu à peu vers le gris. Ce sépia est le même que celui des vieilles photos, mais ce souvenir, malgré les années, ne prendra jamais de patine douce et nostalgique, il restera à l'état d'horreur brute. Certaines pleines pages ont la force terrible des images d'archives. Et des années brunes aux années noires, la seule touche de couleur est un triangle d'un odieux rose.

Vous l'aurez compris, cette histoire m'a vraiment émue, mais aussi révoltée. Un grand bravo aux éditions Quadrants qui ont publié un très beau livre.
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Trois adolescents ont un devoir d'histoire à faire sur les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Un sujet des plus rasoirs à leur goût et dont ils se seraient bien passé. Mais puisqu'ils ont tout de même envie de briller et d'être les meilleurs, ils ont tout à coup une idée de génie : plutôt que d'aller pomper tout et n'importe quoi sur Wikipédia (comme tous leurs autres camarades), ils vont allé interrogé l'arrière-grand-père de l'un d'entre eux qui se trouve être un rescapé des camps.
Seulement cette super idée ne va pas être de tout repos, car ce vieil homme acariâtre n'a jamais parlé de son expérience dans les camps.

Lorsque les adolescents commencent à le questionner, Andreas Müller replonge dans ses souvenirs de jeune homme à Berlin… Il se revoit dans un premier temps, complètement insouciant, ne pensant qu'à ses fêtes, ses amis et ses amants. Mais le régime nazi fini par montrer ses dents et dans la série de promulgation des lois discriminatoires, le tour des homosexuels - déjà considérés comme des pestiférés par la Weimar (depuis 1794 en fait!) - arrive très vite. Et Andreas Müller est incarcéré, (brièvement) relâché puis déporté.

En dehors du sujet, assez peu traité dans la littérature concentrationnaire, ce qui m'a attiré, c'est le graphisme très précis, presque vinage de cette bande dessinée. Les pages de souvenirs sont organisées en fonctions de couleurs, pour faire écho à la couleur des triangles des déportés (rose dans le cas de ce personnage principal). C'est un lieu commun, et presque une citation de dire que le régime nazi et la Gestapo ont fait preuve de sadisme et de cruauté, mais à chaque fois, ça choque tout de même les lecteurs du 21ème siècle que nous sommes, élevés à la tolérance et aux luttes anti discriminations en tout genre. Ce que j'ai trouvé révoltant dans cette histoire, c'est le rejet et la violence envers ces personnes, avec une loi qui les désigne comme des criminels et ne les reconnaît pas comme victime après la guerre. Pire encore, j'ignorais qu'il avait fallu attendre 1982 pour que l'article qui pénalisait 'homosexualité (en France) soit abrogé ! Certes, il aura fallu 12ans de plus à l'Allemagne, mais ça n'est pas réconfortant. Et ces images qui montrent des manifestations d'anciens "triangles roses" huée par la populace qui hurle au scandale car "ces gens-là" salissent la mémoire de leurs proches qui sont morts dans dans les camps "et eux ils c'était pas des sales pédés !".

Et on pourrait rajouter à la chronologie : en 2013, la France envient la risée de l'Europe avec ses Manifs pour Tous. …

Donc, on peut se demander maintenant : quand finira-t-on enfin de se mêlé des "moeurs" des gens et de jouer les Sainte-Mère Morale contre des pratiques qui étaient acceptées sans problème dans l'Antiquité ????
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Une BD nécessaire. Une lecture éprouvante sur un sujet difficile. L'enfermement en camp de travail de milliers de gais et lesbiennes, sous prétexte du paragraphe 175. de milliers de vies brisées... Inhumain. Insoutenable. J'ai mal à mon humanité chaque fois que je lis sur ce sujet... Mais je ne peux m'en empêcher, parce que j'ai envie de me souvenir pour toujours à quel point l'Homme a pu se déshumaniser en cette période sombre de l'histoire. Une BD pour se rappeler où il ne faut plus jamais aller. Les dessins sont percutants, sobres... Et j'ai aimé le fait que les auteurs n'ont pris que quelques pages pour nous montrer l'horreur des camps... S'attardant surtout sur le avant et le après. Une lecture éprouvante, mais nécessaire.
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Pour un exposé sur les camps de concentration, un groupe de jeunes va voir le grand père de l'un d'entre eux. On se demande pourquoi, étant Allemand, le grand père a pu être envoyé là-bas. Au moment de parler des camps, il se souvient avec douleur de sa jeunesse et de ce qui l'a entraîné dans ces lieux d'horreur.
On a peu entendu parler de l'homosexualité pendant la seconde guerre mondiale, et à quel point les homosexuels avaient été traqués, au même titre que les juifs ou les tziganes. Cette bd replace bien le contexte et nous apporte en plus, à nous français, une vision de la guerre du côté des allemands. Comme quoi ces gens normaux, dont certains homosexuels, ont voté Hitler sans savoir que ce régime allait les conduire à la mort.
Bd noire, écrite dans un langage familier, elle est une bonne approche pour la jeunesse de la question de l'homosexualité en général. Pour se souvenir, et pour transmettre.
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Voici une BD très intéressante, très touchante et qui constitue, je pense, un excellent ouvrage pour le devoir de mémoire.
Cet ouvrage présente un cheminement que j'ai trouvé très intéressant et très juste. Il n'y a pas de fausse modestie ni de faux semblants, les jeunes Allemands que nous suivons sont, au départ, très insouciants des choses qui se passent dans leur pays et trouvent normal, par exemple, que les Juifs soient démis de leurs titres ou de leurs propriétés.
Lorsque la prise de conscience se fait, il est trop tard pour la plupart d'entre eux.
La partie du récit consacrée aux camps est très dure et révoltante mais je dois avouer que j'ai particulièrement été choquée par l'après-guerre et par le peu de considérations que l'on a accordée aux anciens porteurs du triangle rose, et ce jusqu'il y a peu, c'est à dire beaucoup trop tard.

Une BD édifiante servie par un très bon dessin auquel je reproche juste le fait que certains personnages se ressemblent fort et on a parfois un peu du mal à les individualiser. La mise en couleurs est intelligente également et répond à une division de la narration : les scènes contemporaines sont polychromes, les scènes d'avant guerre, qualifiées d'années brunes, sont en sépia, les années de guerre et d'après-guerre, sous le vocable d'années noires et d'années de larmes, sont traitées dans un camaïeu de gris et de noirs.

A lire, pour savoir et ne pas oublier.
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Triangle rose ? était le symbole nazi utilisé pour marquer les homosexuels masculins. Ils seront les premiers, dès 1935, à subir l'univers concentrationnaire. Leur taux de mortalité sera l'un des plus élevés. Voilà ce que l'on apprend, en même temps que trois jeunes, lors d'un devoir à rendre. L'un des trois lycéens a décidé de rendre visite à son arrière grand-père qui va nous raconter comment, lui talentueux dessinateur de publicités et allemand, sa vie va basculer à cause de son homosexualité. Les dessins sont fournis, seulement colorés pour le temps présent, les autres en sépia. Dommage l'effort à faire, au vu des physiques qui se ressemblent. Texte parfois cru.
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Un groupe de lycéens doit rendre un devoir d'histoire sur la Seconde Guerre Mondiale. Ils vont alors interroger Andreas, le grand-père de l'un d'entre eux, qui est connu pour "avoir fait les camps". Pour la première fois, Andreas se livre enfin et raconte le sort qui était réservé aux homosexuels durant cette époque.
Une BD assez noire où les auteurs se sont bien documentés sur le sujet et vont ainsi à l'essentiel. Ils dépeignent avec réalisme cette atmosphère de malaise et de violence, tout en la suggérant avec des couleurs qui s'assombrissent de plus en plus au fil des pages.
La conclusion du livre est là pour nous rappeler que la loi répressive à l'égard des homosexuels (le code 175) n'a été abrogé qu'en 1982 et qu'il reste, encore aujourd'hui, des efforts à faire afin de changer les mentalités.
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Un groupe de lycéens chargé de faire un exposé sur les camps de concentration rend visite à l'arrière-grand-père de l'un deux. Andreas, le vieil homme, est réputé acariâtre. Les pages suivantes nous ramènent à l'époque de sa jeunesse, dans les années 30. Ce jeune Allemand vit à Berlin et se réunit régulièrement dans les cafés en vogue de la capitale avec son groupe d'amis ou ex-amants. Leurs conversations font ressortir les préoccupations de l'époque, entre propos antisémites, pro-hitlériens et paroles avisées ce ceux qui voient le vent tourner en leur défaveur. 1933 : Hitler arrive au pouvoir et du jour au lendemain la menace se fait plus présente. Rapidement le groupe éclate. Malgré la proposition de son ami d'émigrer avec lui, Andreas reste à Berlin, cherchant à se convaincre qu'il ne court aucun risque. Mais rapidement il est arrêté. Après un séjour en prison, il connaît les camps. Malgré cette plongée dans l'horreur, Andreas survit, retourne à Berlin où il retrouve sa vieille mère et Angela, une amie homosexuelle. La guerre est finie mais les mentalités n'ont pas changé, et les rescapés des camps s'attaquent violemment aux rescapés homosexuels qu'ils traitent de fausses victimes. Andreas et Angela comprennent alors que les mentalités n'ont pas changé. Tous deux peuvent se comprendre, ils décident d'affronter l'avenir ensemble, en émigrant en France...

Coup de coeur pour ce récit poignant qui vise à rappeler que la mémoire de l'Histoire a fait le tri en laissant de côté les victimes homosexuelles des camps de concentration. Les dessins noir et blanc et sépia nous plongent dans l'ambiance des années 30-40. le personnage d'Andreas est attachant, et l'histoire bien menée, avec un aspect bien documenté, portée par une fiction maîtrisée. On regrette seulement que l'ouvrage se referme sur l'incompréhension des jeunes qui sont passés à côté du récit du vieil homme. En tout cas, nous, lecteurs, ne restons pas insensibles. A lire !
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Pour rédiger un devoir sur les camps durant la seconde guerre mondiale, un adolescent va interroger son revêche arrière-grand-père. Il apprend que celui-ci vivait à Berlin et a été persécuté puis interné pour homosexualité.
Le contraste est grand entre le Berlin ouvert, libre, tolérant, festif et cosmopolite du début des années 1930 et celui qui suit l'arrivée des nazis. Au nom de la race, de la nécessité de se reproduire, les homosexuels (insouciants et inconscients de ce qui les attend dans le cas de la jeunesse dorée) sont poursuivis. Les nazis tentent de les rééduquer puis persécutent et internent ceux qui refusent le mariage et la vie rangée.
A la Libération, ils ne bénéficient pas de la reconnaissance accordée aux autres déportés.
Le vieillard a gardé de ces persécutions et de cette injustice rancoeur, acrimonie et caractère acariatre.
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