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Ils sont l'adolescence. Cet âge de toutes les inconsciences.

Ils sont des enfants qui grandissent. Ils sont « les indifférents ». Arrogants, et insolents, comme on peut l'être à 17 ans. Surtout lorsqu'on est bien né.
Pourtant leur histoire va vous emporter.

Comme ce jour là, sur la plage …

Dés le départ, le lecteur sait qu'un drame est arrivé. Mais il ne saura qu'à la toute fin la nature exacte des événements. Tout juste si le lecteur comprend que l'indifférence tue …

Alors, tout va aller crescendo, on fait connaissance avec cette bande de jeunes « bourges » qui vient d'inclure en son sein Justine, issue d'un milieu plus modeste … Elle va découvrir la plage et intégrer cette bande.

Hiérarchies inavouées, jalousies souriantes. Julien Dufresne-Lamy décrit avec un brio un âge, un milieu, un lieu.

Un thriller peut être. Un très bon livre, c'est certain dans une construction implacable qui pousse à dévorer les pages.

Roman captivant sur une période charnière de l'existence, cette adolescence par certains aspects insupportable et pourtant si émouvante, si éprouvante.

Je découvre une plume. Percutante. Ironique. Insidieuse.

Et je sais déjà que je ne vais pas m'arrêter là.
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****

Justine a 13 ans quand elle arrive au Cap Ferret. Elle vient de quitter son Alsace natale en même temps que sa mère qui elle fuit son père. Elles emménagent toutes les deux dans la grande et belle demeure de Paul Castillon et de sa famille. Sa mère a accepté d'y loger en même temps qu'un poste de comptable pour les entreprises. Justine va alors se lier au fils cadet, Théo, et rejoindre le clan des Indifférents. Ils sont quatre, quatre adolescents qui naviguent entre amitié, amours, folies et rêves d'un ailleurs meilleur. Mais entre l'arrivée de Milo et ce monde d'adultes, plein de mensonges, de secrets et de non dits, les choses basculent...

Voici un roman envoûtant... Dotée d'une très belle écriture, l'histoire est faite d'allers et retours entre le drame, dont on ne connaîtra la teneur qu'aus dernières pages, et tous les prémices et les alertes des années passées. Julien Dufresne-Lamy décrit avec beaucoup de justesse et de pudeur la vie de ces adolescents aisés qui se permettent tout, sans jamais penser aux lendemains ou aux conséquences de leurs actes. Il joue avec brio sur nos nerfs et la tension monte au fil des pages.
Mais finalement, face au drame, on se demande bien qui des enfants ou des parents, sont les coupables ? Devant tant de confiance, tant de suffisance, finalement, ce qu'on ne dit pas, ce qu'on cache, peut vite devenir plus fort que la simple vérité...

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond pour leur confiance.
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C'est l'histoire d'une vie adolescente en bande, celle de jeunes biens nés, privilégiés, dont les plages du bassin d'Arcachon sont le royaume. Justine atterrit d'une autre vie, débarque d'un autre milieu, rejoint Les Indifférents (aux autres, au Monde, à qui que ce soit d'autre que chacun d'eux). Dès le départ, on connaît le drame ; il se noue en même temps que les quatre années qui y ont mené défilent. Découverte/Overdose. Trouver parmi les autres sa place / Se trouver hors d'eux. Construction/Destruction.

On les aime, on les déteste. Ils sont attachants et exécrables. Justine est belle, Justine est fausse ; apeurée, courageuse, double ? Ou juste adolescente.

Encore un roman extrêmement bien construit de Julien Dufresne-Lamy, paru il y a quelques années déjà. Un regard puissant, drôle et acide sur l'adolescence ; l'art de l'anti-héros aussi, qui se construit tardivement et ouvre une fenêtre d'oxygène. Mais plus qu'un roman : un thriller. Et un excellent moment de lecture !
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Quelle claque ! Quand j'ai lu l'avis de Lucie sur son joli blog, Abracadabooks, j'ai immédiatement reconnu cette ambiance de vacances sur le bassin d'Arcachon où j'allais avec mes copine de fac, et c'est pourquoi j'ai eu envie de lire ce roman. J'ai instinctivement aussi perçu la poésie de la plume de l'auteur, que pourtant je ne connaissais pas du tout. J'avais pressenti également qu'un drame se jouait dans ces vies d'adolescents un peu trop libres. Ce que je n'avais pas prévu en revanche, c'est l'intensité de ces lignes et de cette histoire, l'émotion qui émane de cette narration construite avec soin. J'en sors tout juste. J'ai pris un coup au coeur.

"Les Indifférents ont mal agi. Ils ont fait quelque chose de grave sur la plage. Quelque chose de punissable.
Mais les vrais responsables, ce sont les parents. La vieille rengaine de l'ascendant. On s'en lasserait presque de cette dérobade.
Dans toutes les histoires, les parents sont les responsables. A l'origine des drames, leur passé, leurs histoires, leurs liaisons, leurs absences, leurs maladies toujours incurables."

C'est Justine qui raconte. Lorsque sa mère apprend que son père la trompe, elle fait leur valise à toutes les deux et emmène sa fille vivre loin de son Alsace natale : Sur le bassin d'Arcachon, où elle a passé des vacances qui l'ont beaucoup marquée étant plus jeune. Elle est persuadée que l'océan, avec son ambiance balnéaire, est un endroit de rêve pour élever sa fille ; c'est loin du père et, en prime, c'est le seul endroit où elle a de vagues connaissances de jeunesse, qui lui procurent un toit et un boulot. Alors Justine doit s'adapter.

« Je n'ai jamais fait partie d'un groupe. Je préfère les amitiés seules. Les murmures, les gestes dans le noir, les aveux courts. le groupe, je ne suis pas taillée pour. Je ne crois pas aux idéologies, aux foules organisées, aux amen scandés docilement qui s'enracinent dans les têtes. »

Sa mère est engagée comme comptable chez un notable du coin qui lui loue une partie de sa maison de famille, parmi les « gens de maison ». Justine y rencontre le fils cadet, Théo, petit roi de la région, né ici, inséparable ami à la vie à la mort de Léonard et Daisy, qu'il lui présente alors. A eux trois ils sont les indifférents, auxquels appartiendra bientôt Justine qu'ils acceptent parmi eux :

« On nous appelle les Indifférents. Les gens qui restent entre eux. Les gens à distance. Indifférents aux autres. (…) Je suis la fille de la comptable. La dernière, la greffe. La petite amie du meneur. Et à cette époque, je m'en moque. Je suis indifférente. »

Justine qui est d'habitude, selon ses mots, un loup solitaire qui ne se laisse pas approcher, se laisse séduire par cette bande, apprend à aimer cette vie de groupe qu'elle nous décrit parfaitement et qu'on a plaisir à découvrir avec elle : Les discussions dans les bars de plage, les fêtes alcoolisées, les bizutages dont elle franchit les étapes, les journées de surf, bref : une adolescence ensoleillée et complète qui les fait se croire immortels :

« On peut trinquer tous ensemble le temps d'un verre. On ne craint rien ni personne, on ne pense qu'à nous. Nous sommes les Indifférents, à la vie, à la mort. »

La nouvelle vie de Justine ressemble à d'éternelles vacances de sable fin, à la grande joie de sa mère. le lecteur est délicatement bercé par la plume de Julien DUFRESNES-LAMY, tandis que Justine découvre l'amitié à la vie à la mort, est fière de faire partie d'un tout qui l'accepte dans un décor idyllique. Et l'on y croirait presque. Si ce n'était cette épée de Damocles qui plane depuis le début du récit :

« Ce matin, l'un des Indifférents est mort.
Il est mort dans l'eau, sans douleur et tout doucement. Mais je ne peux pas dire son nom. Ma bouche est bâillonnée et mon corps incapable. Si j'en parle, la mort deviendra vraie. Elle prendra forme, et dansera devant nos visages pâles. Les gens pleureront, il y aura des deuils et un cercueil.
Ma bouche se tait pour garder le secret. J'y crois comme une superstition. En me taisant, peut-être que la mort s'excusera.
Peut-être même qu'on s'en sortira. »

*****

Bien sûr, ce roman m'a d'autant plus touchée que j'ai connu ces lieux, reconnu des attitudes, et éprouvé moi-même cette implosion de sentiments que seul l'océan et ses alentours, ses marées et ses mystères, sa puissance et son immortalité, peuvent vous faire ressentir. Mais surtout j'ai été séduite par la légèreté de la plume, sa poésie, ses phrases courtes et justes qui semblent survoler l'histoire, tout en nous en donnant une vue à la fois précise et générale. Cette plume qui caresse, rassure quand les mots nous inquiètent et nous intriguent : Il s'est visiblement passé un drame parmi les indifférents, mais ça va aller. Jusqu'au coup de poing final, qui nous achève. En douceur et poésie, mais nous achève quand même.

« Cela a surgi vite, comme une embardée. Peu à peu, on enfreint les règles. On se dégrade. On devient égoïste. On s'évite et on cogne. Les uns font du mal aux autres. Les autres préparent leur vengeance.
C'est la loi. La société jusqu'au bout.
C'est la vie et la mort d'une bande. »

Enfin, la construction est habile qui établit le contexte tout en maintenant le suspense : Pour tenter de briser la loi du silence, Justine, la narratrice, intercale le récit de sa vie sur le bassin avec le récit que sa mère lui a fait de son expérience à elle, à son époque, les deux expériences menant implacablement vers la terrible vérité finale… Ainsi Justine nous emporte avec elle au coeur de la noirceur des âmes, sous leur vernis de soleil et de sel. Et j'avoue que je me suis laissée endormir, je n'ai pas vu venir la fin alors que j'aurais certainement pu.

Je ne m'attendais pas à autant de puissance, de justesse, d'émotion sans fard de la part de cet auteur que je découvrais, mais je vais lire ses autres livres !
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Les Indifférents. Ce sont ces adolescents qui restent entre eux, indifférents aux touristes et au reste du monde, unis par le sable. Les Indifférents naissent, se rencontrent et meurent sur la plage.
C'est justement au début de l'adolescence que Justine débarque avec sa mère au Cap-Ferret. Elles ont tout laissé derrière elles en Alsace, l'appartement et ce père qui les avait tant fait souffrir, pour tenter de reconstruire une nouvelle vie. Après un entretien téléphonique, sa mère est embauchée comme comptable de Paul Castillon, riche notable de la région du « Bassin ». Elles intègrent toutes deux la maison de famille et la mère devient une employée de plus dans la grande demeure.
Théo Castillon apprivoise rapidement Justine. Mais pour faire partie de sa bande, elle doit se soumettre tout un été à un bizutage difficile. Léonard et Théo la testent et elle réussit. A la fin de l'été, Justine fait partie des Indifférents.
De cet été, Justine gardera un souvenir idyllique, elle y apprend le gout de la liberté, la joie de faire partie d'un clan, la complicité éternelle d'une amitié.
Puis la rentrée arrive, Daisy revient. La bande des indifférents est au complet. Trois années passent et leur complicité se renforce. Les limites sont les mêmes que celles de leur parents avant eux : il n'y en a pas. C'est un monde bourgeois où tout se fait et tout se tait, de grandes réceptions familiales s'organisent en même temps que de grandes orgies adolescentes sur la plage, Paul Castillon a la main mise sur tout le bassin, sur le rivage qu'il endigue, sur ses affaires obscures et sur le commissaire.
Un jour, Justine rencontre Milo, trop différent pour faire partie des Indifférents, et pourtant il rappelle à Justine le milieu modeste d'où elle vient. C'est le début de la rupture entre elle et les autres. Pourtant, si entrer dans le clan était difficile, en sortir n'en paraît que plus compliqué…

Dans ce microcosme étouffant parfumé au sel se rejoue l'histoire de ce qui a été écrit avant nous. Les liens se tissent adroitement entre tous les personnages et le Bassin apparaît alors comme un lieu de fascination dont on ne peut s'extraire, où l'on revient inéluctablement, répéter des schémas ancestraux.

Mon avis
Immense coup de coeur pour ce roman de Julien Dufresne-Lamy, aussi intense que le précédent ce qui confirme son talent. Une narration impeccable et un vocabulaire riche portent une histoire adroitement menée. Une fluidité et un rythme parfaits pour nous entraîner vers une fin inattendue.
J'ai aimé l'humour et la sincérité émanant de ces presque adultes, la fraîcheur de cet âge de la vie où tout se joue et tout s'apprend. J'ai aimé être emportée par leur énergie et l'histoire de chacun des personnages. Tout se tient et tout est intéressant dans ces trois cent pages, aucune longueur et un suspense bien dosé.

C'est un roman magistral sur l'adolescence et le poids familial, un livre subtil et violent dont on ressort les cheveux emmêlés par le vent et les secrets, le coeur brûlé par le soleil et le drame.

Lien : https://agathethebook.com/20..
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Ce roman est magistral et vertigineux. Son parfum de secret, sa consonance mystérieuse éveillent un désir impétueux de découvrir ce qui se cache au détour de ce titre. C'est un labyrinthe prodigieux vers lequel on s'engage avec des allers-retours entre passé et présent. On sait dès le début qu'il y a eu drame, pourtant tout commence comme dans un rêve, enfin presque...
"La villa fait face à la mer. Accrochée à la pointe du Ferret, elle contemple la dune du Pilat. Une maison modeste de deux étages, sertie d'un hammam, d'une piscine, de deux courts de tennis, d'un patio, d'une serre et d'un garage de voitures, DS et Buick".
"Avec Théo, on rentre de la plage tous les soirs, les faces calcinées par le soleil, lèvres rouges et joues salines. Nos cheveux lavés par les algues ressemblent à des anguilles".
… mais les rêves sont parfois trompeurs. Julien Dufresne Lamy s'est intéressé au-delà du destin des personnages à une histoire sociale qu 'il aborde avec un style précis et ferme. Ce roman est glaçant et implacable dans sa démonstration. L'auteur nous prend par la main dès les premières lignes pour ne plus nous lâcher jusqu'à la fin. le récit met en scène deux mondes. Il crée les conditions de leur rencontre. La rencontre a bien lieu. le plus dur sera la rupture. Ces ados sont enfermés dans leurs déterminations individuelles et culturelles, d'autres tentent d'en sortir, plus ou moins facilement. Leurs échecs tiennent soit à un excès de détachement, soit à un trop profond attachement à leur place ou à leur milieu ou bien à leur fonction au sein du groupe. Tous les personnages sont en place pour le désastre. Il progresse, implacable à la franche à la dure, la mer monte et d‘un coup elle attrapera les indifférents. Je dirai que c'est une tragédie adolescente à l'antique qui m'a profondément bouleversée ! le paradoxe de la condition humaine c'est qu'on ne peut devenir soi-même que sous l'influence des autres. Ce que vous serez devenus est en partie le résultat des influences que vous subissez maintenant mais de grâce vous ne devez en aucun cas vous transformer en marionnette pour les besoins des autres ni obéir aux indifférents, choisissez celles-ci avec soin ! Jeunes, lisez ce livre fort, comme on le dit d'un alcool, c'est une histoire puissante qui révolte et qui broie le ventre.

Lien : https://wordpress.com/view/l..
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Mais quelle découverte ce livre ! Merci Belfond et Netgalley !

Nous sommes à Arcachon, un groupe d'adolescents, insouciants, qui profitent de la vie, se lancent des défis, indifférents à ce que pensent les autres… Une bande d'amis, peut-être pas si soudée et heureuse qu'elle en a l'air, certains qui viennent de familles aisées du bassin et l'autre, celle qui est la fille de l'employée, et qui vient d'arriver dans cette nouvelle région, un nouveau départ, du bonheur, mais pas que… car pour faire partie du clan, un bizutage est de rigueur, il va falloir dépasser ses limites physiques et morales.

"J'annonce à ma mère que je déteste vivre ici et que Théo parle à ses amis imaginaires. Je promets au garçon boutonneux que je lui écrirai des lettres en latin à son départ du bassin. Ego te requiro, revertemur."

L'adolescence, comme cette période pendant laquelle on cherche toujours sa place et son identité. L'adolescence, comme ce moment où l'on se teste soi-même et où l'on teste les autres, souvent jusqu'à la provocation, parfois jusqu'à l'humiliation et la destruction. L'adolescence comme ce moment on ne pense qu'à soi, où tout le reste nous paraît injuste. L'amitié et les jeux peuvent conduire aux défis et parfois jusqu'à la haine et jusqu'au pire. D'un ami dont on avait confiance peut se révéler une personnalité perverse, cruelle et sans scrupule, la vengeance peut être malsaine voire fatale.

"Moi, je le sens, c'est très fort. Écoute le vent, regarde les oiseaux. Il y a une agitation dans l'air, quelque chose de supermalsain."

Tout au long du récit, Julien Dufresne-Lamy fait monter la tension et sème des indices. A nous de comprendre, de faire le lien, d'imaginer, de trembler, parce que oui, on a peur, on sait que le pire est arrivé, c'est angoissant, c'est terrifiant. Et quand on comprend, alors il est trop tard.

La plume de Julien Dufresne-Lamy est percutante et poétique à la fois. Avec ses mots toujours d'une justesse absolue, il nous entraîne dans le tourbillon et les vagues de cette période charnière de la vie qu'est l'adolescence et dont personne ne ressort tout à fait indemne. le roman est rythmé, les phrases courtes, pas de mots superflus, juste ce qu'il faut. Un texte juste, clair, net, précis qui ne peut pas laisser indifférent, tant par le style que par ce qu'il raconte. C'est dur, c'est beau, c'est la vie peut-être… dans toute la cruauté dont elle peut faire preuve parfois.

"Les Indifférents ont dix-sept ans. Ils ont la tête pleine d'illusions. Avocat, médecin, vedette du monde. Ils ont des utopies et des lubies et c'est leur corps qui hallucine.
Mais ce matin-là, la mort surgit sur la plage.
La mort, elle ne s'annonce jamais, elle ne dit rien à personne. Elle est l'animal sauvage détalant sur la route. Elle nous regarde droit dans les yeux, immobile, prise par la lumière aveuglante des phares.
La mort a été rapide ce matin. Une seconde. Une lumière qui s'allume et qui claque. Elle fait silence, elle ne crie jamais comme un loup. Elle endort les esprits, la mort s'en va toujours en demoiselle avertie.
Ce jour-là les Indifférents ont commis le pire. Ils n'ont pas regardé la mer, ils n'ont pas regardé le ciel. Ils ont pensé à eux et à leurs rêves.
Ils n'ont que dix-sept ans."

Vous aurez d'ores et déjà compris que j'ai adoré ce roman. Je l'ai lu sans m'arrêter, en apnée, (sans mauvais jeu de mots, si vous le lisez vous comprendrez ce que je veux dire). J'ai frissonné, j'ai pleuré, mais j'ai souri aussi. Julien Dufresne-Lamy a su susciter en moi tout un panel d' émotions, merci d'avoir écrit ce bijou.

Les Indifférents… c'est un livre que je ne peux que vous conseiller si vous aimez la littérature française, les beaux écrits, la poésie et l'originalité. Une lecture marquante, un auteur que je vais suivre.
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
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Les indifférents, c'est ce groupe d'adolescents nés avec une petite cuillère d' argent dans la bouche qui vit dans le bassin d'Arcachon.
Ils sont trois. Ils accueillent dans leur clan, Justine, parachutée de son Alsace natale par la fuite de sa mère du foyer familial.
Malgré des origines plus modestes, elle se fond dans ce groupe de "gosses de riches" et profite avec eux d'années d'insouciance et des passe-droits que leur offre leur classe sociale. Bêtises plus ou moins grandes toujours pardonnées, ouvertures de toutes les portes... la vie est facile, en apparence...

Très vite, j'ai été happée par l'histoire de ce roman au style impeccable.
Julien Dufresne-Lamy m'a menée par le bout du nez là où il voulait grâce à un suspense parfaitement maîtrisé. J'ai supposé, j'ai été sûre mais non, je n'y étais jamais vraiment.
C'est grâce à ma sélection lors de l'avant dernière masse critique que je découvre cet auteur et je sors de cette lecture vraiment ravie.
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Justine, la narratrice, 13 ans, arrive d'Alsace avec sa mère, recrutée par Paul Castillon, riche homme d'affaires installé au Cap-Ferret, sur le Bassin d'Arcachon.

Elles sont hébergées dans la grande maison de Paul, la Cabane, au bord de la plage. La mère a passé de belles vacances sur le Bassin dans les années 80, et veut le faire découvrir à sa fille.

Justine rencontre Théo, le fils de Paul et Elisabeth et va intégrer sa bande d'amis baptisée "Les Indifférents", avec Léonard et Daisy, issus comme lui de familles bourgeoises.

Ils fréquentent le même lycée, surfent ensemble, sont inséparables, font la fête, boivent et se droguent, font les 400 coups pendant 4 ans. Justine et Théo sortent ensemble.

L'arrivée de Milo, un adolescent modeste et réservé va modifier les équilibres.

Dès les premières pages nous savons qu'il y a eu un accident, au bord de l'Océan, mais nous ne découvrirons ce qu'il s'est passé qu'à la fin. Et c'est vraiment surprenant.

Le roman est construit en alternant les récits des sorties des Indifférents, la journée du drame et les années 80 où la mère de Justine a passé plusieurs étés de vacances.

L'auteur crée et maîtrise le suspense, avec des chapitres courts et percutants. L'écriture est incisive. On est plongé au coeur de la vie de ces adolescents aisés, et de leurs parents qui leur permettent tout, après s'être tout permis dans leur propre adolescence.

Les petits villages du Bassin et ses belles plages sont parfaitement décrits et donnent envie d'y venir se balader.

Paul Castillon rappelle Benoît Bartherotte qui a acheté un terrain de 5 ha en 1985, construit une grande maison en bois et une digue pour éviter l'érosion de la Pointe de la presqu'île, marié lui aussi à une Elisabeth.

Je passe mes vacances d'été sur le Bassin d'Arcachon depuis toujours et j'ai passé les vacances au Cap-Ferret de 1992 à 2003, avec mon mari et mes enfants devenus ados. Je connais bien tous les villages et plages évoqués.

J'ai adoré le style et le suspense, l'évocation de ces adolescents sulfureux, du microcosme de ces familles bourgeoises installées sur le Bassin depuis 2 ou 3 générations..

C'est un roman coup de coeur.



L'auteur a transformé le Bassin pour son roman, éliminant les distances réelles entre les villes et les villages. On ne va pas à pied de Lanton ou Biganos au Cap-Ferret, et encore moins du Cap-Ferret à Arcachon (à une dizaine de kms par la mer mais à 70 km par la route).

Et puis la plage Pereire où se déroule l'accident donne sur le Bassin et non l'Océan...

Le lycée où vont tous les jeunes doit être celui d'Andernos, et je ne crois pas qu'il y ait des pamplemoussiers...


Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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Super idée que le sujet de ce livre, dès le départ, le lecteur sait qu'il y a eu un drame, et suis 4 adolescents arrogants sur les plage d'Arcachon.
Toutefois, si le dernier chapitre est percutant, j'ai trouve que c'était long parfois pour y accéder, car tout au long du roman, les étés de nos 4 indifférents est un peu trop répétitifs.
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