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Cinq décennies ou presque à la tête des renseignements, forcément ça en fait des révélations à faire. Et cela devient carrément passionnant quand elles le sont de Clyde Tolson l'amant de John Edgar Hoover, patron intraitable du FBI. L'assassinat des Kennedy, de Martin Luther King, la guerre sans merci contre le communisme, les liens avec le milieu mafieux, les manipulations, les trahisons, la soif de pouvoir, le portrait est glaçant. Un homme en proie à ses démons, prêt à tout pour garder les ficelles du pouvoir. le lien indéfectible entre les deux hommes est très bien rendu. On est bien loin du rêve américain.
Dugain mène son récit avec une maitrise impressionnante, difficile de lâcher son roman tant son talent de narrateur fait merveille. Depuis « La chambre des officiers », Marc Dugain s'affirme comme un excellent romancier. Go to USA, le voyage vaut le détour.
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Par la voix du principal adjoint (et amant) de John Edgar Hoover, Clyde Tolson, Marc Dugain revient sur le rôle de celui qui a dirigé le FBI sous huit présidences américaines, avec leur lot de malversations et compromissions.

On apprend ce que l'on sait ou soupçonnait déjà : la longévité exceptionnelle d'Hoover au FBI n'est pas liée seulement à sa compétence, mais à ce qu'il accumule sur les présidents et autres puissants. Indéboulonnable car il les tient, il a sur eux, pour les traquer jusque dans leur vie privée, des dossiers capables de ruiner leur carrière. Gardien de la moralité des autres, Hoover est aussi, paradoxalement, un homme pour qui tous les moyens sont bons pour se maintenir au pouvoir.

Un livre surement pas à prendre au pied de la lettre, puisqu'il s'appuie principalement sur les Mémoires (apocryphes ?) attribués à Clyde Tolson, mais à lire comme un (bon) roman inspiré par des faits historiques.
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La malédiction d'Edgar retrace 50 ans de vie politique américaine occulte et 50 ans de vie privée paranoïaque et compliquée… Ce livre est donc doublement fascinant !

Le personnage principal, Edgar Hoover, patron du FBI pendant 48 ans sous différents présidents, l'est tout autant. On le découvre ici dans le journal apocryphe de son adjoint et partenaire de malédiction, Clyde Tolson.

Avec ce binôme assez retors et très amateur d'écoutes téléphoniques, on va découvrir les secrets des Kennedy, les dessous des attaques à Cuba ou de la chasse aux sorcières communistes, la collusion avec la mafia, le rôle de la CIA…

Le tout avec le point de vue de Clyde Tolson, convaincu de leur mission donc prompt à justifier toutes leurs compromissions, entêtements ou cruautés. le passage avec l'universitaire camusien est à ce titre tout à fait savoureux, de même que leur dernière entrevue avec Kennedy père.

La malédiction du titre, qu'on découvre à l'avant-dernier chapitre même si on l'avait pressentie bien avant, est bien innocente pour nous aujourd'hui… pour autant, tous les personnages évoqués semblent bien loin de l'innocence, ils penchent tous plutôt du côté de la malédiction.
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Avant de lire ce roman de Marc Dugain, j'avais une image très négative d'Edgar Hoover. Je le voyais comme un homme prêt à tout pour le pouvoir, un manipulateur sans foi ni loi, sans scrupules.
Je dois reconnaître qu'après ma lecture, j'ai du revoir mon jugement.

Dans La malédiction d'Edgar, Marc Dugain retrace la carrière d'Edgar Hoover à la tête du FBI, carrière débutée sous Roosevelt et terminée sous Nixon, voyant défiler les présidents là où il a su conserver son propre fauteuil durant toutes ses années.
Peut-être a-t-il pensé à viser lui-même la Maison Blanche mais il s'est vite rendu compte que le véritable pouvoir n'était pas dans les mains de l'occupant du bureau ovale.

J'ai finalement découvert un homme attaché à ses principes, à sa patrie, à ses idées et ses valeurs. Il avait une certaine conception de son pays et lui a consacré sa vie. Ses actions, décisions ou choix étaient principalement orientés vers un but : l'intérêt du pays, en tout cas, à ce qu'Edgar estimait bon pour son pays. Pour y parvenir, il a compris que sa place lui permettait de tirer toutes les ficelles nécessaires d'où son acharnement à la conserver.

« L'électeur nous laissera toujours le sale boulot. Il sait bien que là-haut les choses ne sont pas si claires. Mais il ne sait pas toujours à quel point. Quand il le découvre, il fait mine de s'en offusquer. Mais tant qu'il est devant son téléviseur avec une bière bon marché et qu'il y a de l'essence dans le réservoir de sa voiture, il est plutôt satisfait que d'autres fassent ce sale boulot à sa place. Il est comme tout le monde, pris entre le rêve et la réalité. le rêve c'était Kennedy, mais notre pays n'avait pas les moyens de rêver plus longtemps. Il y a toujours eu deux types de personnes dans nos métiers. Ceux qui veulent se faire aimer et ceux qui s'en moquent. Edgar et moi avons fait partie de la deuxième catégorie. le pouvoir au fond, c'est faire ce qui est dans l'intérêt de la nation et ne lui faire savoir que ce qu'elle peut entendre. »

Plus que l'histoire d'un homme, ce roman raconte aussi l'histoire des Etats-Unis mais du point de vue des hautes sphères : guerres mondiales, chasse aux sorcières et maccarthysme, guerre froide, crise de Cuba, assassinats des Kennedy etc… le lecteur entre dans les coulisses, voit l'envers du décor : magouilles, écoutes illégales, dossiers et enquêtes sur tout le monde, entente avec la mafia, le véritable visage de la famille Kennedy …

« Dans le cercle du pouvoir, il n'y a aucun secret, seulement des types qui font semblant de ne pas savoir. »

« Faire de la politique, c'est se mettre bien avec ceux qui mènent le monde, ceux qui décident, ceux qui ont le pognon. Si tu veux les ignorer, il ne te reste plus qu'à conquérir le peuple avec des grandes idées. Mais quand tu l'as endormi avec des leçons de morale de merde, il faut que tu sois toi-même irréprochable, tu comprends ? »

L'histoire, la grande comme la petite, nous est narrée par le bras droit d'Edgar Hoover. Marc Dugain utilise le procédé du livre dans le livre. Son roman s'ouvre donc sur la mise en scène d'un homme chargé d'effectuer des recherches pour un film, il s'intéresse alors à un manuscrit dont l'authenticité n'est pas attestée : les Mémoires de Clyde Tolson, numéro deux du FBI, mémoires insérées dans le roman.
L'ennui c'est qu'à la fin de ma lecture, je m'attendais à retrouver cet homme mais le roman s'achève avec les Mémoires de Tolson. J'ai eu donc comme un léger goût d'inachevé.

Malgré ce petit bémol, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui permet de réviser l'Histoire contemporaine sous un angle différent. le roman est richement documenté, Marc Dugain s'étant appuyé sur de la documentation d'époque et sur une solide bibliographie. Bien entendu, il faut garder à l'esprit que certaines révélations dans le roman restent de l'ordre de l'hypothèse et que le point de vue narratif choisi par l'auteur ne révèle que subjectivement et partiellement la personnalité de Hoover.
Et bien que ce dernier ait été une crapule misogyne, raciste et antisémite, le portrait qu'en fait Marc Dugain, forcément positif car vu par une personne qui l'admirait, le rend plus humain et presque sympathique. En tout cas, je ne le considère plus du tout de la même façon.

Lien : http://0z.fr/8SgBD
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Bravo l'artiste! Arriver à faire un personnage romanesque d'Edgar Hoover, symbole de la froideur étatique et des méandres sombres de l'Etat profond, il fallait le faire.
L'angle narratif choisi est extrêmement efficace, à savoir les mémoires non authentifiées du compagnon et plus proche collaborateur de l'indéboulonnable patron du FBI, et l'on suit avec passion plus de cinquante ans d'histoire occulte américaine : écoutes illégales, coups fourrés, campagnes de dénigrement, montage d'opérations militaires secrètes, guerres intestines, fabrique de l'opinion. Toute la sale cuisine est là, mitonnée dans l'ombre par le grand chef Hoover qui aura survécu à un nombre incalculable de présidents, voire les aura fait naître... ou tomber.
Pas un temps mort dans ce roman palpitant, susurré du bout d'une lèvre vaguement méprisante par l'un de ces hommes qui font tourner le moyeu de la roue du monde, par-delà toute considération morale.
Aussi se demande-t-on quelle place pourrait bien tenir dans cet univers la philosophie de Camus, interpellé en fin de roman, de même que l'on se demande si la malédiction d'Edgar telle qu'elle est révélée en est bien une.
Passionnant!
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Un passionnant roman historique et plus encore car il dévoile de grands pans de l'histoire des Etats Unis mais vus par de prétendues mémoires du numéro 2 du FBI, le compagnon de l'indéboulonnable Edgar Hoover, c'est tout dire.
Le lecteur se trouve en position de fouiller dans les archives secrètes, d'écouter les conversations provenant d'écoutes des protagonistes à propos des affaires qui ont secoué l'opinion au cours des 8 mandats présidentiels entre Roosevelt et Nixon.
On est donc dans la tête du plus proche collaborateur du grand patron du FBI qui s'essaie à la mort de celui-ci, à comprendre les derniers points d'ombres des opérations militaires, des assassinats, des campagnes électorales, des enjeux politiques et jeux de pouvoir pour mettre tout sous son contrôle supposé refléter le seul bien du pays.
La plus grande démocratie du monde et ses arrières fonds, la collusion avec la mafia plutôt que le communisme vu et pourchassé et inventé partout à Hollywood comme dans les services publics et chez les intellectuels.
Après avoir vu le film Oppenheimer, j'ai poursuivi sur cette incroyable histoire qui dépasse de loin toutes les fictions et montre l'immense naïveté de nos populations aisément manipulables par plus malins et cyniques.
A lire et méditer. Excellente idée de Marc Dugain pour rafraîchir nos connaissances et ouvrir nos yeux.

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Biographie romancée de John Edgar Hoover, Directeur du FBI pendant 5 décennies, inspirée des mémoires de son bras droit et amant Clyde Tolson. Cet ouvrage nous donne un aperçu de ses méthodes de travail : une administration qui met en place une violation endémique de l'intimité au nom d'une stratégique morale vertueuse. Chaque personnalité de premier plan doit être écoutée et fichée. La moindre faille sera peut-être un jour exploitée pour combattre le communisme ou ce qui est jugé puritainement amoral, mais surtout pour conforter le pouvoir de John Edgar Hoover. Une homophobie revendiquée professionnellement contrastant avec une homosexualité dans le privé. Des rapports troubles avec la mafia. Une soif de pouvoir perpétuelle. Cette lecture s'est avérée intéressante.
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Réjouissant, hilarant, truculent, jouissif, jubilatoire, délicieusement cynique ... et abominablement consternant !
Edgar Hoover ou un goût effréné de pouvoir ... mais de pouvoir dans l'ombre, le pouvoir de l'araignée qui tend ses fils et attend sa proie pour l'anéantir à son aise, ou plutôt, concernant ce personnage, la museler et la réduire à quia.
Edgar Hoover ou quarante-huit ans de pouvoir absolu à la tête du FBI, tenant la dragée haute aux huit présidents qu'il a servis, constituant des dossiers extrêmement documentés pour utiliser les tonnes d'information qu'il détenait afin de mater ses ennemis, jugeant la mafia très utile en tant que collecteur d'informations et de ce fait, la laissant impunément commettre ses méfaits !
Edgar Hoover, chantre du Maccarthysme, ayant aidé l'infect sénateur du Wisconsin dans sa répugnante "chasse aux sorcières", croisade contre le communisme et les malheureux suspectés à tort ou à raison d'avoir adhéré au parti, et ayant participé de très près à l'arrestation et à la condamnation des époux Rosenberg !
Edgar Hoover, garant de la morale puritaine la plus étroite, collectant fiévreusement et par tous les moyens (y compris des mouchards judicieusement placés dans les chambres d'hôtel et propriétés privées !) des informations croustillantes sur tous ceux susceptibles d'acquérir un jour ou l'autre une certaine importance au niveau national, afin de pouvoir les contrer, si besoin.
Edgar Hoover et le "dégommage" de la "geste" Kennedy ! entrepris dès les années 30 avec le patriarche Joe pour s'achever avec les deux fils John et Bob, pris très tôt dans la ligne de mire du redoutable chef du FBI ! et tous tenus par leurs travers, les deux premiers principalement par leurs innombrables frasques sexuelles !
Edgar Hoover dans toutes ses basses-oeuvres, ou le danger de laisser un seul homme, incontrôlable, décider de tout selon son bon vouloir et en fonction de son unique point de vue, agir en tyran absolu pendant pratiquement un demi-siècle. On pourrait presque dire de lui, qu'en dehors de Fidel Castro, il a été le dictateur à la longévité la plus grande !

Bref, cinquante ans d'histoire états-unienne, revisitée par la plume inquisitrice de l'auteur, qui s'appuyant sur une masse d'archives importante, régale le lecteur d'un panorama époustouflant de l'Amérique, de Coolidge à Nixon, de 1924 à 1972 !
On n'apprend rien de véritablement neuf, mais tout cela est conté avec un tel luxe de détails plus ou moins scabreux que le lecteur jubile en guettant par le trou de la serrure, comme le fit Edgar Hoover durant tant de décennies ! Réjouissant, hilarant, truculent, jouissif, délicieusement cynique ... et abominablement consternant au regard de l'irresponsabilité manifestée par certains !
A lire !
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Sans doute par frustration de n'avoir pas pu trouver Avenue des géants à la bibliothèque, je me suis lancée sur un Dugain plus ancien en poche. le patron du FBI John Edgar Hoover m'intriguait aussi, personnage restant dans l'ombre, controversé et manipulateur, voici l'image que j'en avais. Marc Dugain a choisi d'adopter le point de vue de Clyde Tolson, fidèle numéro 2 du FBI pendant les longues années Hoover, et compagnon de celui-ci. Je n'ai donc pas retrouvé tout à fait le style qui m'avait plu dans L'insomnie des étoiles, le récit de la vie de Hoover étant censé être de la main de Tolson, revenant à la fin de sa vie sur leur parcours commun. Toutefois, le récit au passé est entrecoupé de dialogues, de compte-rendus d'écoute, qui en font une lecture facile et agréable.
L'inamovible John Edgar Hoover a eu un rôle d'une importance énorme aux Etats-Unis, a côtoyé huit présidents américains de 1924 à 1972, les a épiés, manipulés ou influencés, ne s'est jamais laissé évincer. Etrangement, il a toujours été partisan de préférer la lutte contre le communisme à celle contre la mafia. Bien sûr, l'auteur, puisqu'il prend la voix de Tolson, ne lui donne pas tort, mais tente d'expliquer ce partis-pris, ainsi que d'autres tout aussi contestables. Les chapitres concernant les Kennedy prennent beaucoup de place dans le livre et donnent un éclairage légèrement différent de ce que j'avais pu lire ou voir au cinéma jusqu'alors, au sujet de l'affaire de la Baie des Cochons, la mort de John Kennedy, celle de Maryline Monroe ou celle de Robert Kennedy. Un roman solide à lire pour qui s'intéresse à cette période l'histoire américaine.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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C'est un roman qui se lit d'une seule traite. On me dira sans doute que le style en est trop lisse et que les tics langagiers par exemple ne sont pas suffisamment marqués, d'un protagoniste à l'autre. N'empêche : l'intrigue tient la route et Dugain parvient à restituer cette étroitesse d'esprit et cette terreur-panique de l'Autre qui devaient caractériser aussi bien John Edgar Hoover que Clyde Tolson.
Après une brève introduction contemporaine sur la chasse au manuscrit menée par le narrateur principal pour se procurer celui qu'aurait laissé l'ancien N° 2 du FBI et amant de Hoover, le lecteur est projeté sans autre forme de procès dans les mémoires de Tolson.
C'est Joseph Kennedy Sr, cet ambitieux requin, qui ouvre le bal alors que Roosevelt vient de l'envoyer dans cet exil doré que sera pour lui l'Ambassade des Etats-Unis à Londres. La famille Kennedy occupe d'ailleurs l'arrière-plan de ce roman pratiquement du début jusqu'à la fin.
Il faut dire que L Histoire elle-même s'est chargée depuis belle lurette de ratifier la théorie qui veut que Hoover ait été, d'une façon ou d'une autre, lié à l'assassinat de John Kennedy, puis à celui de son frère, Robert, en 68. Il faut bien dire qu'il est impossible d'imaginer un seul instant que Hoover et le FBI ignoraient tout des événements qui se tramaient. Qu'ils y aient prêté la main, c'est une autre histoire. En tous cas, ils fermèrent les yeux et laissèrent faire ...
Pour Dugain, dont Tolson est ici le porte-parole, ce sont la CIA, les anti-castristes que Kennedy avait déçus et bien entendu certains pontes de la Mafia qui organisèrent l'attentat de Dallas, en novembre 63. Les lecteurs d'Ellroy y retrouveront, en plus soft et en moins romancée, la théorie défendue dans "American Tabloid." le Texan Lyndon B. Johnson aurait également largement aidé à évincer Kennedy - et ce ne sont pas les actuels jours de gloire d'un George Bush Jr et de sa "moral majority" qui risquent de nous faire changer d'avis ...
D'un autre côté, les Kennedy étaient loin d'être des anges. Qu'il s'agisse de leur père, de John ou de Bob ou bien de Luther King et de Malcom X (je vous citerai plus tard certains passages très intéressants de ces deux "apôtres des opprimés" sur les droits de la Femme, c'est on ne peut plus révélateur ...), Dugain, par la voix de Tolson, n'y va pas de main morte.
Mais il sait prendre son lecteur et le captiver tant et si bien qu'on passe la nuit à terminer son roman. Il fait mieux : à certains moments, on est tenté de passer dans le camp de Hoover dont la souffrance profonde (ce conflit entre son éducation puritaine et ses pulsions homosexuelles) n'est jamais niée. Pas plus qu'elle n'est décrite comme un justificatif des actes accomplis ou autorisés par Hoover.
Un ouvrage de plus sur la déliquescence du "rêve américain", me direz-vous. Peut-être. Mais l'amertume glacée qui le nimbe à chaque ligne prouve au moins que, derrière les comportements rigides et à oeillères d'un Hoover ou d'un Tolson, la sensibilité n'était pas tout à fait morte. Leurs adversaires par contre ... En tous cas, tous ces hommes, alliés ou adversaires, apparaissent comme bizarrement coupés de la Mère (et partant déshumanisés) soit qu'ils l'aient trop idéalisée (Hoover), soit qu'elle les ait rejetés (les Kennedy). Aux mafiosi, pour lesquels une femme ne peut être justement qu'une prostituée ou une mère, revient le rôle du choeur qui ne se pose aucune question et soutient tour à tour l'un ou l'autre des récitants.
On soulignera l'intéressante analyse que fait Dugain de la volonté de mourir qui, après l'assassinat de son frère aîné, accompagna partout Robert Kennedy. La vision très spéciale qu'avait Hoover de la psychanalyse et de son fondateur est aussi très révélatrice de l'homme - et de sa négation absolue du Père au bénéfice de la Mère phallique. ;o)
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