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3,38

sur 814 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le pouvoir, l'argent, des intrigues, des manipulations, sont au centre de l'intrigue de ce roman.
Les hommes politiques, dirigeants d'entreprises, espions autant de pièces d'un même puzzle qui convergent vers un seul objectif : l'accession au pouvoir et l'anéantissement de toute forme d'obstacle.
Je dois reconnaître que j'ai zappé certains passage, un peu par manque d'intérêt, un peu par dégoût de l'univers politique.
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Écrire sur la plus vieille ambition humaine ? Oui mais avec un style bien affirmé. Peindre une fresque réaliste et ambitieuse ? Oui mais avec un style propre et sans emphase. Ainsi agit Marc Dugain.

Ce premier tome de la trilogie sur la politique française de Marc Dugain pose les bases de ce qui s'annonce comme son projet le plus ambitieux. Avec un sujet aussi fort et qui remue des passions humaines complexes et diverses on aurait pu s'attendre à ce que l'auteur s'engage dans un récit où les émotions des protagonistes occupent le devant de la scène, c'est mal connaître l'auteur. Au déchaînement de la passion, il préfère la froideur des phrases assassines qui donnent à voir une piètre image du monde politique. On a parfois l'impression de lire le reportage d'un journaliste qui aurait réussi à s'infiltrer dans l'intimité des rouages du pouvoir politique français tout en conservant une certaine distance avec son sujet.

Sa plume d'une précision chirurgicale dissèque la vie politique française dans une expérience d'un réalisme glaçant. Peu d'humour dans cette autopsie qui ne laisse rien au hasard, mis à part dans les quelques portraits au vitriol qu'affectionne l'auteur et dans ces dialogues qui sont autant de piques envoyées à une caste qui n'a même plus conscience d'évoluer en dehors du monde dans lequel le peuple se débat jour après jour. À travers son intrigue aux ramifications internationales c'est un constat amer et pessimiste qui se dresse sous nos yeux. Les rivaux sont assassinés, au propre comme au figuré, sans qu'une voix ne se hausse. Les alliances avec les ennemis d'hier sont noués alors que les menaces n'étaient même pas voilées la veille. Quant aux rares bonnes décisions qui sont prises, elles sont acceptées avec tant de compromission et de mépris pour la vérité et la vie humaine que l'on en vient à douter de leur pérennité.

Un récit dense donc mais qui possède son propre rythme, plus posé que celui auquel on est en droit de s'attendre vu le sujet abordé. L'ambition de l'auteur n'est pas de produire un énième polar politique aux pages vite tournés, vite oubliés mais de développer un début de réflexion sur les cercles de pouvoir politiques et financiers et sur la manière dont ces hommes, que ni les sentiments ni la loi n'arrêtent, se positionnent sur l'immense échiquier de la politique en constant mouvement.

Pour conclure on peut se demander quelle est l'emprise réellement évoquée par le titre. La logique voudrait que l'on considère ces hommes de pouvoirs comme ayant une réelle maîtrise sur le jeu politique et par ricochet sur nos vies à tous. Mais les différents portraits d'hommes rongés par leurs ambitions nous amènent à voir les choses différemment, et si la véritable emprise était celle qu'exerce la soif de pouvoir sur ces êtres dénués de scrupules ? Une question qui renverse l'échiquier et nous amènent à les voir d'une autre manière, beaucoup plus humaine et misérable.

Nul doute que l'auteur appronfondira cette réflexion dans les tomes suivants de sa trilogie.
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Inconditionnel amateur des livres de Marc Dugain j'étais avant, inconditionnel je demeure après la lecture de son dernier roman l'Emprise.Un style impeccable et implaccable, une construction de l'histoire d'une intelligence diabolique, une pertinence voire une impertinence de notre actualité politique et économique et de ses hommes et femmes de pouvoir.Le réalisme de la cupidité et de la corruption de certains personnages font froid dans le dos tant l' imagination de l'auteur semble simplement s'inspirer de notre réalité.J'ai dévoré ce thiller politique, que du bonheur...au point de regretter de l'avoir déjà lu!
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Si l'on en croit les sondages, Launay, homme politique de renom, est promis à une carrière présidentielle. L'homme aime louvoyer dans les eaux troubles d'autres sphères du pouvoir, industrielles, policières, sans oublier celles du sexe. Il est prêt à tout pour parvenir à ses fins, même – surtout - quand ses manoeuvres concernent sa famille. Quand les statistiques le propulsent déjà à la tête de l'Etat, il va lui suffire simplement d'accélérer son emprise sur le réel. C'est sans compter sur quelques bavures et cadavres çà et là…

« L'emprise » de Marc Dugain est une saga politico-policière qui entremêle diverses intrigues et personnages, et des lieux variés, depuis la capitale, jusqu'à la Bretagne, la Normandie et l'Irlande, sur le mode d'une enquête policière. le propos se veut résolument cynique, démontant avec un réalisme glacial les rouages et le mépris des hommes de pouvoir. L'écriture est d'une grande finesse et se veut sans concession. Et c'est ce jusqu'au-boutisme qui peut agacer à la longue, l'aspect monolithique de la critique. Pas un personnage, ou presque, ne ressort grandi à l'issue de cette saga.
« L'emprise » est jalonnée çà et là de quelques belles pépites d'humour noir. En voici deux, au gré de la collecte des bons mots, l'une qui dénigre l'outil statistique :
« En vue de l'élection, il venait de recruter un nouveau conseiller politique, l'ancien patron d'un institut de sondage, une de ces sociétés qui, à travers des modèles statistiques complexes, parviennent à connaître l'opinion de chacun sans qu'il ait eu à l'exprimer, ni même la penser, donnant à l'individu le sentiment de n'être qu'une particule dans un flot irrésistible. Ce procédé de vote permanent avait d'ailleurs rendu la démocratie particulière, car, à chaque échéance électorale, chacun savait par d'autres pour qui il allait voter, avant même de l'avoir décidé, devenant ainsi le spectateur de lui-même, ce qui contribuait significativement à un sentiment diffus d'impuissance. » (p. 44.) ;
l'autre, l'hermétisme du discours universitaire :
« La conférencière avait brillamment poussé dans le terreau de l'université française, dont elle était un fleuron reconnu.
- La question des allophones est avant tout l'étude de la question de la minorisation d'apprenants. La langue, objet de beauté selon Klinkenberg, est aussi l'expression d'une idéalisation de type saussurien prise comme système. […]
Launay s'endormit, éreinté par le meeting de la veille qui l'avait conduit très tard dans la nuit et par cette succession de mots qu'on aurait pu mettre dans n'importe quel ordre sans fondamentalement altérer le sens du discours, qui n'était de toute manière par délivré pour atteindre l'auditoire, relevant a priori plutôt de l'incantation masturbatoire. Quand il se réveilla, il regarda autour de lui pour voir si sa sieste matinale avait été remarquée, mais apparemment tout le monde dormait aussi. le discours, lui, continuait, volontairement abscons. Son but n'était pas de régler ses problèmes mais de s'en exonérer vaillamment par une démonstration de voltige destinée à asseoir l'autorité de l'université sur de pauvres enseignants de collège déjà punis d'hériter en classe de sixième d'enfants ne sachant ni lire, ni écrire, ni parler. » (p. 308-309.)

En bref, une saga jubilatoire, qui brosse un portrait sans concession des sphères de pouvoir, du monde politique en premier lieu, mais dont le cynisme peut, à la longue, agacer, voire plonger dans les affres d'un marasme sans fond…
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Ce thriller psychologique sur fond de course à la présidentielle est très instructif tout en faisant froid dans le dos. En effet, les protagonistes ne reculent devant rien pour arriver à leur fin. Complots, trahisons, assassinats, rien n'est impossible lorsque l'on veut accéder au pouvoir…
Lien : https://unlivreselonmonenvie..
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Marc Dugain a ce talent de s'inspirer de la sombre réalité pour créer une fiction plus vraie que nature. S'attaquer au milieu politique français est une fois de plus un pari risqué : tant règnent désordre, malveillance, luxure, tempête et corruption. Mais, une fois encore, l'auteur nous plonge dans un roman noir passionnant en laisse entrevoir des touches d'humanité derrière l'ambition arrogante de certains personnages....
Lien : http://www.unidivers.fr/l-em..
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C'est sans crainte d'ennui et avec un intérêt toujours renouvelé que je débute une lecture d'un roman de Marc Dugain. L'emprise, premier tome d'une trilogie, concerne la politique française et ses politiciens. Comment on la mène, avec qui et pour quelles raisons. Les chapitres sont courts, les personnages pas trop nombreux pour qu'on s'emmêle et l'écriture est efficace et impeccable. Dugain met la table pour la suite, Quinquennat, que je commence donc sans tarder. Mon mari m'en avait dit que du bien et je confirme! Une trilogie qui ne sera certainement pas un pensum!
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Très bon roman mêlant politique et espionnage : la vraie vie, en quelque sorte, avec corruption, manipulation, compromission, activités principales du pouvoir en général et de plus en plus foisonnantes dans le pouvoir contemporain, mondialisation et cupidité prospérant. le livre, sous la plume alerte de Marc Dugain, est bien évidemment très accrocheur, parfois même palpitant, mais a aussi le mérite de mêler intelligemment la subtilité de la psychologie humaine (doute, solitude, lâcheté, vaillance…) aux vices du marigot politico-financier (cynisme, fourberie, arrogance, amoralité…). On chemine, dans un style nerveux mais relativement soigné, parmi les considérations à l'emporte-pièce mais judicieuses, les dialogues justes et incisifs, les réflexions intimes des principaux acteurs – ce qui leur donne de la chair auprès du lecteur – et les scènes d'action très elliptiques. Mais ne vous attendez pas à l'habilité et aux finesses d'un le Carré par exemple. L'histoire est complexe comme le monde d'aujourd'hui mais ne s'encombre pas de détours ; la finesse diplomatique est juste sous-entendue ! Un roman intéressant, sans concession, qui ne vous redonne pas vraiment confiance en notre féérique société !
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Marc Dugain sait associer petite et grande histoire contemporaine. Tout fait vrai, certaines affaires sont connues (Karachi, la délguée syndicale d'Areva), certains personnages à peine "cachés".
Et ce tableau des moeurs et embrouilles politiques fait peur !!!
Succession de coups bas, à l'approche d'une élection présidentielle, le roman est très rythmé et efficace.
MAIS, j'ai eu l'impression au fil des 3 tomes, d'un trop plein et d'une sorte de découpage de "série TV".
On veut savoir la fin mais la baisse d'intéret se confirme au fil des livres et le 3ème est, à mon goût, décevant ou plutôt frustrant.
Ils ont peut-être étaient écrits un peu vite après le 1er tome sachant que Marc Dugain est également réalisateur
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Encore un auteur qui montre comment ça se passerait s'"ils" étaient vraiment tous pourris ! de la fiction, oui, mais qui semble tellement vraisemblable quand on pense à toutes les affaires qui ont éclaté, sexe, argent et divers.
Les médias passeraient-ils sous silence celui qui aurait encore un semblant d'éthique ? Mais de toutes façons, si Marc Dugain a raison, il y a longtemps qu'il aurait disparu des radars ...
Même si cela alimente l'abstentionnisme, je pense qu'il faut continuer à enfoncer le clou, un jour peut-être cela portera-t-il ses fruits.
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