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sur 97 notes
J'ai quand même eu du mal à entrer dans ce livre avec l'avant-propos et le premier chapitre "Les nouveaux juges", soit un total de 80 pages plutôt techniques où Maître Dupond-Moretti plaide contre les magistrats. Je n'ai pas particulièrement apprécié cette guerre déclarée avocats contre magistrats. Il me semble qu'il y a de bons fonctionnaires de Justice, comme il peut y en avoir de mauvais, et la même proportion de bons ou mauvais avocats. Cela se retrouve d'ailleurs dans toutes les corporations. Les chapitres suivants sont des études de cas d'affaires connues de Maître Dupond-Moretti. Là naturellement, en sa qualité de membre du barreau affirmé il prend fait et cause pour ses clients confrontés aux rouages de la Justice... c'est normal, c'est sa profession... mais je me demande quand même en découvrant ces prévenus, qu'elle aurait été mon intime conviction si j'avais été juré d'assises...
Je n'ai pas été convaincue par ce livre.
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C'est étrange, je viens de terminer la lecture de ce témoignage de E.D.M. et l'affaire Balkany vient d'aboutir pour ce premier chapitre sur son incarcération à 4 ans ferme pour lui et 3 ans ferme pour son épouse. Voilà, en ce vendredi 13 septembre 2019, début d'après-midi, le Maire de Levallois-Perret se retrouve à la Santé (celle-ci ayant été complètement remise aux normes). Mr Balkany se retrouve donc dans un 9m² mais dans l'aile des ''cols blancs'', bien entendu. Sinon, pas de mesures particulières pour lui hormis une surveillance un peu plus accrue dans les premiers jours au cas où ses nerfs craqueraient suite au choc de ce mandat de dépôt.

J'en reviens au livre mais comprenez que je ne pouvais pas passer sur cette actualité dont la sentence ne s'est jamais vue en France pour ce type d'affaire concernant un couple d'élus.

E.D.M. relate quelques affaires dont il s'est occupées. Il y a des histoires ahurissantes mais elles sont véridiques ! le but de ce livre est pour lui de parler de l'intégrité, de la dépendance, de la neutralité des magistrats, juges d'instruction, présidents des cours d'assises. Bien entendu, il y a des juges qui sont de grands juges et qui écoutent attentivement la défense et n'oublient surtout pas que l'on reste présumé innocent.
D'autres juges, et c'est ce que dénonce Eric Dupond-Moretti, se font déjà leurs idées sans avoir vu qui que ce soit, ils sont liés d'office à la cause des victimes, s'ils n'aiment pas l'avocat de la défense, si les médias ont trop parlé en faveur des parties civiles, si l'opinion publique a condamné le mis en examen (sans d'ailleurs ne connaître d'aucune manière ce qui se trouve dans le dossier), le juge rend son acte à charge.
E.D.M. veut que la morale n'entre pas dans les jugements, les arrêts, les juges et autres doivent rester neutres, impartiaux, justes, se référer au droit et seulement au droit.

C'est l'affaire Christian Ranucci ''Le pull-over rouge'' qui a déclenchée chez Maître Dupond-Moretti qui à 15 ans écoutait la radio, et on annonçait la peine capitale pour Ranucci et c'est par détestation de la peine de mort qu'il a décidé qu'il exercerait la profession d'avocat.

Lu en septembre 2019 / Michel LAFON - 17,95 €.
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Directs du droit est un ouvrage concis, clair et à charge. Dupond- Moretti dénonce avec force illustrations l'affaiblissement continue des droits de la Défense.
La médiocrité s'installe chez les juges et les magistrats, une confusion entre le droit et les considérations morales s'est installée.
J'ai trouvé l'ensemble crédible et bien documenté.
Si La réforme de la justice semble de plus en plus nécessaire, le climat général autoritariste et liberticide ne paraît guère propice. En tout cas les solutions vers plus d'efficacité ne sont pas abordées, l'auteur ne fait pas mieux, il se contente des constats, brillamment certes mais qu'est qu'on fait ? . A de nombreuses reprises Dupond-Moretti insiste sur la place du hasard, de la faute à pas de chance, sur des lacunes essentielles au stade des enquêtes, qui peuvent tout à fait conduire à des erreurs judiciaires majeures qui même reconnues, ce qui est proprement scandaleux, ne donnent pas lieu à une juste indemnisation.
La dernière page lue, il m'apparaît que l'obsolescence de notre justice et notamment sa lenteur, son anachronisme, sa fiabilité très relative, que j'ai pu constater dans les domaines administratifs, ou celui des affaires familiales frapperait aussi le pénal et le civil.
Et de conclure comme Dupond-Moretti : j'ai peur. Pas mieux pour le moment... Effrayant...


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Je ne vais pas être objective du tout : j'ai adoré cette lecture !
En même temps, comme on y parle (forcément) d'avocats, de magistrats, de procès,… je ne vois pas comment j'aurais pu ne pas apprécier.
Mais bien plus qu'un roman « pour juristes », Dupond-Moretti nous offre ici une réflexion sur la justice et sur les métiers judiciaires, en particulier sur l'interaction entre deux professions essentielles au système judiciaire : les avocats et les magistrats.
Tensions, rivalités, incompréhensions. C'est un peu ce qui caractérise les relations entre avocats et magistrats, en particulier lors d'un procès médiatisé. Pourtant, ces professionnels ont fait les mêmes études et ont sans doute, à un moment de celles-ci, partagé les mêmes idéaux. Mais, d'après l'auteur, les magistrats ont trop souvent tendance à voir les avocats (et en particulier les pénalistes) comme des fauteurs de trouble qui, en réclamant certains actes d'instruction ou autres, ne font que troubler une audience et retarder un verdict. Pourtant, comme le dit Dupond-Moretti, son rôle est bien de défendre, du mieux qu'il peut (= en utilisant la totalité des manoeuvres qui lui sont offertes par le Code de procédure pénale) ses clients…
En lisant cet ouvrage, je me suis rendue compte d'une chose : même si la justice belge est « malade » (engorgement pathologique des tribunaux et retards conséquents dans le traitement des affaires, manque de personnel et de moyens financiers, palais de justice qui tombent en ruine – à Mons, un « filet » a été ajouté au-dessus de la salle des pas perdus, afin que les justiciables et avocats qui y déambulent ne se prennent pas des morceaux de la décoration du premier étage sur la tête), son mal-être n'est pas aussi grave que celui de la justice française. Les professionnels du droit, qu'ils soient magistrats, avocats, notaires ou huissiers, sont, pour l'immense majorité d'entre eux, courtois les uns avec les autres (c'est d'ailleurs une obligation déontologique entre avocats). Il n'y a pas autant de rivalité entre magistrats et avocats et, surtout, pas de connivence entre le parquet et le siège : chacun fait son boulot de façon indépendante, en respectant ses confrères/consoeurs. La situation belge n'est donc pas si désespérée !
Dupond-Moretti fustige l'ENM (Ecole nationale de la magistrature) : d'après lui, si avocats et magistrats étaient formés ensemble et si les magistrats passaient par le barreau avant de devenir juges, ils comprendraient mieux le boulot d'avocat et verraient d'un meilleur oeil ceux qui se présentent dans leur salle d'audience. J'ai tendance à lui donner raison car (même si je ne connais rien de l'ENM) en Belgique, de nombreux magistrats passent d'abord par le barreau avant de devenir magistrats (il faut d'ailleurs accumuler plusieurs années d'expérience professionnelle juridique et/ou de stage avant de pouvoir devenir magistrat) et mettent donc « la main à la pâte ».
Et même lorsqu'un magistrat ne passe pas par le barreau (on peut très bien, de nos jours, devenir magistrat après avoir été juriste d'entreprise, par exemple), il reste d'abord et avant tout juriste, comme l'avocat : les études de droit sont communes et nous n'avons pas, comme en France, d'ENM ou d'écoles d'avocats. Les deux professions requièrent la réussite de certains examens qui, eux, ne sont bien entendu pas communs, mais il n'en reste pas moins que la base est commune et que l'entente entre ces deux catégories de professions juridiques est bien plus cordiale que ce que dépeint Dupond-Moretti.
Bref, cet ouvrage me laisse très optimiste. Même si la justice belge n'est pas toujours idéale, elle fonctionne, dans l'ensemble, bien mieux que ce que le ténor du barreau français nous décrit ici. Et certains de nos magistrats, qui n'ont pas peur de se mouiller et de critiquer l'exécutif (comme Vincent Macq, Manuela Cadelli ou encore Luc Hénart) feront sûrement encore évoluer les choses…
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Pour Eric Dupond-Moretti, avocat cogneur surnommé « acquittator » dans les prétoires, la justice va mal, et plus particulièrement la magistrature, à quelques exceptions près. Selon lui, les citoyens ne voient pas le danger qu'il y a à abandonner une once des libertés conquises de haute lutte au fil des siècles. A ce titre, l'avocat – qui se doit de défendre même l'indéfendable – agace. Et EDM refuse de devenir un être transparent. Il donne ici, dans ce bref ouvrage à l'écriture ciselée au scalpel, comme ses plaidoiries et les analyses précises des pièces des dossiers qui lui ont permis de gagner bien des procès sur des détails ignorés ou négligés, quelques exemples où la justice est mise à mal par ceux-là même qui devraient la servir.
Un réquisitoire, donc, et surtout une réflexion nécessaire sur l'évolution dangereuse de la procédure pénale, la place des victimes et leur réparation légitime – y compris celle des acquittés après une longue incarcération préventive – sur la médiatisation des procédures et le tout relatif secret de l'instruction.
Comment le citoyen, justiciable en puissance, peut-il comprendre des jugements totalement contradictoires en première instance puis en appel (cf: le procès intenté au maire de la Faute sur mer après le désastre de la tempête Xintia) ? Comment ne pas s'étonner devant la description détaillée des pratiques sexuelles licites – même si elles sont moralement regrettables – des protagonistes de l' « affaire » DSK au Carlton de Lille alors qu'au final, une relaxe a été prononcée ?
Les dommages collatéraux des personnes incriminées avant toute décision judiciaire sont dévastateurs. Malheur à celui qui se trouve confronté à la nécessité de témoigner : il sera mis à nu, examiné sous toutes les coutures par le seul fait d'avoir eu la malchance de croiser l'accusé.
Eric Dupont-Moretti souligne les faiblesses de la justice : les erreurs de procédure commises par certains juges, leur mode de sélection et d'avancement (un exemple : le troisième procès intenté à l'un des acquittés de l'affaire d'Outreau), le rôle de groupuscules d'activistes s'érigeant sur les réseaux sociaux en défenseurs de la morale bourgeoise, celui de pseudo psychologues ou de journalistes sonnant l'hallali sans connaître les dossiers, celui de lanceurs d'alertes autoproclamés (qu'on appelait autrefois « corbeaux »), la presse à sensation, la confusion entre ce que prescrit strictement la loi pénale et le sentiment partial de certains magistrats … sans parler du cas de ce chien auditionné par la justice ...
Un fameux coup de gueule, bien nécessaire ces jours-ci, justement !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Recit technique et factuel ne laissant transparaitre aucune émotion ni étude psychologique des accusés. Journalistique. Je n'ai pas particulièrement apprécié
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J'ai lu le premier titre paru, « la bête noire », et surtout j'ai eu l'occasion de voir et entendre E. DP plaider à la Cour d'appel de Rennes ; deux malfrats dans le box des accusés, chacun son avocat, l'un est reparti avec une peine renforcée, l'autre a été relaxé...Vous avez deviné quel avocat s'était chargé de sa défense. Je suis restée scotchée sur mon banc au moment du verdict.
J'ai donc lu avec curiosité ce nouveau livre et j'y trouve toujours la même détermination farouche à défendre un individu , souvent coupable mais aussi parfois innocent , ce qui requiert la plus grande vigilance de l'avocat de la défense.
E. DP dénonce en particulier ici la sur-victimisation accordée parfois trop généreusement  par les nouveaux magistrats ; les victimes sont à défendre , nul ne peut le nier, mais l'accusé dans le box est quasiment condamné par la » moraline » ambiante , les médias , avant même que le procès ne commence. L'avocat relate quelques procès bien édifiants en ce sens.Les psy sont même parfois demandés pour assister les magistrats , sortez vos mouchoirs Il nous rapporte aussi quelques petits dysfonctionnements qui donne froid dans le dos.
Ce n'est pas vraiment un malaise, éprouvé à la lecture de ces 2 livres , mais une sorte d'incertitude, de gêne, qui fait réfléchir sur cette fameuse formule si souvent entendue : »Je fais confiance à la Justice de mon pays... » Espérons le.
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Je suis un novice complet en ce qui concerne le milieu judiciaire, je n'ai donc pas le recul nécessaire pour comprendre toutes les subtilités de Directs du droit. Ce livre est quand même accessible à tous : Dupond-Moretti prend le temps d'expliquer certaines notions, et le glossaire est d'un grand secours.

Dupond-Moretti évoque tour à tour des affaires sur lesquelles il a pu travailler, en commençant par des procès surréalistes... On notera par exemple le dernier procès d'Outreau, noyauté par un public complotiste sordidement passionné par la pédophilie, qui a bien failli intimider les magistrats et faire condamner des innocents. Effrayant de constater que l'on n'est jamais loin de la justice populaire : le public est friand de condamnations mais est incapable de différencier une preuve d'une absence de preuve.

Une lecture qui pourra intéresser tous ceux qui veulent découvrir le milieu judiciaire, sa très grande complexité et les dangers qui le menacent toujours...
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Si on aime le monde des avocats, de la magistrature, si on s'intéresse aux affaires criminelles ect ... c'est un livre passionnant.

Si on aime Maître Eric Dupond-Moretti en plus ... c'est un incontournable.

Et si le monde avait la même franchise que cet homme là ... le monde s'en porterait mieux ... mais avec des si ...
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J'ai adoré ce livre, qui se lit extrêmement facilement et (trop?) rapidement. le style est piquant et corrosif, et cela fait du bien dans ce milieu où toutes les déclarations sont habituellement édulcorées. On peut ne pas être d'accord avec lui sur tout, notamment lorsque les anecdotes concernent d'anciens client à Me Dupond-Moretti, mais il est difficile de lutter face à la pertinence de ses arguments. Tout le génie du bonhomme. J'ai particulièrement apprécié les petites histoires de procès, souvent méconnues du grand public.
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