Le roi disait que j'étais diable

Rien en commun.
Ces deux-là non rien en commun.
Lui, le futur roi de France Louis VII, froid, distant et pieu. Elle, Duchesse d'aquitaine, cultivée et autoritaire, adorant la chasse et les bons mots.
Ils se marieront. Pour le bien de l'Aquitaine et de la France. Pas un mariage d'amour, non, un mariage de raison.
Alors évidemment rien ne fonctionne entre eux. Lui est amoureux au début mais elle n'en a pas grand-chose à faire. L'amour fera place à la haine.
Ce livre retrace la période de leur mariage jusqu'à la deuxième croisade.
Un roman historique basé sur les connaissances que nous avons de l'époque. Clara Dupond-Monod sait choisir les mots pour rendre ce récit agréable et passionnant. Elle alterne les réflexions des deux protagonistes évitant de prendre parti … quoique.
Le seul bémol mais peut-être est-ce moi qui se trompe, concerne la maturité dont fait preuve, dès son mariage, Aliénor d'Aquitaine, pourtant elle a treize ans. J'ai du mal à imaginer une jeune fille de cet âge avec un tel charisme et de telles ambitions. Ma fille a, à peu près cet âge, je connais toutes ses copines, et je n'arrive pas à trouver un parallèle.
Les temps changent ma bonne dame Michu. Les temps changent !

Les débuts fracassants de la destinée d'Aliénor d'Aquitaine nous sont contés, sous la forme d'un roman historique.
Cela commence par le mariage avec le roi de France.

Elle est rude, il est doux. Elle est extravertie, il est timide. Elle chante avec les poètes, il prie. Dans les négociations, elle est tranchante, il est réservé.
Elle est à l'opposé de Louis VII: un roi-moine.
Avide de sensations, de découvertes, de sang, de sensualité et de bravoure, dans la lignée familiale, la jeune Aliénor d'Aquitaine ne ménage pas son entourage. Quand Aliénor est mariée à Louis, c'est donc l'ennui et la consternation qui prédominent. Mais pas pour longtemps.

C'est avec une habile construction où les deux protagonistes alternent leur point de vue que Clara Dupond-Monod tisse ce récit teinté de vérités historiques.

Outre l'interprétation des faits, j'ai apprécié la densité historique qui est proposée dans le roman, avec, notamment la 2ème croisade.

Aliénor d'Aquitaine, femme forte du Moyen-Age. Dans ce roman polyphonique, Clara Dupont-Monod met en avant le caractère ombrageux, belliqueux et bonne-vivante de cette jeune femme qui épouse celui qui sera tout son contraire: Louis VII. Car Louis VII n'était pas destiné à gouverner mais à épouser la religion, et lorsqu'à la mort de son père puis de son frère aîné, il se retrouve à la tête du royaume, il pense diplomatie quand Aliénor pense champs de bataille.
C'est l'amour immédiat que le jeune homme porte à la jeune fille qui le poussera finalement à commettre des atrocités telles que l'incendie de l'église de Vitry où s'étaient réfugiés femmes et enfants et le Siège sanguinaire de Damas lors de la Deuxième Croisade.
L'autrice imagine cette partie de l'Histoire de l'intérieur, par la voix d'Aliénor, de Louis VII et de Raymond de Poitiers, oncle d'Aliénor. La première partie m'a légèrement ennuyée, avec ces retours incessants des sentiments d'Aliénor et ceux de Louis, jusqu'à ce que la partie politique prenne le dessus. J'aurais envie de qualifier le style d'impressionniste, on reste dans le subjectif, les sentiments et historiquement, ce roman est loin d'être exhaustif mais ce n'est de toute manière pas son but. Je vais continuer avec la deuxième partie de la vie d'Aliénor, qui n'en est qu'au début de ses prouesses, avec la lecture de la Révolte, écrit l'année dernière.
Pour celles et ceux qui se sont intéressés à Aliénor d'Aquitaine, je vous conseille vivement la biographie de Régine Pernoud qui cette fois-ci reste uniquement sur les faits connus mais dont le livre est passionnant.

Le roi qui disait que j'étais diable c'est l'histoire d'Aliénor d'Aquitaine et de Louis VII , un roman sur leur mariage qui durera 15 ans .
A la fin du roman , Aliénor va rencontrer son deuxième époux Henri Plantagenêt , qui deviendra roi d'Angleterre , Henry qui a douze ans de moins qu'Aliénor . Aliénor , deux fois reine , reine de France puis d'Angleterre .
Un destin extraordinaire pour une femme flamboyante , entière , fière , intransigeante , à l'opposé de son époux Louis VII .
Celui ci n'était pas destiné à être roi , il voulait être moine , nous sommes au Moyen - Âge , c'était un destin assez commun , puis la mort accidentelle de son frère aîné , va bouleverser sa trajectoire , il devient l'héritier du royaume de France .
Lorsqu'il rencontre Aliénor , il l'aime instantanément , en se rendant compte de suite , que l'amour qu'il lui porte n'est pas réciproque .
Il essaye pendant quelques années de se rapprocher mais plus les années passent et plus les époux s'éloignent .
Aliénor n'arrivera pas à lui donner un héritier , ils auront deux filles et à cette époque bien sur , il faut absolument donner un descendant mâle au royaume de France.
La naissance de leur deuxième fille sonne le glas des derniers espoirs entre le couple royal , l'ultime blessure sera la rencontre d'Henri Plantagenêt , Louis VII a compris tout de suite qu'il rencontrait son rival.
Je connaissais plus ou moins l'histoire d'Aliénor d'Aquitaine , c'est un de mes personnages préférés de l'histoire , j'ai lu pas mal de livres la concernant et j'ai été agréablement surprise par cette lecture .
J'ai aimé l'écriture , une belle découverte que cette jeune auteur .
Les descriptions des sentiments sont très nuancées .

Aliénor d'Aquitaine, est mariée très jeune à Louis VII, un jeune homme assez fade, promis à une carrière de moine avant de devoir remplacer sur le trône son frère mort brutalement.
Si Louis tombe instantanément amoureux de sa belle épouse, celle-ci le méprise, tout comme elle méprise le royaume de France, qui a tout à envier au duché d'Aquitaine, beaucoup plus riche et développé.
Pour tenter de séduire son épouse, le Roi va accepter de prendre les décisions inconsidérées qu'elle lui souffle.

Les points de vue de Louis et d' Aliénor alternent et se répondent, portés par une très belle langue. On ressent la souffrance de l'homme qui n'est pas aimé, et qui est prêt à tout pour que sa femme le regarde et l'admire, quitte à se trahir lui-même, et l'impétuosité d'Aliénor qui n'a pas en face d'elle quelqu'un de taille à s'opposer à sa forte personnalité et à ses décisions brutales.

L'écriture de Clara Dupont-Monod est parfaite, sobre et élégante.
Je lis très peu de romans historiques, mais là, je me suis régalée.

« Je meurs d'envie de laisser là les hommes qui m'entourent de si près que parfois, je ne vois plus que les plis de leur robe; les laisser et me jeter à tes pieds, te serrer, te promettre de tout recommencer, de t'offrir encore ma venue à Bordeaux comme autrefois, lorsque nous étions si petits, si purs, ignorants des épreuves du pouvoir. Ta prestance, ton talent, tes erreurs, ta cruauté, et tes yeux, ta bouche, ta taille, tout m'attire et me fait peur, car j'ai vu où cela menait. La Bible dit que l'amour grandit et rend heureux. Mais que faire quand il abaisse et fait couler les larmes ? » (p. 140) Dans le roi disait que j'étais diable, Clara Dupont-Monod fait alterner deux voix depuis longtemps éteintes: Aliénor d'Aquitaine, et son époux Louis VII. Ils ne sauraient être plus différents, et leur relation est difficile; Aliénor n'est que colère et désir de combat, et elle méprise son mari pour sa foi. Avec eux, nous traversons L Histoire, de leur mariage à la rencontre avec Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre qu'elle épousera, en passant par la deuxième croisade. Et les morts s'empileront sur leur passage. J'ai apprécié ce procédé narratif qui réussit bien à nous faire entendre ces grandes figures historiques. le portait d'une femme libre et ambitieuse, bouillonnante, intrigante, moderne, et d'un roi subjugué.

Aliénor d'Aquitaine a inspiré beaucoup d'auteurs et je suis toujours curieuse de découvrir comment un nouvel écrit peut avoir une vision différente et originale sur l'histoire de cette femme à la vie mouvementée et au destin hors du commun

Clara Dupont-Monot s'en sort fort bien, elle a choisi de ne parler que du premier mariage d'Aliénor , lorsqu'à 15 ans elle épouse le futur Louis VII.

Alliance du Sud plein de vie, aux couleurs chatoyantes, aux sentiments fougueux et exaltés , patrie de l'amour courtois, entouré de troubadours, au Nord , bien terne et triste, d'autant que Louis destiné à la prêtrise se retrouve très vite Roi, rôle pour lequel il n'est pas préparé et que son tempérament timide et introverti n'aide pas.

Aliénor, toute en fougue et passion, habituée dès son plus jeune âge au pouvoir est un personnage pour lequel les sentiments sont ambigus: admiration devant sa volonté farouche et son amour de la liberté mais aussi réprobation devant une certaine dureté qui va de pair avec son besoin de domination , son goût immodéré du luxe et son manque criant d'empathie.

Clara Dupont-Monot n'essaie d'ailleurs pas , contrairement à d'autres écrivains femmes, de rendre Aliénor aimable et sympathique ; la jeune fille un peu perdue lors de son mariage avec Louis , même si elle apporte avec elle gaieté, musique et couleurs dans une cour de France qui en manquait cruellement , ne fait rien pour accepter son nouveau statut et pour donner, à défaut d'amour un peu d'affection à son royal époux.

J'ai bien aimé le monologue à tour de rôle d'Aliénor et de Louis car je n'ai pas le souvenir d'avoir lu quoique se soit sur ce qu'a pu ressentir le jeune Roi, pétri d'amour pour sa dame, se transformant en guerrier sanguinaire et partant expier ses péchés en croisade.

La parole est donnée dans la dernière partie à l'oncle d'Aliénor, Raymond de Poitiers , Prince d'Antioche dont on dit qu'il eut une liaison avec sa nièce Aliénor , cela met un peu de distance vis à vis des deux personnages principaux qui se déchirent ouvertement lors de leur séjour en terre Sainte.

Un roman passionné dont j'ai apprécié la qualité littéraire .

Ce livre décrit la première époque de la vie turbulente d'Aliénor aux côtés de Louis VII. Il campe deux caractères si opposés. Louis qui a été arraché à sa vie monacale est plus méditatif, il est faible, il a peur. Il n'aime pas la guerre mais le langage de la négociation, il est aux ordres de l'abbé Suger. Aliénor est d'une lignée sulfureuse et solaire qui a défié le pape. Elle adore l'épopée, la poésie et les conquêtes. Des noces royales jusqu'à la deuxième croisade, c'est l'histoire d'un amour impossible.

Un portrait de femme libre et insoumise avec beaucoup de liberté sur les premières années d'Aliénor.
Son mariage avec un roi tout aussi jeune qu'elle qui ne jure que par l'église quand elle réclame virilité, courage et combat.
Un homme éperdument amoureux rongé par l'indifférence de cette belle sauvageonne d'aquitaine.
Habitée par sa terre et ses traditions, femme du chaos et souveraine insoumise elle poussera ce jeune moine dans ses retranchements jusqu'à la folie d'une guerre de croisés qui tourne au bain de sang.
Tandis qu'elle devient une guerrière qui n'hésite pas à monter à cheval comme un cavalier il s'éloigne et devient fin politique.
La rupture sera tout aussi violente que ces gamins mal assortis portant l'histoire de France sur des épaules inégales.
Remarquablement écrit et romanesque à souhait l'autrice dresse un portrait aussi libre que son héroïne.

J'avais découvert la plume de Clara Dupont-Monod au hasard des rayons d'une librairie en acquérant La passion selon Juette, il y a quelques années. J'avais vraiment beaucoup aimé le style littéraire très poétique et immersif de l'auteure. du coup, lorsque mon club de lecture du mois de novembre m'a fait découvrir l'une de ses nouvelles publications, La Révolte avec Aliénor d'Aquitaine pour héroïne, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emprunter. Excepté que La Révolte est en réalité la suite de le Roi disait que j'étais diable, consacré à la jeunesse d'Aliénor et son premier mariage avec Louis VII. J'ai donc suivi la chronologie et débuté par le premier tome.

En 1137, Aliénor a treize ans lorsqu'elle épouse le futur roi Louis VII, de deux ans son aîné. Héritière du Duché d'Aquitaine, elle apporte alors au Royaume de France, un territoire vaste et riche. Mais, les époux sont mal assortis et l'harmonie ne règne pas vraiment au sein du couple. En effet, le timide et pieux Louis VII a grandi dans un monastère et aurait été destiné à cette vie monacale si son frère aîné, promis au trône, ne s'était pas fait tuer accidentellement (il a fait une chûte de cheval à cause d'un cochon errant). Quant à Aliénor, aimant les fêtes et la musique, s'habillant de manière colorée, elle se montre cultivée et dotée d'un fort caractère. Sitôt sur le trône, elle écarte sa belle-mère et l'ancien conseiller du père de Louis VII, Suger afin de mieux contrôler son époux. Mais, le jeune couple ne tarde pas à commettre des maladresses leur valant quelques inimitiés…

J'ai retrouvé dans le roi disait que j'étais diable la même plume que dans La passion selon Juette : s'il existe un petit temps d'adaptation à ce style très particulier, force est de reconnaître qu'il permet aussi de bien ressentir les émotions qui animent chacun des deux personnages. En effet, l'auteure alterne les points de vue d'Aliénor et de Louis dans la première partie afin de mieux les opposer. On se rend alors compte à quel point le couple est hermétique et manque de communication, rien d'étonnant donc à ce que leur mariage connaisse un échec. Pour ma part, je n'ai pas trouvé les deux personnages sympathiques : Aliénor se présente certes comme une femme intelligente, cultivée et forte mais elle apparaît aussi méprisante vis à vis de son mari et de son entourage ; quant à Louis VII, s'il se montre très amoureux de sa femme, il est bigot et faible jusqu'à prendre des décisions désastreuses autant lors du tragique épisode de Vitry ou lors de la Seconde Croisade avec l'attaque de Damas. La dernière partie du roman quant à elle, est courte (à peine une trentaine de pages) et racontée du point de vue de l'oncle d'Aliénor, Raymond de Poitiers, présent en Terre Sainte. Si le personnage est intéressant et permet de conclure le roman sur les derniers mois du mariage d'Aliénor et de Louis VII, en 1152, j'ai trouvé cette partie un peu expéditive.

Enfin, dans une post-face présentée sous forme de chronologie, Clara Dupont-Monod explique sa démarche pour la construction de son roman. En effet, la vie d'Aliénor d'Aquitaine comporte de nombreuses zones d'ombre et le travail de l'auteure a été de combler ces vides de manière fictionnelle tout en se basant sur une chronologie avérée. Elle a d'ailleurs trouvé cette dernière dans un ouvrage assez ancien Pour une image véridique d'Aliénor d'Aquitaine d'Edmond-René Labande. Après, les dates ne changent pas en Histoire ou du moins très peu, au gré des nouvelles découvertes. Pour ma part, je n'ai rien lu qui m'aurait choqué d'un point de vue historique, justement parce que la chronologie qui constitue le squelette du texte a été respectée.

En conclusion, bien que ce roman présente quelques petits défauts, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. A un tel point que sitôt achevé, j'ai débuté sa suite, La Révolte qui se concentre sur le second mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le futur Roi d'Angleterre Henri Plantagenêt, de onze ans son cadet.
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