L'orpheline de Manhattan, tome 2 : Les lumières de Broadway (1/2)

Je vous hais, je vous exècre ! Comment avez-vous pu faire une chose pareille ? J’ai appris la vérité ce matin. Vous, son grand-père, celui qui aurait dû la chérir et la protéger, vous avez osé la souiller, poser vos sales pattes sur elle !

Il était tolérant, patient, affectueux, sans jamais montrer de sautes d’humeur. Elle l’enlaça à son tour, tandis qu’il lui donnait un baiser. Élisabeth, grâce à cet homme un peu timide, s’était épanouie, le corps et le cœur comblés. Il la grisait de mots doux, de câlins avant et après leurs étreintes, ce dont elle ne se lassait pas.

Élisabeth exigeait en silence, mais par de petits gestes suppliants, les caresses qui lui faisaient tout oublier du monde extérieur. Son amant s’exécutait, habile à la faire vibrer de plaisir.
Ses lèvres effleuraient les mamelons bruns, parcouraient ensuite son ventre, ses cuisses, allaient boire à la source tiède de sa fleur de chair gorgée d’une sève dont il était assoiffé. Elle poussait de brefs cris étonnés, gémissait en se cambrant, les doigts enfouis dans la chevelure de son amant.

Élisabeth était au cœur de ces visions atroces, soumise à Laroche, sa tendre chair de femme forcée, souillée. Il croyait ressentir la terreur et la douleur qu’elle avait éprouvées, et sans cesse il se représentait les gestes incestueux de cet homme, un monstre à face humaine, puis il imaginait l’acte en lui-même, jusqu’à en avoir la nausée.

J’ai découvert le véritable amour le jour où je t’ai allongée sur mon lit, où tu étais nue sous mes baisers. Ne te méprends pas, je suis tombé amoureux bien avant, sans oser espérer quoi que ce soit. Maintenant, les jours sans toi me paraissent interminables. Je respire vraiment quand j’entends tes pas dans l’escalier, que tu entres ici.