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Comme chaque année, les trois maisons d'édition qui composent le collectif des Indés de l'Imaginaire ont fait le pari de sortir conjointement pour la rentrée de septembre trois ouvrages écrits par de jeunes auteurs et autrices prometteurs. Si du côté de Mnémos et des Moutons Électriques, on a misé sur des têtes connues (à savoir Adrien Tomas et Alex Nikolavitch), ActuSF a en revanche décidé de mettre en avant un auteur jusqu'ici absent de son catalogue : Thomas C. Durand. Déjà publié en 2011 par les éditions Asgard, le diptyque des « Énigmes de l'aube » est une oeuvre appartenant au registre de la « light fantasy », comprenez de la fantasy humoristique où quiproquos, loufoqueries et bizarreries sont au programme. On pense ici évidemment beaucoup à Terry Pratchett, pour le côté décalé et la légèreté du ton employé, mais aussi, dans une certaine mesure, à J. K. Rowling et son célèbre « Harry Potter ». le premier tome met en effet en scène une certaine Anyelle, adolescente élevée au fin fond de la forêt par son père, et qui se découvre un pouvoir magique puissant, celui de Renfort (soit la capacité de démultiplier la puissance du pouvoir des autres). Ce don étant à la fois fort rare (et par conséquent très convoité) et fort dangereux, décision est prise d'emmener la jeune fille dans l'école de magie la plus proche afin qu'elle puisse apprendre les bases et éviter de provoquer trop de catastrophes avec son pouvoir. Seulement, Anyelle ne correspond pas vraiment au profil type des élèves de l'École des Magies Utiles et Laborieuses. D'abord parce que la jeune fille possède un caractère bien trempé et n'apprécie que modérément de devoir quitter sa forêt pour suivre un cursus pour lequel elle n'a aucune appétence. Ensuite parce que sa position sociale est très inférieure à celle de ses camarades qui sont tous des citadins plus ou moins fortunés. Enfin, et surtout, parce qu'elle est une fille, et que l'apprentissage de la magie est d'ordinaire réservé aux garçons…

Le lien avec « Harry Potter » saute immédiatement aux yeux et pourra, au choix, rebuter complètement le lecteur, lassé de la sempiternelle rengaine du néophyte qui découvre les joies de la magie, ou au contraire lui procurer un agréable sentiment de familiarité. Car si l'école d'Anyelle n'est certes pas Poudlard, on trouve malgré tout de nombreuses similitudes dans la manière d'aborder le quotidien des élèves ou d'évoquer les spécificités de l'école. Sport en apparence loufoque mais très codifié et suscitant une adhésion sans borne des élèves, professeurs tour à tour étranges, odieux ou protecteurs, chicaneries et inimités entre élèves… : si le monde imaginé par l'auteur n'a rien à voir avec celui de J. K. Rowling, force est de constater que le précédent créé par cette dernière rend presque impossible l'absence de comparaison (difficile en effet de ne pas faire le lien entre métaball et Quidditch, ni d'imaginer le professeur Ferigas autrement qu'en un mélange de Rogue/Lupin oscillant entre froideur et bienveillance). Certains pourraient trouver à y redire, pour ma part j'ai trouvé le décor agréable et les trouvailles de l'auteur plutôt amusantes. le principal intérêt de la scolarité d'Anyelle réside d'ailleurs moins dans les péripéties qu'elle suscite que dans les thématiques sociétales qu'elle permet à l'auteur d'aborder. C'est le cas notamment du sexisme qui occupe une place centrale dans le roman et qui transparaît dans le comportement de la plupart des personnages, à commencer par les élèves et enseignants de l'école, unanimement scandalisés par la présence dans leur rang d'une représentante de la gente féminine. Les inégalités de classe figurent également au coeur du récit puisque l'auteur insiste bien sur la différence de traitement et de perspective entre les élèves lambda et ceux issus de familles puissantes et fortunées. le rapport entre homme et nature est aussi évoqué, notamment via la « fonction » du père d'Anyelle (antibûcheron !) qui permet à la forêt de se régénérer rapidement mais pose malgré tout la question de l'exploitation immodérée des ressources naturelles.

On passe donc un agréable moment au côté de cette jeune fille perdue dans un univers dont elle ne connaît pas les codes, même si le roman n'est pas exempt de tout défauts, certains plus dérangeants que d'autres. Parmi eux, et sans doute le plus handicapant pour le récit : la quasi-absence d'intrigue. Certes, il s'agit d'un premier tome, mais, à l'exception de la scolarité d'Anyelle, on ne trouve pas beaucoup d'éléments auxquels se raccrocher pour imaginer une histoire plus complexe et ambitieuse (même si la conclusion laisse malgré tout espérer un second volet avec plus de matière…). Les quelques aspects de l'univers évoqués par l'auteur sont intrigants, mais on reste sur notre faim, dans la mesure où ces précisions ne servent, pour le moment, qu'à donner de l'épaisseur au décor et non à l'intrigue. Les personnages sont quant à eux tour à tour extrêmement sympathiques ou extrêmement agaçants, mais étant donné qu'il s'agit d'un parti pris visiblement assumé par l'auteur, cette polarisation fait davantage rire qu'elle ne dérange. Je suis en revanche un peu plus nuancée sur le personnage d'Anyelle qui séduit par son humour et sa force de caractère, mais lasse aussi souvent par son comportement puéril et son attitude faussement détachée qui frôle l'insolence (je côtoie assez d'ados mal lunés dans la journée pour ne pas avoir envie d'en retrouver dans les romans que je lis !). Dernier bémol, plus anecdotique cette fois : la multiplication des notes de bas-de-page qui apportent parfois un complément amusant mais dont la fréquence finit par casser le rythme de lecture, et par conséquent l'immersion.

Thomas Durand signe avec « Premier souffle » un premier volet prometteur qui séduit non seulement par son humour, mais aussi par les problématiques sous-jacentes qu'il aborde. le mariage entre un décor à la Rowling et un ton décalé à la Pratchett est quant à lui très réussi, même si l'héroïne agace parfois et que l'intrigue reste pour le moment un peu trop simpliste. Ces « Énigmes de l'aube » n'en demeurent pas moins agréables et mettent en scène un univers intriguant dans lequel je ne serais pas contre refaire une incursion à l'occasion de la sortie du deuxième volume des aventures d'Anyelle.
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Entre Harry Potter et Terry Pratchett, Thomas Durand nous offre un roman de fantasy humoristique léger et sympathique. Ce choix pourrait ne pas plaire à certains lecteurs, mais moi j'ai trouvé cela très rafraîchissant et agréable, une bouffée d'air frais par rapport à mes lectures fantasy habituelles. Si vous aimez l'humour à la Pratchett, laissez-vous tenter !
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Alors j'ai découvert avec ce roman le terme « light fantasy » ou fantaisie humoristique. Alors même si j'en ai déjà lu auparavant, je n'avais pas forcément relevé qu'il s'agissait d'un sous-genre de la fantasy. Comme quoi on en apprend tous les jours.
Un peu comme Anyelle qui va devoir quitter sa forêt, sa nature et une vie campagnarde pour aller étudier à la ville dans une école de magie qui, à la base, n'accepte ni les filles ni les pauvres.
On commence à entrevoir déjà le contexte et surtout la mise en avant de thèmes sociaux comme l'inégalité des classes, le sexisme et tant d'autres. Mais Anyelle n'est pas tout le monde, son caractère frais et franc va détonner dans ce cadre normé qu'est l'école. Ici un seul circuit tracé, pas de chemin de traverse, le système est codifié jusqu'à l'absurde. L'élève apprend mais n'a pas besoin de comprendre. Et cela dure depuis tellement longtemps que les questionnements d'Anyelle sur le pourquoi ? apporteront des réponses totalement incompréhensibles. Parce que tu es une fille ? parce qu'est comme ça ? ou alors complétement inventées car même les professeurs n'en savent rien. de là à y voir une caricature de notre enseignement français il n'y a qu'un pas que le lecteur fera ou non selon ses appétences.
Au travers de personnages parfois surjoués, odieux, loufoques, à côté de leurs basques ou étranges nous allons suivre la vie d'Anyelle dans cette école toute sauf ordinaire. Autant j'ai pu avoir quelques rigolades face à des scènes humoristiques de par l'image qu'elles véhiculaient autant sur la longueur je n'ai pas su trop quoi en retirer. Les notes de bas de pages qui auraient pu permettre elles-aussi des touches d'humour décalées ont perdu leur entrain en cassant par trop souvent le rythme de la lecture.

J'oserais penser que la période actuelle ne m'a pas rendu suffisamment réceptive à l'humour pas toujours politiquement correct à la Terry Pratchett de ce roman. Je ressors donc de ma lecture mitigée.
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Je tiens à remercier les éditions ActuSf et Babélio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique d'octobre.

Je ressors très mitigée de cette lecture, et j'en suis déçue.
Le résumé de la quatrième de couverture m'avait pourtant mis l'eau à la bouche et paraissait en effet sympathique avec de bons enjeux.. mais je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire après 200 pages de lecture... j'ai finalement lu la suite en diagonale.

Si Anyelle, l'héroïne, est assez sympathique, je n'ai pas accroché aux personnages et encore moins aux noms -professeurs ou élèves- qui m'ont perdus ^^' En plus des notes de bas de pages qui cassent le rythme encore plus.
On ne peut s'empêcher de faire la comparaison entre Les enigmes de l'Aube et Harry Potter, si la recette du gamin qui doit aller se former dans une école de magie et accomplir de grandes choses fonctionne bien : pas de problème ! Ici en revanche, j'ai l'impression que l'on allait nul part, et qu'il n'y avait pas de véritable but à toute cette histoire... Je ne suis peut-être pas le public cible, j'ai pourtant déjà lu de la Fantasy humoristique avec Les poisons de Katharz et le donjon de Naheulbeuk que j'avais beaucoup appréciés ; je pense que j'avais envie de quelque chose de plus mature, et d'un peu plus sombre à cette période.

Si la légèreté de l'action et les loufoqueries ne vous dérangent pas, tentez ! Sinon, je pense qu'il vaut mieux passer son chemin ...
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De la fantasy amusante comme on l'aime et une héroïne qui a du courage, ça donne un bon roman à déguster ! L'hommage à Terry Pratchett est clair et on sourit souvent dans ce tome. L'univers est assez fouillé et l'on comprend qu'il y aura beaucoup a développer. Les valeurs abordées sont pour la plupart assez classiques pour un récit initiatique : la confiance en soi, l'amitié, la loyauté, la capacité à se dépasser. le style est alerte et les dialogues sont piquants. le pan "scolaire" devrait plaire aux ados, tandis que la critique des apparences sociales (notamment en notes de bas de page) fera ricaner les plus âgés. La question de l'inégalité des sexes est traitée sous plusieurs aspects, c'est subtil. La part évidente c'est lorsque Anyelle doit se battre pour intégrer les écoles de magie car elle n'est "qu'une fille" et que cela n'est pas dans les usages. Mais on en perçoit une sorte d'écho sur différents plans, comme la peur de la "sorcière" de la forêt, le fait que la "magie de bonne femme" est totalement déconsidérée, etc. le personnage de Ferigas, professeur de magie de l'esprit, est de loin le plus savoureux ; en particulier pour sa capacité à la manipulation. Pour moi la scène de bravoure du livre est la conversation autour des dossiers à envoyer à Ithrir et la maestria dont il fait preuve. La chute est également magnifique avec la rencontre de la sorcière et de la jeune Anoxia.
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RÉSUMÉ MAISON : Anyelle vit au coeur de la forêt avec sa famille et les animaux qui les entourent. Rien ne pourrait la rendre plus heureuse. Cependant le jour où la petite fille est responsable d'une déferlante de magie sur la commune, son père réalise que son don peut devenir un danger. Il l'envoie alors en formation dans une école de magie. Mais voilà, le problème c'est que les filles n'y sont pas du tout les bienvenues...
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AVIS : Une bien agréable surprise que ce livre. J'ai mis du temps à m'habituer à cette plume plus exigeante que ce à quoi je m'attendais et à tous les noms qu'il me fallait retenir. Cependant, une fois chose faite et Anyelle dans son école, je n'ai plus lâché ma lecture.
Cet ouvrage distille pas mal de critiques souvent comiques. J'ai succombé à un ou deux éclats de rires des plus satisfaisants! Ici le pouvoir, l'économie, l'enseignement, l'administration et bien d'autres concepts en prennent pour leur grade. La plume est également particulière, pleine de suppositions faites par l'auteur, d'interpellations du lecteur et d'anticipation de l'avenir. On comprend vite que l'écrivain s'amuse beaucoup en nous narrant cette histoire.
Anyelle est une petite fille au caractère bien trempé et à la langue bien pendue qui n'est pas là pour se laisser faire. S'il y a quelqu'un qui peut tirer son épingle du jeu dans le monde hostile du sexisme, c'est bien elle ! D'ailleurs les actes de sabotage dont elle fait l'objet peuvent également rappeler ce que toutes les personnes faisant partie des « minorités » peuvent supporter. Je pense que la satire qui se cache là-dessous ne s'arrête pas à la misogynie.
L'immersion dans une école de magie est toujours quelque chose de très agréable avec ses professeurs loufoques, ses règlements improbables, ses intrigues de cours et petites manipulations. En bref, l'ambiance est vraiment sympathique et on en redemande. Même s'il existe un sport de sorcier, le Métaball et des festivités typiques, le livre ne souffre absolument pas d'une comparaison négative avec Harry Potter. L'univers et la plume en font une oeuvre à part dans laquelle je suis impatiente de me replonger pour connaître la suite des aventures d'Anyelle la petite sorcière.
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Un livre très agréable qui ne s'adresse pas, pour moi, à un public trop jeunesse.
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Après avoir terminé la saga Harry Potter, je cherchais à me replonger dans des histoires merveilleuses, magiques, hors de la réalité.
Je me suis plongée avec plaisir dans un nouvel univers magique avec cette jeune fille au caractère bien affirmée et attachante ! le style est simple, l'histoire tient la route.

Petit Bémol toutefois : l'ouvrage est parsemé de faute de frappe et l'auteur fait usage des notes de bas de page un peu trop souvent à mon goût.
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Anyelle a neuf ans. Elle vit dans une maison-arbre au coeur d'une forêt avec son père Elliort et sa belle-mère Cynora. Elle a une vie tranquille, qui ressemble toutefois à un début assez classique pour un conte de fée. On s'attend presque à ce que ses parents l'abandonnent quelque part... Mais non, ce sont de bons parents.
Elliort est un antibûcheron. Dans ce monde où les gens possèdent des dons souvent étranges et pas toujours utiles, il a celui de faire repousser les arbres et c'est pour lui une lutte sans fin contre les bûcherons du roi qui déforestent sans états d'âme ni réflexion. Et c'est ce combat acharné qui va déclencher notre histoire.
La petite Anyelle possède elle aussi un don qui en s'éveillant va causer de nombreux problème. Son père n'a pas le choix, il doit la conduire à l'École des Magies Utiles et Laborieuses pour qu'elle apprenne à maîtriser son pouvoir. Problème : Anyelle est une fille. Et on ne lui avait jamais dit que cela pouvait être un problème, alors pensez bien qu'elle n'entend pas laisser de vieux mages décider de ce qu'elle a, ou n'a pas, le droit de faire.
En lisant Premier Souffle, on pense bien sûr au Disque-monde de Pratchett et surtout à La Huitième Fille — excellent roman, qui parle lui aussi de sexisme et que je vous conseille si vous ne l'avez déjà lu — mais aussi à Harry Potter — tout en contrepoint — ou à l'absurdité et l'humour de Xanth. Par bien des aspects, Premier Souffle rappelle un roman initiatique de fantasy tout ce qu'il y a de plus typique. L'auteur use et abuse des clichés, mais pour mieux les tourner en dérision et brosser au passage une satire sociale des plus acerbes.

La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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Un premier volume d'une série qui s'annonce hilarante dans la veine des romans de Terry Pratchett. Ombre Bones le rapproche aussi d'oeuvres plus récentes comme celles d'Ariel Holzl Dolorine à l'école ou d'Audrey Alwett. A noter qu'il s'agit d'une réédition, dont ActuSF se fait un peu spécialiste ces temps-ci pour redécouvrir des petites pépites et nous les faire partager. Et j'ai adoré ce premier volume !

Résumé éditeur

« Bonjour, c'est ici pour apprendre la magie ? ». Anyelle a un don. Un sacré don même ! Elle peut renforcer la magie de ceux qu'elle touche. Mais pour maîtriser cette aptitude et apprendre, elle doit quitter la forêt qui l'a vue naître… La voilà en route, joyeux, insouciante, et un peu maladroite pour une école prestigieuse de magie…qui n'aime malheureusement pour elle, ni les filles ni les pauvres…

Mon avis

Avant toute chose je pense qu'il est utile de rappeler qui est Thomas C. Durand. Auteur, zététicien (la zététique est l'art du doute, de la doxa), mais aussi vulgarisateur pour la chaîne La Tronche en Biais sur Youtube, il a publié deux romans dont voici le premier volume, des nouvelles mais aussi quelques pièces de théâtre. Ces aspects de la mise en scène, de la théâtralité, de la remise en question incessante de ce qui l'entoure et nous entoure, imprègnent littéralement son héroïne de 9 ans, Anyelle.

Avec un humour caustique et sarcastique, nous allons suivre cette petite fille dont le don se découvre un jour par le plus grand des hasards. Son père, Elliord, anti-bûcherons (qui fait repousser les arbres), entre encore une fois dans une énième colère après que son visage se soit recouvert de boutons, et pour cause ! Les bûcherons sont retour, ils ont encore coupé les arbres de sa forêt. Bien décidé à les faire repousser, et suivi de sa fille, celui-ci y met toute sa volonté. Et Anyelle aussi. Résultat ? Même les arbres qui avaient été abattus il y a fort longtemps ont repoussé, traversant murs et pièces, depuis les petites chaumières au palais, nouvelle emprise du vivant sur le monde. Ni une ni deux ils s'en vont demandé conseil et le verdict est unanime : Anyelle doit rejoindre une école de magie pour maîtriser son don. Mais la petite fille, du haut de ses 9 ans, est plutôt têtue : pas question de quitter sa forêt, son écureuil, sa maison-arbre, et encore moins son père qu'elle admire et vénère. Toute façon l'école n'accepte ni les filles ni les pauvres. Manque de bol c'est ce qui va la décider à se rendre là bas pour montrer à tous qu'une petite fille pauvre peut aussi très bien réussir. Non mais !

Vous le sentez venir n'est ce pas ? le féminisme, la critique du corps professoral, la dérision, et un brin d'écologie ? Et bien c'est exactement ça, le tout avec énormément d'humour pour un roman de fantasy satirique drôle et enthousiasmant. Bien sûr qu'on pense à Harry Potter avec cette école de magie, mais là où JK. s'en sert de cadre pour faire évoluer son personnage, Thomas C. Durand va plus loin. A travers le regard innocent d'Anyelle c'est toute l'administration et le système scolaire français qui s'en trouvent chamboulés. Avec ses questions, ses pourquoi et ses comment, ce sont les professeurs de magie qui n'ont qu'à bien se tenir ! Et pourquoi dois-je regarder mon ombre quand l'aube se lève ? Et pourquoi c'est interdit aux filles ? Et pourquoi est-il interdit d'éternuer ? Et pourquoi… Des questions qui trouvent des réponses aussi ridicules que ceux qui la profèrent : le cerveau des filles n'est pas pareil, c'est comme ça et puis c'est tout, sans parler de ceux qui cherchent la réponse, ne la trouvent pas, et décident d'en inventer une au hasard. Cela me rappelle évidemment le sexisme mais aussi…les cours de français. En bref, Anyelle remet tout en doute et tout le monde, sans parler de l'autorité (répondant avec des bof à tout ou presque), et du système de classe qui semblait s'être instauré dans l'école. Les riches n'ont qu'à bien se tenir !

Énormément de choses m'ont fait rire : le professeur Arcageot Lubinant et son haleine fétide qui entraîne un balais de courants d'air, on a tous eu un professeur à l'haleine tellement immonde qu'on se retenait de respirer ; les accoutrements illogiques de certains d'entre eux ; Elliort qui ne comprend pas les usages de la cour et / ou s'en fiche royalement ; l'impertinence d'Anyelle ; les dons ridicules (transformer des choses en boudins verts quand on est en colère, en voilà un don extraordinaire !) ; les notes de bas de page qui précisent avec dérision une notion du texte souvent pour la moquer, etc. Cependant l'humour, même divinement intelligent et formidablement amené pour offrir une critique génialissime de la société ne fait pas tout. Beaucoup ont souligné le manque d'intrigue, d'enquête, en bref de quête dans l'histoire comme l‘Ours Inculte, Ombre Bones, etc. Mais pour moi ce ne fut absolument pas gênant. C'était comme si l'auteur avait réussi l'exploit de nous faire avaler 405 pages, en bon page turner aux chapitres courts et endiablés, sans jamais nous soumettre au schéma typique de l'intrigue, de l'enquête et de sa résolution. Et puis après tout, à l'âge de neuf ans, tout est une aventure ! Depuis le chemin parcouru entre la maison et l'école, aux bagarres dans la cour de récré, sans parler de la magie.

En résumé

Premier souffle est un premier tome réussi et puissant par sa critique sociale. Trempant sa plume dans l'humour caustique pour tracer le destin d'Anyelle, depuis sa forêt natale à une école de magie qui n'accepte ni les filles, ni les pauvres, Thomas C. Durand nous plonge dans un univers drôle et poussif où tout -ou presque- est sujet à rire depuis les dons ridicules (changer la viande en boudin vert) aux professeurs truculents. Maniant habilement ses piques et autres satyres, l'auteur nous enjoint à questionner notre propre monde et ses rouages afin d'en dégager les discriminations de genre ou de classe, les fissures du système éducatif et politique, ou encore quelques fausses notes écologiques.
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Réédition d'une série publiée en 2011 aux éditions Midgard, AstuSF offre une seconde vie, dans le cadre de la rentrée de la fantasy française, aux Énigmes de l'Aube. Avec ce Premier Souffle, Thomas C. Durand signe un premier tome mêlant quête initiatique, magie et comédie.

Harry Potter, me direz-vous… Mais en fait pas tant que ça.
Si l'histoire se déroule bien dans une école de magie, la jeune héroïne n'a pourtant rien à voir avec le héros à la cicatrice. Anyelle, du haut de ses 9 ans va se confronter aux injustices liées à son statut de fille et à sa pauvreté. Prise de haut, jugée inutile, méprisée par ses camarades de classe, tout ou presque y passera. Les inégalités qui se glissent dans le roman sont bien évidemment là pour dénoncer les déviances de notre société et pour tout dire j'ai trouvé ça joliment ciselé.

Le livre se lit vite, je n'irai pas jusqu'à le qualifier de page turner, mais l'on en est pas loin. L'auteur use de chapitres assez courts entrainant un rythme soutenu.
Mais c'est surtout par le côté comique, que l'on retiendra ce roman. Véritable héritage de Pratchett, dont l'auteur ne se défends pas d'être un fervent admirateur, les Énigmes de l'Aube offre un côté ridicule à la magie et qu'est-ce que ça fait du bien ! Des pouvoirs risibles, aux noms loufoques en passant par des aberrations situationnelles Thomas C. Durand nous sert ici un ouvrage qui tirera un sourire à qui y sera sensible. Et ce fût, fort heureusement, mon cas.

Cela dit, il y aussi quelques « fausses » notes, légères certes mais à souligner. L'auteur n'a pas à mon sens prit en compte l'âge de son héroïne. Par moment, Anyelle nous donne l'impression d'avoir passé la majorité depuis belle lurette pour offrir des réflexions dignes d'un vieux sage… Et puis, il y a la raison de ses choix, notamment un, qui va induire toute la fin du récit. J'ai eu du mal avec le fait qu'une enfant de 9 ans décide de son avenir par le truchement d'une amourette. Ça détonne quelque peu avec ce que nous a fait voir l'auteur de la jeune héroïne depuis le début du récit (un caractère fort, indépendant et à qui on ne dicte pas la conduite…).

En Bref : Si à la lecture de la quatrième de couverture vous vous dites qu'il s'agit d'un nouveau Harry Potter, vous ne pourrez pas plus vous tromper ! Les Énigmes de l'Aube tire plus vers les Annales du Disque-monde (T.Pratchett) sauce Sacré Graal (Monty Python). Un livre au rythme enlevé, qui se lit vite, avec une héroïne au caractère bien trempé. Quelques bémols cependant dans la gestion du personnage principal sont à noter mais n'enlève rien à la globalité de l'ouvrage : un bon moment de détente et de rires.
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