AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 217 notes
5
8 avis
4
7 avis
3
8 avis
2
3 avis
1
3 avis
Comme d'habitude, pour découvrir un auteur que je n'ai jamais lu et sur lequel j'ai des appréhensions, je tente une lecture courte, comme celle-ci. Et j'ai bien fait parce que si le livre avait était plus épais je l'aurais sans doute abandonné. Il est difficile de trouver quelque chose de positif à dire sur cette histoire, je n'y ai rien compris, je n'ai pas aimé les personnages, bref je suis juste contente d'être parvenue au bout de cet ouvrage. Décidément les auteurs de cette époque ne me réussissent pas. J'ai encore l'amant dans ma PAL et j'appréhende déjà !
Commenter  J’apprécie          11
C'est une famille nombreuse qui vit d'allocations. le père, un bel Italien, et la mère, venue de l'est, se sont rencontrés à Vitry sur Seine alors qu'ils y travaillaient, puis sept enfants sont arrivés, et ils se sont arrêtés pour les regarder grandir et s'aimer. Les deux ainés, Ernesto et Jeanne, s'occupent de leurs brothers et sisters. Un jour les parents se sentent obligés de les mettre à l'école, comme les autres. Mais Ernesto revient quelques jours après en affirmant "Je ne retournerai pas à l'école parce qu'à l'école on m'apprend des choses que je ne sais pas." Et personne ne comprend vraiment, mais tout le monde comprend qu'Ernesto est différent, surdoué, qu'il peut tout comprendre de lui-même sans suivre d'enseignement, et qu'entre Jeanne et lui, un amour grandit...

La pluie d'été, c'est d'abord une langue, une façon de parler de cette famille qui n'a pas appris à lire ni à écrire, qui désarçonne puis entre en contagion avec la langue de tous ceux qui l'approchent. C'est aussi une existence marginale, hors de Dieu, du travail, de l'école, de tout ce qui structure habituellement la société. C'est un jour sans fin au cours duquel la mère, d'une beauté saisissante qu'elle oublie, épluche les patates, et les enfants lisent dans une remise des livres trouvés, un livre brûlé déniché dans une cave, qu'Ernesto lit à tous sans savoir lire, un livre qui raconte l'histoire d'un roi, des vanités et de la poussière du vent. C'est un soir par mois la virée des parents avec l'argent pour boire dans les bars. C'est l'avènement de l'enfant surdoué autodidacte, devant la sagesse duquel les autres s'inclinent. C'est accessoirement une histoire d'inceste, mais précisément pour raconter l'amour fort qui unit Ernesto à sa soeur Jeanne, qui ressemble tant à sa mère, et qui n'est qu'un passage vers l'âge adulte. C'est une lecture perturbante, jouant sur l'indicible, plus peut-être que d'habitude...
Lien : http://carnetsdesel.fr/blog/..
Commenter  J’apprécie          10
Difficile de donner une note à ce roman dont l'écriture peut paraître à la fois très simpliste en surface et on ne peut plus complexe dans ce qu'elle enveloppe, une grande richesse de réflexions que tout le monde n'apprécierait pas du fait de ses non-dits, de l'absence de réponse claire et univoque. Je crois que pour apprécier Duras, il faut accepter de ne rien maîtriser et passer outre l'idée que les personnages doivent avoir un nom, une identité précise et un but concret dans la vie. Ici, pas d'ambition, pas de dialogue cohérent mais des cris, de l'incompréhension et, parfois, l'impression de comprendre quelque chose de très profond. L'opinion de la mère reflète parfaitement mon impression sur ce récit et ce que l'auteur a très certainement voulu rendre compte :
"Quelquefois cette phrase, elle me paraît très très supérieure et quelquefois c'est zéro."
Absurdité ou profondeur du langage, émerveillement ou exaspération, selon le jour où l'on décide de la lire, le moment de la journée, l'état physique et moral dans lequel on se trouve... Certes cela vaut pour toute la littérature, mais il m'a semblé que c'était le cas puissance mille pour cette Pluie d'été.
Commenter  J’apprécie          10
Du réemploi de scénario dans ce livre à la construction si curieusement maçonnée (façon Emilio ?). L'enfance, encore un thème récurent dans l'oeuvre de Duras; temps de l'enfance, temps d'avant le passage, dans la conscience de l'irréparable franchissement.
Commenter  J’apprécie          10
Non je n'y arrive pas. Résumé arracheur et finalement dédale de choses incompréhensibles (alors que j'adore au plus haut point Boris Vian, c'est dire). Je ne le lirai plus (de toute façon je ne l'ai plus, je m'en suis débarrassé en Bookcrossing) et je n'essayerai plus un autre livre de Duras.
Commenter  J’apprécie          14
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. Cette histoire est avant tout une fable où se glissent des personnages hors du commun, hors d'atteinte, indéfinissables. Ernesto d'abord, bien sûr, celui qui sait sans savoir et qui engrange toutes les connaissances à toute vitesse sans presque vouloir le faire. Mais également les parents, aux noms changeants, suivant si l'on considère ceux qu'ils portaient en arrivant ou ceux que leur donne leur famille. La mère est Hanka ou Emilia, ils sont polonais, italiens ou de nulle part. L'enfant prodige parle de mort, de vanité, de roi biblique et de connaissance, il a quelque chose d'un prophète aussi. Cela, je l'avoue, cette poésie et cette profondeur, même si je la reconnais, je suis passée un peu à côté, elle ne m'a pas touché, peut-être parce qu'elle part dans des thèmes qui ne me touchent pas spécialement.
En revanche, j'ai été très sensible à la manière dont Duras met en scène un enfant miraculeux sorti de rien. Elle raconte les HLM de Vitry, les enfants qui vivent dans les rues, toujours dehors, dans des bâtiments désaffectés. Elle raconte l'état d'esprit de ces immigrés qui ne sont personne, qui veulent du travail mais se résignent à ne pas en trouver, qui doivent bien être logés parce qu'on ne peut pas laisser des enfants dehors comme ça, et qui veulent bien envoyer leurs enfants à l'école mais ne savent pas vraiment comment les y contraindre. Eux aussi sont insaisissables, partisans d'une étrange liberté, puisqu'ils laissent volontiers les enfants seuls pour aller en ville boire le peu d'argent qu'ils ont. le roman aime à les confronter aux personnages bien de chez nous, bien ancrés dans notre monde: l'instituteur, le journaliste. Certains sauront comprendre, d'autres moins. La fable de l'enfant miracle naît directement du plus bas que terre, un livre dans la main.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite Duras retombe toujours dans ses tropes habituels, mais ici elle s'en éloigne bien qu'en figurant toujours dans un schéma de reprise constante. le récit se fait là assez léger, j'ai trouvé, dans une petite famille triviale bien qu'un peu dérangée – je ne pense pas que c'était du dérangement comme une folie, mais plutôt comme un malheur dont ils ont conscience sans vraiment savoir réellement sa nature ou comment y remédier. Exemple parfait de son phénomène de reprise, La Pluie D'Eté, sorti en 1990, est la réinterprétation d'un film que Duras a réalisé dans les années 80 et qui s'appelle Les Enfants, qui était lui-même une réinterprétation d'un album pour les enfants par la même auteure – nommé Ah ! Ernesto – sorti en 1971. Dans un souci de renouvellement de l'esprit, une note de fin est ajoutée au texte sous le nom de l'auteure en expliquant son contexte d'écriture et ses ajouts. le livre aborde un sujet étrangement jamais abordé dans l'Oeuvre de Duras, le sujet de l'intelligence qui parfois dépasse des champs d'entendement – c'est un sujet rare après tout. Cette intelligence qui apporte tant, en réalité, dévêt complètement son propriétaire qui, en s'intéressant à tout, ne s'intéresse plus à rien. J'ai trouvé les mots de Marguerite Duras tellement justes pour décrire un tel phénomène, c'était très intéressant à lire. Il y avait aussi une inquiétude du lecteur et de Jeanne concernant le départ d'Ernesto qui se fait inévitable dans la vie – topique déjà présent dans son Agatha, où l'inceste était déjà résultant d'une solitude extrême. Ces deux textes sont très proches dans le style et dans le destin des « enfants », bien que le ton donné soit divergent. le pauvre Ernesto est comme sommé d'aller à l'école, dans sa jeunesse, car c'est obligatoire. Ses parents l'y mettent, mais celui-ci déserte au bout de quelques jours car on ne lui apprend que ce qu'il ne sait pas. Quelle phrase significative ! Elle sera évidemment reprise de très nombreuses fois dans le texte avec, l'accompagnant, des interprétations offrant une polysémie des mots. Alors il cherche des moyens pour survivre, et là nous retrouvons la racine des oeuvres de Marguerite Duras : la survie. D'habitude, survie de l'amour, du sentiment, de l'humanité (d'une simple personne), ou encore de la raison. Ici, survie de l'intellect, pour ne pas devenir fou, fuir l'ennui. On fuit l'ennui aussi dans les relations humaines, mais quand on ne connait personne on se réfugie dans les retranchements, et la fratrie. L'inceste est très fin, évidemment, presque chuchoté – bien plus que dans Agatha où il était presque hurlé.

Ce texte de Duras aura été, comme toujours, une bonne expérience. Ouvrage tardif, il multiplie les lectures, et les genres narratifs : on passe de la narration romanesque à la narration théâtrale pour conter l'inénarrable, la fuite de l'ennui, la différence intellectuelle, la surbrillance au sein d'une famille, le refuge dans l'être aimé du même sang… C'est touchant, même si assez léger ! {17}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00
je reprends une phrase de chelo
Une écriture ardue, hermétique, difficile à apprivoiser.
j'essaierai d'autre roman de M Duras
Commenter  J’apprécie          00
un de ses meilleurs livres, à mettre dans toutes les mains et surtout à lire à l'ECOLE, partout ailleurs
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (584) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}