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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Que dire ?
Ce n'est pas le plus accessible des livres de Duras.
C'est son second, après Les impudents.
Écrit en 1944.
On y retrouve les thèmes chers à l'auteur.
Mais quel style !
Elle y parle d'ennui, beaucoup, peut être trop.
Car je m'y suis ennuyée, surtout à la moitié de la seconde partie, lorsque l'héroïne se rend au bord de la mer.
Elle ne se reconnaît plus dans le miroir, elle fait visiblement des crises d'angoisse de dépersonnalisation, et d'une perte d'identité, n'arrivant plus, comme elle l'explique, à rassembler ses morceaux de son corps.
Elle devient à moitié folle, en tout cas c'est que j'ai ressenti.
Dans la première partie, celle que j'ai préférée, elle nous narre le meurtre de Jérôme, qui est de sa faute, et puis la mort de l'assassin, Nicolas, son frère, suicidé sous un train.
Elle nous parle également de sa relation avec Tiène, son tout premier amant, même si un inceste à été commis entre elle et son frère adoré. C'est après son suicide qu'elle perd la tête.
On pourrait peut être faire un rapprochement avec la mort de son frère tant aimé dans son enfance, son'"petit frère" comme elle l'appelait, alors qu'il etait plus vieux qu'elle. Mort en 1942, c'est à se demander si elle n'a pas voulu parler dans ce roman de ce frère-là.
Je vais lire très prochainement la biographie de Duras (et oui je suis dans ma période Durassienne, et ceux qui me connaissent et qui me lisent savent que je ne fais jamais les choses à moitié...j'ai d'ailleurs commandé d'autres de ces romans, plus accessibles j'espère que La vie tranquille.)
La douleur m'avait pourtant bien plu.
Il me semble que Duras explore ses propres failles dans ce roman, qu'elle perd un peu la tête, car elle nous raconte des choses incroyables face à la mer, parfois cela n'a aucun sens.
En tout cas, Duras a dû faire de sacrées crises d'angoisse pour si bien les décrire !
C'est effrayant, redoutable de folie, sa folie, on s'y perd si l'on rentre trop profondément dans ce roman, au risque de s'y noyer comme l'homme qu'elle n'a pas voulu sauver.
A ne lire que si l'on est une inconditionnelle de cette auteure magnifique, certes, mais parfois si tourmentée. Et si complexe psychologiquement. C'est qu'elle en a dans la caboche Marguerite !
Sinon, vous risquez de devenir aussi tourmentée qu'elle, et ne plus avoir accès à La vie tranquille...
Ce serait bien dommage.
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Quelle évolution depuis Les impudents ! le deuxième roman de Marguerite Duras commence à porter en germe la voix unique , mystérieuse , pénétrante et pourtant insaisissable qui fera d'elle "La Duras" .
Nous voilà à Périgueux ,dans ce Périgord que connait si bien Marguerite .
Au Bugues ,dans une ferme , en compagnie d'une drôle de famille où il vient de se passer un drame .
C'est Francine qui parle . On pourrait dire Marguerite .
Elle n'a pas le verbe large la Francine , en bonne terrienne efficace qui n'a que faire des étalages .
Le drame ? Parlons -en quand même , puisque La francine nous en conte des bribes . Mais juste ce qu'il faut pour laisser surgir la conscience et voir ce qu'on en fait , ce qu'elle en fait !
Il s'agit d'un meurtre .
Et la Francine elle sait bien que qu'elle a une grosse part de responsabilité dans la mort de l'oncle Jérome . Mais bon ,là voilà pendant des nuits et des nuits dans l'attente de son possible amant le Tiene , l'ami de son frère Nicolas , et qu'elle entend les ébats amoureux de la femme de Nicolas dans les bras de l'oncle . Alors allez savoir pourquoi , trop c'est trop , elle s'en va faire acte de délation auprés de son frère chéri . Les choses vont vite . Une rixe entre les deux hommes concernés et la mort est là !
C'est à ce moment là que commence véritablement la première partie du roman ; belle entrée en matière pour une vie tranquille !
La suite ?
Clémence qui a fauté s'en ira , laissant sa "marmaille" au père .
Eh puis la vie après ....
Celle de la Francine sensuelle ou éteinte ,
des amours perdus d'avance ( On n'aime pas son frère d'amour impunément, ça s'appellerait l'inceste ) ou contrarié , le suicide de Nicolas , des éclairs de lucidité qui doivent gratouiller l'âme et la conscience ...Mais nulle trace de ce qu'on appelle remord ou culpabilité pour la Francine . C'est qu'elle se cache du lecteur la Francine .
Elle partira voir la grande bleue , celle qui n'avait jamais vu la mer .
Surprise pas son propre regard dans un miroir , elle prend conscience de l'état d'être , son existence propre , son identité on dirait, par une sorte de dédoublement et de vision fragmentaire de son schéma corporel ...A part que , il est bien difficile de savoir qui l'on est lorsque le passé n'a aucun point d'ancrage dans le moi . Difficile donc de se positionner dans la relation à autrui sans cette connaissance . Alors peut-être bien que la vie et la mort n'ont pas de frontière bien définie .
Des jours plein de vide sous le soleil de fin d'été languissant , sur la plage , un homme qui se noie . On se surprend à penser Meursault .
Et comme il faut bien rentrer , sans trop savoir pourquoi , elle retournera vers le Tiene . Et la boucle le sera lorsque celui ci la demandera en mariage . Par amour ? Par faiblesse ? Par lassitude ? Ou juste parce que ce jour là , à cet instant unique et irréversible , le choix n'existe plus sous le regard de la Francine , celle qui sait avant les autres la destinée , et ce qu'on a à y voir la dedans , nous les acteurs de la vie .
Toutes griffes dehors , elle blesse au passage . La vie .
Mais elle continue à passer ...Tranquille ?
Que nenni , voilà un paradoxe Durassien qui affirme déjà une plume facétieuse .
On en redemande .
A travers tous ces personnages on pourra établir des parallèles avec son vécu du moment , comme souvent dans son oeuvre où réalité et fiction s'entrelacent
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On connaît Marguerite Duras pour avoir renouvelé l'écriture dans la littérature de la deuxième partie du XXe siècle. On connaît Barrage contre le pacifique ou encore plus largement L'amant.
Mais on trouve dès ce deuxième roman, publié en 1944, les germes de son style et de ses thèmes favoris (l'amour, la sensualité féminine, l'alcool, l'attente…).

L'attente est au coeur de la vie tranquille que la jeune paysanne espère désespérément. L'attente que quelque chose arrive, même mal, même si c'est la mort ou la folie, que quelque chose change dans sa vie monotone, dans son « ignorance de tout » (p 160) et vienne troubler l'ennui, la solitude, le fait de n'être personne.
On aime ou on n'aime pas l'écriture de Marguerite Duras, mais il faut reconnaître que l'ennui est bien représenté ici.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2023/05/11/marguerite-duras-la-vie-tranquille/
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Mars 2012
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