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sur 6221 notes
Elle est française, il est Chinois . Il est riche, elle est pauvre. Elle a 15 ans, il en a 27. Elle a l'air d'être amoureuse, lui on ne sait pas, on sait juste qu'il doit en épouser une autre.
Un roman largement autobiographique de Marguerite Duras, qui nous fait découvrir la beauté des rivages du Mékong, et qui nous décrit comme personne l'amour et la mort qui ne cessent de se cotoyer dans ce roman.
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Je vais aller à l'encontre de nombreux avis mais le récit m'a laissé complètement indifférente. Est-ce que je suis passé totalement à coté de ce Goncourt ou bien est-ce que le style ne m'a pas accroché ? Surement un peu des 2.

Souhaitant lire un peu plus de "classiques" primés, j'ai opté pour celui-ci, je pourrais au moins dire que je l'ai lu...

J'ai trouvé cela confus, une utilisation du "je" et du "elle,il" sans jamais citer un nom à quasiment toutes les phrases qui me permet pas de s'attacher aux personnages, qui nous oblige à rester loin du texte. Elle passe d'une situation à une autre sans vraiment de fil conducteur si ce n'est ces souvenirs.

Heureusement le roman est court, donc je recommande tout de même de se faire sa propre idée sur ce livre.
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Je peux dire que j'ai sorti ce roman de derrière les fagots. Il fallait bien Babelio et ses divers challenges.

J'avais acheté ce roman lorque j'étais toute jeune adolescente, 13 ou 14 ans. Je l'avais lu mais ne me rappelais de rien .Si, d'une phrase, surlignée au fluo, et qui m'a émue samedi en (re)lisant le roman, me rappelant alors cette jeune fille de 13 ou 14 ans que j'étais.
Et du visage de Jane March, qui jouait la narratrice dans le film éponyme de Jean-Jacques Annaud, film que je n'ai d'ailleurs jamais vu.
Je me dis surtout, aujourd'hui, que je n'avais rien dû comprendre (ou pas grand chose).


La narratrice, alors âgée, se remémore ses années de jeunesse passées en Indochine, notamment cet amant, plus âgé qu'elle qui l'a initiée aux plaisir de la chair et de l'amour.
Ce roman, écrit en 1984, n'aurait certainement pas le même retentissement s'il était écrit aujourd'hui, ou alors pour dénoncer ce qu'il s'y passe.

On devine très vite qu'il s'agit d'une autofiction et on se demande jusqu'à quel point Marguerite Duras raconte ses propres souvenirs.
Il serait faux aussi de ne voir dans L'Amant qu'un roman sur l'initiation érotique d'une jeune fille de 15 ans. On y parle aussi de la famille - et des rapports très étranges entre ce frène aîné et la narratrice ou de la mère avec ses enfant -, de la colonisation - même si dans une moindre mesure.

Le style est simple, direct, décousu, passant du présent au passé puis au futur tout en passant à nouveau au passé puis au présent.
Il se lit vite et je conseille d'ailleurs sa lecture d'une seule traite.

Je ne sais pas si je parlerais de chef d'oeuvre ici mais je sais que ça a procuré des frissons à la femme que je suis devenue.

Il me reste ces souvenirs, le visage de Jane March et cette phrase soulignée il y a si longtemps dans mon exemplaire, "Il est celui qui passait le Mékong ce jour-là en direction de Saigon".

Challenge Pyramide IV
Challenge Multi-défis 2019
Challenge Plumes Féminines 2019
Challenge XXème siècle 2019


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J'avais beaucoup aimé "Un barrage contre le pacifique" et trainait dans ma bibliothèque cet "Amant" à lire.
Enorme déception quant à la forme, si l'on admet que le moi est haïssable et surtout, en littérature. En effet, il y a quasiment un "je" par phrase.
Quant au fond, c'est du zéro à l'heure pour conter au milieu de préoccupations matérialistes et d'histoires de famille d'une banalité sidérante, une première relation sexuelle tout aussi banale, si ce n'est qu'elle a lieu à 15 ans et demi.
L'éditeur en 2005 indique que le livre a été vendu à 2.400.000 exemplaires. le fait que l'on parle aujourd'hui de l'âge du consentement à 15 ans y est peut-être pour quelque chose...
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Ce petit roman autobiographique relate le premier amour de l'auteure ; un amour tortueux, douloureux, impossible... L'histoire se déroule à Saïgon, à proximité du Mékong. Il est Chinois et a le double de son âge ; il risque la prison. Elle est française et a à peine 15 ans. Mais au-delà de l'âge, son père refusera le mariage de son fils avec la «petite prostituée blanche», ce serait un déshonneur. Ils ne parleront ainsi jamais d'avenir et il lui dira d'emblée qu'il n'a pas la force de l'aimer contre son père, de la prendre et de l'emmener. Pourtant, il en est fou d'amour...

Leurs rencontres seront douloureuses. Il souffrira d'autant l'aimer, pleurera quand ils feront l'amour et dira qu'il est dans un amour abominable. Elle se montrera froide, dépourvue d'affect. Mais en fait, elle ne portera en elle que les stigmates d'une enfance traumatisante. Lorsqu'elle s'offrira à lui, elle dira que «les baisers sur le corps font pleurer, qu'ils consolent». Elle n'a pas appris les touchers qui réconfortent.

Si l'amour occupe une place importante dans le roman, l'histoire d'une famille pathologique constituera à mon sens le coeur de ces pages. Elle a grandi auprès d'une mère dépressive, désespérée, imprudente, inconséquente, irresponsable... Une mère qui, aux moments de crises, se jette sur elle, la bat à coups de poing, l'enferme dans sa chambre. Une mère jalouse, qui lui fera honte et qu'elle décrira ainsi: «Elle marche de travers, ses cheveux sont tirés, vêtue de grisaille comme une défroquée. Elle me fait honte, tout le monde la regarde, elle, elle ne s'aperçoit de rien, jamais, elle est à enfermer, à battre, à tuer». Cette mère entretiendra avec ses enfants un lien dépourvu d'autorité ; les rôles seront inversés. Elle viendra la nuit se blottir contre eux pour soulager la peur. Marguerite se fera la réflexion qu'avec sa mère, «ce n'est pas qu'il faut arriver quelque part, c'est qu'il faut sortir de là où l'on est». Chaque jour est un combat, il faut se battre et survivre. Et pourtant, elle ne prévoyait pas ce qu'elle est devenue à partir du spectacle de son désespoir...

Pour ajouter à cette histoire familiale en ruine, elle n'a que peu connu son père, mort très tôt. Quant à ses deux frères, l'un sera violent, violeur et méprisable. L'autre mourra d'une pneumonie. Elle parlera d'elle-même avec dureté et irrévérence. Estimera qu'à 15 ans, «son visage est parti dans une autre direction, qu'il a été dévasté». «J'avais à 15 ans le visage de la jouissance et je ne connaissais pas la jouissance. Tout a commencé de cette façon pour moi, par ce visage voyant, exténué, ces yeux cernés en avance sur le temps. J'étais triste. J'avais peur de moi, j'avais peur de Dieu, et quand c'était le jour, j'avais moins peur et moins grave apparaissait la mort. Mais elle ne me quittait pas».

J'ai lu quelque part que peu avant la parution de ce roman, Marguerite Duras sortait d'une longue cure de désintoxication. Ce recul évident sur les événements de sa vie ne peut qu'en être empreint. Ce livre est assurément touchant, il m'a profondément perturbée. Elle nous raconte sa jeunesse avec une telle franchise, un tel sang froid... Une jeunesse marquée par la violence, le désarroi et la tristesse. Je lirai un jour «Yann Andréa Steiner», ce roman écrit pour son dernier amant. Au jour de sa mort, à l'âge de 81 ans, Marguerite laissait Andrea dans le deuil, alors qu'il n'avait que 43 ans. Mais avant cette lecture, il me faut assurément m'affranchir de celle-ci...
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Sans romancer cette fois cet épisode de sa vie, L'amant évoque les mêmes faits que Barrage contre le Pacifique: la liaison de Marguerite, presque encore une enfant, avec un Chinois riche et en pleine force de l'âge qui l'initie à la sensualité.

Curieusement, sans doute parce que, entre les deux, Duras a inventé sa langue, son rythme, sa fameuse "petite musique " on a l'impression que, des deux, c'est Barrage le plus sincère, le plus authentique.

Restent un magnétisme, une séduction qui m'avaient , à l'époque, convaincue. Je n'ai plus relu l'Amant depuis. J'ai peur que le charme n'agisse plus, que je n'en voie plus que les ficelles...

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J'ai voulu relire L'Amant, ce livre qui avait fait partie de mes livres de chevet. Exercice périlleux, la redécouverte risquant de pulvériser mes souvenirs nostalgiques.

J'ai retrouvé l'histoire initiatique et sensuelle dont je me souvenais. Si le tout me semble moins inédit et intense que dans mon adolescence, j'ai reconnu ce qui me faisait vibrer à cette époque.
À commencer par l'écriture particulière de Marguerite Duras. Certes, elle offre parfois une description vibrante de la vie indochinoise – l'image de la maison ruisselante après un lavage à grande eau, les sons des rues de Cholen derrière les persiennes… – et fait appel à nos sens pour vivre avec elle cette époque. Mais elle donne aussi parfois la sensation d'un rêve. La première et la troisième personne se côtoient. La narration est décousue, sautant d'une pensée à une autre, revenant sur le passé et rebondissant dans le futur, voltigeant sur la ligne du temps, racontant d'une fois rythmée et poétique cette histoire adolescente. J'ai une nouvelle fois été attrapée par ce très court roman, transportée par ses mots dans la chaleur vietnamienne.

C'est l'histoire d'un premier amour, d'une découverte des plaisirs charnels – des plaisirs éprouvés aussi par la femme – et de l'adoration d'un homme, d'une passion décriée. La rencontre, les rendez-vous, la fin… Mais c'est aussi l'histoire d'une famille éclatée, une famille qui ne se parle pas, la vie coincée entre une mère qui sombre, un frère aîné tyrannique et une concession incultivable (racontée dans Un barrage contre le Pacifique). L'emprise se fait cruelle, les joies familiales s'estompent et le tout prend des connotations terribles, sombres, malsaines.

Histoire d'amour et de désir, certes, mais aussi tragédie familiale. Une narration épurée, qui me donne cet étrange et paradoxal sentiment d'aller à l'essentiel tout en vagabondant dans les souvenirs. Un texte presque scandé, hypnotisant.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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« L'histoire de ma vie n'existe pas. Ça n'existe pas. Il n'y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l'on fait croire qu'il y avait quelqu'un, ce n'est pas vrai il n'y avait personne. » Ce flou me ravit chez Duras! Autobiographie roman… vérité invention?! Je n'écrirai pas de « chronique » sur L'amant, je n'oserai pas. Juste poser ici quelques mots… Un livre « photographique » comme je les aime. L'écriture est lente, décousue, lancinante, puissante, – ah sa scansion sa respiration… – et soudain, l'image se fige. On voit la jeune fille de 15 ans, accoudée au bastingage du bac qui traverse le Mékong. Sa silhouette belle et sensuelle, sa robe de soie transparente, ses talons hauts en lamé or, son chapeau d'homme et ses rubans. La limousine noire , le chauffeur en livrée. La lumière, le vent, le fleuve. Puis, l'homme élégant de la luxueuse voiture, le chinois de Cholen et elle, ensemble dans sa garçonnière. Alors qu'il tremble de désir et de peur, elle s'éveille à la sexualité dans un esprit d'indépendance et de transgression. Bien plus qu'un rite de passage. Une succession d'obstacles. L'Indochine des années 30, la relation complexe avec sa mère – aimante et protectrice avec ses deux garçons, autoritaire et vénale avec sa fille -, le grand frère brutal – qui dilapide la famille en jouant et se droguant -, le petit frère doux – disparu trop tôt -, la société coloniale, la différence sociale, l'envie irrépressible de devenir écrivain, le sentiment amoureux, l'amour impossible, l'argent, les non-dits, les paysages, les visages, les sensations, les phrases comme celle-ci qu'on lit et relit : » L'air était bleu, on le prenait dans la main »… Et bien des années après, à Paris, elle et lui au téléphone. Sa voix à lui qui tremble, et qui aime…
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Si vous aimez la musique d'une langue française moderne et poétique, je vous le dis: lisez "L'amant".
Je découvre Duras, et je suis envoûté par son écriture. Impossible de décrocher du flot de réflexions, de poésie, de sens, d'images évoqués au fil des pages. On ne s'arrête plus. Page après page, on veut tout d'abord prendre son temps pour admirer ce diamant littéraire , puis on s'enfonce profondément dans le rêve.
Quelle merveille, mais quelle merveille que cette oeuvre ! J'ai souvent été ému au cours de ma lecture, et après avoir terminé la dernière page, je pleurais.
A lire et à relire au cours d'une vie.
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Un livre que je n'avait pas eu envie de lire avant, tant on nous a abreuvé d'images de l'adaptation cinématographique de Jean Jacques Annaud. (Combien de rediffusions télé de 1993 aux années 2000... Je serai curieuse de savoir !)
Jusqu'à ce que j'écoute une ancienne interview de Marguerite Duras à la radio, qui expliquait sa brouille avec Annaud, lui reprochant d'être passé totalement à côté de ce qu'elle avait voulut écrire, à savoir l'histoire de ce petit frère, et non celle de cet amant.
De quoi aiguiser ma curiosité... C'est d'abord une belle plume que j'ai découverte en ouvrant le roman, musicale, très imagée. Une atmosphère ensuite, (plus que des paysages) lourde et moite, alanguie, reflet de la décadence de cette population française expatriée aux colonies, rongées par l'opium et le mal du pays.
Le film focalise sur la rencontre entre la jeune fille et cet homme, rentier chinois, millionnaire, qui deviendra « l'amant »; et effectivement, ce roman est celui de l'éveil du désir, de l'apprentissage du corps, du passage à l'age adulte; mais au delà de ça, c'est aussi l'histoire d'une famille ruinée, endeuillée, détruite par la mort du père et la violence du fils aîné. L'histoire d'une mère aveugle à la peur que fait régner ce fils, qui l'aime d'un amour fou, inconditionnel. L'histoire d'une famille hypocrite qui ferme les yeux sur l'argent ramené par la jeune fille tout en la surnommant « la petite prostituée blanche ». L'histoire, enfin, d'une jeune fille qui trouve dans une aventure sensuelle, la première, la force de quitter cette famille, cette mère qui aime trop, ce frère comme une ombre menaçante, s'en extirper et s'ouvrir au monde.
J'ai beaucoup aimé refaire mes propres images de l'indochine, ses paysages et son ambiance humide et de cette voix qui raconte, avec tant de force et si peu de mots, la dualité des sentiments au sortir de l'enfance.
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