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3,77

sur 6209 notes
Suzanne a 15ans 1/2 , elle repart de Sadec pour rejoindre Saïgon où elle est scolarisée au lycée français. Sur le bac elle est remarquée par un chinois aisé . L'homme de Cholen ainsi qu'elle le désigne va dès lors prendre une place de plus en plus importante dans sa vie d'adolescente l'initiant à sa vie de femme ....
Autobiographie romancée de Marguerite Duras , ce roman n'est pas que le récit de ses amours de jeunesse, loin de là ! C'est aussi le récit des relations amour/haine qui lient les membres de cette famille de blancs expatriés en Cochinchine comme l'on disait à l'époque. La mère est institutrice, le père est décédé, le frère est un garçon violent, joueur, prêt à tout pour trouver de l'argent , laissant sa mère assumer ses dettes, quant au petit frère il vit dans la peur perpétuelle du frère aîné.. Suzanne semble ne voir que l'intérêt dans sa relation avec l'homme de Gonem mais n'est-ce pas mensonger ?
Un récit ou plutôt une kyrielle de petits récits fragmentés et fragmentaires comme si les souvenirs affleuraient à la surface, comme si l'inconscient remontait à la surface. Une narration déstructurée typique du Nouveau roman sans chronologie aucune peut désarçonner mais quelle écriture !! que les images suggérées sont belles , l'amour pour son pays de naissance est là , il éclate à chaque page dans un foisonnement de couleurs, de lumière et de sons . Vous l'aurez compris j'ai aimé ce roman même si j'ai ,par moment,
suffoquée devant la violence sous-jacente de certaines lignes. Un très beau roman sans oublier le très beau film qu'il a inspiré à Jean Jacques Annaud
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Marguerite Duras manie une langue qui lui est si personnelle : c'est celle qui répond à ses besoins. Elle suit son propre rythme : celui de sa respiration, de sa parole orale, de ses émotions. C'est pourquoi ses récits sont très vivants, très authentiques. On sent son agitation, sa colère, sa passion. C'est tumultueux comme un torrent. Je crois qu'elle aime se trouver dans l'élan de son lyrisme, unique.

Ce récit est autobiographique. Il raconte un épisode de la vie d'adolescente de l'auteure, alors qu'elle vit à Saigon, qu'elle a 15 ans, et qu'elle a déjà en elle l'ambition d'écrire. C'est l'histoire d'un amour, d'une passion, avec son amant chinois de Cholon.

Le jour de leur rencontre, l'auteuré traversait le fleuve. Elle portait un chapeau d'homme, des souliers d'or et une robe de soie. Un homme l'observe du fond d'une Limousine, et il est déjà amoureux d'elle. Ils iront dans une garconniere qui sera le lieu de leurs ébats.
Marguerite Duras nous raconte dans ce livre les relations tendues qui existaient dans son milieu familial. Elle avait des idées très noires dirigées contre son grand frère et sa mère.

L'histoire de l'amant chinois de Marguerite est un événement crucial dans la vie de Duras, presque de l'ordre du mythe intime. Je suis heureuse d'avoir pu enfin lire ce beau livre, que j'ai trouvé superbe.
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Bis repetita, pourtant Marguerite a écrit d'autres livres ! mais c'est vers celui-là que je suis revenu, avec les images sensuelles du film de Jean-Jacques Annaud en tête.
L'autrice ne cautionne pas ce film et pourtant quand elle écrit : “je porte une robe de soie naturelle, elle est usée, presque transparente”, je vois Jane March, illuminée de soleil, descendre d'une Léon-Bollée…

J'ai retrouvé le style particulier de Duras, cette façon de parler d'elle à la troisième personne, cette dépersonnalisation des propos à les rendre insaisissables.
Un style caricaturé par des humoristes, fait de petites phrases qui crépitent.

Finalement, ces tics de langage ne sont pas passés lors de cette seconde lecture, d'autant que je me souvenais de l'histoire d'amour du film qui se trouve noyée dans les autres thèmes du roman.
Ses deux frères, les relations difficiles avec sa mère, Dô, ont leur histoire au même titre que l'homme de Cholen et elle.
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C'est un livre dont je n'avais pas programmé la lecture. Trouvé dans une boîte à livres, il a tout simplement comblé un vide alors que j'étais en attente de pouvoir me fournir depuis une bibliothèque. Quarante ans après avoir écrit « un barrage contre le pacifique » oeuvre autobiographique mis dans mon pense-bête et qui m'a fréquemment fait de l'oeil, Marguerite Duras de son vrai nom Donnadieu a écrit l'Amant prix Goncourt qui a été une des meilleures ventes de la littérature française. Sept ans plus tard, elle est revenue sur son histoire avec ce Chinois sous le titre : « L'amant de la Chine du Nord ». J'ai été assez fort dérangé par ses allées et venues dans le temps qui alterne avec ses rencontres du Chinois qu'elle nome dans « l'amant » le Chinois de Cholen.

Du bla-bla périphérique passons au roman. Marguerite Duras parle d'elle-même. Elle a quinze ans. Lors d'un passage du Mékong en bac qui lui permet d'aller de son école à l'institution où elle est en pension, un riche Chinois de douze ans son aîné s'éprend d'elle. Elle l'accompagne dans sa garçonnière où ils font l'amour. Sa mère est endettée. Ce riche Chinois est une opportunité pour elle. Elle fait son possible pour cacher cette situation à sa mère mais celle-ci n'est pas dupe. Ils se verront une année durant. Ce sera une relation sans lendemain. Il a fait des études commerciales à Paris mais n'a pu aller jusqu'au bout pour avoir son diplôme. Son père l'a fait revenir et depuis des années lui est désigné sa future femme qui sera une chinoise.

Lorsqu'elle écrit l'amant, une autobiographie fictionnelle, elle n'a plus ses parents et son petit frère. Par des rétros, elle explique à quel point sa famille était désunie et que sa relation avec le richissime Chinois enjolivait sa vie. le chinois lui offrait des cadeaux et lui permis de rentrer en France en lui payant son ticket. le roman a été écrit en 1984 mais la situation rapportée était de 1929. Ce roman était un scandale aux yeux de certains.

L'écriture de Marguerite Duras met bien en situation. On intègre bien ses descriptions ce qui est une qualité en soi.
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Roman autobiographique , Duras raconte sa liaison avec un riche chinois en l'Indochine. Cette histoire d'amour est troublante, sensuelle. L'initiation amoureuse de la jeune fille est sublimée par le lieu même ou elle se déroule. Cet amour va rencontrer des oppositions côté asiatique comme du côté des colons. Il faut dire que la jeune fille est àgée de 15 ans et que les transgressions sont nombreuses.
Duras réussit un magnifique roman, ou elle mets aussi en avant ces problèmes familiaux (avec sa mère, son frère), son envie déjà d'écrire, elle décrit une passion faite de délicatesse, de pudeur et d'impudeur, de plaisirs des sens. Si le ton lent parfois décousu peut irriter force est de saluer un très grand livre maitrisé sur un amour interdit. Prix Goncourt.

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Court roman sur une autre époque, celle de l'empire colonial français, dans les années 1930, en Indochine. On y entrevoit les différences qui marquent alors la société : les domestiques locaux, les petits fonctionnaires blancs qui ont le pouvoir, les Chinois riches mais subissant quand même le racisme.

Court roman sur une vie familiale en perdition depuis le décès du père, avec une mère directrice d'école escroquée, un frère aîné soumis à ses addictions, un petit frère qui mourra jeune.

Court roman sur la première relation de Marguerite Duras, qui avait 15 ans et demi, avec le Chinois de Cholen, richissime mais qui ne pouvait épouser « la petite prostituée blanche du poste de Sadec », malgré son amour.

Court roman appartenant à un mouvement littéraire du 20e siècle, le Nouveau Roman, mettant en avant le travail d'écriture, le narrateur n'étant pas omniscient mais partial et partiel, et la structure de l'intrigue n'étant pas le point central.

Étonnamment, « L'Amant », qui a reçu le prix Goncourt en 1984, est très dense tant sur le fond que sur la forme. J'ai aimé le style, le voyage, la découverte d'un temps révolu.
Marguerite Duras avait atteint la majorité sexuelle, fixée à 13 ans jusqu'à l'ordonnance de 1945 et à 15 ans depuis, cependant n'était-elle pas un peu jeune pour vivre cette aventure et n'est-ce pas pour cela que « très vite dans [sa] vie il a été trop tard » ?

Il est possible que je prolonge par la suite ma lecture avec « Un barrage contre le Pacifique » : je suis curieuse de voir comment l'auteure a pu présenter les mêmes faits différemment, à deux périodes de sa vie, avec les apports du vécu et de l'expérience.
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Un texte dérangeant qui se mérite.
La construction des phrases est loin d'être simple. Parfois j'ai eu besoin de lire à voix haute pour remettre une ponctuation et ainsi mieux maîtriser le sens. le récit n'est pas linéaire non plus. Ce n'est pas gênant, mais il faut s'en rendre compte et l'intégrer.
Ce qui est dérangeant, avec mon regard d'aujourd'hui, c'est cette relation quasi incestueuse entre la jeune fille de 15 ans et l'homme de 27 ans : "Il la prend comme il prendrait son enfant. Il prendrait son enfant de même. Il joue avec le corps de son enfant, il le retourne, il s'en recouvre le visage, la bouche, les yeux". J'étais mal à l'aise tout du long à cause de l'âge de la gamine, mais ce passage m'a achevé dans ce malaise. C'est la jeune fille qui mène le jeu de la sensualité, c'est elle qui domine malgré son jeune âge. Donc même si l'âge est gênant, il y avait cette maîtrise. Mais après ce passage...j'étais vraiment mal à l'aise.
Un portrait à la fois sensible et distancé d'une jeune fille entre l'apprentissage de sa sensualité, le détachement de la mère, l'affirmation de soi, la mort du jeune frère et un frère aîné plutôt détestable.
Une lecture qui me laisse une drôle de sensation en bien peu de pages.
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Marguerite Duras nous raconte une histoire bouleversante. C'est son histoire à elle qu'elle retrace. L'homme qu'elle aime est timide et effrayé par son corps d'enfant. Marguerite Duras témoigne de sa vie à Sadec et de son premier amour avec l'homme de Cholen beaucoup plus âgé qu'elle. Un amour fort mais impossible. Ils s'opposent totalement mais comme on dit les opposés s'attirent. Lui, c'est l'homme élégant et riche. Elle, c'est la jeune fille blanche représentant la colonisation. L'auteur a une magnifique prose qui nous emmène loin. J'ai eu l'impression de voir ce qui était décrit, les paysages et les fleuves me paraissait être devant moi. LISEZ LE !
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Lu à 20 ans.
Vite lu, vite oublié. Franchement surcoté, pensais-je alors.

Qu'en est-il maintenant ? Ben pareil : surcoté. Je n'adhère pas du tout... du tout.
Ce style m'exaspère, mais d'une force !
"Il dit... Je dis... Il dit... Je dis..."
(à ne pas mette entre les mains de vos élèves si vous êtes professeur, très mauvais exemple si vous souhaitez qu'ils acquièrent davantage de lexique...)

Et puis c'est froid, c'est clinique. Franchement, l'angle pris pour décrire la mère, le frère aîné, et même l'amant sont à pleurer d'ennui. Comment peut-on relater des expériences aussi fortes et des relations aussi puissantes en gardant ce ton résolument ennuyeux ?

Marguerite Duras a depuis longtemps trouvé son public, et même si je ne comprends pas pourquoi, tant mieux pour ceux qui y trouvent leur compte.
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C'est pratique minou, c'est pratique ouais d'arriver quasiment à poil en terme de connaissances de l'oeuvre Duras.

Ça sera le 4e à mon actif (Moderato Cantabile / Les petits chevaux de Tarquinia / Détruire dit elle) et bien que L'Amant soit archi connu, j'en savais ni l'histoire, ni le style ni que dalle.

Et bordel je comprends pas comment j'ai pu passer à coté de Duras toutes ces années. Ou alors si je dois le voir autrement je dirais que c'était obligé que je croise sa plume à un moment donné, et je regrette pas du tout que ce soit aujourd'hui, je veux dire par là à ces instants précis de ma vie.

L'intensité de sa plume, la tension qui s'étire, la quasi musicalité des phrases hachurées qui confère un rythme presque lourd mais sans jamais que ça le devienne.
Duras manie la virgule et le point comme personne, on a envie de figurer dans sa ponctuation juste pour voir ce que ça fait, parce qu'au début ça malmène, puis ça agit comme une sorte de drogue qui rend complètement accro.

Quant à l'histoire de L'Amant, j'étais loin de m'imaginer qu'elle aurait pu vivre ces évènements. À tort je la prenais pour une petite fille sage ayant vieilli toute en pudeur, avec cette espèce de classe internationale qu'ont les grandes dames des Lettres.

Je me sens newbie au pays des initié.es, mais je me fais la jurance, qu'un jour, j'aurais tout lu de cette femme incroyable.

J'aime ces auteur.ices qui insufflent juste ce qu'il faut pour vous donner envie d'écrire sans jamais avoir à s'excuser de ne pas le faire. L'amour des mots, de la structure des phrases et des histoires (aussi banales qu'elles peuvent être hallucinantes), racontées avec un divin talent.

Wow.

ENCORE PÉTARD ENCORE !
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