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EAN : 9782070416264
132 pages
Gallimard (04/04/2001)
3.35/5   95 notes
Résumé :
« C’était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet.
C’était l’été 80. L’été du vent et de la pluie. L’été de Gdansk. Celui de l’enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l’histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l’histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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C'est vrai que Marguerite Duras a un style d'écriture assez particulier auquel au départ je n'adhérais pas. J'ai néanmoins persévéré dans mes lectures d'elle et si je ne peux pas dire que je suis venue à l'apprécier à sa juste valeur, du moins, en suis-je venue à ne pas la détester et même à prendre un certain plaisir en lisant ses ouvrages.

Ce livre, dans lequel plusieurs histoires s'entremêlent, évoque plusieurs sujets sensibles : celui de l'Amour interdit - interdit en raison de l'éthique, lorsque par exemple un trop grand écart d'âge séparent deux êtres, celui de la mort, de l'alcoolisme et enfin celui de la déportation des juifs et de leur extermination.
L'histoire prédominante néanmoins dans ce livre est celle d'un jeune enfant juif de six ans, qui a vu sa famille mourir , notamment sa petite soeur de deux ans et son chien dont les cris ne s'effaceront jamais de sa mémoire et d'une monitrice de dix-huit ans, Johanna, qui encadre la colonie de vacances dans laquelle les Services sociaux ont envoyé celui que l'on appelle "L'enfant" tout au long de ce livre passer ses vacances au bord de la mer, dans le Nord de la France. Va alors naître entre ces deux êtres (Johanna est juive elle aussi) une histoire d'amour plus forte que tout, quelque chose qui dépasse la bienséance et le qu'en dira-t-on puisque cet amour est tout à fait platonique mais est pourtant extrêmement fort !

Je ne vous en dirai pas plus en ce qui concerne les autres histoires imbriquées dans ce très court ouvrage afin de vous les laisser découvrir par vous-même. Une écriture fluide et légère, très agréable à lire mais dont l'histoire en elle-même m'a un peu mise mal à l'aise, ce qui explique que je n'ai certainement pas apprécié ce livre à sa juste valeur. A découvrir !
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Roman de Marguerite Duras publié en 1993, "Yann Andrea Steiner" est d'abord une histoire autobiographique puisqu'elle commence par sa rencontre avec Yann, sont dernier amant qui l'a accompagnée durant 16 ans, jusqu'à sa mort.
Les lettres qu'ils ont échangées sont reprises dans le livre. Elles servent de matière à la création du personnage fantasmé de Yann Levée, devenu Yann Andréa, dorénavant héros littéraire : Yann Andréa Steiner.
Leur histoire est hors du commun. Ils ont 38 ans d'écart et il est homosexuel mais on ne doute à aucun moment de leur relation passionnelle.
Cela s'est passé l'été 80 et comme un prolongement de leur rencontre, c'est l'écriture qui devient le sujet du roman.
D'ailleurs, le livre trouve ses sources dans des textes qui datent de l'époque de leur rencontre, notamment ceux de "L'été 80" qui est un recueil des chroniques quotidiennes que Marguerite Duras a publiées durant cet été là dans le journal Libération. Il y a l'enfant aux yeux gris des colonies de vacances, la plage de Trouville, la monitrice qui raconte des histoires... On retrouve aussi la guerre et la déportation des juifs, thème qui a beaucoup marqué Duras.
Ces différentes histoires imbriquées peuvent perturber le lecteur mais elles restent dans la lignée de toute son oeuvre.

J'avait déjà lu ce roman au moment de sa parution mais j'avais besoin de cette nouvelle lecture pour me remémorer le passage concernant Capri, la chanson d'Hervé Vilard que Duras adorait, puisque je viens d'y aller en vacances. Elle disait que c'était la plus belle chanson d'amour. Ici elle l'évoque comme le fond sonore d'une fête d'été, quand l'amour est la chose la plus importante du monde : "Quelquefois c'est au bord de la mer. Quand la plage se vide, à la tombée de la nuit. Après le départ des colonies d'enfants. Sur toute l'étendue des sables tout à coup, ça hurle que Capri c'est fini. Que C'ÉTAIT LA VILLE DE NOTRE PREMIER AMOUR mais que maintenant c'est fini. FINI.
Que c'est terrible tout à coup. Terrible. Chaque fois à pleurer, à fuir, à mourir parce que Capri a tourné avec la terre, vers l'oubli de l'amour."


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Yann Andréa, c'est le dernier homme avec lequel Marguerite Duras a vécu pendant une dizaine d'années. Elle évoque ici leur rencontre, leur correspondance, puis l'arrivée de celui-ci auprès d'elle dans son hôtel. Mais ce qui est intéressant dans ce roman, c'est moins cette rencontre que les récits que Marguerite Duras se construit -les écrit-elle ou se déroulent-ils dans son esprit? - et qui se mêlent à sa vie.
On ne comprend pas tout de suite ce qui de l'ordre de la réalité ou non, d'ailleurs peut-être est-ce moi qui l'imagine comme ça. On y rencontre en tout cas un petit garçon solitaire sur la plage, venu en colonie de vacances, qui se lie à une jeune monitrice intriguée par cet enfant aux yeux gris.
Comme toujours, par son écriture si particulière, Marguerite Duras auréole ses récits d'une aura mystérieuse, vaguement angoissante et pesante.
Je pense qu'il n'y a aucun livre d'elle que je n'ai pas aimé jusqu'ici, mais celui-ci je pense s'effacera peu à peu de ma mémoire, gardant seulement cette sensation diffuse.
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YANN ANDREA STEINER de Marguerite Duras

Il ne me parait pas possible de résumer ce livre de Marguerite Duras, tant il est décousu et surprenant. Les histoires s'entremêlent durant cet été 1980 dont l'auteur nous parle. Un été sur une plage, tantôt à Gdansk, tantôt en Normandie, on ne sait pas vraiment. Il est question d'un enfant qui pleure, d'une monitrice qui lui raconte des histoires et qui surtout l'aime. La différence d'âge des deux personnages n'est pas sans évoquer la différence qui existait entre Marguerite Duras elle-même et son dernier compagnon Yann Andréa Steiner. le parallèle entre la monitrice et l'enfant avec sa propre histoire nous vient à l'esprit. N'y a-t-il pas plus poétique que de parler de soi en évoquant des personnages fictifs ? Il est question d'amour impossible, il est question du peuple juif, il est question de déportation.
L'écriture de ce livre est menée, me semble-t-il, comme un essai de styles, un style parlé lorsqu'elle s'adresse à son amant, de mots répétés, de tournures de phrases recherchées. Un style extrêmement poétique par moment. Il y a des paragraphes où l'on retrouve la manière d'écrire de l'auteur que j'ai personnellement pu apprécier dans ses autres romans.
Je pense que ce roman ne fait pas partie des meilleurs écrits de Marguerite Duras, à lire davantage par curiosité.
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Pour moi, une grande déception!
Je me suis tellement empêtrée dans ce livre que je ne suis pas certaine de l'avoir bien compris.
Dommage, car j'apprécie en général l'écriture de Marguerite Duras!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
J'ai dit que je ne pouvais rien contre ces pleurs-là. Qu'ils étaient devenus pour moi comme un devoir, une nécessité de ma vie. Que moi je pouvais pleurer de tout mon corps, de toute ma vie, que c'était une chance que j'avais, je le savais. Qu'écrire pour moi, c'était comme pleurer. Qu'il n'y avait pas de livre joyeux sans indécence. Que le deuil devrait se porter comme s'il était à lui seul une civilisation, celle de toutes les mémoires de la mort décrétée par les hommes, quelle que soit sa nature, pénitentiaire ou guerrière.
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"Elle dit aussi que s'il n'y avait ni la mer ni l'amour personne n'écrirait des livres."
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Qu'écrire pour moi, c'était comme pleurer. Qu'il n'y avait pas de livre joyeux sans indécence. Que le deuil devrait se porter comme s'il était à lui seul une civilisation, celle de toutes les mémoires de la mort décrétée par les hommes, quelle que soit sa nature, pénitentiaire ou guerrière. (p.39 / P.O.L, 1992)

Toute sa vie elle a parlé très peu.... (...) Elle trouvait que la parole était bruyante, menteuse et qu'elle, elle avait choisi le silence de l'écrit. (p.43)

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Il pleut. Il pleut sur la mer. Sur les forêts, sur la plage vide. Il pleut depuis la nuit. Une pluie fine, légère. Il n'y a pas encore les parasols de l'été.
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Qu'écrire pour moi, c'était comme pleurer. Qu'il n'y avait pas de livre joyeux sans indécence. Que le deuil devrait se porter comme s'il était à lui seul une civilisation, celle de toutes les mémoires de la mort décrétée par les hommes, quelle que soit sa nature, pénitentiaire ou guerrière.
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Vidéo de Marguerite Duras
La BIS est heureuse de pouvoir mettre en ligne et de rendre ainsi accessible au public le film documentaire "Edmond Jabès" réalisé par Michelle Porte (https://film-documentaire.fr/4DACTION/w_liste_generique/C_1278_F), grâce à l'autorisation qu'elle nous a généreusement fournie.
Cette diffusion intervient dans le cadre de la série "Le livre en question" (https://www.bis-sorbonne.fr/biu/spip.php?rubrique252), ces interventions libres confiées à des écrivains ou des artistes que la BIS invite à créer à partir des collections de la bibliothèque. La série se place sous le patronage spirituel d'Edmond Jabès en voulant faire jouer les renvois multiples d'intertextualité que forme et suscite une bibliothèque, lieu des livres, réservoir des auteurs, et assemblée mouvante de lecteurs revisitant perpétuellement les textes.
Ce film de 56 mn réalisé en 1989 donne à voir une série d'entretiens entre Edmond Jabès et la réalisatrice dans lesquels s'insèrent des extraits du "Livre des questions", le grand oeuvre de Jabès. le film est à la fois une initiation à l'oeuvre et un portrait d'écrivain et d'homme, comme la quasi-totalité des réalisations de Michelle Porte qui a consacré son oeuvre à ces portraits de créateurs : Marguerite Duras, Virginia Woolf, Christian Boltanski, Françoise Sagan, Annie Ernaux...
À cette occasion, Michelle Porte a également remis à la bibliothèque le texte du film.
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