D'après la lecture des commentaires, il m'a semblé comprendre que le style de
Duras pouvait séduire ou laisser de marbre les lecteurs.
Après la lecture de "
Les Petits Chevaux de Tarquinia", je me situerais plutôt dans le groupe des lecteurs séduits, même si je reconnais qu'entrer dans ce roman fut plus facile que d'en sortir.
Dans ce récit, tout n'est qu'ambiance de fournaise estivale, de terre raclée par le soleil, de longues journées lascives entrecoupées d'activités répétitives.
Nous sommes en Italie, c'est le temps des vacances et des retrouvailles pour un groupe d'amis quadragénaires (on le suppose).
Dans ce livre,
Duras développe ce talent de polir l'esprit de son lecteur grâce à la superposition des mots et des sensations : il fait chaud, la nature dicte sa loi, les personnages du livre se laissent aller à boire, à bavarder, à s'écouter parler, à se contredire, se reprendre, jusqu'à l'ivresse des corps et de la pensée.
Une cascade de paroles qui couvre le murmure des non-dits.
Et ce soleil Italien, qui s'avère être aussi porteur de mélancolie qu'une bruine Bretonne.
Il y a quelque chose de définitif, d'absolu, et d'irrévocable dans les atmosphères de ce livre, un je ne sais-quoi de triste, c'est ce qui m'a en quelque sorte hypnotisé, alors même que je terminais le livre presque à bout de souffle, étouffé par les dialogues tendus, usé par ce petit microcosme de personnages exaltés et prisonniers dans leur rôle, dans leur vie.
Un livre qu'on n'oublie pas, ou qu'on oublie aussitôt, c'est selon.