Ce recueil de nouvelles douces-amères nous accompagne longtemps après l'avoir refermé. C'est une suite de rencontres inattendues, de dialogues éphémères, dialogues de sourds parfois comme ceux que la vie nous réserve. L'auteure est peintre et sa sensibilité aux formes et à leurs accidents, aux couleurs, à la lumière nous fait lire le monde différemment. L'olivier devient un vieux sage. C'est la vision dans un halo de lumière, « une frange opale et floue » d'un vieil homme et son chien couché sous un pont qui sera le moteur de la nouvelle « Paris la nuit ». La fantaisie vient bousculer les situations tragiques, Mary Poppins vient sauver un vieux cadre placardisé (peut-être), un autre avatar de Mary Poppins surgit comme un clin d'oeil « Au bout du quai ». Il y a ainsi des échos qui se propagent tout au long du recueil.
Ma nouvelle préférée s'intitule « Démuni » plus mystérieuse et fantastique que les autres, on y voit un étrange mendiant qui chaperonne un cadre fatigué à moins que…
Dans ces courts récits, on parle aux arbres et au vent, on parle cru aussi, on parle de vieillesse, d'amour, de nouveaux départs vers la mort ou vers la mer.
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