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3,52

sur 691 notes
Des personnages aussi improbables que les situations dans lesquelles ils sont impliqués, une Héroïne, Constance, complètement "à l'ouest", des agents secrets sentimentaux et un peu"bras cassés", un pied-à-terre éolien, un compositeur has been, des situations loufoques dignes d'un moderne Vaudeville, bref un livre plaisant et qui ne vous surmènera pas le neurone...
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Quatre ans après « 14 », livre sur la boucherie que fut la première guerre mondiale, Jean Echenoz a voulu s'amuser en parodiant les romans d'espionnage et leur lot de barbouzes. Et son plaisir est contagieux.
Constance s'ennuie mais elle ne va pas se languir longtemps. La ravissante jeune femme va en effet être enlevée et transportée de Passy à la Creuse par une bande de pieds nickelés commanditée par un général mis au placard mais qui n'entend pas passer la main. Elle ira même en Corée du Nord pour des raisons que nous ne dévoilerons pas !
Une rançon est demandée à son mari qui, apprenant la nouvelle, se coupe les ongles et lâche : « Non mais tu ne te rends pas compte, (...), après tout ce qu'elle m'a déjà coûté. ». Lou Tausk, l'époux indifférent, est une espèce de Patrick Hernandez qui vit très bien des rentes d'un seul tube.
Pendant que sa femme savoure son séjour à la campagne, il la trompe allégrement avec toutes celles qui arborent des jambes interminables.
Absurde, sans queue ni tête, improbable, fantasque, délicieusement misogyne, « Envoyée spéciale », récit naviguant entre Djian et JM. Erre, est une lecture réjouissante. Mais au-delà de l'aspect loufoque, l'écriture digressive d'Echenoz campe des personnages se heurtant aux contingences quotidiennes à la résistance des choses (clin d'oeil à Perec ?). Des situations dans lesquelles chacun de nous peut se reconnaître.

EXTRAITS

Pélestor reste vêtu dans les mêmes tons de gris, sa peau est un peu grise aussi, comme son humeur
A peine entamé, l'après-midi se présente sous la forme d'une balle qu'il va falloir pousser, heure après heure
cette pièce évoquait une chambre d'hôtel maigrement étoilé
Hubert Coste est plus grand que Lou Tausk, plus élancé, plus souriant, plus musclé, plus tout ce qu'on peut concevoir et nous ferons grâce de sa putain de très jolie femme et de ses saloperies de merveilleux enfants.
On oublie trop souvent que les jambes des femmes leur sont également utiles pour avancer
les choses se sont encore compliquées car chacun de ces tournevis était toujours un peu trop grand ou trop petit pour la taille de la vis (…). Doit-on rappeler qu'il est déconseillé d'acheter les tournevis par lot, sachant qu'ils prennent très vite un mauvais esprit de groupe ?

Lien : http://papivore.net/
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Ce roman m'a séduit en raison de son scénario iconoclaste, de ses personnages atypiques. J'ai beaucoup ri, j'ai pu être désorienté au début mais ensuite je n'étais plus surpris par les choix du romancier! quelle imagination !!!

Philippe Dumoulin
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Le général cherche une femme. Pour son plan. Paul Objat en a une en tête, il va s'occuper de la préparer. Constance, elle, voulait juste mettre son appartement en vente. Mais une perceuse va s'interposer et son destin en sera modifié, jusqu'à lui faire parcourir des latitudes interdites au commun des mortels. Un roman d'espionnage, façon Echenoz : intrigue délirante et sans aucune crédibilité, dialogue savoureux, langue travaillée avec gourmandise, sens du rythme et jeu avec le lecteur. Comme toujours pour moi un moment de lecture enthousiasmant.
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Incroyable, je suis restée cinq ans sans lire un roman de Jean Echenoz et je peux vous dire que je m'y suis replongée avec un grand plaisir ! Me voilà rassurée, j'aime toujours autant son humour et son style.

Normalement, c'est le moment où je vous résume le livre… normalement mais je me contenterai de vous dire qu'il s'agit d'une parodie de roman d'espionnage qui, parodie oblige, part quelque peu dans toutes les directions au gré de coïncidences les plus improbables les unes que les autres – improbabilité assumée, voire soulignée.

De toute façon, le plaisir essentiel d'une lecture de Jean Echenoz réside dans son écriture : il écrit-filme avec une précision toute à lui une succession de scènes et ne se gêne pas pour les commenter, donner son avis sur l'action ou les personnages, partir en digressions plutôt surprenantes. Si on y ajoute cette sorte de passivité, de malchance voire de maladresse des personnages et ce déroulement de l'intrigue si improbable, il y a de quoi sourire voire franchement rire à plus d'une reprise !

Alors, avec ce roman là ou un autre, n'hésitez pas à découvrir Jean Echenoz !
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Une bande de barbouzes quelque peu désorganisés, un général sur le retour qui rêve d'un dernier grand coup, une jeune ingénue qui n'a rien demandé, et certainement pas qu'on l'envoie jouer les mouchardes en Corée du Nord… Tous les ingrédients sont là pour renouer avec la veine du roman d'espionnage rocambolesque, premier amour de Jean Echenoz.
Plus de vingt ans après Lac ou Cherokee, Echenoz démontre à nouveau sa virtuosité narrative : dans la folle machine qu'est Envoyée spéciale, tout - et, à l'occasion, n'importe quoi - peut alimenter le moteur de l'action. Interventions furtives du narrateur, deus ex-machina insensés, clins d'oeil auto-référentiels insistants... Pastiche goguenard et retors, Envoyée Spéciale conjugue la malice pince-sans-rire du jeune Echenoz à l'impeccable maîtrise stylistique de l'oeuvre de maturité.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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Langue élégante, beau français, exercice littéraire, pas très vivant, exercice de style, récit très lent, arrêt après 100 pages sur 300 par ennui ...
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Une parodie de roman d'espionnage écrite de manière subtile mais où il ne se passe quasiment rien. Les personnages ne m'ont pas convaincue, l'intrigue non plus, dommage.
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Variation sur une quatrième de couv
Le lecteur étant curieux, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des compositeurs braqueurs aux barbouzes intérimaires , on passe de Paris à la Corée du Nord en passant par la Creuse, rien n'aurait donc du l'empêcher de s'ennuyer. Seul problème : le pastiche est un peu long....
Le dernier tiers m'a un peu déçu, tout cela pour ça? à moins que la longueur ne fasse partie de la parodie. Dommage c'est bien écrit....
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Je découvre cet auteur avec ce roman et pourtant j'ai, dès les premières pages, ressenti comme un connivence. En nous prenant à plusieurs reprises à partie ou en nous disant qu'il est :

" grand temps de mettre un peu de sexe" ou "d'introduire une arme dans ce récit" on a l'impression de participer à l'écriture : étrange et agréable sensation !

Et il nous balade, Jean Echenoz, et on le suit avec plaisir de Paris, en Creuse puis en Corée du Nord, tout en confiance et avec allégresse dans cette histoire rocambolesque.

Une belle surprise agréable comme un vieux film d'Audiard.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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