Envoyée spéciale

Un vrai plaisir de lecture.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus eu un tel moment de bonheur en lisant un livre.
Le style d'écriture si particulier , parfois déroutant, qui oblige
à la concentration pour une meilleur compréhension.
Mais en aucun cas barbant.
L'humour, qui m'a fait relire certains passages , tellement j'ai apprécié le ridicule de la situation .
La construction des événements et des personnages qui gravitent autour sont racontées d'une façon si intelligente.
Seul ombre au tableau, la fin .
Car oui , un peu déçu par la fin .
A moins que ma réelle déception réside finalement dans le fait d'avoir fini , et d'en vouloir encore plus, tellement j'ai apprécié.

Je redécouvre cet auteur, dont j'avais déjà lu, il y a quelques années, "courir", qui m'avait bien plu. Et là, je ne sais pas trop quoi en penser!
L'écriture me destabilise : l'auteur est omniprésent et s'interpose, comme un paravent, entre le lecteur et son histoire ; comme s'il empêchait toute forme, toute présomption d'empathie ou d'attachement! Il se moque ouvertement de ses personnages, ne semble avoir aucune amitié pour eux... et s'amuse des rouages même de son roman en prévenant le lecteur de ses circonvolutions.
Alors bon : il y a des fois où ça m'a amusée, moi aussi ; puis agacée ; lassée enfin! Cette ironie mordante, je comprends qu'elle puisse séduire, mais pour ma part elle a passablement nui à la bonne conduite de l'intrigue, déjà complexe, aux personnages, multiples et enchevêtrés (il faut être concentré pour suivre!!!!). le style lui-même est complexe, chargé, structures syntaxiques (trop) riches, lexique abondant, descriptions fréquentes et pas toujours utiles... Donc oui, j'ai peiné à finir, j'ai lu certains passages sans en avoir conscience tant mon esprit était occupé à d'autres pensées! Et puis ce qu'il m'a semblé, c'est que ce n'est pas l'histoire qui a fait le roman, mais le style : l'histoire, là-dedans, elle est restée secondaire, et ça, j'ai un peu de mal...

Avec "Envoyée spéciale", Jean Echenoz s'est plu à écrire un livre assez délirant, éloigné des biographies (romancées, certes) qu'il avait publiées antérieurement et que j'ai déjà lues.
Voici, en deux mots, l'histoire qu'il nous raconte. Un vieux maître espion français envisage de déstabiliser la Corée du Nord. Comme chacun sait, le régime dans ce pays est le plus secret et le répressif de la planète. Une jeune Française très quelconque, Constance, tout à fait étrangère aux services secrets, est kidnappée pour être utilisée dans un projet dément. Une fois dûment formatée, Constance est envoyée dans le pays cible. Puis, après des aventures rocambolesques, elle sera exfiltrée - avec d'autres - à travers la frontière la plus dangereuse du monde. L'intrigue ne tient pas debout et j'ai eu parfois l'impression de perdre mon temps. Comme, à la moitié du bouquin, je commençais à m'ennuyer, j'ai décidé de lire la seconde moitié à l'envers, reprenant ma lecture au chapitre final. En procédant ainsi, je n'ai rien perdu, ni rien gagné. En fait, l'écriture est pour l'auteur un prétexte pour se livrer à ses vices favoris: une fausse connivence avec le lecteur, un regard acéré (pour ne pas dire cynique) sur notre planète, des portraits au vitriol de ses personnages principaux. Je retrouve ici, très caricaturés, ces traits distinctifs que j'avais déjà remarqués dans 'Ravel" et "Des éclairs", par exemple. La finesse de l'écriture est indiscutable; mais elle ne me suffit pas.
Le lecteur aime ou on n'aime pas le petit jeu qu'Echenoz lui propose. Moi, je n'aime pas.

De l'auteur, je n'avais rien lu (honte à moi).

Je suis agréablement surprise par le style, exigeant. L'histoire ne m'a intéressée que dans la troisième et dernière partie, mais je n'ai pas boudée mon plaisir de lire une telle prose.

Ironie, flegme et sens de l'absurde, tout y est.

Un moment de lecture intelligent.

L'image que je retiendrai :

Celle de la perceuse, accessoire qui interviendra régulièrement dans le récit.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2049

Je croyais ne pas aimer Echenoz. Envoyée Spéciale m'a détrompé. Un livre thriller espionnage à la San Antonio, le style en plus, le gras en moins dont le personnage central est une femme oisive nommée Constance. L'histoire va l'entrainer de Paris à la Creuse puis en Corée du Nord pour une aventure rocambolesque où les clins d'oeil de l'auteur sont délicieux. Beaucoup d'humour décalé, des personnages hauts en couleurs, une aventure abracadabrante, ne manquez pas ce livre. J'ai adoré.

Echenoz que je découvre, possède un style littéraire accessible, bien à lui, avec un sens aigu du contre-pied narratif. Entre humour fin, voire ironie, et espionnage, je me suis laisser emporter sans jamais être capable de prédire où l'auteur m'emmenait, et ceci dès le début, ce qui est pour moi une grande qualité, même si le genre n'est pas parmi mes favoris.

Au début, j'ai trouvé ce livre étrange. Il faut réussir à apprécier ce style décalé et drôle pour raconter tout d'abord un kidnapping, et ensuite suivre un récit d'espionnage. Troisième participant pour le prix Relay, je suis contente d'avoir pu le découvrir car sans ce contexte, je ne l'aurais sûrement jamais lu. Il faut dire que le résumé ne nous apprend rien. On s'immisce en total inconnu dans cette histoire qui peut paraître absurde face aux agissements des personnages.

Un général souhaite trouver une femme jolie et possédant plusieurs critères spécifiques. Son lieutenant lui apprend avoir trouvé la perle rare : Constance. Cette femme va alors être kidnappée afin de la rééduquer pour servir les services secrets français. Commence alors une aventure folle qui aurait pu sans ce style se montrer barbante. Mais grâce à l'humour pince-sans-rire et la multitude de personnages qui peuvent se montrer grotesque par la caricature qu'en fait volontairement l'auteur, on ne peut pas décrocher de ce livre. On se prend au jeu dans ce récit qui rend normal, voire banal, l'anormalité. J'ai été surprises par la réaction de certains protagonistes pour ensuite réussir à m'en amuser à l'instar de Jean Echenoz. Il a l'art des mots, des images, s'en amuse, et nous emmène dans un périple fou et déstabilisant de manière positive.
Lien : http://entournantlespages.bl..

Bon, tout d'abord, message à M. Echenoz : je connais la Creuse et surtout bien Bénévent L'Abbaye et Châtelus le Marcheix... Eh oui, vous aviez peu de probabilité de tomber sur une lectrice qui connaît le coin, mais c'est arrivé... Et donc j'ai pu jouer au jeu des sept erreurs... et j'ai aimé !

Envoyée spéciale, le dernier roman de Jean Echenoz est un pseudo roman d'espionnage dans lequel on retrouve les prouesses stylistiques d'Echenoz ainsi que sa truculence et sa légendaire bougeotte romanesques. Cette fois les héros (espions du genre pieds nickelés et starlettes vintage du show business) se transportent entre Paris-Gambetta, la Creuse profonde et ... la Corée du Nord. Oui, oui, le monde est petit et surtout sous la plume de Jean Echenoz ! Je ne vous dirai rien de plus de l'intrigue car c'est à vous lecteur, maintenant, de jouer avec le narrateur ou plutôt l'écrivain ou peut-être vous-même.
Un délicieux moment de lecture, loufoque à souhait et donc tellement revigorant, ça fait du bien.

Si vous aimez les parodies de romans d'espionnage, les Pieds Nickelés, la fantaisie, l'humour, les métaphores, la langue française dont Echenoz s'avère un virtuose, ce roman est pour vous ! Sinon passez votre chemin. Difficile de résumer une telle histoire mais sachez juste que c'est un monument de drôlerie car finalement peu importe l'histoire pourvu qu'on ait l'ivresse !
Autour de l'enlèvement de son héroïne Constance, jeune femme sans histoire, l'auteur nous tricote un dispositif romanesque fantaisiste, complexe et génial. Et on voyage de Paris à la Creuse, en passant par Pyongyang. Autour de Constance, beaucoup de personnages, autant de rebondissements, sans compter mille détails et précisions souvent digressifs mais qui, au final, dresse un tableau de notre époque et nos contemporains, des rapports humains.

Pour un "écrivain de la distanciation", Jean Echenoz n'a jamais été aussi présent que dans son nouveau livre, Envoyée spéciale.

Roman d'aventure ? d'espionnage ? On aura peut-être déjà tout entendu et tout lu sur cette nouvelle publication - rien n'est tout à fait vrai, rien n'est tout à fait faux. le plus simple, pour ne pas gâcher son plaisir, c'est de prendre le risque de la lecture, de se laisser embarquer dans ce roman aux tournures singulières où tout le génie d'Echenoz vous explose à la figure comme dans un film d'action drolatique et hors normes : protagonistes aussi facilement reconnaissables qu'ils sont improbables, bouleversements continuels, références diverses à la culture pop et littéraire (Pierre Michon à la télé...) et puis le narrateur qui s'immisce dans la lecture pour nous donner son avis, un complément d'information, faire une boutade... la recette a l'air simple, et pourtant : on a un vrai petit chef-d'oeuvre entre les mains.