AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782919000852
55 pages
Nouveau Livre (10/02/2012)
4/5   2 notes
Résumé :
Recueil de nouvelles au titre surprenant et intrigant. Ces nouvelles ont en commun de mettre en scène des enfants qui n'ont pas à proprement parler un comportement enfantin. Comme le dit fort élégamment et fort joliment, dans la postface, Felipe Becerra Calderon (l'auteur de Chiens féraux, qui avant d'être publié chez Anne Carrière, le fut en numérique chez LC Editions) : "Une enfance insaisissable, aussi fugace que fugitive, qui agite et subvertit notre logique rou... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Déroutant recueil, enfants en floraison, terrifiantes sources fantastiques, victimes ou bourreaux.

Publié en 2010 au Chili, traduit en 2013 par Brigitte Jensen chez Christophe Lucquin, ce premier et court recueil de Florencia Edwards a de quoi légitimement dérouter, et secréter chez la lectrice ou le lecteur l'un de ces malaises souvent précieux.

Ces quatre nouvelles en effet, sous leur air de narration nettement incisive et largement elliptique, livrent, en conte, en fable ou en anecdote, des tableaux qui ne sont guère inoffensifs : de l'oncle Adolf (Hitler) jouant derechef le déniaiseur réel ou irréel de sa nièce, de bord de lac bucolique en dirigeable antarctique ("Hitler in love"), au docteur Jürgen sûr de ses décisions de soins expérimentaux sur enfants imprudents ("Histoire terrifiante pour enfants"), en passant par le jeune Daniel ému jusqu'au difficilement avouable par son institutrice ("L'homme-sac") ou par l'enfant malade Enrico que ses parents logent très normalement à l'intersection de l'hôpital et de l'atelier de mécanique ("Enrico"), il y a là en effet une mise en scène de l'éducation et de la sexualisation des enfants qui ne peut, sous la poésie manifeste de l'écriture, que gratter plutôt férocement. Une expérience étonnante que l'on trouvait, en plus d'un sens, l'an dernier, chez Anne Serre et sa "Petite table, sois mise !", où l'assaut était toutefois mené de manière bien plus directe.

Comme le dit fort justement, en achevant sa postface, le romancier Felipe Becerra Calderon, "je suis persuadé qu'en refermant leur exemplaire, de nombreux lecteurs de cette traduction de "Hitler in love" ne sauront que faire de ce livre. le défi réside justement dans la manière dont ils pourront cohabiter avec son mystère et adhérer à la déroute qu'il provoque."

Si cette expérience n'atteint sans doute pas encore son plein développement, nul doute en revanche qu'elle mérite de l'attention.
Commenter  J’apprécie          00
- Hitler in love : Ou comment Adolf Hitler part en zeppelin avec sa nièce Geli. Une sorte d'enlèvement amoureux, parce que la relation entre eux est ambigüe, probablement sexuée.
- Histoire terrifiante pour enfants : Une histoire bizarre d'une petite fille atteinte de ptosis (ouais, je sais je fais mon fiérot, parce que je connais un mots vachement dur, mais je n'ai pas de mérite, il est marqué dans le livre !) qui se trouve confrontée à un chirurgien totalement barré.
- L'Homme-sac : Daniel est un jeune garçon qui pense avoir un sac dans la tête. Il en parle à ses camarades de classe et à Mademoiselle Johnson, son institutrice.
Enrico : Enrico est un jeune garçon qui subitement, un jour où la neige tombée en abondance empêche la circulation automobile tombe malade. Son père décide de l'emmener à l'hôpital, à pieds.
Un monde étonnant que ne renierait pas Freud qui a toujours parlé des pulsions sexuelles des enfants. Je vous rassure, rien d'illisible, rien qui puisse réellement choquer. Mettre mal à l'aise, sans doute un peu par les thèmes abordés et la manière de les traiter. Un rien d'innocence, un soupçon de pulsion, une once de provocation (ne serait-ce que le titre !) et beaucoup de délire, de "surréalisme" qui me font penser à l'auteur de la postafce déjà cité, F. Becerra Calderon, ou encore Horacio Castellanos Moya ou bien même (et c'est toujours dans la postface) Steven Millhauser dont j'ai lu récemment le lanceur de couteaux. Une écriture simple, claire et précise et très agréable. Felicia Edwards, comme son nom ne l'indique pas forcément est chilienne, comme F. Becerra Calderon.

Décidément, Christophe Lucquin de LC editions a un talent fou pour dénicher des textes inhabituels, intéressants qui sortent de l'ordinaire. J'aime bien quand des écrits bousculent un peu nos habitudes de lectures. Surtout Christophe, continuez et merci.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le lendemain, Adolf avait tout préparé pour le voyage. Elle était de nouveau retournée au lac, et il devait donc l'attendre. Elle pouvait revenir à tout moment. Il n'avait jamais planifié une telle excursion, et l'appréhension de la réaction de sa nièce le poussa à appeler la presse :
- Allô ?
- Allô, ici Adolf Hitler. Je vous prie de publier dans votre journal la déclaration suivante. Prenez des notes : "Je suis à la montagne, et c'est précisément parce que je suis à la montagne que je suis vivant. Je suis vivant, et le reste des humains qui peuplent cette planète sont morts."
Il raccrocha précipitamment, rappelant le geste d'un enfant, et s'aperçut que Geli l'observait d'un air moqueur.
- Que fais-tu, Onkel ?
Il rougit.
- Rien, Geli. Je t'attendais. Nous allons faire le voyage en bateau dont je t'ai parlé, un bateau spécial, comme tu n'en as jamais vu.
Commenter  J’apprécie          00
Une enfance insaisissable, aussi fugace que fugitive, qui agite et subvertit notre logique routinière, et nous apprend que l'enfant n'est pas l'homme du futur, mais son contemporain présent. (p.58)
Commenter  J’apprécie          10
- Il fait toujours aussi chaud ? demanda l'homme derrière le comptoir de la pharmacie.

Il s'adressait à tous ceux qui attendaient leur tour. (p.31)
Commenter  J’apprécie          10
- Enrico : "la mère sortit le mètre de couture de sa corbeille à ouvrage.

- Ne bouge pas, je dois tout mesurer.

- Tout ?

- Tout. (p.41)
Commenter  J’apprécie          10
Un frère et une soeur marchèrent un jour jusqu'à une maison abandonnée. A l'intérieur de la demeure, personne ne pouvait les voir. (p.21)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : antarctiqueVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

La bibliothèque des rêves secrets

Dans quel domaine Tomoka Fujiki travaille-t-elle en tant que vendeuse ?

L’alimentation
L’habillement
L’informatique

14 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : La Bibliothèque des rêves secrets de Michiko AoyamaCréer un quiz sur ce livre

{* *}