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EAN : 978B0000DPJ0W
Robert Laffont (30/11/-1)
3/5   2 notes
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pioche très sympathique au rayon vieilleries de la librairie Emmaüs. C'est un rayon peu achalandé, hélas, car chez Emmaüs comme partout ailleurs de nos jours, il faut briller et ne pas faire son âge. Adieu les papiers jaunis et reliures fragiles que j'affectionne : un bénévole m'a dit récemment que plus personne ne les achetait (hormis des énergumènes suspects dans mon genre), et que subséquemment les compagnons les mettaient souvent à la benne. Je ne sais si le constat est le même partout, je le trouve par ma part bien triste.

Or donc, ce petit volume broché paru en 1954 relate l'épopée de l'Orion, brave cargo que la Kriegsmarine a l'idée de transformer en croiseur auxiliaire en 1940. le navire reçoit une double mission : mouiller ses mines aux abords des ports ennemis, afin de perturber autant que possible le trafic maritime de l'Angleterre, et couler des navires marchands britanniques après les avoir arraisonnés.

L'intérêt principal du livre réside dans le tableau d'une guerre doublement exotique : exotisme de la géographie d'abord, car le voyage de l'Orion le mène jusqu'aux Dominions du Pacifique Sud ; exotisme temporel ensuite, car on a peine à croire que cette histoire puisse se dérouler durant la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci, en effet, reste à nos yeux l'archétype parfait de la guerre totale et de la brutalité dévastatrice d'un conflit. Or le lecteur a l'impression ici de se trouver plongé dans un conflit d'une autre époque : l'Orion est un rafiot asthmatique, équipé de canons de 1914 à l'efficacité assez symbolique, et son arme principale réside à vrai dire dans ses facultés de camouflage. Abandonné peu ou prou à lui-même par le commandement des opérations navales, il se laisse guider par sa bonne étoile, l'ingéniosité de son équipage et la sagacité du vieux loup de mer qui le commande. Et la guerre qu'il mène est tout simplement la guerre d'un corsaire, agissant dans l'honneur, coulant l'ennemi mais prenant le temps de recueillir les équipages, même lorsque les représailles semblent imminentes.

Bien sûr, il faut faire la part de ce qui a pu être rétrospectivement arrangé dans le récit afin de lui conserver cet air convenable. Voilà tout de même l'exact contraire des images que l'on se fait de la guerre maritime à l'époque : la guerre implacable, froide et technique que mènent les sous-marins allemands dans l'Atlantique d'un côté, ou bien la puissance et la furie de la guerre aéronavale de l'autre côté. On a l'impression d'être encore au temps du Seeadler de Félix von Luckner, une autre de ces vieilles choses qui s'efforçait de subsister dans le flot hostile de la modernité, toute émouvante d'anachronisme, et tant pis si on me reproche de vieuconiser.

Très factuel, le récit est mené au présent et sans fioritures. Il ménage quelques jolis moments de suspense, bien que l'on puisse trouver certaines répétitions monotones (mais n'est-ce pas le propre de la navigation océanique que de se montrer monotone ?). le texte est parsemé de détails qui intéresseront les amateurs, tels que la façon de mouiller des mines à l'entrée d'une baie, les techniques de brouillage radio, ou bien les problèmes que pose l'entretien des machines sur une croisière de plus d'un an sans escale. Trucs difficiles à réutiliser quand on se contente de croiser aujourd'hui entre Loctudy et le Guilvinec, j'en conviens, mais pourquoi faudrait-il donc bouder son plaisir ?
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Un soir de mars en 1940, un mystérieux bâtiment est au mouillage au large de la baie de Kiel. le pilote qui y a rembarqué, dans sa barcasse les derniers permissionnaires, est perplexe.
Ce bâtiment, débaptisé, qui ne répond qu'à l'appellation Numéro 36, est pourtant un beau bateau d'au moins 7000 tonnes qui doit bien être capable de filer ses 13 noeuds.
Mais à part un gros canon à l'arrière, Il n'est pas armé et l'équipage de 377 marins est beaucoup trop nombreux...
Lorsque soudain l'hélice commence à labourer l'eau noire, le numéro 36 se dirige vers l'écluse de Holtenau dans le canal de Kiel.
En quelques heures, l'équipage va transformer le cargo en un magnifique vapeur hollandais ayant pour nom "Beemsterdjik" et dont le port d'attache est Rotterdam.
Une fois les communications coupées avec la terre, le commandant expose à son équipage la mission confiée à son navire. Transformé en croiseur auxiliaire, il se livrera à la chasse aux bateaux de commerce ennemis.
La grande aventure de l'Orion, navire corsaire de la Kriegsmarine commence.
Il lui faudra d'abord forcer le blocus britannique.
Durant 520 jours, alimenté en gas-oil par le Winnetou, un vieux ravitailleur à bout de souffle, l'Orion, va se livrer à une impitoyable guerre de course d'un autre âge.
Quelques photos illustrent cet ouvrage écrit par le commandant de l'Orion, Kurt Weher, lui-même.
C'est un témoignage direct. Il est écrit d'une manière vivante et même si certains passages se révèlent un peu lents à la façon d'une longue journée en mer, l'ensemble est finalement prenant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce soir là - le 30 mars 1940 - un vent glacial balaie la baie de Kiel. Ses rafales hargneuses lancent des paquets d'embruns aux visages des derniers permissionnaires qu'une lourde chaloupe a embarqués au pont de Reventlow.
Dans l'obscurité totale, on distingue à peine la silhouette du mystérieux "Numéro 36", amarré au corps mort A7.
Parfois, dans le canot qui avance laborieusement vers la masse du navire, des lambeaux de phrase couvrent le bruit haletant du moteur.
"Ils auraient pu nous donner 2 ou 3 jours de plus...ma fiancée a pleuré comme une madeleine...cette fois, on va sûrement partir pour de bon..."
Tout à l'avant, deux officiers, silencieux et tendus, se contentent de hocher la tête.....
(extrait de "le numéro 36 appareille", premier chapitre du volume paru aux éditions "Robert Laffont" en 1954)
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