Une lectu
re d'une irrévérence jubilatoire pour attaquer l'année, j'en souhaite d'autres des comme celle-ci.
Parait que Warren Ellis fait du scénar pour des comics mais comme je ne m'approche pas à moins de 5 mètres de ce type d'ouvrages, je me suis contenté de ce roman qui trainait depuis un bout de temps dans la PAL. J'ai bien fait car je l'ai sorti al dente. L'auteur lui par contre est complètement carbonisé.
Michael McGill est un privé pourrait bien faire penser au célèbre avocat du même nom. Mais si vous savez, celui du préquel de Breaking Bad : Saul Goodman AKA Jimmy McGill.
Ils se rejoignent en pas mal de points : ils sont un peu loosers, n'ont plus un sous en poche et la chance semble les avoir quittés depuis un moment car Ils survivent tous deux dans un cabinet ou n'oserait même pas faire ses besoins. Mais ils ont quelques tours dans leurs sacs et un peu de suite dans les idées. Tous deux seront accompagnés de femmes de caractère pour un duo des plus excitant à regarder évoluer.
Visez un peu ça :
Le chef de cabinet du président étasunien demande à notre gus de retrouver « un petit volume écrit à la main et soi-disant relié avec la peau d'une entité extra-terrestre qui aurait inspecté le cul de Benjamin Franklin pendant six nuits à Paris »
Bon bin la tu sens que la mayo est composée des champis hallucinogènes et aromatisée au gaz hilarant. Envie immédiate : que ca monte sans fausse note.
Et Warren Ellis délivre sans ciller.
Ça part dans tous les sens, je m'en suis inquiété au début, me demandant comment on allait réussir à raccrocher le fil de cette intrigue inouïe. Mais ce joyeux bordel est plutôt bien ficelé et cache un peu son jeu tant sur le fond que sur la forme. Les personnages sont plus farfelus les uns que les autres, les dialogues sont parfois d'une absurdité hilarante, les métaphores et comparaisons sont d'un goût certain, je me cogne d'ailleurs actuellement des courbatures des zygomatiques. Peut-êt
re devrais-je m'injecter de la merde de singe diluée comme ce bon vieux chef de cabinet ?
C'est drôle, déjanté et loufoque, souvent trop gros comme un peu à l'image de la démesure américaine décomplexée. du très bon divertissement en somme avec en filigrane une morale un peu diluée plutôt sage comparée aux péripéties rocambolesques de nos loustics.
Si vous souhaitez un petit thriller foutraque pour ricaner en bouquinant, vous pouvez alourdir votre PAL de ce feuillu iconoclaste.