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sur 129 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si je devais définir Michael McGill en quelques mots, je dirais que c'est un aimant à merde ! Ce détective privé de Manhattan est un looser, qui se complait dans sa médiocrité. Cela fait des semaines que McGill traîne en sous-vêtements dans son bureau, où il vit d'ailleurs, et qu'il n'a pas résolu d'enquête. Sa femme l'a quitté pour une autre femme qui s'appelle Bob et qui fabrique des godemichés en forme de pénis de dauphin. Autant vous dire que notre héros a le moral dans les chaussettes.

Mais l'arrivée du chef de cabinet du président américain dans son petit bureau minable va changer sa vie. Il lui demande contre 500 000 dollars de remettre la main sur une version secrète de la Constitution des Etats-Unis, qui aurait disparu depuis les années 1950 et aurait d'étranges pouvoirs. Pour cela, il devra remonter la trace des différents propriétaires du livre et explorer ces artères souterraines, contenants ce que le continent américain a de plus sombre et de plus grotesque.

Michael McGill s'embarque alors dans un road trip à travers l'Amérique (New York, Colombus, San Antonio, Las Vegas et Los Angeles) accompagné de Trix, une jeune "étudiante en perversité" rencontré au cours d'une soirée des plus bizarre (je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher le suspense). Ils vont rencontrer des gens tous plus étranges les uns que les autres: du serial-killer septuagénaire aux dégénérés à la sexualité morbides , Warren Ellis nous réserve une collection de déjantés à faire pâlir Miss Ratched et toute sa bande !

Un bon livre rafraichissant et assez trash, sur les déviances de notre société !!! On en redemande...
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« Quelle petite artère tortueuse vous parcourez-là. »
Les fans du scénariste de comic book Warren Ellis attendaient l'adaptation française de Crooked Little Vein avec impatience. Ce sont les éditions Au Diable Vauvert qui ont publié l'histoire le 26 août dernier, sous le titre Artères Souterraines. Un roman traduit de l'anglais par Laura Derajinski. Chacun y trouvera son compte, que ce soit les fans de l'auteur ou les amateurs de hardboiled. Les premiers seront ravis de suivre les pérégrinations de Michael McGill. le personnage évolue de nos jours, dans un univers parfois loufoque, qui pourrait être les prémices de celui de Spider Jerusalem, le héros du comic book Transmetropolitan.
Les autres apprécieront le côté rafraîchissant de ce détective privé un peu à côté de ses pompes, à la manière des héros qui ont fait le succès de Donald Westlake. Un héros un peu équilibriste, qui se retrouve bonds après bonds dans des situations de plus en plus incongrues et qui ne devra compter que sur lui-même pour aller de l'avant.
McGill est un poissard qui accepte la mission du chef de cabinet du président américain : remettre la main sur une version secrète de la Constitution des États-Unis, aux vertus magiques. Pour cela, il devra remonter la trace des différents propriétaires de l'oeuvre et explorer ces artères souterraines, contenants ce que le continent américain a de plus sombre, de plus fou et de plus grotesque.
Warren Ellis a toujours était fasciné par la transhumanisme. C'est un thème récurrent dans ses comic books, où il aime confronter ses personnages à la possibilité d'améliorer leurs performances pour se transformer en surhomme, par tous les moyens mis à leur disposition.
Ici, c'est l'inverse qui se produit. Ellis confronte un personnage lambda à ce que le genre humain a de plus déviant et toxique pour finalement le sublimer et faire de lui un chevalier sans armure avec une quête. Derniers zestes d'humanité de ce héros mélancolique et pessimiste qui sauvera ses pairs. C'est dingue, jouissif, hilarant. C'est inconvenant, pervers, et terriblement rafraîchissant. Et ce petit doigt d'honneur qu'est la fin du livre est finalement la signature qui nous confirme que l'on a bien navigué pendant 57 chapitres dans l'univers de Warren Ellis.

(Chronique publiée à l'origine dans le mag Scarce).
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Mon premier policier… ça tombe bien, Artères souterraines est aussi le premier roman de Warren Ellis, plus connu pour son boulot de scénariste de comics. Et pour le coup, on sent une inspiration venant d'ailleurs lorsqu'on lit Artères souterraines.

Dès qu'on lit le résumé ; le détective privé chargé par la Maison Blanche de retrouver la seconde Constitution des Etats-Unis, deux options sont imaginées : soit on aura affaire à un livre premier degré mi-Benjamin Gates mi-thriller politique soit on lira un petit bijou de second degré, d'humour cynico-trash complètement déluré et délirant. Dieu merci, Warren Ellis a choisi la seconde option.

Avec une légère inspiration Malaussiène, le personnage principal « aimant à merde » se lance donc dans une enquête dont le déroulement s'avère très banal ; je vais voir Machin qui m'envoie vers Truc qui me dirige vers Bidule qui etc. En soi, l'enquête n'a pas vraiment d'intérêt, et sans trop spoiler, la nature même du livre recherché est assez décevante (quoique la première chose m'étant venue à l'esprit est plutôt : WTF ?!).

Voilà, après avoir dit pourquoi l'aspect purement policier du livre policier ne cassait pas trois pattes à un canard, abordons maintenant les vrais points forts du livre : son univers décalé et son style enlevé.

Warren Ellis nous fait côtoyer, via son « aimant à merde » toute une galerie de personnages pour le moins colorés. le serial killer bavard, le privé et ses anecdotes dégueulasses (ou comment goûter un cadavre en 1 leçon), les policiers gays s'injectant de la solution saline dans les testicules, les pratiquants de la macroherpétophilie (« les gens qui veulent niquer avec Godzilla »), aux violeurs d'autruche, aux restaurants texans très spéciaux, etc. Bref que du beau monde. Il y a une certaine cohérence ceci dit vu que notre bon héros est accompagné d'une étudiante spécialisée en « expériences humaines extrêmes auto-infligées ». Et parce qu'on est dans Artères souterraines, le duo ne fonctionne évidemment pas comme un duo ordinaire et nous livre des discussions comme celle-ci :

" – Trix, je suis pas bigot, mais plutôt crever que d'éjaculer dans la tête de Jésus.
– On verra ça.
– Et je ne me collerai pas non plus le petit Jésus dans le cul.
– Rabat-joie."

Cette acolyte est d'ailleurs assez savoureuse, ne s'imposant aucun tabou, elle est le pendant libertin et libéré du duo quand lui se spécialise plutôt dans le cynisme désabusé.

"Acheter des vêtements, c'est un Truc de Petit Copain. Tu poireautes et tu regardes d'un oeil vide les morceaux de tissu pendus aux cintres, tu mates les étiquettes et tu te demandes comment un machin qui te couvrirait tout juste la couille droite peut coûter le prix d'un rein."

Si le livre est un road trip constitué de rencontres toutes aussi bizarres les unes que les autres, Warren Ellis arrive quand même à aborder la définition du mainstream ou de la circulation de l'information. Je ne dis pas ça pour essayer de trouver une justification pseudo-intellectuelle au bouquin mais il y a un fond et c'est important de le noter !

Pour finir, au lieu d'un policier classique, je me suis retrouvé à lire un bouquin-patchwork trash, glauque, très porté sur le sexe, cynique, hilarant et outrancier avec des dialogues percutants et des descriptions pas piquées des hannetons. Bref, ce livre est cool, j'ai adoré.
Et un peu comme Malavita, je classerai Artères souterraines au rang des livres truffés de passages dont on a envie d'en faire des citations.

« Pas de cul tant qu'on crèche ici », elle a décrété. Je suis resté seul dans la rue étrangement silencieuse pour Las Vegas, et j'ai écouté mon pénis pleurer.



" le super-rat qui vit dans mon bureau. Un jour, j'ai mis de l'alu sur le sol devant son trou et je l'ai relié à une batterie de voiture. Quand il a posé la patte dessus, il aurait dû se dandiner comme un meurtrier sur la chaise électrique. Mais il est resté là, dressé sur ses pattes arrière comme Tony Montana dans Scarface, tu vois le genre, « je peux les encaisser, vos balles de merde. » Il a absorbé tous les volts de la batterie, a sauté sur mon bureau et il a baisé mon sandwich jusqu'à l'émiettement total. Je hais ce rat."



"« Voilà vos frites », a annoncé la serveuse. Une bassine métallique de frites immergés dans huit litres de fromage fondu.
« J'ai demandé une petite portion, a fait Trix.
– C'est la petite portion », a répliqué la serveuse.
Trix a affiché un petit sourire. « Je comprends maintenant comment ils justifient les frites au menu, dans un endroit réservé aux aliments issus de la vache.
– Il faut que vous finissiez vos assiettes, a marmonné Bob. Sinon, je vais être mal vu. »
Trix lui a adressé son plus gentil sourire. « Bob, je t'aime bien. Je fais de mon mieux pour te mettre à l'aise. Mais franchement, si tu crois que je vais avaler toute cette merde, tu peux venir aspirer mes pets, pigé ? »"
Lien : https://blogameni.wordpress...
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Voilà un livre délirant, décadent, plein d'humour noir, qui dépeint les pérégrinations de Mike McGill, détective privé, dans une Amérique dépravée et dégénérée, à la recherche d'un vieux bouquin pour lequel la Maison Blanche est prête à payer le prix fort. Mais, contre toute attente, on y trouve aussi beaucoup d'humanité et même une touche de tendresse ; je n'ai pu que m'attacher à Mike, car malgré ses défauts, il reste adorablement humain.
Je m'attendais à une lecture un peu ardue pour une ramollie du neurone comme moi, mais pas du tout : c'était comme si Warren Ellis, ou plutôt Mike, me racontait son histoire entre quat'zyeux, un verre de whisky dans une main et une clope dans l'autre, avec son humour décapant et son vocabulaire débraillé. Je pensais vraiment tomber sur un truc de bourrin, mais finalement, pas tant que ça. du peu que j'en ai lu, en porale de trash, de noirceur, de perversion, même. Alors oui, on trouve tout ça dans ce livre, mais je ne peux pas m'empêcher d'en garder un souvenir agréable et sympa, comme d'un road trip joyeux et rigolo. D'où la question : est-ce normal ou est-ce moi qui ai un problème ?
Ouais, c'est bon, tais-toi…
Lien : http://jaimeleslivresetjensu..
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Michael McGill, privé à la dérive, doit retrouver l'original de la Constitution des Etats-Unis, version secrète aux annotations à l'encre alien, grâce à laquelle le gouvernement veut remettre le pays dans le droit chemin d'une morale inflexible.Car depuis le vol du précieux document, le pays a sombré dans la décadence morale. McGill part à la recherche du précieux document volé dans les années 1950 et passé depuis de main en main. Premier roman du scénariste de comics.
Warren Ellis, star dans le milieu des comics grâce à ses séries Fantastic Four et Iron Man, scénariste des films Red et Red 2 et avant tout symbole de la contre-culture américaine. Il signe ici un premier roman mené tambour battant par la logique du pire. Il nous entraîne dans l'exploration transgressive d'une Amérique en déclin, à l'aube de découvrir ce qui pourrait modifier son histoire…Un road-trip hallucinant, déluré, fantasque, avec parfois une surenchère de glauque, de trash, de déviant et certains passages sont bien dégueulasses. Ce tableau de toutes les perversions de l'Amérique est suffisamment éloquent . Et ce pamphlet au vitriol se veut anti-puritain et irrévérencieux, pour autant c'est plutôt intelligent et le ton est résolument moderne. Et pour que notre intérêt se maintiennent jusqu'au bout l'aventure démarre au quart de tour et le rythme ne faibli pas.
Attention âmes sensibles s'abstenir.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Une plongée dans la part sombre et complètement détraquée des US avec pour guide un détective décalé et poissard, le tout saupoudré de "dinguerie" et d'humour noir. J'ai adoré ! À lire absolument !
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C'est la première fois que je me marre autant à la lecture de la 1ere page d'un livre! J'aime C Palahniuk, Irvin Welsh, B E Ellis et bien d'autres auteurs trash, ce livre est à mettre entre toutes les mains de ceux qui aiment l'Amérique interdite et les histoires de détective et d'amour qui finissent bien ou mal en général…
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Warren Ellis n'est pas le « Ellis » le plus connu mais je dois avouer que j'ai très envi que cet auteur de BD poursuive sa voie romanesque car après un très rafraichissant Normal, voila Artères Souterraines, le road trip underground d'une détective des plus sympathiques.

On peut le dire, ce roman est trash. Extrême. Ça peut choquer les âmes sensibles, les naïfs, les fleurs bleues. Pour moi, le ton que déploie l'auteur en fait une petite perle d'humour noir. Et c'est tout ce que j'aime.

D'aucun verront avec ce roman, la filiation directe de Warren Ellis avec Charles Bukowski. Et, à mon sens, c'est pas faux. Artères Souterraines est un polar déjanté qui contient un nombre record de scènes mémorables, magnifiques de bizarrerie, presque du niveau de Chuck Palahniuk par son côté « explorateur de l'Amérique cachée ».
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/arteres..
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Avec son premier roman, Artères souterraines (Au Diable Vauvert) le scénariste de comics Waren Ellis, signe là un pamphlet anti-puritain au vitriol, intelligent et irrévérencieux. Jouissif.

Critique complète sur le blog "L'étang de Kaeru"


Lien : http://etang-de-kaeru.blogsp..
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Voilà un polar atypique. Son style et certaines scènes en choqueront sûrement certains. Cependant, j'espère qu'ils surmonteront cela, car sous des dehors crus, malsains, et sales, ce livre cache un véritable trésor. Ce n'est pas seulement un catalogue de travers énoncé d'un style ordurier. En général, un style cru me déplaît souverainement. Ici, j'ai trouvé qu'il allait bien avec le ton général du livre et avec les milieux décrits. Je n'imagine pas ce roman écrit autrement. Par ailleurs, le langage n'est pas ordurier en permanence. Cet ouvrage n'a pas vraiment de style, car on y retrouve des miettes de poésie, des phrases bien écrites, bien construites, sans une once de vulgarité.

Habituellement, la description d'attitudes malsaines et perverses me dérangent. Ici, l'écoeurement est le but. le lecteur se retrouve dans la position de Mike qui découvre les horreurs dont sont capables certains hommes. On me dira que toutes ces barbaries sont caricaturales, et ne savent que donner une mauvaise image de l'Amérique. Comme pour le roman en lui-même, il faut creuser: chercher les hommes sous la perversion. Ce que voit Mike est un échantillon. Il le dit lui-même. En effet, il est «un aimant à merde»: il ira toujours dans les endroits où on trouvera de la perversion.
[...]
Lire la suite sur:
Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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