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3,81

sur 129 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir lu le plutôt réjouissant Gun Machine, c'est avec curiosité que l'on a ouvert Artères souterraines, premier roman du scénariste de comics britannique Warren Ellis dont bien des gens semblaient s'accorder sur le fait qu'il était encore meilleur que le deuxième.

De fait, si Gun Machine propulsait le lecteur dans une New York de monde parallèle, l'Amérique d'Artères souterraines se révèle encore plus grotesque et absurde tandis que l'intrigue se trouve être elle aussi encore plus échevelée. L'on suit donc les pérégrinations du détective privé poissard Michael McGill embauché par le secrétaire général de la Maison Blanche pour retrouver un exemplaire de la seconde Constitution des États-Unis ; un document secret contenant « vingt-trois amendements qui ne peuvent être lus que par le président, le vice-président et le chef de cabinet. C'est un petit volume écrit à la main et soi-disant relié avec la peau d'une entité extra-terrestre qui aurait inspecté le cul de Benjamin Franklin pendant six nuits à Paris, au cours d'un de ses voyages en Europe. Mais Benjamin Franklin n'était pas qu'un auteur nunuche qui se contentait d'écrire des romans sentimentaux sur des aliens lui insérant des objets dans le rectum, tu sais. le septième soir, il s'est rebellé et a tué le petit enculé d'un seul coup de poing. »

Le décor est donc rapidement posé. Situé dans une Amérique dirigée par un gouvernement évoquant celui de George W. Bush et dont la société demeure obsédée par le sexe, la religion et la haine de l'étranger, il se révèle caricatural, tordu, pour tout dire très proche justement de l'univers des comics. On croisera donc personnages et situations outranciers : groupes d'hommes se réunissant pour se masturber devant des vidéos pornographiques mettant en scènes des lézards géants, cuistots texans forçant leurs clients à manger des demi-boeufs quasiment crus ou hôtels offrant à leur clientèle des sex toys à l'effigie de Jésus Christ.
Dans ce monde apparemment décadent, McGill, accompagnée de la très libérée Trix, se lance donc à la recherche du livre censé rendre à l'Amérique ses véritables valeurs morales selon le gouvernement en place. C'est là le fil du scénario d'Ellis qui, sous la caricature, entend poser la question de la liberté de pensée et d'agir, et des limites qu'il convient à chacun de se poser. Cela n'a rien de bien révolutionnaire et Warren Ellis prend surtout soin, grâce à ses deux personnages principaux, de ne pas prendre parti, révélant sous le vernis de la provocation une position finalement très consensuelle (en gros, chacun peut faire ce qu'il lui plaît mais doit faire attention à respecter les choix des autres).

En fin de compte, si l'on ne lira pas Artères souterraines pour y trouver une critique sociétale construite et réellement réfléchie et si la constante surenchère dans l'outrance peut finir par lasser, les trouvailles de l'auteur, bien qu'inégales, et son humour rendent le livre sympathique et indéniablement amusant. Une lecture à prendre pour ce qu'elle est, un divertissement échevelé, plus que pour ce qu'elle voudrait être ou que d'aucuns voudraient qu'elle soit, une sorte de caricature pamphlétaire sur l'Amérique.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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C'est l'histoire d'un détective privé qui part à la recherche d'une constitution américaine très particulière du fait qu'il y aurait des amendements aliens qui pourraient changer les êtres humains en les rendant plus « normaux ». Dans le sens, pas de « déviance » en tout genre… A la clé de cette enquête, un bon gros pactole, pas mal pour un gars sans plus aucune ressource.

Une enquête il y a. Quoiqu'en fait, ce n'est pas tant l'élément primordial du récit. Non, le truc, c'est par où passe notre anti-héro accompagné d'une charmante demoiselle bien plus extravertie que lui-même.
Et par où passent-ils, c'est deux-là ? Ben… Ils vont côtoyer des tas d'excentriques, des tricards aussi, en quelque sorte. Que du louche. En tout cas, il n'y a quasi pas une page où ça ne parle pas de sexe dans ces côtés les plus extrêmes, absurdes, bizarres. Et c'est bien là que ça en devient trop exagéré. Même si cela peut être la volonté de l'auteur. J'ai trouvé qu'à en faire trop, ça sature à la longue.

Le détective et la sa copine sont assez sympas à suivre, l'enquête moins. D'accord, il y a des passages hilarants, d'autres qui paraissent assez réalistes (et étrangement pas si exagérés vus 7 ans plus tard). Alors oui, j'ai en partie apprécié ce livre, je l'ai lu en un rien de temps mais cela ne restera qu'une lecture d'une seule fois.
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"Je t'envoie un bouquin, il est clairement fait pour toi", me dit une amie il y a quelques jours avant de m'extorquer mon adresse. Bon eh bien, elle s'est plantée, ça arrive. Je la remercie de ce beau geste, mais ce bouquin va rejoindre la boite à livres la plus proche (une ancienne cabine téléphonique dans laquelle j'imagine, des gens ont annoncé à d'autres qu'ils avaient une maladie grave, qu'ils allaient se suicider, qu'ils allaient divorcer, oh putain je viens d'avoir une idée de nouvelle, ne me pique pas s'il te plait).
C'est donc à une histoire de détective privé, une pulp story, que nous avons affaire. le loser magnifique qui en est le héros est missionné par le chef de cabinet de la maison blanche pour retrouver un livre, une version alternative et paranormale de la constitution américaine. Dès les premières lignes, une impression de déjà vu m'a assailli. Warren Ellis est un scénariste de comics, notamment responsable du cultissime Transmetropolitan. Il fait aussi partie de la longue liste des connards imbus d'eux-mêmes qui sont allés trop loin et qui ont été obligé de se fendre d'excuses publiques après des accusations à leur encontre.
Cette impression de déjà-vu, elle vient de plus grands que lui : Palahniuk, Crews, Fante, Bukowski, et même Stephen King ; toute une palanquée d'auteurs déviants dont Warren Ellis serait l'indigne héritier, le petit bâtard. Tout dans ce roman est grotesque, volontairement caricatural à l'excès, vu à travers un énorme prisme, un verre déformant une Amérique malade. Exactement comme dans un épisode de South Park, oui. Sauf que South Park, en plus de me faire marrer, me fait presque autant, voire plus, gamberger. Ici, tout est prétexte à l'outrance. L'auteur trouve rigolo l'idée que des gens aient un fantasme sexuel sur Godzilla ? Il vous loge ça vite fait mal fait dans l'intrigue, sur deux ou trois pages. Il a lu sur Internet que des gens se faisaient injecter de la solution saline dans les aprties intimes pour les faire grossir ? Allez hop, encore trois pages. Il a besoin d'un dénouement ? Il fait rencontrer par hasard le héros et un petit génie de l'informatique, juste avant le final, parce que pourquoi s'emmerder à faire preuve de logique dans cet univers qui en manque cruellement ? Tu m'objecteras, "oui mais tes écrivains chéris, là, Chuck Palaniuk et Harry Crews, leurs oeuvres sont pas spécialement réputées pour leur réalisme !" Ah mais je proteste, je m'indigne, je m'inscris en faux, je vitupère, la folie et l'absurdité que l'on trouve dans les bouquins de ces deux-là est un savant dosage. Warren Ellis a eu la main lourde sur la harissa. Son bouquin est tellement foutraque que ça m'en a chatouillé une sans faire rigoler l'autre. Dans la même veine du polar ultra violent bardé d'une galerie de personnages déjantés, A poil en civil, de Jerry Stahl, lu il y a quelques années, s'en sortait infiniment mieux.
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Un roman qui m'a laissé mitigée. D'abord aucun des personnages n'est attachant, l'intrigue n'est pas vraiment ce qui est le plus intéressant. Ce sont plutôt toutes les pratiques sexuelles et autres décrites qui sont à la fois amusantes, scato et originales ...
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Mike McGill est un détective privé paumé, le cliché parfait. Il boit, il fume, il ne ramène pas grand chose. Et en plus, il a la poisse. La preuve, cette histoire abracadabrante qui lui tombe dessus : le chef de cabinet de la Maison Blanche lui demande de retrouver un livre, perdu depuis 50 ans, qui est passé de main en main, véritable monnaie d'échange entre pervers. Sur sa trace, Mike et sa compagne Trix, vont s'enfoncer dans les bas-fonds, ces “artères souterraines” qui drainent des communautés totalement dingues.

McGill est un anti-héros, plein de bonne volonté mais un peu perdu. J'ai apprécié le fait qu'il ne sombre pas dans la morosité, qu'il continue d'aller de l'avant. Il devient une sorte de référence de la normalité au milieu des personnages qu'il rencontre. Plus humain que les autres en quelque sorte.

Du coup, le roman est un vrai road trip trash, une succession de situation toutes ubuesques mais que les dialogues drôles allègent passablement le propos. On sent fortement l'influence Comics de Warren Ellis ici, les personnages étant parfois exagérés.

Au détour de scènes cocasses, le lecteur devine un vrai questionnement sur la signification de la culture underground et le phénomène de médiatisation de masse. Qu'est ce que la contre-culture à une époque où tout est accessible facilement ? Où se situe la limite entre liberté et perversion, dans une Amérique partagée entre pudibonderie extrême et totale liberté, ou tout tourne autour de la religion, du sexe et de la haine de l'autre ?

Rien de bien révolutionnaire certes, mais un roman plein de trouvailles qui rendent cette lecture agréable, divertissante et décalée.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Vous cherchez un roman policier classique ? Vous êtes amateur d'intrigues solides et d'enquêtes cohérentes ? Vous aimez qu'une affaire claire soit sanctionnée par une explication limpide ? Alors passez votre chemin. Car vous touchez là au grand-n'importe-quoi.

La suite sur mon blog.
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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