R.J.
Ellory, mon incontournable, mon inaltérable…
Et ce n'est pas cette dernière lecture qui me fera douter, aucunement.
Vincent Madigan est un homme acculé. Criblé de dettes suite à ses deux divorces, miné par l'alcool et les médicaments qui soulagent à peine ses angoisses, il tente le coup ultime, celui de la dernière chance. Mais voilà que le braquage pourtant bien rodé tourne au carnage et qu'il se trouve contraint d'éliminer ses propres complices. Résultat : plus de trois cent mille dollars, rien que pour lui. L'histoire pourrait se terminer là si...il ne se trouvait pas chargé de la résolution de l'enquête, lui le flic si dévoué et efficace du NYPD. C'est un signe non ? Il peut encore s'en sortir, c'est clair, il le peut encore. Il y croit :
« J'essaie de ne pas penser. Ça n'amène rien de bon, penser.
Il y a un inconnu dans mon coeur. Il est arrivé sans y être invité. Je voudrais qu'il s'en aille, mais je sais qu'il ne le fera pas.
Je suis dans la merde jusqu'au cou.
Mais il y a une issue.
Il y a toujours une issue ».
C'est l'histoire d'une rédemption. Sans doute impossible mais qu'il faut tenter, à tout prix.
Une descente aux enfers qui n'en finit pas.
Madigan, tel un joueur d'échecs, manoeuvre, manipule, trafique, et le lecteur le suit, haletant : et si il s'en sortait ? Parce que la magie d'
Ellory, elle est là : on finit par l'aimer ce sale type, cet anti-héros janusien…
Après tout, que ne ferait-on pas pour sauver sa peau ? Jusqu'où peut-on aller pour justifier ses actes ? le point de vue de Madigan est tranché :
« Le courage n'est pas ce que vous croyez. le courage est mal compris. Tout le monde veut survivre. Personne ne veut mourir. Je crois que le courage – en règle générale – provient de la certitude qu'on est foutu de toute manière. A moitié mort si on agit, mort si on fait rien. Une situation où il n'y a plus rien à perdre. »
Superbe thriller puissant et poignant, intense et bouillonnant.
Un des meilleurs de ses romans pour moi jusqu'ici…