La fabrication des tissus de laine a été de tous temps florissante en France. A l’époque gallo-romaine, les foulons et les tondeurs de draps étaient des corporations très actives, qui nous ont laissé d’intéressants monuments.
Au Moyen Age, cette industrie ne cessa de prospérer, spécialement dans les provinces qui produisaient la laine. Les villes des Pays-Bas acquirent les premières une renommée dans la fabrication des lainages.
Le moine de Saint-Gall nous dit qu’en 885, Charlemagne, voulant offrir au roi de Perse les produits les plus précieux de son empire, choisit entre autres présents des draps de Frise blancs, unis ou travaillés, et bleu-saphir. Malheureusement, les documents concernant la draperie sont rares avant la fin du XIIIe siècle.
Le fil de lin ou de chanvre ne se prête pas à des combinaisons très variées : depuis une haute antiquité, on a des toiles plus ou moins lines et blanches. Dès l’origine, les vêtements liturgiques ont été de lin blanc et fin.
Les tissus de fil s’appellent linges ou langes.
Le canevas était une grosse toile peu couverte, faite de chanvre. Le coutil (consutilis) est, comme son nom l’indique, la forte toile de trame serrée faite le plus souvent de chanvre, et qui, dans le costume, n’est employée que comme doublure ou pour faire des pièces résistantes : vêtements de travail, jambières.
Le cainsil ou chainsil (camisilis) est la toile de lin dont on faisait les draps de lit, les fonds de bains et les robes linges, chemises, chainses, braies, calettes. Elle n’a guère jamais changé de nature et
d’emploi.